Cela faisait deux ans que ma place pour God Is An Astronaut hibernait dans mon téléphone. Quand mon groupe de post-rock préféré annonçait une tournée spéciale All Is Violent, All Is Bright, soit mon album préféré, je ne pouvais faire autrement que prendre mon billet pour la date parisienne. Seulement voilà, la tournée anniversaire des quinze ans de l’album a été reportée à deux reprises pour les raisons que nous connaissons, et au final, celle-ci s’est transformée en tournée anniversaire des vingt ans d’existence du groupe. Bien que légèrement déçue, j’ai bien entendu conservé mon billet pour cette date qui s’annonçait mémorable. Le rendez-vous est donné mardi 10 mai au Petit Bain, très pratique pour moi vu que je travaille juste à côté ! De ce fait, ma place au premier rang était largement assurée !
Les portes ouvrent à 20h pour un début du concert prévu un quart d’heure plus tard. Je patiente tout en écoutant avec délectation « Shine On You Crazy Diamond » qui est diffusé dans la salle. Je suis contente de voir pour la première fois Oh Hiroshima. J’avais beaucoup aimé le deuxième album du duo suédois, In Silence We Yearn, paru en 2015. Outre le style musical assez proche de God Is An Astronaut, le duo a deux autres points communs avec les Irlandais. Tout d’abord, il est composé de deux frères, Jakob Hemström et Oskar Nilsson. Oh Hiroshima est également signé chez le même label que GIAA, à savoir Napalm Records.
Sur scène, le groupe prend la forme d’un quartet composé d’un chanteur/guitariste, d’un bassiste/chanteur également en charge des effets sonores, d’un guitariste et claviériste, et d’un batteur. C’était la toute première fois que le groupe se produisait en France en six ans d’existence. Après une intro toute en douceur, une montée progressive s’installe. Comme évoqué plus haut, les Suédois délivrent un post-rock chanté teinté de sonorités shoegaze décontracté qui m’évoquaient Deafheaven, le chant hurlé en moins. Le dernier album Myriad paru il y a deux mois était largement mis à l’honneur, sans pour autant délaisser les deux albums précédents avec les titres « Darkroom Aesthetics », « Holding Rivers » et Drones ». Une bien bonne entrée en matière pour aborder le set de la tête d’affiche !
SETLIST : Veil of Certainty / All Things Pass / Holding Rivers / Humane / Darkroom Aesthetics / Ascension / Drones
A presque 21h30, God Is An Astronaut, mené par les frères Niels et Torsten Kinsella, entre en scène. La première partie du set se concentre essentiellement sur les titres les plus récents du groupe, qui contrastent fortement avec les morceaux plus anciens de par un côté post-metal bien plus prononcé. Les sonorités se veulent plus sombres et plus expérimentales, bien que le mur de son qui fait l’identité du groupe soit toujours aussi puissant. Le dernier album Ghost Tapes #10 a été interprété quasiment dans son intégralité. J’ai été agréablement surprise car même si un des deux frères était plus en retrait, je ne me souvenais pas que le groupe était aussi énergique sur scène. Mention spéciale au guitariste et claviériste Jamie Dean qui était de loin le plus expansif.
Après « Mortal Coil » issu de l’avant-dernier album Epitaph vient le point culminant du concert. Plusieurs titres issus d’albums plus anciens s’enchaînent. On retrouve ainsi le post-rock atmosphérique et lumineux qui a fait le succès du groupe. Dès les premières notes de « All Is Violent, All Is Bright », je ferme les yeux, j’ai l’impression de m’envoler. La fin du set approche, le groupe revient à son dernier album avec « Burial » et « Fade » avant de sortir de scène. Le quartet offrira un rappel avec « Route 666 » issu du premier album The End of the Beginning paru il y a vingt ans !
SETLIST : Adrift / Spectres / Seance Room / In Flux / Mortal Coil / All Is Violent, All Is Bright / Suicide By Star / Forever Lost / Dust and Echoes / From Dust to the Beyond / Burial / Fade / Route 666