Pour commencer cette rentrée proprement, je me dois de laisser un pied en vacances ! Et quoi de mieux pour ça, que de vous parler d’un groupe qui s’est produit au Castlefest et qui a récemment sorti un nouvel album ? Je veux bien entendu parler d’Omdulö et de son très abouti « Palimpsest » !
J’avais hâte de découvrir ce que pouvait donner la formation allemande en studio après avoir été agréablement transporté par leur live atypique, et, sans réelle surprise la magie opère de la même manière sur CD ! Ecouter ce Palimpsest pourrait se résumer à plonger dans un univers féerique où les lois de la nature seraient celles de la biomécanique. Car comme je l’ai vite constaté en live, Omdulö use intelligemment des effets électroniques pour instaurer des ambiances ou pour marquer un rythme saccadé, s’appropriant le style Pagan Folk pour le faire muter en une version 2.0 parfaitement équilibrée. C’est dosé avec juste ce qu’il faut de justesse pour conserver un son organique tout en agrémentant l’écoute de sonorités inédites.
Mais Omdulö ne se repose pas sur cet unique argument. Une autre de leurs particularités que j’apprécie beaucoup chez un artiste, est de ne pas s’enfermer dans un style, et de se laisser porter par ses inspirations. Cette formation utilise un large panel d’instruments duquel va découler une grande diversité d’atmosphères, et surtout un entrain à l’écoute ! On ne s’ennuie pas une seconde sur un album d’une heure dans un style qui peut vite tourner en rond. Et en plus des instruments, il faut préciser qu’ils sont quatre à se partager le chant pour encore plus de variété de timbre vocal !
Et maintenant arrive le moment où je dois vous raconter un peu ce que l’on peut y trouver, dans ce Palimpsest, sans pour autant combler toute curiosité. Le problème majeur est que j’ai envie de parler de chaque titre tant ils ont tous marqué mon esprit chacun à leur manière. Je dois donc refréner mes envies et c’est de « The Wildflower Song » dont je vais vous entretenir. J’ai découvert ce titre en live et ma réaction fut à peu près proche de époustouflage. Une longue intro d’une minute sur fond de guitare sèche où s’articule un canon à quatre voix très lumineux, le timbre principal (voix féminine) est très épurée, très frais et l’on se sent instantanément bien, le genre d’intro qui donne foi en la musicothérapie. Puis tout s’arrête dans un évanouissement et repart sur une note plus contrastée et surtout marquée d’un beat lourd qui marque un rythme mid tempo. Pour ceux qui ne voient pas ce que j’entends par « beat », faut dire que c’est pas le maître mot de notre style de prédilection, c’est une partie de percussion électronique simple et en boucle comme on en trouve à foison dans le hip hop. Et si vous vous dites que ça pue, détrompez-vous. Ça apporte une richesse insoupçonnée ! Déjà le contraste avec l’intro se pose là, puis on a perdu le sentiment de plénitude, remplacé par un léger sentiment de lassitude, mais pas totalement effacé car l’allégresse traîne dans le fond au son de la vielle dont la discrétion rehausse l’atmosphère. Puis cette vielle se fait plus marquée, passant doucement devant la rythmique, prédominante jusque-là, laissant sa place à la flûte qui arrive en arrière-plan. Ce changement plane encore quelques dizaines de secondes puis la flûte s’agite quelque peu, le canon reprend par-dessus épaississant le son puis la voix masculine entre en scène avec un timbre empreint de solennité. Et le titre se finit dans un souffle après avoir laissé planer une trame sonore brouillonne en apparence mais qui se révèle parfaitement orchestrée dès lors qu’on y prête attentivement l’oreille. Du génie tout simplement.
J’aurais aussi pu vous parlez d’ « Un Breton », titre le plus énergique de l’album, d’une composition plus classique, guitare percussion vielle et whistles (en gros), d’où fuse une mélodie joyeuse à un rythme gambadant, voilà, en bref il fait beau et l’on coure nu dans l’herbe fraîche du printemps. Ou alors de « Mnemosyne » mené par un xylophone diffusant une atmosphère candide pleine de tendresse. Rassurez-vous, tout n’est pas que joie et naïveté, c’est alors du coté de « Wünschelruthe » qu’il faudra venir chercher une ambiance plus sombre accompagnée d’un chant quasi incantatoire rythmé d’une darbouka et d’un sample de balle de ping pong totalement hypnotisant. Oui vous avez bien lu balle de ping pong.
A ce stade vous devez avoir compris qu’Omdulö a pondu un album riche, composé d’une main de maître, aussi original qu’ingénieux, qu’il est indispensable d’avoir dans sa discothèque pour tout fan de folk qui se respecte. Alors courez découvrir cette perle musicale si ce n’est déjà fait !
Grymauch
NOTE : 8/10
Tracklist :
01. Palimpsest
02. Momentum
03. The Wildflower’s Song
04. September
05. Der Panther
06. Wünschelruthe
07. Anteidlt
08. Aleatorik (Minuetto l’Inconnu)
09. Reverie
10. Un breton
11. Mnemosyne
Sortie : 01 septembre 2015
Lien du groupe : Facebook, Site Officiel.