Mist of Misery – Absence

Aujourd’hui, je vous emmène en Suède, plus précisément à Stockholm, avec Mist of Misery. Le groupe a été formé en 2010 et compte deux membres principaux : Mortuz Denatus (également membre d’Eufori et ex-Hadriel) au chant, à la batterie et à la programmation, et Phlegathon (aussi membre d’Hyperion et de Mudcast, et ex-Netherbird) à la guitare et à la basse.

Le groupe a actuellement à son actif deux EPs, Bleak Autumn et Temple of Stilled Voices, respectivement sortis en 2010 et 2014, et deux full-lengths. C’est au dernier, Absence, sorti l’été dernier chez Black Lion Production, auquel nous allons nous intéresser.

L’enregistrement, le mixage et le mastering de l’album se sont faits aux Forlorn Halls Studios et dans plusieurs propriétés privées à Stockholm. Le magnifique artwork a été réalisé par l’artiste russe Alex Tartsus.

L’album commence avec « Melancholic Thoughts », introduction instrumentale évocatrice, de par son titre et la musique. Le tonnerre et la pluie se mêlent aux violons, pour instaurer dès le début une ambiance mélancolique. Le morceau suivant, « Euthanasia », nous en apprend davantage sur le style du groupe. Il ne faut que très peu de temps pour comprendre que la musique de Mist of Misery est d’une grande richesse, bien que les atmosphères mélancoliques, dépressives et ambiantes demeurent le fil rouge de l’album. Celles-ci sont essentiellement véhiculées grâce à l’introduction d’éléments symphoniques et mélodiques. En somme, Mist of Misery pourrait être qualifié de groupe de black symphonique qui explore surtout dans ses paroles le thème de la dépression. Force est de constater qu’un grand pas en avant a été fait comparé aux sorties précédentes, que ce soit pour la production, la composition, la profondeur des textes ou l’atmosphère générale. Pour en revenir à « Euthanasia », je pense que ce morceau figure dans le top 3 des meilleurs titres de l’album, avec « Absence » et « Paragon of Perdition ». En effet, il débute par une mélodie atmosphérique et mélancolique aux claviers et aux violons, avec des sonorités néoclassiques. Les chœurs, très aériens, participent également à cette ambiance emplie de nostalgie. Tandis que les premiers riffs feraient davantage songer à Moonsorrow, de par leur caractère épique, le chant black se révèle plutôt torturé, à l’instar de Nocturnal Depression par exemple. Le bridge me rappelle d’ailleurs beaucoup le titre « Acédie » du groupe français. L’association entre le chant black et les blasts sur fond de violon mélancolique rend le passage beaucoup plus intense. En effet, Mist of Misery joue avec nos sens, et nous pose dans un état de méditation et de contemplation auditive.

Je vous parlais un peu plus haut de « Absence », et pour cause, ce morceau mérite lui aussi que l’on s’y attarde. Les touches néoclassiques sont encore présentes, de par un synthé imitant les sonorités du clavecin. Les riffs mid tempo associés aux blasts font penser à « Homeward » de Sojourner, les chœurs en plus. Le bridge au piano et les arrangements symphoniques atmosphériques virent en médiéval à la Summoning.

« Paragon of Perdition » se révèle être un morceau qui se démarque des autres, pour son côté plus agressif. Pourtant, avec une introduction acoustique toute gentille, on ne s’attendrait pas vraiment à cela. Et pourtant, tout cela vire au black symphonique façon Dimmu Borgir, coupé par une phase atmosphérique et menaçante au violon que ne renierait pas Carach Angren. Cependant, la fin du morceau est quant à elle très « ambient », avec le souffle du vent, les tintements de cloche et les bruits de pas. Puis une porte s’ouvre, et un orgue résonne dans toute la pièce. La porte se referme, le mystérieux personnage repart, le vent souffle toujours, et la cloche re-sonne … Brrrrrrh, on en aurait presque des frissons !

Histoire de reprendre son souffle après les plus longs morceaux, l’album comporte des courts morceaux instrumentaux. Celui qui m’aura le plus marquée, c’est « Wistful Twilight », interlude mélancolique mené par le violon. L’ajout des arrangements symphoniques rend le morceau absolument grandiose, et comme peut le suggérer le titre, plus lumineux et empli d’espoir. Voilà quelque chose qui nous prend aux tripes !

Au bout de presque trois-quarts d’heure, l’album prend fin sur « Serenity in Nothingness », morceau instrumental mélancolique au piano, qui ferait presque penser à une bande-son d’un Miyazaki ! Les mots sont vains, seule la musique nous fait comprendre qu’il y a un air de résignation et d’abandon.

Comment résumer cet album en quelques mots ? Un chef d’oeuvre, tout simplement.

Fée Verte

9/10

Tracklist :

  1. Melancholic Thoughts
  2. Euthanasia
  3. Absence
  4. Final Departure
  5. Epitaph of Penitence
  6. Wistful Twilight
  7. Paragon of Perdition
  8. Mist of Misery
  9. Serenity in Nothingness

Sortie le 31/08/2016

Liens du groupe :

https://www.facebook.com/MistofMisery/
https://mistofmiseryblacklion.bandcamp.com/

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.