Un des albums les plus attendus de l’année. Les légendes du folk metal finlandais viennent de rempiler pour un huitième album qui se voulait être leur premier album thématique depuis maintenant 25 ans… Mieux vaut tard que jamais, non ?
On ne va pas se le cacher : Ensiferum semblait sur une pente descendante après trois albums bons mais sans plus, comme le dernier opus, Two Paths, dont vous pouvez toujours lire les commentaires de ma collègue Fée Verte en cliquant ici. Ce n’est effectivement pas facile de rester dans le haut niveau, surtout lorsqu’on a 25 ans de boutique.
Mais voilà, une idée naquit, soufflée semble-t-il par les journalistes : et pourquoi pas un album thématique ? Et c’est là que le bassiste Sami donna le thème : la mer. Et quoi de mieux que d’appeler l’album Thalassic, mot de racine grec faisant référence à la mer et aux océans. D’ailleurs, petit moment culturel : la pochette de l’album est inspirée du célèbre tableau The Defense of the Sampo par le célèbre artiste finlandais Akseli Gallen-Kallela. Puisqu’on fait un album sur la mer, autant rester chauvin !
Alors, est-ce que cette nouvelle galette sent bon le sel ? Tout commence avec « Seafarer’s Dream » avec en toute logique le bruit des vagues se fracassant sur les rochers et le vent sifflant au bord des plages. On entend au lointain comme un marin qui chante avant qu’une guitare acoustique ne vienne lui emboîter le pas. Les orchestrations se mettent tout doucement en place avant qu’elles ne partent dans une envolée épique. Tiens, on sent que ça ne va pas aller dans la dentelle… Et c’est justement le cas avec le premier extrait dévoilé, « Rum, Women, Victory » qui démarre au quart de tour avec les riffs bourrins, le tempo ultra rapide et surtout ce qu’on n’avait pas entendu depuis si longtemps : une voix claire ultra puissante. C’est celle du fraîchement débarqué Pekka Montin qui officie dans le chant clair et les claviers depuis cette année.
On peut même le dire déjà maintenant : son arrivée donne un sérieux avantage au groupe. Et cela se ressent déjà dans l’interprétation. Alors que Sami et Markus essayaient chacun de leur côté de sauver les meubles dans l’opus précédent, ici Pekka arrive à s’imposer, seul, avec sa voix puissante et très maîtrisée. Il est même très mis en avant, comme pour « The Defence of the Sampo ». Le groupe réalise un coup de maître qui est de renouer avec son « âge d’or », donc de rajouter un style power metal qui s’était évaporé ces dernières années. D’ailleurs, Pekka se livre à de véritables duos avec Petri, toujours fidèle au poste, comme pour « Andromeda » où les riffs galopent comme des Vikings qui courent sur la plage. Et bien sûr que serait un disque d’Ensiferum sans ses chœurs ? Étrangement, ils sont à la fois en retrait mais également assez présents, comme pour « Run from the Crushing Tide » ou bien pour « Midsummer Magic », le titre le plus country du groupe avec ses violons dansants, sa rythmique toujours très galopante et ses « Ouh Ha Hey ! » poussés par un Sami. On croirait presque entendre une chanson pirate ! Je ne serai personnellement pas étonné si le groupe venait à interpréter ce titre lors des prochains concerts !
En terminant par un classique mais progressif « Cold Northland (Väinämöinen Part III) », on peut aisément confirmer qu’Ensiferum fait un retour aussi épique que cet opus. Très mélodique, très inspiré, très bien interprété, Thalassic confirme le retour en grande forme du groupe finlandais qui semble reprendre du poil de la bête. On a même l’impression d’écouter un (futur) classique qu’on peut caler dans notre armoire entre un From Afar et un Victory Songs. A vérifier dans le futur !
Note : 8/10
Tracklist :
- Seafarer’s Dream
- Rum, Women, Victory
- Andromeda
- The Defence of the Sampo
- Run From the Crushing Tide
- For Sirens
- One with the Sea
- Midsummer Magic
- Cold Northland (Väinämöinen Part III)
Extrait de l’album :