Voilà un groupe qui ne cesse de se dépasser à chaque nouvel opus. Après le très bon Fornaldarsagor publié en 2019, place maintenant à Ynglingaättens Öde ! Sa sortie est prévue pour le 15 avril prochain, mais nous avons pu écouter en avant-première cette nouvelle galette. Tiendra t-elle ses promesses ? Réponse maintenant !
Tout commence avec « Freyrs Blod » avec quelques secondes de vent avant que cela ne démarre tout de suite, de manière très directe. Le scream d’Erik se marie alors avec les gros riffs et la double pédale. Pour une chanson d’introduction, c’est plutôt dynamique.
On pourrait penser qu’il n’y aurait que du black metal tout le long, mais ce serait alors mal connaître Månegarm. En effet, on reconnaît directement le style du groupe suédois par sa capacité à alterner les rythmes et les ambiances.
Déjà avec « Ulvhjärtat », on peut alors y entendre le violon qui au départ donne un effet plutôt dansant avant que les riffs de guitare ne prennent le pas, avec le growl profond d’Erik. On a vraiment cette impression de courir dans une plaine avec des guerriers nordiques, à la recherche de nouvelles terres ou d’ennemis à abattre.
Même si le groupe n’a officiellement plus de violoniste dans ses rangs depuis plusieurs années, ils ont quand même voulu garder cet instrument pour pouvoir accentuer le côté folk de leur style. On ressent même des frissons, surtout lors de « En Snara Av Guld ». On y discerne quelques claviers pour donner ce côté atmosphérique, mais on entend pour la première fois la voix d’une jeune fille. Il s’agit de Lea Grawsiö Lindström, la fille du chanteur ! De quoi se sentir totalement ailleurs, et puis comme si ça ne suffisait pas, les chœurs masculins enfoncent le clou. Une vraie harmonie s’installe entre tous, et c’est remarquable.
Même si on peut y déceler du Månegarm pure sauce avec « Adils Fall », dont le solo de guitare est assez rare pour être noté, il arrive qu’on entende quelques sonorités nouvelles. C’est le cas notamment de « Stridsgalten » avec son intro à la guimbarde et au chant viking guttural (du même genre que Wardruna). On se croirait chez les chamanes, et cela est très surprenant. A noter que plusieurs guests ont apporté leur contribution dans cette chanson, comme Jonne Jarvelä (Korpiklaani) Robse Dahn (Equilibrium) et Pär Hulkoff (Raubtier & Hulkoff).
Bien entendu, la clôture de l’album se fait sur une chanson douce et acoustique (comme pour chaque album de Månegarm) avec « Hågkomst av ett liv ». Ellinor Videfors est au chant féminin, comme lors des deux précédents opus Månegarm et Fornaldarsagor et Erik l’accompagne de sa voix douce. Histoire de se reposer les oreilles, après avoir suivi cette saga nordique héroïque où on est passé par toutes les émotions. Nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement lorsque nous interviewerons le groupe.
A l’issue de tout ça, on ne peut le nier : Månegarm vient de frapper encore une fois d’un très grand coup. Les mélodies sont certainement parmi les plus travaillées, les rythmes et les ambiances également. Je serais personnellement curieux d’entendre comment cela peut sonner en live, mais au vu de l’expérience du groupe, je ne m’inquiète pas. Espérons que ce jour arrive bientôt…
Note : 9/10
Tracklist :
1. Freyrs blod
2. Ulvhjärtat
3. Adils fall
4. En snara av guld
5. Stridsgalten
6. Auns söner
7. Vitta vettr
8. Hågkomst av ett liv
9. The Wolfheart (English Version)
Extrait de l’album :