En 2019 sortait Tales from Yggdrasil, premier opus du groupe, pour lequel je vous avais déjà présenté mes impressions.
Ainsi je disais avoir été particulièrement impressionné par la qualité sonore et ce côté un peu « catchy » qui rend la musique de Havamal très attrayante.
Il était donc temps pour les Suédois d’ouvrir un nouveau chapitre de leur histoire avec The Shadow Chapter, qui sortira le 21 mai prochain. Je vous livre donc mes impressions en avant-première !
Tout commence avec le traditionnel titre instrumental « The North Awakens ». Le vent se fait discret, mais les gros cuivres, quoique doux, nous mettent tout de suite dans une ambiance inquiétante, comme dans la série Netflix Dark. Qu’on se rassure, on est bien quelque part en Scandinavie, puisque les quelques accords de guitare acoustique nous le rappellent bien. Les orchestrations prennent le dessus et chose assez nouvelle, si l’on tend bien l’oreille, on peut entendre les incantations de Björn comme une sorte de chamane.
Et c’est là que ça démarre au pas de charge avec « Fenris » avec les riffs en mode mitraillette ainsi que les orchestrations symphoniques, avant qu’une envolée épique ne nous prenne au dépourvu. C’est bien cela la grosse surprise de cet album (spoiler alert) : Havamal relève son niveau.
Ainsi, il est à dénoter que ce qui est totalement nouveau pour le groupe, ce sont les orchestrations symphoniques, permettant alors au groupe d’officier un peu plus dans le death symphonique que le death mélodique classique. On ressent alors une furieuse envie de partir en conquête, comme pour « Kraken » avec ces gros cuivres et les cordes qui nous donnent l’illusion d’être sur son drakkar. Les tonalités peuvent même être assez dramatiques, comme avec « The Curse of Grendel » où on a envie d’être compatissants avec les héros de l’histoire racontée. Certains titres rappellent presque les influences du groupe, comme pour « Jormungandr » qui pourrait presque faire penser à (l’ancien) Equilibrium.
Vous l’aurez compris, difficile de ne pas vibrer devant ces envolées épiques, surtout lorsque tous les musiciens y mettent du leur. Björn se montre toujours impérieux avec sa puissance vocale, passant de son scream habituel au growl profond comme pour appuyer ses propos. Les guitaristes Kjell et Lennie sont toujours aussi incisifs, avec leurs riffs très rentre-dedans comme pour « Nidhoggr ». On pourrait presque penser que le fait de changer un petit peu le son peut dénaturer le style, alors que pas du tout ! Havamal reste toujours fidèle à son style « power/death metal » comme en témoigne « Hel » dont l’intro aux claviers vintage rappelle « Dawn of the Frost Giants », le premier titre que j’ai découvert d’eux.
Mais certains titres nous laissent assez circonspects car inattendus comme « Empire of the Ashen Sun » aux tonalités orientales, presque progressives, donc assez éloignées de l’univers nordique. Mais les riffs teintés de death mélodique nous rappellent toujours que cela vient bien de Havamal et pas d’un autre.
En conclusion, on peut l’affirmer haut et fort : oui, Havamal se montre à la hauteur de ses ambitions. Tout en restant fidèle à son style, le groupe surprend par une approche bien plus grandiose, plus organique, mais qui reste cependant très agréable à écouter. En ces temps de crise sanitaire, écouter The Shadow Chapter fait du bien au moral. On a toujours envie de s’échapper…pour ne pas revenir ?
Note : 9.5/10
Tracklist :
- The North Awakens
- Fenris
- Nidhoggr
- Kraken
- Empire of the Ashen Sun
- Nornirs Call
- Jormungandr
- Hel
- The Curse of Grendel
Extrait de l’album :