En cette glorieuse année 2015, la rentrée de septembre a été synonyme de grosses sorties retentissantes, parmi elles : Sword and Sorcery, deuxième opus de Numenor, groupe serbe mené par Despot Marco Miranovic, avec qui nous avons eu le privilège de nous entretenir il y a peu (interview que vous pouvez retrouver ici).
Deux années se sont écoulées entre Colossal Darkness et son petit frère, posons-nous donc la question : quoi de nouveau sur les terres musicales embrumées, pavées d’aventures mystiques et héroïques, qui nous avaient tant plu naguère ?
Pour rappel, le « sword and sorcery » est une catégorie de la littérature fantasy, et la formation serbe s’inspire des romans de Tolkien et Moorcock, pour ne citer qu’eux, afin de créer son univers musical. L’artwork l’illustre bien, magie, mystères, épopées dantesques et épées runiques qui boivent les âmes des vaincus sont au menu.
Si dans son premier essai, Numenor nous avait distillé un black metal épique, il s’agira ici plus de dark power metal, subtile nuance qui pourtant se perçoit bel et bien à l’écoute des dix morceaux composant la galette. Les voix claires épiques y occupent plus de place que par le passé, surtout à l’occasion des refrains, et les guitares flirtent souvent avec un son « Rhapsodien », j’en veux pour preuves les excellents « Dragonheart » et « Prince in the Scarlet Robe » où l’on retrouve tous ces éléments, additionnés de voix narratives. La voix de Marco est néanmoins là pour nous rappeler l’aspect plus sombre et violent de la musique ici proposée.
Si la force de Numenor ne réside pas dans l’originalité de ses thèmes ou de sa complexité d’écoute, c’est bel et bien dans les ambiances créées et sa capacité à transporter l’auditeur dans un monde où le fracas des armes se mêle aux râles d’agonie étranglés des pauvres êtres voyant leurs âmes aspirées vers la dimension du chaos qu’elle se révèle ! Fermez les yeux un instant en écoutant « Sleeping Sorceress » et vous pourrez sans problème vous imaginer être Elric de Melniboné découvrant Myshella, impératrice de l’aube, gisant ensorcelée par le maléfique Theleb k’aarna…
L’album s’écoute d’une traite, chaque morceau est un petit bijou et l’on se rend compte avec effroi à la fin de la dixième piste…. que notre voyage est déjà terminé ! Oui, Sword and Sorcery est très bon, mais très court également ! 35 minutes de plaisir et vous voilà de retour dans votre dimension, prêt à appuyer derechef sur play…. Parmi les dix pièces, seuls sept sont des morceaux à part entière, on comptera donc à leurs côtés une introduction et deux préludes, ce qui raccourcit grandement la durée totale d’écoute.
Comparé à son prédécesseur, Sword & Sorcery peut paraître plus facile d’accès, moins surprenant diront certains, mais la poésie et la patte caractéristique du groupe reste de mise, Numenor signe ici un bel ouvrage de musique épique, rendant un digne hommage aux illustres auteurs dont s’inspire sa propre œuvre. A découvrir absolument, à écouter, ré-écouter, à dévorer comme un bon roman !
Balmung
Note : 9/10
Tracklist :
1. Intro
2. Dragonheart
3. The Arcanist
4. Prelude I
5. The Prince in the Scarlet robe
6. The Oath of Feanor
7. Dragon of Erebor
8. Prelude II
9. Bane of Durin
10. Sleeping Sorceress
Sortie : septembre 2015
Liens : site offciel, Facebook