On l’attendait depuis 2020, après avoir été annulé à deux reprises, le Ragnarök Festival a enfin eu lieu, toujours au Stadthalle dans la petite ville bavaroise de Lichtenfels. Si la programmation de cette édition ne m’emballait pas autant que les précédentes de prime abord, bien que je pouvais y retrouver quelques groupes que j’affectionne énormément, je ne savais que trop bien qu’au Ragnarök, on peut non seulement (re)voir ses groupes préférés, mais aussi faire de très bonnes découvertes. C’est ainsi que je rejoins deux camarades dans le Ch’nord pour un covoit dont le départ était fixé à jeudi dernier en fin de matinée. Après avoir effectué un test antigénique à la pharmacie voisine (le festival demandait un test négatif), nous pouvons enfin prendre la route. Nous arrivons sur place en début de soirée et avons directement retiré nos bracelets à l’entrée du festival pour être tranquilles tout le reste du séjour.
Les hostilités débutent le vendredi à partir de 14h. Pour les premiers concerts, j’ai préféré rester dans les gradins pour économiser mes forces. Livløs est le groupe d’ouverture de cette première journée. Originaire du Danemark, le quintet nous présente quasiment dans son intégralité son deuxième album And Then There Were None paru l’an dernier chez Napalm Records. Le groupe nous propose un death mélodique bourrin et énergique dans la lignée d’At the Gates. Pas forcément la tendance du style que je préfère pour justement trouver que le côté bourrin a souvent tendance à prendre le pas sur le côté mélodique. Les musiciens ont toutefois eu le mérite de déclencher un wall of death suivi de quelques pogos, et pour un groupe d’ouverture, c’est tout de même assez balèze !
SETLIST : Intro: Kistefjael / Drenched In Turmoil / And Then There Were None / Serpentine Supremacy / Mortal Severance / Pallbearer / The Purest Black / Seize the Night
Direction le sud de l’Europe avec les Athéniens de Lucifer’s Child qui offraient leur premier show depuis deux ans. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de ce groupe puisque celui-ci a été formé en 2013 par George Emmanuel, ex-guitariste live de Rotting Christ. C’était justement la raison qui m’a conduite à découvrir le groupe ce vendredi. Si la comparaison avec Rotting Christ est bien évidemment tentante, le quartet officie dans un black metal à tendance occulte satanique qui m’a également beaucoup fait penser à Behemoth sur ses derniers opus. En plus de cette imagerie satanique très présente tout au long du set, entièrement dédié au dernier album en date The Order, les mélodies hypnotiques alternées avec des passages plus bourrins ainsi que les chœurs occultes du bassiste et du guitariste participent à l’ambiance occulte. Là encore, le public semblait réceptif puisque pas moins de deux circle pits se sont déclenchés dans la fosse.
SETLIST : Black Heart / Haraya / The Order / Fall of the rebel Angel / Through fire we burn / El dragón / Viva Morte
Les locaux de The Spirit remontaient eux aussi sur scène pour la première fois en Allemagne depuis 2020. Le quartet officiant dans le black/death metal défendait son troisième album Of Clarity and Galactic Structures en exclusivité puisque celui-ci paraîtra ce vendredi 29 avril chez AOP Records. Les sorties précédentes du groupe ont été cependant toutes aussi bien représentées. J’ai personnellement eu du mal à me laisser convaincre par la musique du groupe car celui-ci a souffert de problèmes de réglages pour les instruments rythmiques. A revoir donc dans de meilleures conditions !
SETLIST : Celestial Fire / Of Clarity and Galactic Structures / Repugnant Human Scum / Cross the Bridge to Eternity / Pillars of Doom / Illuminate the Night Sky / The Clouds of Damnation
C’était initialement Groza qui devait se produire ensuite au Ragnarök, mais un des membres a été testé positif au Covid. C’est donc Kanonenfieber, jeune formation originaire de Bamberg, qui a été désigné comme groupe remplaçant. Les frustrés regrettant l’absence de 1914 qui était censé être en tournée européenne avec une étape prévue au festival ont eu l’occasion de découvrir un équivalent local puisque le quintet bavarois aborde lui aussi, à travers son black/death metal mélodique, la sombre période de la Grande Guerre. En studio, Kanonenfieber prend la forme d’un one-man-band géré par Noise. Sur scène, nous découvrons un chanteur et quatre musiciens, tous cagoulés et coiffés d’un couvre-chef militaire. Tandis que le chanteur porte une tenue d’officier, les musiciens sont vêtus de tenues plus simples typiques du début du XXème siècle. Kanonenfieber s’est avéré être ma première bonne découverte de ce festival. Le rythme imitait tantôt une marche militaire, tantôt une mitraillette, et on pouvait noter quelques passages mélancoliques pour coller davantage au caractère pas très gai du sujet abordé dans les morceaux. Le set prend fin sur un extrait d’une chanson d’époque.
SETLIST : Die Feuertaufe / Dicke Bertha / Die Schlacht bei Tannenberg / Grabenlieder / Grabenkampf / Unterstandsangst / The Yankee Division March
C’est au tour de Konvent d’entrer en scène. J’étais curieuse de découvrir le quartet danois puisque celui-ci est composé exclusivement de membres féminins. Si le death/doom metal pachydermique proposé par le groupe n’était pas d’une grande originalité, la performance de la chanteuse Rikke Emilie List forçait tout de même le respect, celle-ci passant aisément d’un growl caverneux (toutefois un peu monocorde) à un chant plus criard.
Je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir Karg en live, cette édition fut l’occasion parfaite de réparer cet affront ! V. Wahntraum, également chanteur d’Harakiri for the Sky sous le pseudo J.J., est accompagné de deux autres guitaristes (le chanteur étant lui aussi à la guitare), d’un bassiste, et on retrouve derrière les futs P.F., batteur d’Ellende. Pour ma part, j’ai passé un très bon moment, la formation autrichienne délivrait avec brio un post-black metal atmosphérique, mélancolique et lancinant, c’était vraiment très prenant, une bien belle surprise !
SETLIST : Alaska / La Tristesse Durera Toujours / Tod wo bleibt dein Frieden / Jahr ohne Sommer
Autant je n’ai pas vraiment de problèmes à apprécier la musique de Saor, autant j’avais de très gros a priori sur le groupe sur le plan humain. J’ai toutefois décidé de combattre ces a priori et d’assister à leur set (en vérité, j’avais surtout envie d’assurer ma place au premier rang pour Dark Tranquillity…). Comme à son habitude, le groupe délivre un black/folk metal épique et atmosphérique prônant la nature, les paysages et le folklore écossais. La tête pensante Andy Marshall, accompagné de sa basse, adopte un growl brumeux. J’ai trouvé que le groupe avait beaucoup gagné en proximité avec le public, mais c’est surtout le violoniste français Lambert Segura qui était le plus expansif. J’ai également apprécié la setlist, nous avons notamment pu entendre “Aura” et “Tears of a Nation”. Andy m’a d’ailleurs fait sourire quand il a annoncé le quatrième et dernier morceau du set, “C’est déjà la dernière vu que nos chansons sont très longues”. Petit joueur, c’est rien à côté de Moonsorrow qui a joué le lendemain !
J’ai écouté d’une oreille Dark Fortress et il faudra vraiment que je creuse davantage la discographie des Allemands, du bon black metal mélodique à la Dissection.
Ils nous l’avaient promis, les pionniers du death mélodique “made-in Göteborg” Dark Tranquillity sont de retour sur les routes d’Europe en co-headlining avec Ensiferum. Le groupe entre en scène sous les acclamations du public sur le titre d’ouverture de son dernier album en date intitulé Moment. Sur cette tournée, c’est Joey Concepcion qui remplace Christopher Amott à la guitare. Comme à son habitude, l’excellent frontman Mikael Stanne n’hésite pas à aller directement au contact du public au premier rang et à le solliciter. Public qui ne s’est d’ailleurs pas fait prier pour lancer des pogos, et quelques uns se sont fait plaisir en slammant. Le groupe nous a proposé une vraie setlist de festival, alternant nouveaux titres et grands classiques sur lesquels nous nous plaisions à chanter. Je ne pourrai jamais être totalement objective vu l’amour que je porte à ce groupe, mais comme toujours, Dark Tranquillity nous a offert un set solide, c’était de loin mon meilleur concert de la journée !
SETLIST : Phantom Days / Transcient / Monochromatic Stains / Terminus / The Dark Unbroken / Identical to None / Encircled / ThereIn / Lost to Apathy / Misery’s Crown
Si l’on exclue le concert en streaming mémorable de 2020, cela faisait tout de même presque quatre ans que je n’avais plus vu Vreid. Les Norvégiens ont sorti leur neuvième album Wild North West l’an dernier, l’occasion de découvrir des nouveaux morceaux en live. C’est justement sur le titre éponyme que le set débute. Le quartet originel est presque au complet puisque c’est un autre bassiste dont le nom m’échappe qui remplace Hváll. La setlist mettait surtout à l’honneur les trois derniers albums, exception faite avec le titre final « Pitch Black » issu du quasi éponyme Pitch Black Brigade… et de deux reprises. En bon groupe de black’n’roll, Vreid a en effet proposé sa version revisitée d’un grand classique du rock qu’est « Paint It Black » des Rolling Stones. Je pense que les fans espéraient tous entendre ne serait-ce qu’un morceau de Windir, nos prières ont été entendues puisque le groupe a interprété « The Spiritlord » issu de l’excellent 1184.
SETLIST : Wild North West / Lifehunger / Paint It Black / Shadows of Aurora / Sólverv / The Spiritlord / Into the Mountains / Pitch Black
La fatigue commençant à se faire ressentir, je suis retournée dans les gradins pour assister au set d’Ensiferum. Autant j’avais été agréablement surprise lorsque j’avais revu les Finlandais au Mennecy Metal Fest, autant cette fois-ci j’ai eu plus de mal à apprécier le set. Je pense que cela était en partie dû à la fatigue, mais je supportais difficilement la voix du claviériste Pekka Montin. Qu’il participe aux morceaux du dernier album Thalassic, ça c’est une chose, mais qu’il massacre en plus les titres les plus anciens, c’en est une autre. C’est tout juste si je ne sursautais pas dans mon demi-sommeil quand il se mettait à chanter. Cela étant dit, les Finlandais nous ont tout de même offert une prestation de qualité, toujours aussi énergique.
SETLIST : Seafarer’s Dream (intro) / Rum, Women, Victory / Andromeda / One More Magic Potion / Into Battle / For Sirens / Run From the Crushing Tide / Treacherous Gods / Lai Lai Hei / From Afar / Two of Spades
On passe au deuxième jour qui débute avec le quartet bavarois Ewiges Fristen. Le groupe entre sur scène sur une intro instrumentale pré-enregistrée. Le chanteur/guitariste J.v.F alterne growl et scream et est secondé aux chœurs par le guitariste Manuel et le bassiste Chris. Ces quelques parties en chant clair me faisaient penser à Waldgeflüster. Ewiges Fristen officie effectivement dans un black metal atmosphérique et mélancolique, teinté de touches post-black/blackgaze/DSBM et très porté sur les thèmes de la nature, des paysages et du mysticisme. Le set prend fin sur des samples de claviers mélancoliques.
SETLIST : Freigeist / Porzellan / Liebt mich / Kunst auf ewig / Alles scheint verstummt
J’avais très envie d’assister au set de Ferndal, mais une fois encore, j’ai voulu assurer ma place au premier rang pour le concert suivant. Finalement, j’ai quand même vu une partie du concert. Si la musique de Ferndal m’intéresse tant, c’est parce que les Allemands enrichissent leur black metal mélancolique de sonorités folk/classiques, à la manière d’Aquilus, en grande partie véhiculées par le violoncelle de Lestaya. Le chant black du bassiste Sorathiel était secondé par les chœurs incantatoires des guitaristes Abarus et Sethras.
SETLIST : Ouverture / Weltenbrände / Bringer der Leere / Ferndal / Ein später Gast
XIV Dark Centuries, c’est un peu le groupe maudit pour moi, celui qui est toujours contraint d’annuler son concert à chaque Ragnarök Festival et qui est sans cesse reprogrammé pour l’édition prochaine. Cette année n’a pas fait exception, il a donc fallu trouver rapidement un groupe remplaçant. Quelle ne fut pas ma joie lorsque j’ai appris que Munarheim jouerait à la place !
Le groupe entre en scène sur « Dein ist der Tag », morceau d’ouverture de son dernier album Willens & Frei. Comme lors du dernier concert auquel j’avais assisté à Würzburg, Theresa et Ramona manquent toutes les deux à l’appel, en plus de Christopher. C’est fort dommage pour la première, car les chœurs féminins apportent davantage de variété dans les types de chant. Concernant Ramona, on peut tout de même compter sur Sabine pour la remplacer aux flûtes. Sur scène, les membres du groupe sont toujours aussi investis, surtout l’excellent frontman Pascal qui a commencé le set avec plusieurs couches de vêtement jusqu’à terminer torse nu. Celui-ci n’hésitait pas à venir de temps en temps à la rencontre du public au premier rang. Après avoir interprété deux classiques de sa discographie, le groupe dévoile un nouveau morceau (que j’avais entendu pour la première fois en octobre dernier à Würzburg) lors duquel Sabine a arboré une cape illuminée de toutes les couleurs. Le passage atmosphérique mené par les guitares de Helge et de Sebastian a bien failli me faire verser une petite larme. Le groupe poursuit avec un passage obligé par le deuxième album tout d’abord avec le titre éponyme « Stolzes Wesen Mensch », puis le premier album avec le fédérateur « Liberté ». Le set prend fin sur un tout nouveau morceau intitulé « Und der Wind Sang » lors duquel j’entendais Sabine chanter pour la première fois. Ah ben voilà, je l’ai eu finalement mon chant féminin ! Une fois de plus, Munarheim m’a bluffée, cela fait la onzième fois que je les vois, et à chaque fois, le groupe parvient à nous offrir un concert unique.
SETLIST : Dein ist der Tag / Urkraft / Ruhelos / Sei du das Licht / Stolzes Wesen Mensch / Liberté / Und der Wind Sang
Wolfchant a également été contraint d’annuler son concert, et c’est un autre groupe bavarois du nom de Maahes qui le remplace. Le nom du groupe vient du dieu de la guerre à tête de lion dans la mythologie égyptienne. Chaque musicien porte d’ailleurs le nom d’une divinité égyptienne. Et la référence au pays des pharaons ne s’arrête pas là puisque les musiciens sont recouverts de bandages de momie au visage, excepté le batteur qui porte un masque d’Anubis. Les socles de micro sont de forme pyramidale, et des bougies sont disposées sur scène pour accentuer l’ambiance ritualiste. Maahes a sorti un premier EP intitulé Ancient Force en 2016, davantage focalisé sur la mythologie grecque, comme peut en témoigner le titre « Medusa » interprété durant le set. Une grande partie du concert était consacrée au premier album Reincarnation paru en 2020 chez MDD Records. Cet album est quant à lui ancré dans la mythologie égyptienne. En prime, deux titres issus du prochain album ont été interprétés. Le quintet présente un black metal dont l’aspect ritualiste est renforcé par un double clavier et par les chœurs du guitariste. Au final, Maahes c’est en quelque sorte le Nile du black metal.
SETLIST : Sacrifice (Intro) / Reincarnation / Magic Slave / Perfection / Invincible / Keeper of Secrets / Medusa / Master of Black Arts
J’ai sacrifié le set de Skiltron pour me placer pour le concert d’Anomalie. J’avais entrevu la prestation du groupe argentin lors de la dernière édition du Cernunnos Pagan Fest, mais ce chant heavy/power suraigu, ce n’était vraiment pas fait pour moi. Le seul intérêt du groupe pour ma part, c’est que celui-ci compte dans ses rangs Pereg Ar Bagol, sonneur et flûtiste au sein de la formation basque Boisson Divine.
J’étais contente de retrouver Anomalie, d’autant plus que le dernier album Tranceformation, paru chez AOP Records, faisait partie de mon top 10 de l’an dernier. Depuis son EP Integra, la formation autrichienne menée par Marrok a pris un virage « post-black ésotérique » proche de Rotting Christ, confirmé avec ce quatrième album. Le rituel débute justement sur le titre d’ouverture du nouvel album lors duquel Marrok, encapuchonné, est assis dos au public et face à un autel. L’ode à la nature est incarnée par quelques branches disposées sur scène. De par la présence de trois guitaristes, un véritable mur de son envahit la salle toute entière. Au fur et à mesure, Marrok passe progressivement du chant clair au chant saturé. Malgré l’absence de Sakis Tolis, le groupe a interprété « Trance V : Cerulean Sun », initialement enregistré en featuring avec le chanteur de Rotting Christ et sublimé par le solo de violon pré-enregistré de Sara Wolske à la manière de A Forest of Stars. Un des titres suivants a été interprété en soutien à l’Ukraine, comme pouvaient en témoigner les lumières jaunes et bleues. « Trance II : Relics », initialement en featuring avec Nornagest (Enthroned) a également été interprété. Les Autrichiens nous ont une fois de plus livré un set riche en intensité.
SETLIST : Trance I: The Tree / Vision IV: Illumination / Trance V: Cerulean Sun / Trance II: Relics / Aurora / Vision I: Towards the Sun
J’étais curieuse de découvrir Afsky en live, étant tombée par hasard sur le deuxième album intitulé Ofte jeg drømmer mig død sur YouTube. Le quartet danois délivre un black metal à tendance dépressive qui me faisait penser à Ellende. Le chant déchirant et torturé de Ole Pedersen Luk, tête pensante du groupe, renforçait cet aspect dépressif et mélancolique, en plus des quelques samples de violon. Tout comme ses compatriotes d’Ildskær, Afsky aborde tout particulièrement le sujet de l’Histoire danoise. Encore une bien bonne découverte de faite en ce jour !
SETLIST : Tyende sang / Vættekongen / Et sidste farvel / Stemninger / Angst / Bondeplage
Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour bien se placer pour Moonsorrow, je suis restée devant la scène de droite pour assister au concert d’Agathodaimon. Je ne connaissais la formation allemande que de nom, puisque celle-ci a récemment signé chez Napalm Records pour la sortie de son septième album intitulé tout logiquement The Seven le mois dernier. Le quintet nous propose un black symphonique/gothique somme toute efficace à la manière de Graveworm. Pour le dernier morceau « Banner of Blasphemy » issu du premier album Blacken the Angel, le chanteur Ashtrael est descendu de scène pour venir à la rencontre du public au premier rang.
SETLIST : Ain’t Death Grand Kyrie / Gloria / Tongue Of Thorns / Favourite Sin / I’ve Risen / Mother Of All Gods / Banner of Blasphemy
J’ai fait l’impasse sur le set d’Oceans, quartet international basé entre Vienne et Berlin. Trois des membres du groupe faisaient partie de la formation bavaroise Varg, ce qui explique les influences metalcore intégrées à du post-metal. Pas trop ma tasse de thé du coup, mais le public présent devant la scène semblait apprécier, la preuve en était avec un flot de pogos.
Je ne connaissais absolument pas Gehenna, et contre toute attente, je me suis pris une petite claque. Le groupe n’a pour le moment plus rien sorti depuis 2013, mais un nouvel album serait en préparation. Gehenna délivre un black metal assez classique, sobre et solennel dans la plus pure tradition norvégienne, mais diablement efficace et sans fioritures. Absolument pas ce que j’ai l’habitude d’écouter, mais ça a eu le mérite de me maintenir éveillée en attendant Moonsorrow !
SETLIST : Midwinter Forest / Grenade Prayer / Pallbearer / Angelmaker / Death to them All / The Decision / Ad Arma Ad Arma / New Blood / Abbatoir / Werewolf
J’ai écouté d’une oreille semi-attentive Necrophobic, là encore du metal extrême efficace, il faudra que je creuse davantage la discographie des Suédois !
SETLIST : The infernal depths of eternity / The Call / Black Moon Rising / Mirror Black / Mark of the Necrogram / Devil’s Spawn Attack / Tsar Bomba / Blinded by light, enlightened by darkness / The Nocturnal Silence
Cela faisait déjà quatre ans que je n’avais plus revu Moonsorrow, sans conteste l’un de mes groupes préférés. Les ambassadeurs du black épique finlandais entrent en scène sur le titre éponyme du troisième album Kivenkantaja. J’ai quand même eu un peu peur au début du set car le son n’était pas super, ce qui fait que je n’ai pas reconnu le morceau immédiatement. Heureusement, après quelques réglages, nous avons enfin pu apprécier pleinement le show. Le dernier album en date, Jumalten Aika, (déjà) paru en 2016, a été tout logiquement le plus largement représenté avec trois morceaux, dont le menaçant « Suden Tunti », également connu pour être à ce jour le morceau le plus court de la discographie du groupe ! Ce qui est frustrant avec Moonsorrow, c’est que la longueur des morceaux implique certains sacrifices pour la setlist. Et oui, quand on compose des morceaux qui durent en moyenne quinze minutes, une heure de set, c’est très vite passé ! Il ne me restait plus qu’à espérer que le groupe interprète mon morceau préféré « Pimeä », comme il l’avait déjà fait lors de son dernier passage au Trabendo… Ou alors un petit « Sankarihauta ». « Sankarihauta » vous dîtes ? Le voilà servi sur un beau plateau d’argent, à peine mon souhait exprimé à mon collègue Thårinkü, le quintet interprète ce titre emblématique de l’album Voimasta ja kunniasta comme sur commande ! En guise de consolation, j’ai tout de même eu droit à « Jotunheim » issu de mon album préféré Verisäkeet. C’était beau, c’était épique, c’était puissant, merci Moonsorrow, on attend le nouvel album avec impatience !
SETLIST : Kivenkantaja / Ruttolehto incl. Päivättömän päivän kansa / Sankarihauta / Jotunheim / Suden Tunti / Ihmisen aika (Kumarrus pimeyteen)
En principe, le festival aurait dû prendre fin sur le set de Moonsorrow pour ma part, n’étant absolument pas intéressée par les prestations d’Eluveitie et de Mayhem, car je n’aime ni les « trves du kilt », ni les « trves du kvlt » ! Finalement, j’ai assisté au début du set d’Eluveitie, d’une part par nostalgie, d’autre part par curiosité de revoir le groupe avec le nouveau line-up. Mais tant que Chrigel chantera tel un vieux chameau enroué, je n’arriverai plus à apprécier le groupe. Au bout de deux morceaux, je prends alors le chemin de la sortie, lorsque soudain, les premières notes d’« Inis Mona » retentissent. Aïe aïe aïe, la nostalgie a frappé, je suis restée jusqu’à la fin du morceau, puis je suis rentrée à l’hôtel, ravie d’avoir pu retourner à mon festival préféré, d’y avoir revu des groupes que j’adore, et d’y avoir fait de bonnes découvertes. A l’année prochaine Ragnarök Festival je l’espère !