Vendredi dernier, je suis retournée au Pan Piper pour un nouveau rendez-vous celtique. Et pas n’importe lequel puisque l’association Paris Celtic Live organisait une soirée « Festival Interceltique de Lorient ». Pour rappel, la 51ème édition du festival mettra à l’honneur la principauté espagnole des Asturies, et quel artiste pourrait mieux la représenter que le gaïtero Jose Manuel Tejedor ? Ce sera ensuite Ronan Le Bars Group, également programmé aux Interceltiques cet été, qui poursuivra les festivités.
Avant que le concert ne commence, Paris Celtic Live nous fait un mémo des deux prochaines dates programmées au Pan Piper : la formation écossaise Capercaillie s’y produira le 22 avril (je n’y serai malheureusement pas, Ragnarök Festival oblige), et rendez-vous également le 13 mai pour une soirée bretonne avec Noon et Ivarh !
Ceci étant dit, place à Jose Manuel Tejedor, accompagné de son guitariste Juan Yagüe Saldaña. L’Asturien s’accompagne tantôt à la flûte, tantôt à son instrument de prédilection qu’est la gaïta. Tout sourire, le musicien se présente à nous avec le peu de français qu’il connaît, et s’adressera à nous en anglais par la suite. Comme toute musique celtique qui se respecte, celle de Jose Manuel Tejedor, totalement instrumentale, est bien souvent très entraînante, comme le morceau hommage au festival « Lorient », et quelques fois plus mélancolique, comme ce fut le cas par exemple de « Añada pa Gael ». Le public tapait au début timidement des mains et s’est lâché un peu plus dès que Jose nous a encouragés à danser… sauf que nous étions assis, ce qui n’aidait pas à faire décoller l’ambiance davantage. Cela dit, tout le monde a eu l’air d’apprécier le concert, qui est passé bien vite puisqu’il n’a duré qu’une bonne demi-heure. Si vous êtes de passage à Lorient les 12 et 13 août, je vous invite à (re)découvrir ce musicien de talent !
A 21h, les cinq musiciens formant le « Ronan Le Bars Group » prennent place. De droite à gauche, on retrouve Julien Stevenin à la contrebasse « à trois cordes » (le musicien en a cassé une juste avant le concert), Nicolas Quemener à la guitare acoustique, la tête pensante Ronan Le Bars aux uiellann pipes et aux whistles, Yuna Léon au violon, et Aymeric Le Martelot aux claviers. C’est justement ce dernier qui lance les premières notes, mêlées au bruit du ressac, instaurant cette ambiance bien bretonne « entre terre et mer ».
A la fin du premier morceau, Ronan Le Bars prend la parole et nous annonce le programme de la soirée : « du vieux répertoire neuf », puisque le dernier album Strink Mor paru en 2020 devait initialement être présenté lors d’un spectacle à l’Accor Arena de Bercy, mais l’événement a dû être annulé pour les raisons que nous connaissons. Paris Celtic Live a tenu bon, et après avoir reporté le concert du Pan Piper à plusieurs reprises, Ronan Le Bars se tient enfin devant nous avec son groupe !
Alternant entre arrangements de morceaux traditionnels et compositions personnelles, Ronan Le Bars Group nous fait voyager, à travers les terres celtes bien sûr, mais également vers des territoires plus inopinés comme l’Europe de l’Est. Le virtuose de la cornemuse irlandaise enrichit parfois ses compositions folk d’influences inattendues telles que le jazz.
Après une suite de morceaux dédiés à Trégastel, charmante ville des Côtes d’Armor, Ronan Le Bars nous raconte qu’un concert donné dans le célèbre Central Park à New York lui a inspiré un morceau aux sonorités jazzy justement, et en référence au classique de Sting qu’est « Englishman in New York ». Comme il n’y a pas de raison pour qu’un Breton n’ait pas le droit à sa chanson, c’est ainsi qu’est née « Breton Man in New York » ! Retour en Bretagne, dans la région du Trégor cette fois-ci, avec une marche aux accents de musique de cour agrémentée d’un solo de contrebasse. On descend ensuite plus au sud à Lorient.
Le quintet interprète une des premières compositions de Ronan Le Bars jouée en Pologne. Le morceau « Aldona », calqué sur le modèle d’une valse de Chopin, est inspiré d’une jeune fille rencontrée là-bas. A cette anecdote, le public n’a pas résisté à l’envie de taquiner le musicien en lançant un « ouuuuuuh ! ».
La soirée se poursuit avec trois mélodies de plinn, une danse traditionnelle bretonne. Ronan Le Bars présente les membres de son groupe, et annonce une suite galicienne composée de trois parties : la première est une vieille marche sans prétention puisque le musicien n’a même pas jugé utile de lui donner un nom. La deuxième porte le nom de « Tapas Nocturnes »… Et le jeu de mots m’a tellement fait rire que j’en ai oublié le titre de la troisième partie ! Après une « Dérobée de Guingamp » qui prend étonnamment sa source en Italie, le groupe sort de scène et revient pour un ultime rappel qui sonnera la fin de cet excellent concert à 22h passées !
Un grand merci à Jose Manuel Tejedor et à Ronan Le Bars Group pour cette très bonne soirée, et à Paris Celtic Live pour l’accréditation et pour l’organisation, au top comme d’habitude !