Le destin a voulu que je me rende au concert acoustique d’Ensiferum à Paris le 11 décembre 2018. En effet, je n’avais pas prévu d’y aller à la base (le mois de décembre étant particulièrement chargé pour ma part, il fallait bien faire des choix). Tombant sur un concours pour gagner une place, j’ai tenté ma chance sans trop y croire, et me voici à la Machine du Moulin Rouge pour cette date hors du commun ! Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses !
J’arrive pile à temps pour l’ouverture des portes et me place à mon petit spot habituel : juste derrière la barrière à la gauche de la scène. Celle-ci est d’ailleurs décorée dans l’esprit de Noel puisque des guirlandes ornent les instruments.
Une demi-heure plus tard, la première partie entre en scène. Il s’agit de Trio de Facto, variante du groupe Metal de Facto qui s’est adapté au thème de la tournée en faisant des reprises acoustiques de morceaux rock et metal. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un trio (et ouais !) formé par Mikael Salo, Esa Orjatsalo et notre cher Sami Hinkka ! Le chanteur principal, Mikael, arrive sur scène, sombrero sur la tête, et joue du ukulélé. Quant à Esa, guitariste placé sur la gauche de la scène, celui-ci porte des lunettes de soleil à la John Lennon. Les trois musiciens sont assis, chacun sur leur tabouret.
Le groupe commence à jouer, et le public se prend très vite au jeu en reprenant les paroles des refrains des différents tubes rock/metal en chœur. Même si il n’y a pas encore beaucoup de monde dans la salle, on croirait presque assister à un karaoké géant, il ne manquait plus qu’à projeter les paroles derrière la scène ! Cela aurait été une bonne idée remarque, car j’avoue ne pas avoir reconnu tous les morceaux joués. J’ai tout de même pu me prêter au jeu à certains moments, notamment lors de la reprise de « Twilight of the Thunder God » d’Amon Amarth.
Après un medley, le groupe nous offre un petit interlude décalé de « La Marche turque » de Mozart. Puis le chanteur nous propose un dilemme « death metal VS pop music », et celui-ci tranchera avec une reprise d’un morceau de Ghost. J’ai trouvé qu’il y avait par moments dans les interprétations un petit côté country qui n’était pas désagréable. Le set se poursuit dans la joie, la bonne humeur et la folie avec une reprise du plus court morceau de Napalm Death, et du monde par la même occasion, « You Suffer ».
On sent que l’ambiance est détendue car les membres du groupe sont très communicatifs avec le public. Ils sont même tellement à l’aise qu’ils sont en train de vider les réserves d’alcool de la salle. Après avoir repris l’introduction de « Stairway to Heaven » de Led Zeppelin, le chanteur se lâche et balance son sombrero lors d’une reprise d’un morceau de Stratovarius. Le guitariste Esa finit lui aussi par se lever. Le groupe se lance ensuite dans une improvisation totale avec des paroles en relation avec le contexte, à savoir Esa qui se saoule au Martini. Puis celui-ci interprétera un morceau issu de son prochain album, intitulé « The Empire Shall Not Fall ». Le chanteur sollicitera le public à ce moment-là pour compléter les paroles du refrain. Au bout de presque trois-quarts d’heure, le set touche bientôt à sa fin, et avant de quitter la scène, Trio de Facto jouera « Wasted Years » d’Iron Maiden, et finira sur « Vodka » de Korpiklaani.
Il est maintenant 20h45, et c’est au tour d’Ensiferum d’entrer en scène ! Là aussi, les membres du groupe jouent assis, mais ce n’est pas pour autant que l’ambiance festive ne sera pas au rendez-vous, bien au contraire ! Festive, mais aussi très intimiste, le groupe fait comme chez lui, à tel point que Petri porte des chaussons sur scène ! Quant à Sami, celui-ci ne s’est pas calmé sur la boisson pour son deuxième set, je crois ne l’avoir jamais vu boire autant ! Mais la nouveauté principale de cette tournée très spéciale, c’est le changement du membre féminin dans le groupe. Souvenez-vous, notre chère Netta Skog a récemment quitté la formation finlandaise, et c’est la claviériste Laura Dziadulewicz qui la remplace. Le nom de la demoiselle devrait être familier aux fans d’Ensiferum puisque celle-ci avait fait l’objet d’une apparition sur l’album Unsung Heroes.
Après une introduction épique comme le groupe sait si bien le faire, le set commence en beauté avec une de mes chansons préférées, l’entraînante « Twilight Tavern » ! Rien de tel pour mettre directement l’ambiance ! Je me demandais si Petri growlerait malgré la consigne de l’acoustique, et ce fut le cas ! Au final, le groupe déployait tellement d’énergie même en restant assis que l’on oubliait presque qu’il s’agissait d’un concert acoustique ! Le bridge de « Twilight Tavern » est l’occasion de se remémorer la voix de Laura, et objectivement, bien que je regrette Netta pour sa bonne humeur, il faut reconnaître que Laura est de loin la meilleure chanteuse qu’Ensiferum ait eue. Côté instruments, j’ai apprécié le fait que Markus alterne entre guitare sèche et banjo. Certains spectateurs se sont plaints des claviers trop forts, personnellement, cela ne m’a pas dérangée plus que ça, bien au contraire. Entre les morceaux « Token of Time » et « God Is Dead », le groupe se lâche avec un interlude aux airs de musette. L’avantage des sets acoustiques, c’est que le groupe peut se permettre de jouer des morceaux qui n’auraient pas vraiment leur place dans un set metal, comme par exemple la ballade « Eternal Wait ». C’est donc une bonne occasion d’entendre des morceaux peu, voire jamais joués auparavant ! C’est pendant le morceau suivant, « In My Sword I Trust », que l’on assistera aux premiers pogos ! Quand je vous dis qu’on oubliait presque qu’on était à un concert acoustique ! Et lors de « Battle Medley » (medley réunissant les morceaux « Battle Song », « Into Battle » et « Victory Song »), Sami commencera à bien se lâcher et à se lever de son tabouret. Laura est ensuite mise à l’honneur au chant et aux claviers lors de la ballade « Tears », suivie de « Feast with Valkyries ». J’ai d’ailleurs ressenti comme une pointe de nostalgie lors de ce dernier dans la mesure où c’était à l’origine un morceau chanté par Netta. Mais ne nous laissons pas abattre, car la fête continue, avec « From Afar », puis « Don’t You Say » chanté cette fois en grande partie par Markus. Puis retour à l’ambiance « ballade » avec « Celestial Bound » qui était initialement chantée par Laura sur l’album Unsung Heroes. C’est sur le morceau suivant, l’incontournable « Lai Lai Hei » que le public se défoulera dans un circle pit bon enfant. Au bout de plus d’une heure de set, Petri annonce le dernier morceau de la soirée … ou pas ! Après l’excellent « Two of Spades », le groupe quitte la scène. Le public réclame pendant plusieurs longues minutes un rappel, et les musiciens finissent par revenir. Sami nous offre alors un interlude aux claviers, tandis que Laura étanche sa soif en lui portant une bouteille à la bouche pendant qu’il joue. La claviériste et le reste du groupe reprennent ensuite leur place respective pour interpréter un autre morceau que je n’ai jamais entendu en live, à savoir la bonus track de l’album One Man Army qu’est l’étonnante « Neito Pohjolan ». Après avoir joué « Iron », le set s’achève bel et bien avec une reprise de « Looking for Freedom » de David Hasselhoff, lors de laquelle les deux autres membres de Trio de Facto se joindront au groupe.
SETLIST : Intro / Twilight Tavern / Burning Leaves / Token of Time / God Is Dead / Eternal Wait / In My Sword I Trust / Battle Medley / Tears / Feast with Valkyries / From Afar / Don’t You Say / Celestial Bond / Lai Lai Hei / Two of Spades / Neito Pohjolan / Iron / Looking for Freedom (David Hasselhoff cover)