Un mois après les déboires vécus lors de son dernier concert en ligne, Insomnium ne se laisse pas abattre et renouvelle l’expérience du live stream, cette fois-ci en partenariat avec keikalla.fi. Comme pour leur dernier show, les Finlandais jouent sans public physique, au kulttuuritehdas vernissa de Vantaa en Finlande, mais un chat a été mis en place afin que les fans puissent interagir avec le groupe. Le rendez-vous est donné hier à 19h, et aucun souci à signaler avec le streaming.
Pour ce deuxième concert en ligne, les maîtres du melodeath finlandais proposent un set exceptionnel, distinctement divisé en deux parties : tandis que la première est entièrement consacrée au chef d’oeuvre Winter’s Gate, la seconde est quant à elle dédiée aux trois premiers albums du groupe.
Le groupe entre en scène sur l’introduction de Winter’s Gate, et c’est parti pour quarante minutes de pur metal scandinave épique. Au fond de la scène est accroché l’étendard représentant la pochette de ce septième opus. L’album « one-track » est joué dans son intégralité, de quoi nous donner des réminiscences de la tournée de 2017. A l’exception qu’ici, les transitions entre chaque partie de l’album sont davantage marquées. Pour ce live, le rendu est très bon, si ce n’est que les chœurs, assurés par le guitariste Jani Liimatainen, ne sont pas aussi poignants que sur la version studio. Toutefois, je lui reconnais un bon travail de sa part, car il convient de rappeler que le guitariste n’a rejoint le groupe que l’an dernier, et celui-ci n’avait donc encore jamais joué cet album jusqu’à présent. De plus, le côté épique des instrumentations est retranscrit à merveille. Insomnium ne laisse décidément rien au hasard et ne fait aucune place à l’improvisation, tout semble réglé au millimètre. Au début de la partie centrale au piano, mélancolique et atmosphérique à souhait, le groupe quitte momentanément la scène, chose qu’il fera à nouveau sur la conclusion de l’album.
Ce n’est que pour la deuxième partie du set que le chanteur/bassiste Niilo salue le public virtuel d’un « Hello friends, hello world ! Do you want some more ? ». Evidemment que l’on en veut plus, le groupe s’exécute donc et nous propose un voyage dans le temps en interprétant ses anciens morceaux. On commence avec l’album Above the Weeping World paru en 2006, sur le titre instrumental d’introduction « The Gale » suivi de « Mortal Share », puis de « Drawn to Black ». Vanhala joue les acrobates avec sa guitare, et les membres du groupe n’en ont cure de la distanciation sociale, les deux guitaristes et Niilo jouant parfois côte à côte. On remonte ensuite encore un peu plus dans le temps, avec l’introduction « gloomy » « Nocturne » amorçant « The Day It All Came Down » (qui n’avait plus été joué depuis 2012), puis « Daughter of the Moon » (dont les accords de guitare figurent parmi mes préférés d’Insomnium), et enfin « Bereavement », tous extraits de l’album quasi éponyme, Since the Day It All Came Down, sorti en 2004. Niilo en profite pour parler du t-shirt mis en vente spécialement pour le live, il suffit juste de cliquer sur le bouton secret pour l’acheter, Niilo nous amadouant en disant qu’ils ne sont que « de pauvres gars finlandais ». L’ambiance est manifestement beaucoup plus décontractée et bon enfant, on voit par moments les musiciens discuter et rire entre eux pendant certains morceaux. Jani prend la parole, puis Markus, et enfin Niilo. On ressent un certain contraste avec les titres plus récents, les anciennes compos étant plus brutes, et néanmoins interprétées avec un son plus actuel. On se plait à headbanguer devant notre écran, en parfaite communion avec le groupe. Les musiciens s’amusent à faire des jeux de regard avec la caméra, même Niilo s’y met de ses yeux exorbités ! On arrive enfin aux titres les plus anciens d’Insomnium, issus du tout premier album In the Halls of Awaiting sorti en 2002, tout d’abord avec « Medeia », et pour finir, avec « The Elder », qui avait fait l’objet d’un clip « absolument épique ». Sur le côté de la scène, Niilo consulte sur une tablette les messages des fans sur le chat, mais ceux-ci défilent si vite qu’il lui est impossible de tous les lire. « If you want one more song, write a comment QUICKLY ! ». Vous vous doutez bien que le public s’est exécuté sans se faire prier !
Au bout d’une heure et demi, le set touche à sa fin. Niilo nous remercie, le groupe salue et sort de scène pour nous rejoindre quelques instants plus tard sur le chat. J’étais personnellement très contente d’assister à ce concert en ligne, cela m’a non seulement rappelé les bons souvenirs vécus lors de la tournée promotionnelle de Winter’s Gate, mais cela m’a aussi permis d’entendre en live certains morceaux pour la toute première fois !
SETLIST : Winter’s Gate / The Gale / Mortal Share / Drawn to Black / Nocturne / The Day It All Came Down / Daughter of the Moon / Bereavement / Medeia / The Elder