Ce jeudi 4 octobre, je me rends dans une salle où je n’avais pas remis les pieds depuis fin 2014 : le Nouveau Casino, dans le XIème arrondissement parisien. Ces deux fois-là, c’était pour les concerts d’Equilibrium, puis de Korpiklaani (on fait tous des erreurs …). Ce soir, nous restons dans un registre folk/pagan, mais dans une veine plus sombre et solennelle puisque nos chers bienfaiteurs de Garmonbozia accueillent Empyrium, Helrunar et Sun of the Sleepless dans le cadre du « Heralds of the Fall Tour ». Mais il a fallu patienter un peu puisque les portes ont été ouvertes une demi-heure en retard, ce qui a ainsi eu pour effet de décaler le set de tous les groupes.
Il est donc 19h30 lorsque Sun of the Sleepless commence à jouer. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le groupe, il s’agit d’un projet annexe plutôt axé black/ambient d’Ulf Theodor Schwadorf, tête pensante d’Empyrium. Le chanteur/guitariste est ici accompagné de deux autres guitaristes, d’un bassiste et d’un batteur. Sur le bord de la scène est posée une sculpture en bois de hibou. Le concert commence sur une introduction « ambient » avec un joli chant féminin lyrique.
Le premier morceau, « Motions », nous sort de cette ambiance apaisante avec ses riffs black épique. Néanmoins, certains passages adoptent un rythme moins soutenu. On comprend la présence du hibou avec le titre du morceau suivant. L’introduction de « The Owl » est plus « dark/ambient », et le morceau vire soudain sur un black metal sombre alterné là encore avec des passages à la fois posés et mystérieux. La démarche me fait beaucoup penser à Wolves In The Throne Room. Quant au morceau suivant, « Where in my childhood », les passages au chant clair m’évoqueraient plutôt Falkenbach. Le guitariste de droite tapait du pied comme pour marquer le rythme. « In the Realm of the Bark » restait dans cette même veine « black/ambient », avec toutefois un côté « black’n’roll » à la Vreid. C’est le dernier morceau du set, « Phoenix Rise », qui m’aura le plus marquée, notamment pour les très beaux riffs mélancoliques de la guitare lead. Le final était on ne peut plus épique, et le chant clair concluait le set en beauté.
SETLIST : Intro / Motions / The Owl / Where in my childhood / In the Realm of the Bark / Phoenix Rise
Nous retrouvons à présent la formation allemande “black/pagan” Helrunar, que j’avais déjà eu l’occasion de voir au Ragnarök Festival l’an dernier. Le groupe nous présente ce soir un tout nouveau set, puisque son dernier album Vanitas Vanitatvm est sorti il y a tout juste une semaine.
Le groupe est composé d’un chanteur, de deux guitaristes qui le secondent au growl, un bassiste et un batteur. Comme pour Sun of the Sleepless, une atmosphère sombre et mystique se crée dans un tourbillon de riffs rapides et de blast beats. « Devils Devils Everywhere ! » en est un bon exemple avec son bridge aux riffs hypnotiques et ses quelques passages au chant clair.
Le chanteur est très communicatif avec le public et prend le temps de présenter les morceaux. Il nous sollicite également à lever le poing. Pour annoncer « Als die Welt zur Nacht sich wandt », il le décrit comme un morceau « mid-tempo » … ou pas ! Ce serait même tout le contraire puisque ce serait plutôt un morceau aux riffs black ravageurs. Le groupe interprète ensuite « un classique de l’album Sol » : « Nebelspinne ». Bien que le dernier album soit mis à l’honneur, le groupe n’en oublie pas ses morceaux les plus anciens, tel que « Raune mit der Tiefe » issu de l’album Grátr. Passé ce morceau, j’ai commencé à trouver le set longuet, à décrocher un peu, peut-être parce que les derniers morceaux étaient moins pêchus. Le groupe conclura le concert avec « Alter als das Kreuz », morceau fortement influencé par le vieux death metal suédois, puis prendra une photo-souvenir avec le public.
SETLIST : Saturnus / Devils Devils Everywhere ! / Als die Welt zur Nacht sich wandt / Nebelspinne / Blutmond / Raune mit der Tiefe / Da brachen aus bose Blattern / Magdeburg brennt ! / Landsknecht / Alter als das Kreuz
J’étais très curieuse de voir Empyrium, ce groupe si emblématique du folk allemand, et aussi si rare en live. La formation bavaroise n’était en effet pas revenue en France depuis le Hellfest en 2016, et le set de cette nouvelle tournée est axé sur le superbe bijou de mélancolie Songs of Moors & Misty Fields. Autant d’arguments qui faisaient de ce passage à Paris un rendez-vous immanquable.
L’ambiance est posée ne serait-ce qu’avec les décors de scène : des bougies se consument, et on sent l’odeur de l’encens se répandre dans la salle. Alors l’encens j’aime bien, mais dans l’état de fatigue dans lequel je me trouvais, cela m’a fait plus tourner de l’œil qu’autre chose. Je préfère donc quitter le premier rang et assister au concert en-haut des escaliers en face de la scène.
Le concert commence sur le souffle du vent. Empyrium nous envoûte immédiatement avec son « dark folk » extrêmement mélancolique. Bien des groupes de metal pourraient nous évoquer l’hiver, mais Empyrium incarne à la perfection une autre saison qu’est l’automne. Quelque chose me dit que ce n’est définitivement pas un hasard si le groupe a choisi cette période de l’année pour partir en tournée. J’ai été très touchée par les mélodies du violon, cela me rappelait par moments Dornenreich. J’ai également beaucoup apprécié les passages épiques des guitares qui tranchaient avec le calme absolu, ainsi que l’alternance entre le chant black et le chant très grave. Plus que de la mélancolie, c’est une soirée dédiée à la nostalgie que nous offre le groupe, pour reprendre les termes de Schwadorf. Le frontman annonce le dernier morceau du set, « My Nocturnal Queen ». Suite aux réclamations du public, le groupe revient ensuite sur scène pour un rappel avec le morceau « Ode to Melancholy ». D’après la setlist, « A Gentle Grieving Farewell Kiss » aurait dû conclure le set, mais je suppose que le groupe a été contraint d’écourter son set à cause du retard.
SETLIST : Intro / Mourners / The Blue Mists of Night / Franconian Woods / Lover’s Grief / Under Dreamskies / The Ensemble of Silence / My Nocturnal Queen / Ode to Melancholy
Merci à Garmonbozia pour avoir permis à ces trois groupes si rares par chez nous de se produire en France, et merci pour l’accréditation !
Fée Verte