Mesarthim est un groupe à part. Chaque album est unique, et pourtant, un lien les unit tous. Le dernier en date, Ghost Condensate, n’échappe pas à la règle. Mais avant de l’étudier plus en détails, petit rappel pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce duo australien.
Mesarthim a vu le jour en 2015, sous l’impulsion d’un mystérieux binôme. Depuis, ils ont sorti 3 albums et 6 Ep. L’imagerie utilisée par Mesarthim tourne autour d’un sujet très précis, l’astronomie. Le nom de leurs albums et de leurs chansons évoquent tous des objets célestes (Pillars, pour les piliers de la création), voire des théories de la physique (The Great Filter, pour la théorie « du grand filtre »). Bref, vous l’aurez compris, l’univers est la source d’inspiration de leur musique, et cela se ressent. Ils délivrent un black metal particulier, reposant beaucoup sur l’utilisation de synthétiseurs, flirtant avec la musique électro, mais gardant son âme de black metal atmosphérique et mélodique.
Après cette courte présentation, penchons-nous plus précisément sur leur quatrième et dernier album : Ghost Condensate simplement constitué de deux pistes de 20 minutes pile chacune.
Dès l’introduction, on reconnaît le timbre particulier de Mesarthim. Sonorité électrique, lente et s’intensifiant pour atteindre un pic, puis soudain … L’explosion, avec ce scream caractéristique, et déjà une mélodie puissante qui émerge. Comme je vous le disais précédemment, la musique électronique est très présente. Mais la batterie et les guitares électriques ne sont pas en reste ! Cette alchimie entre deux styles qui pourraient sembler éloignés, fonctionne à merveille. Les mélodies vont et viennent au fil des minutes qui passent, tantôt au synthé, tantôt à la guitare. Break vers 8 minutes, l’ambiance se pose doucement, comme si on atteignait un point important et soudain, ce point est atteint, et c’est les guitares qui dominent, avec encore et toujours cette voix ultra saturée, incompréhensible, mais qui pourtant s’adresse à nous, inlassablement. Nous sommes loin d’avoir découvert toutes les surprises que nous réserve le groupe, car alors soudain, un solo de guitare prend le relais, avec des riffs presque Heavy. Surprenant, car c’est sûrement la première fois que Mesarthim se lance dans ce petit jeu. Puis, une nouvelle mélodie arrive, et on retrouve la marque de fabrique du groupe. De plus en plus languissante, la musique au synthé calme le jeu, avant une nouvelle explosion.
Les minutes s’écoulent, le voyage que nous offre Mesarthim continue inexorablement, toujours plus loin et plus profond dans l’espace. De mélodies en mélodies, comme les étapes d’un long trajet interstellaire. Peu à peu, nous approchons de l’objectif, la musique s’estompe, laissant derrière elle une ambiance désolée, épurée. Il n’y a plus rien autour de nous, juste ce bruit qui peu à peu devient monocorde, et qui à son tour, s’éteint. Cet album est un périple aux confins de l’espace, un trajet aller, sans retour, vers l’inconnu.
Finalement cet album semble encore plus abouti, plus immersif que les précédents, et pour moi, il est (pour l’instant) le meilleur de leur collection. Mais quelque chose me dit que le voyage ne s’arrêtera pas là…
Note: 10/10
Sortie le: 17/04/2019
Tracklist:
1- Ghost Condensate I
2- Ghost Condensate II