Et c’est reparti pour un tour ! Pour la quatrième année consécutive, je me suis rendue au Ragnarök Festival pour sa seizième édition. Une fois de plus, mon festival de cœur a vu les choses en grand, bien des groupes à l’affiche valaient le déplacement. Cette fois-ci, je me suis rendue à Lichtenfels (ville qui abrite le festival) en voiture, accompagnée de deux amies également habituées des lieux. Ayant pas mal de route à faire, nous sommes parties le jeudi en début d’après-midi, pour finalement arriver vers 22h. Comme l’an dernier, nous nous sommes installées au « Sleeping Hall », afin de profiter de la chaleur, des douches et toilettes gratuites, et du calme. Enfin calme, ça c’était pour l’année dernière, mais cette fois-ci, ce fut plus laborieux pour trouver le sommeil, d’autant plus que mon matelas gonflable a eu la bonne idée de rendre l’âme la première nuit. Pour ce qui était de la chaleur, là aussi elle laissait à désirer, dans la mesure où les fenêtres étaient restées ouvertes juste au-dessus de nos têtes. Fort heureusement, je ne suis pas tombée malade, mais je sais que ce ne fut pas le cas de tout le monde. Quant aux douches, il valait mieux ne pas être pudique, puisqu’il n’y avait aucune cloison de séparation entre chacune d’elles. Bref, cette première nuit fut un peu celle de la désillusion, si je suis amenée à revenir l’an prochain, ce sera peut-être l’hôtel pour une fois !
Le lendemain, nous avons un peu de temps devant nous avant le premier concert. Nous en avons donc profité pour déjeuner tranquillement, nous doucher et faire nos petites courses en ville. Nous apprendrons par la suite que le début du premier concert sera décalé d’une demi-heure, car à cause d’une grève aérienne, God Dethroned et Skeletonwitch se trouveront dans l’impossibilité de se produire au festival.
Le premier concert commence donc à 15h, et le festival débutera de la meilleure des manières pour ma part, puisque le groupe en question fait partie de mes préférés. Je veux parler d’Atlas Pain, groupe italien originaire de Milan. J’étais censée les voir l’année dernière à Florence, mais mon vol avait malheureusement été annulé. Je trépignais donc d’impatience de découvrir le quartet en live, d’autant plus que son deuxième album Tales of a Pathfinder était sorti il y a à peine une semaine.
Le set commence sur l’introduction de ce nouvel album, « The Coldest Year ». Première bonne surprise, lorsque le chanteur Samuele Faulisi arrive sur scène, celui-ci déclame son texte avec un mégaphone. L’idée était bien trouvée, déjà parce que c’est plus sympa qu’une voix pré-enregistrée, et surtout, parce que cela rappelait les influences steampunk du groupe. D’ailleurs, lorsque les musiciens le rejoignent pour le morceau suivant « The Moving Empire », tous sont vêtus d’une longue veste dans la pure tradition steampunk. Vous connaissez peut-être déjà ce morceau, puisque c’était le deuxième extrait dévoilé par le groupe avant la sortie de Tales of a Pathfinder. Tout de suite, je me laisse emporter par les mélodies délicieusement épiques du groupe, à la manière d’un Equilibrium (du temps où c’était encore bien), malgré un son qui m’a paru un peu étouffé et des chœurs légèrement en retrait. Néanmoins, cela ne m’a aucunement empêchée d’apprécier le concert, bien au contraire ! (Oui, j’assume totalement mon manque d’objectivité !). Il faut dire qu’excepté ce petit défaut sonore, le groupe a vraiment la pêche sur scène, et il était bien difficile de résister à ces morceaux tous plus entraînants les uns que les autres.
Le set était en grande partie consacré au nouvel album, et même si j’avoue préférer le premier album What the Oak Left, j’ai trouvé que les nouveaux morceaux passaient aisément l’épreuve du live. Après « To the Moon » extrait du premier album, le groupe sort momentanément de scène, et revient pour interpréter mon morceau préféré du nouvel album, à savoir « Kia Kaha », premier extrait dévoilé par le groupe. Après le menaçant « Baba Jaga », Samuele annonce (déjà) le dernier morceau. J’espérais secrètement entendre « The Counter Dance », mais ce fut un autre morceau du premier album, l’Alestormien « The Storm » qui a été choisi pour clôturer ce set de quarante minutes qui est passé bien vite. Pas grave, cela me donnera une bonne excuse pour revoir le groupe, peut-être en France cette fois, qui sait !
SETLIST : The Coldest Year / The Moving Empire / Hagakure’s Way / Ódauđlegur / To the Moon / Kia Kaha / Baba Jaga / The Storm
A présent, direction la Suède avec Midvinterblot ! Suite aux grèves aériennes qui ont frappé la Scandinavie ce week-end, le flûtiste n’a malheureusement pas pu être présent, mais les autres membres du groupe, à savoir le chanteur, le batteur, le bassiste, le violoniste et les deux guitaristes, ont pu faire le déplacement, et le concert a ainsi pu être maintenu. Le groupe existe depuis 2010 mais n’a pour l’instant qu’une démo, un EP et un album à son actif, et l’essentiel de son activité repose sur les lives. C’était d’ailleurs aujourd’hui son tout premier concert en Allemagne !
Lorsque les rideaux sont tirés, les musiciens sont déjà sur scène. Ces derniers portent des tenues vikings assez semblables à celles de Grimner, et sont pied nu. On rentre de suite dans le vif du sujet avec « Gryning », issu de l’EP du même nom, morceau black/folk festif mené par le violon. Le violoniste et l’un des guitaristes secondent d’ailleurs le chanteur principal aux chœurs en chant clair. En soi, la musique du groupe n’est pas révolutionnaire, mais le mélange des influences entre Månegarm et Cruachan fonctionne très bien.
Le morceau « Gammeldans » fut présenté par le groupe comme la meilleure opportunité pour danser, et comme un morceau un peu plus lent … pour ce qui est de l’introduction du moins, car la suite sera tout autre. Le violoniste s’assoit au bord de la scène et lorsque celui-ci commence à jouer, certaines personnes dans le public se sont mises à danser une petite valse.
Comme tout groupe de folk metal qui se respecte, Midvinterblot a interprété un morceau sur un sujet incontournable : la bière ! « Trollbryggd » est donc le morceau qui aura provoqué les premiers pogos du festival (à ma connaissance). Ce fut le cas pour quasiment tous les groupes présents au festival, mais les musiciens se sont montrés très énergiques et investis, le chanteur s’est même mis à danser en tournant sur lui-même sur une jambe. Le set prend fin avec « Under the barrel », qui, comme son nom laisse le présager, parle de ces individus qui vont au bar et qui rentrent complètement saouls. Le public réclamera un dernier morceau, mais en vain.
SETLIST : Gryning / The feast / Hörgr / Gammeldans / Natthamn / Trollbryggd / Under the barrel
Je n’ai malheureusement pas pu assister au set de Nothgard dans son intégralité, signing session d’Atlas Pain oblige. Néanmoins, j’ai pu voir le début du concert du fond de la salle. Lors de l’introduction épique et orchestrale « Voyage to Decay », la scène est dissimulée sous la fumée. Le groupe arrive ensuite et enchaîne avec le morceau désormais culte « Malady X » extrait de son dernier album du même nom. Je dis « culte », car le public reprenait avec une certaine allégresse les paroles en chœur et frappait dans les mains. Tandis que le chanteur/guitariste Dom R. Crey se tient au milieu de la scène, le guitariste et le bassiste disposent tous deux d’une estrade de chaque côté. J’ai été contrainte de quitter la salle pendant « Age of Pandora », mais quoi qu’il en soit, le death mélodique épique et orchestral du groupe fait toujours autant son petit effet.
SETLIST : Voyage to Decay (intro) / Malady X / Age of Pandora / Guardians of Sanity / In Blood Remained / The Sinner’s Sake / Solo de batterie d’une minute / Epitaph / Fall of an Empire / Black Horizon
Avant de mettre le projet en stand-by, Eïs proposait ce week-end deux sets. Celui du vendredi était axé sur l’album Galeere, et celui de samedi était un condensé de la carrière du groupe en guise d’adieu. Pour rappel, l’album Galeere est paru en 2009 alors que le groupe s’appelait encore Geïst. Cet album épique aborde la thématique de la mer. Lors de ce premier set, l’album a été joué dans son intégralité. Une fois les rideaux tirés, on retrouve immédiatement dans la mise en scène des références à l’univers maritime : une barre de navire est installée au pied de micro, et les musiciens sont vêtus de costumes de gradés de la marine. De temps à autre, l’un des guitaristes brandissait une lampe, rouge d’un côté, jaune de l’autre. N’ayez crainte, malgré les apparences, la musique du groupe n’a absolument rien à voir avec le Pirate Metal pouet-pouet à la Alestorm. On a plutôt affaire ici à un Black Metal à la fois atmosphérique et épique. J’avoue que certains passages m’ont plus parlé que d’autres, car le style du groupe est tout de même assez particulier, on n’était pas si éloigné d’un Black Metal avant-gardiste par moments. Le groupe poursuit les allusions à l’univers marin avec le bruit d’un sonar et des vagues. Sur l’un des morceaux, une accordéoniste est assise sur la gauche de la scène et accompagne le groupe avec son instrument. Au bout d’une demi-heure, les musiciens quittent la scène momentanément, et reviennent pour jouer « Helike ». On peut encore entendre le sonar, et l’ambiance est à la fois sombre et menaçante. Le chanteur porte à nouveau la lampe. Dans l’ensemble, l’ambiance est solennelle, le groupe interagit très peu avec le public. La fin du set approche, et le chanteur pose sa basse, lance un médiator dans la fosse, descend de scène, et tient une dernière fois la lampe. Le concert prend fin sur le bruit de la tempête et des cordages.
SETLIST : Galeere / Einen Winter auf See / Durch lichtlose Tiefen / Helike / Unter toten Kapitänen
Je n’ai écouté le dernier et cinquième album d’Agrypnie que quelques jours avant le festival, et ce Grenzgænger sorti en octobre dernier m’avait clairement donné envie de revoir le groupe. Dissimulés sous la fumée, les cinq musiciens arrivent sur scène, corpse paint au visage. Ce concert sera l’un de mes préférés de ce vendredi, dans la mesure où le Post-Black délivré par le groupe m’a beaucoup touchée. Musicalement, on n’était pas tant éloigné d’un Anomalie ou d’un Harakiri for the Sky. C’était même si proche que notre cher Jimbo a rejoint le groupe comme guest le temps d’un morceau (c’était d’ailleurs toujours aussi laborieux de le prendre en photo, à cause de son éternelle manie de va-et-vient). Chris (Anomalie / Harakiri for the Sky) était également bassiste de session pour ce concert. En tout cas, je me serai empressée à la fin du set de me procurer le vinyle du dernier album du groupe.
Il est maintenant temps de se rassasier, ce qui m’a valu de louper le début du concert de Varg. C’est un groupe que j’avais très envie de voir lorsque je l’ai découvert il y a quelques années, mais avec le temps, le côté « Metalcore » m’a de plus en plus dérangée. Néanmoins, maintenant que j’ai enfin l’occasion de voir le groupe en live, il serait dommage de passer à côté, ne serait-ce que par curiosité. Et force est de constater que dans l’ensemble, ça n’était pas trop mal, sauf quand ça partait trop dans le Metalcore. Le chanteur se tient souvent au milieu sur une estrade, accompagné du guitariste, du bassiste et du batteur. Tous sont maquillés de leurs fameux war paints noirs et rouges à la Turisas. Le set était essentiellement axé sur le premier album du groupe, Wolfszeit, sorti en 2007, et qui va faire prochainement l’objet d’une réédition (le 7 juin prochain) avec tous les morceaux re-enregistrés. C’est donc douze ans plus tard que le groupe propose une deuxième Release Party. Un quart d’heure avant la fin du set, les lumières s’éteignent complètement, puis le groupe revient sur scène pour un rappel.
SETLIST : Weltenbrand (Intro) / Windzeit (Intro) / Wolfszeit / Asatru / Skål / Donareiche / Schlachtgebet (Intro) / Heldentod / Blutdienst / Das alte Feuer / Aufzug der Heere (Intro) / Schildfront
J’avais eu du mal à apprécier pleinement le concert d’Harakiri for the Sky lorsque je les avais vus lors de leur dernière tournée aux côtés de Sojourner et de Draconian. Mais n’ayant rien de mieux à faire et voulant donner une nouvelle chance au groupe, j’ai tout de même assisté à son concert de ce soir, depuis les gradins cependant. Et ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée, car cela m’a permis de revoir le groupe dans des conditions différentes, et d’avoir une vue d’ensemble sur ce qui se passait sur scène. Après avoir été blasée le temps d’un concert, j’apprécie donc de nouveau de revoir le groupe en live, bien que la setlist était loin d’être parfaite à mon sens (les deux premiers albums étaient totalement délaissés). J’ai aussi trouvé Jimbo plus habité que d’habitude : quand il ne faisait pas ses va-et-vient habituels, celui-ci délivrait ses paroles torturées en s’agenouillant. Pour « Funeral Dreams », un chanteur guest a rejoint le groupe (il m’a semblé que c’était le chanteur d’Agrypnie, mais comme je me trouvais assez loin, à vérifier). Lors de « Calling the Rain », le groupe incitait le public à taper dans les mains. « You Are the Scars » fut le morceau fatidique, car c’est précisément à ce moment-là que j’ai appris que Naglfar annulait sa venue au festival le lendemain. Une petite envie de scarification sur un set d’Harakiri, ça me paraissait plutôt adapté …
SETLIST : Heroin Waltz / Funeral Dreams / Calling the Rain / You are the Scars / The Graves We’ve dug
Le concert de Borknagar fut l’un de ceux que j’attendais avec le plus d’impatience, pour ne jamais avoir vu le groupe en live. Pendant les balances, Vortex s’amuse à faire des vocalises. A 21h50, les rideaux s’ouvrent, et le set commence sur une petite introduction instrumentale hivernale aux claviers. Le groupe arrive ensuite sur scène. Vous êtes sans doute au courant, la formation norvégienne annonçait il y a deux mois sur sa page Facebook que son chanteur principal, Andreas « Vintersorg » Hedlund quittait le groupe. C’est donc désormais I.C.S Vortex qui endosse le rôle de chanteur principal, secondé aux chœurs par le claviériste Lars Nedland, installé sur le devant de la scène, au même niveau que les autres musiciens.
Lors du premier morceau, Vortex était déjà tellement à fond qu’il en avait fait tomber son pied de micro. Celui-ci se montrait également très communicatif avec le public. Dans les (nombreuses) parties en chant clair, on pouvait noter une certaine émotion assez similaire à celle de chanteurs comme Kobi Farhi (Orphaned Land) et Tomi Joutsen (Amorphis). Cependant, je ne cacherai pas mon envie d’entendre un peu de growl. Au bout de quelques morceaux, j’ai enfin pu entendre du chant black, mais le chant clair restait très largement majoritaire. J’avoue que ce fut une légère déception, car comme il commençait à se faire tard (22h, mais après une journée de concerts dans les pattes, ça commence à faire), j’avais besoin d’un peu de violence pour me tenir éveillée. Malgré la richesse musicale (alternance entre passages black, épiques, acoustiques et progressifs), je finissais par décrocher par moments, mais peut-être que le facteur « fatigue » et « j’étais loin » y était pour quelque chose.
A 22h25, le groupe quitte la scène quelques secondes, et revient sous les acclamations du public. Je remarque ensuite que les rideaux de la scène de gauche s’ouvrent avant même la fin du set de Borknagar. Peut-être l’ingé faisait un test lumières pour le concert de Carach Angren qui allait suivre. La fin du set approche doucement, et le claviériste quitte temporairement son poste pour headbanguer, avant que le groupe n’interprète le morceau « Winter Thrice » extrait du dernier album du même nom.
C’est avec cinq petites minutes de retard que le set de Carach Angren commence. Là aussi, j’ai assisté au concert vu des gradins. Et comme pour HFTS, ce fut une bonne décision, car j’ai eu la preuve qu’un concert de Carach Angren, ça peut aussi s’apprécier de loin. Comme à son habitude, le groupe ne manque pas d’inspiration quand il s’agit de mise en scène : le clavier bouge tout seul, comme s’il était possédé, et les estrades sur lesquels jouent Ardek et Bastiaan montent et descendent. Ces derniers quittaient par moments leurs estrades, et Seregor montait sur celle de droite, en brandissant de temps à autre une faux. Quant à Ardek, celui-ci se posait à côté des claviers et jouait d’une main. Mais le clou du spectacle, ce fut au début de « Blood Queen » : Seregor retire le linge qui cachait un mannequin, s’en approche, et lui tranche la gorge. Du sang coule alors sur le corps du mannequin, et Seregor se met à le lécher, jusque dans des endroits pas très catholiques. L’art de transformer un morceau dont je ne suis pas particulièrement fan en morceau génial ! Lors du morceau suivant, « Pitch Black Box », Seregor portera son fameux masque. Je ne pensais pas cela possible, mais Carach Angren a encore réussi à me surprendre, et ce fut l’un de mes meilleurs concerts de ce vendredi. Mais patience, car le festival réserve encore bien des surprises !
SETLIST : Charlie / General Nightmare / The Carriage Wheel Murder / In de naam van de duivel / Lingering in an Imprint Haunting / Blood Queen / Pitch Black Box / The Funerary Dirge of a Violinist / Bitte Tötet Mich / Bloodstains on the Captain’s Log
Fée Verte