Près d’un an s’est écoulé depuis la première et dernière fois que j’ai vu God Is An Astronaut, à l’occasion de leurs quinze ans de carrière. La formation irlandaise était de nouveau en tournée européenne cette année, cette fois-ci pour promouvoir son dernier album en date Epitaph sorti il y a un peu plus de deux semaines.
Lors de cette tournée printanière, trois dates étaient prévues en France, dont une dans la capitale le 13 mai au Trabendo. L’événement était pour ma part immanquable, et c’est aux alentours de 18h que j’arrive sur place, l’ouverture des portes ayant lieu une heure plus tard.
Une fois dans la salle, je suis surprise par deux choses : tout d’abord, les barrières du premier rang ont été retirées. Je ne m’en plaindrai pas, car cela devrait créer davantage de proximité entre le groupe et le public, ainsi qu’une ambiance plus intimiste. Ensuite, j’ai été étonnée de voir si peu de monde dans la salle. Remarque, le début du concert n’était prévu qu’à 20h, ce qui laissait largement au public le temps d’arriver.
Et effectivement, lorsque le duo Xenon Field commence à jouer, la salle est presque comble. Comme on dit, on prend les mêmes et on recommence, puisque j’avais déjà eu l’occasion de voir la formation dublinoise en première partie de God Is An Astronaut l’an dernier. Je savais donc à quoi m’attendre, ce qui m’a permis d’apprécier la musique expérimentale du groupe très rapidement. Pour ceux qui ne connaissaient pas Xenon Field, un temps d’adaptation était nécessaire, et avec un set de seulement vingt minutes, c’était très compliqué de se laisser apprivoiser en si peu de temps. Il aurait sans doute été préférable que le laps de temps entre l’ouverture des portes et le début des concerts soit plus court afin que le groupe puisse jouer plus longtemps. Bien que ce dernier n’ait pas de nouveaux morceaux à proposer, le set était très beau visuellement, avec des néons disposés derrière les musiciens.
God Is An Astronaut se sont bien faits désirer avec un changement de plateau qui a duré presque quarante minutes. Puis, peu avant 21h, le quatuor entre en scène, sous les acclamations du public. Le set débute avec le morceau éponyme du dernier album, « Epitaph », savant mélange de mélancolie et de lourdeur. Tout de suite, la magie opère, tout d’abord grâce à un jeu de lumières sublime (même s’il n’y avait pas de mur d’étoiles au fond de la scène comme l’an dernier), mais aussi grâce à des claviers oniriques et des chœurs réverbérés. Moi qui craignais le désastre sonore, j’ai finalement rarement entendu un son aussi limpide au Trabendo. Je ne serais pas étonnée que God Is An Astronaut aient leur propre ingénieur-son, vu l’importance cruciale de cet aspect dans leur musique. En effet, tous nos sens sont mobilisés tant celle-ci regorge de richesses. Il règne d’ailleurs un calme religieux dans la salle lorsque le groupe joue, comme si chacun de nous était en état de transe et d’introspection. En revanche, nous ne manquerons pas de manifester notre enthousiasme entre chaque morceau. Torsten Kinsella, l’une des têtes pensantes du groupe, prend quasiment à chaque fois le temps de nous remercier et d’annoncer le morceau suivant. Et quelle ne fut pas ma joie lorsque j’ai reconnu les premières notes de « Fragile », mon morceau préféré. Autant dire que je n’ai pas pu retenir mes larmes lors de ce moment extrêmement émouvant. J’ai été très agréablement surprise par la setlist qui était assez différente de celle de la précédente tournée, et qui a mis l’accent sur les albums Epitaph et All Is Violent, All Is Bright. Les Irlandais n’ont pas délaissé pour autant leur premier album avec l’éponyme « The End of the Beginning », premier morceau écrit par le groupe, ainsi que leur avant-dernier album Helios | Erebus, en interprétant « Centralia », suivi du morceau éponyme lors du rappel. Mon unique déception, c’est de ne pas avoir entendu « Oisín », morceau-hommage au cousin des jumeaux Kinsella, décédé prématurément. Je pense que cela aurait été un beau moment d’émotion. Quoi qu’il en soit, ce concert est passé bien vite malgré une heure et demi de set, merci à God Is An Astronaut pour ce moment inoubliable !
SETLIST : Epitaph / Mortal Coil / The End of the Beginning / Frozen Twilight / All Is Violent, All Is Bright / Fragile / Seance Room / Medea / Forever Lost / Suicide By Star / From Dust to the Beyond / Centralia / Helios | Erebus
Fée Verte