Désolée d’avoir mis du temps à sortir cette chronique, j’étais trop occupée à écouter l’album en question en boucle ! Lorsque j’ai écouté un extrait de Stolzes Wesen Mensch pour la première fois, je n’avais pas encore réalisé que je détenais une pépite entre mes mains. Je devais vraiment ne pas être dans mon état normal … Car lorsque j’ai écouté l’album en entier deux semaines plus tard, mon avis fut tout autre, et laissez moi vous expliquer pourquoi.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, permettez moi de vous présenter Munarheim. Le groupe a été formé en 2007 à Coburg en Allemagne et vu le nombre de membres qui le composent, il y a de fortes chances pour que ça fasse du grabuge ! Il s’agit en effet d’un septette formé du chanteur Pascal Pfannenschmidt, de trois guitaristes, Sebastian Braun, Helge Pohl et Christophe Witter, du batteur Wolfgang Mehringer, du bassiste Julius Heymann, et de la flutiste Ramona Müller. Les Bavarois ont déjà une discographie respectable vu leur petite notoriété, avec leurs deux démos Märe vom abgesang der welt et … Und der wing sang respectivement sorties en 2008 et 2009, l’EP Liberté, et un premier album sorti l’année dernière, Nacht und Stürme werden Licht. Et les revoilà un peu plus d’un an plus tard avec leur deuxième album Stolzes Wesen Mensch (pour les non-germanophones, cela se traduit par « une personne fière », et Munarheim a de quoi l’être …).
Alors vous êtes surement en train de vous dire « elle est bien gentille la Fée Verte, mais on aimerait bien en savoir un peu plus sur la musique maintenant ! ». Petits impatients que vous êtes, j’y arrive ! Munarheim se proclame groupe de black symphonique folk metal, et croyez-moi, il n’y a pas de tromperie sur la marchandise ! Le septette pourrait être considérer comme le digne successeur d’Equilibrium, rien que cela ! Le chant black en allemand y est certainement pour beaucoup, mais au-delà de cela, la musique y fait largement penser dans les passages les plus symphoniques et épiques. Alors oui, l’allemand c’est moche, il faut dire ce qui est, mais dans la bouche de Pascal, ça sonne tellement bien que cela ne peut que réconcilier les réticents à la langue de Goethe. Si les paroles avaient été en anglais, cela aurait été très certainement moins bien, et celles-ci auraient perdu en agressivité et en authenticité. Au contraire, le chant en allemand sied parfaitement à la musique et lui donne un sacré caractère. Le chanteur prend tantôt un ton black limite torturé, tantôt chuchoté ou parlé semblant suspendre le temps. Le débit qu’il adopte lors du bridge aux chœurs aériens sur fond de flute et de guitare acoustique dans « Stolzes Wesen Mensch » avant l’explosion finale des orchestrations est incontestablement mon passage préféré de l’album. Pascal enrichit même sa palette vocale d’un élément n’apparaissant que très ponctuellement dans Nacht und Stürme werden Licht, le chant death, caverneux à souhait lors de « Flammenheer », « Stolzes Wesen Mensch », « Sternenschrei », « Leben », « Wolf » et « Unter der Sternen ».
La grande force de Munarheim réside dans l’alternance entre calme et puissance. « Augenblick » en est surement le meilleur exemple, avec son break acoustique agrémenté de chuchotements laissant présager la fin du morceau, mais qui repart en force dans un florilège d’orchestrations grandioses. Certains morceaux sont cependant plus mélancoliques, comme « Sommernachtstraum ». Ne serait-ce qu’à travers le titre (« Songe d’une nuit d’été »), on est déjà dans le romantisme au sens littéraire du terme. La nature, la nostalgie et la critique sociale font justement partie des thématiques les plus importantes de cet album. Le morceau démarre sur une introduction acoustique et orchestrale apaisante suivie d’une voix déclamative sonnant presque comme une douce caresse, avant que ne vienne s’inviter une flute légère.
J’ai évoqué le morceau « Wolf », mais celui-ci mérite que l’on s’y attarde. Vous ne trouvez pas cela curieux d’avoir un titre en anglais au beau milieu des neuf autres en allemand ? Munarheim réitère l’expérience de la reprise d’un morceau folk (il y en avait une de « The Last Unicorn » du groupe de rock Americana dans Nacht und Stürme werden Licht), et reprend cette fois-ci dans une version plus orchestrale, et forcément plus violente la chanson extraite de l’album The Lion’s Roar de First Aid Kit, groupe suédois de musique folk composé des deux sœurs Johanna et Klara Soderberg. Le groupe parvient à si bien se l’approprier qu’elle devient au même titre que les autres morceaux une chanson de l’album à part entière.
Vous l’aurez compris, Munarheim a fait sur moi l’effet d’une révélation et c’est sans conteste l’un de mes plus gros coups de coeur. Stolzes Wesen Mensch est un album fluide et harmonieux, au même niveau que Nacht und Stürme werden Licht qui promet son lot d’émotions du début à la fin (surtout à la fin …). Vous êtes encore là ? Allez m’écouter ça tout de suite !
Fée Verte
9/10
Tracklist
1. Flammenheer
2. Stolzes Wesen Mensch
3. Sehnsucht
4. Sternenschrei
5. Rauschende See
6. Sommernachtstraum
7. Leben
8. Augenblick
9. Wolf
10. Unter der Sternen
Sortie le 11/05/2015
Liens du groupe :
https://www.facebook.com/Munarheim?fref=ts
https://munarheim.bandcamp.com/