Nous sommes le mercredi 7 décembre 2016, et c’est la première fois que je reviens au Bataclan depuis les tristes événements de l’an dernier. Evidemment, bon nombre d’entre nous sommes venus plus ou moins à reculons, le malaise étant difficile à contenir. Seulement voilà, un de mes groupes préférés était à l’affiche du MTV Headbanguers Ball Tour, et il m’en aurait fallu beaucoup plus pour me dissuader de ne pas participer à cette date !
Les portes ouvrent à 17h30 et je me dirige sans plus attendre vers les premiers rangs. Je redécouvre un Bataclan flambant neuf, faisant désormais penser à la Machine du Moulin Rouge de par son agencement.
Il est à peine 18h et c’est aux Américains d’Unearth d’ouvrir le bal. Pour tout avouer, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, et j’avoue avoir été agréablement surprise. Sur le papier, Unearth se revendique comme groupe officiant dans le metalcore. Si vous ne le saviez pas encore, je vous l’apprends, malgré mon ouverture d’esprit, j’ai tendance à faire un blocage sur la plupart des genres « cores ». Et pourtant, la musique proposée par le quintet s’est révélée diablement efficace, et somme toute, assez mélodique. J’avais plutôt la sensation d’écouter du melodeath agrémenté de touches cores, à la manière de Soilwork. Et mes impressions ont été confirmées, puisque le groupe a justement repris un titre de la formation suédoise. Bien que le public fût encore assez clairsemé en ce début de concert, celui-ci a fait honneur au groupe en lançant les premiers pogos de la soirée ! Il faut dire que les membres qui le composent avaient une belle énergie à revendre, les guitaristes étaient comme montés sur ressort ! Bref, Unearth a su accomplir avec brio son travail de première partie, nous sommes maintenant parés pour accueillir comme il se doit les groupes suivants !
SETLIST : The Great Dividers / Watch It Burn / The Swarm / This Lying World / Giles / Never Cease / Zombie Autopilot / My Will Be Done
Une petite heure plus tard, c’est au tour de nos cousins québécois de Kataklysm de retourner le Bataclan ! Je me souviens de ce 14 février dernier, jour de leur dernier passage à Paris aux côtés de Septicflesh et d’Aborted, et je me souviens également de ma séance de headbangs frénétiques et de la fosse qui s’était transformée en véritable cour de récréation … Et cette fois-ci ne dérogera pas à la règle. Comme à leur habitude, nos chers cousins nous balancent en pleine face leur death mélodique bien bourrin, faisant l’effet d’un déluge sonore sur nos écoutilles ! Mais ce qui reste surement le plus appréciable, c’est la bonne humeur du frontman Maurizio Iacono, qui n’hésite pas à s’adresser personnellement à des personnes dans le public. Cela est si agréable d’avoir devant soi un groupe si communicatif que même un problème technique devient un prétexte pour faire de l’humour, si bel et bien que l’on pardonnera ce petit incident très facilement ! L’ambiance bon enfant sera aussi bien évidemment au rendez-vous dans la fosse. Tandis que l’on headbangue sans relâche dans les premiers rangs, les plus téméraires d’entre nous font leur petite séance de sport hebdomadaire lors des pogos, circle pits et d’un wall of death. Bien que certains titres furent communs à la setlist du dernier passage du groupe à Paris, celui-ci a su faire preuve de variété en nous proposant des morceaux qui n’avaient pas été interprêtés précédemment. En résumé, ce fut un bon moment, tabarnak !
SETLIST : Breaching the Asylum / The Black Sheep / As I Slither / Taking the World by Storm / At the Edge of the World / It Turns to Rust / Blood in Heaven / Thy Serpents Tongue / Crippled & Broken / The World is a Dying Insect
20h10, l’heure de la bataille a sonné ! A ma grande surprise, le set d’Ensiferum ne commence pas sur l’introduction de leur dernier album en date One Man Army, mais sur celle de l’excellent From Afar ! Vous connaissez la suite, les Finlandais enchaînent avec ferveur sur le titre du même nom. A peine arrivés sur scène, le public se déchaîne déjà et ne montrera aucun signe de fatigue jusqu’à la fin du set ! Comme à l’accoutumée, les musiciens sont survoltés. Sami coure partout sur scène, Markus tourne sur lui-même, Netta est toujours aussi excentrique, voilà une bonne humeur plus forte que tout le reste, et qui nous fait oublier les atrocités qui ont eu lieu dans cette salle. Seul bémol à signaler, l’accordéon était quasiment inaudible … Et mon dieu, le set est déjà fini ?! Même pas une heure de jeu pour Ensiferum, quelle frustration !
SETLIST : From Afar / Warrior without a War / In my Sword I Trust / Two of Spades / Heathen Horde / Twilight Tavern / Ahti / Lai Lai Hei
J’avoue avoir vraiment hésité à rester. Parce que je venais en premier lieu pour Ensiferum et que je voulais rester sur une bonne impression … oui bon d’accord, et aussi parce que le heavy/power est loin d’être mon style de prédilection (vous allez finir par penser que je n’aime rien …). Finalement j’ai tenu bon, et même si les parties suraigues de Stu Block avaient plus tendance à m’écorcher les oreilles qu’autre chose, je me dois tout de même de saluer la performance par rapport à la variété dans la voix. En faisant abstraction de cela, la musique du groupe s’est révélée assez énergique (bien que répétitive sur le long terme à mon sens, mais étant novice dans le genre, je peux reconnaître que je peux me tromper …). Néanmoins, je ne regrette pas d’être restée jusqu’au bout, puisque le groupe a clôturé le set sur un titre que j’ai beaucoup apprécié, « Watching over me », ballade metal au refrain accrocheur et emplie d’intensité et d’émotion !
SETLIST : Great Heathen Army (Maldon 991 AD) / Burning Times / Plagues of Babylon / Dystopia / I Died for You / Vengeance is Mine / V / My Own Saviour / The Hunter / Boiling Point / Pure Evil / Watching over me
Et quelques jours plus tard à Pratteln …
En cette fin d’année, Ensiferum fait donc partie de l’affiche très cohérente (ironie inside) du MTV Headbanger’s Ball, qui faisait halte au fameux Z7 de Pratteln pour 2 soirées consécutives. Disposant d’un temps de jeu relativement réduit de 45 min, les finlandais en profitent pour se donner à fond, ceci étant cela dit conforme à leurs habitudes, et ayant composé une setlist très efficace. Malheureusement le son au début du set fut absolument affreux, à moins d’apprécier de n’entendre que les basses et le… Ah non juste les basses en fait. Difficile pour moi dans ces conditions d’apprécier complètement une entrée en matière pourtant très efficace comme « From Afar ». J’ai décidé donc rapidement d’abandonner mes bouchons et donc de sacrifier mes tympans mais ce fut pour la bonne cause, celle d’entendre convenablement le chant, les guitares, et surtout Netta. Oui, Netta, qui constitue vraiment une plus value énorme pour Ensiferum, par son attitude extrêmement dynamique et ses sourires, et donc fait une excellente paire avec le bassiste Sami, lui aussi très investi comme à son habitude et haranguant le public sans discontinuer. Et cette bonne humeur se communique également à Markus et Petri, qui semblent ne jamais se lasser de jouer souvent les mêmes chansons. Les chansons, parlons en, aucune surprise dans la setlist, mais comme je l’ai dit auparavant, Ensiferum a choisi de privilégier les titres qui remportent toujours un grand succès en live, « Ahti », « Twilight Tavern », « Two of Spades » et autre « Lai Lai Hei ». En conclusion et comme toujours, un très bon set des finlandais, le seul bémol étant encore une fois le son, et je dis ça car c’est loin d’être la 1ère fois. Malgré ça, le groupe mérite nettement plus que 45 petites minutes, à revoir donc en tête d’affiche !
Setlist : From Afar Warrior Without A War In My Sword I Trust Two Of Spades Heathen Horde Twilight Tavern Ahti Lai Lai Hei
Fée Verte et Nidhögg