Eluveitie : Evocation II – Pantheon

Cet album était attendu au tournant, surtout suite à l’affaire « Ivo-Anna-Merlin » qui avait secoué la planète metal en mai 2016.

Rappelons qu’ils étaient des membres historiques du groupe et avaient contribué aux plus grands succès du groupe.

Alors Evocation II, assiste t-on à une renaissance ?

Quelques mots sur le groupe :

Quelques éléments de rappel. Eluveitie est un groupe de folk/celtic metal suisse originaire de Winterthur. Il est formé en 2002 par le multi-instrumentiste Chrigel Glanzmann.

De base projet exclusivement solo et studio, il devient un groupe à part entière avec le recrutement de plusieurs musiciens.

Après un EP « Vên » publié en 2004, le groupe publie son premier album, « Spirit » en 2006. S’en suivra alors le très remarqué « Slania » en 2008, dont la chanson culte « Inis Mona » sera la chanson qui fera connaître le groupe.

Le groupe publie en 2009 un album acoustique, « Evocation I – The Arcane Dominion ». La partie II, « Pantheon » vient de sortir il y quelques semaines.

L’album :

En toute logique, l’album ici présent fait suite à la première partie « The Arcane Dominion ».

Le concept est parti d’un simple objet : celui du plomb de Chamalières (découvert dans le Puy de Dômes en 1971), dont l’inscription n’est rien d’autre qu’une malédiction adressée aux dieux celtes, et par une personne cherchant à « faire torturer » ses accusateurs, romains en l’occurrence. C’est pour cela que l’ambiance du premier album était relativement sombre et plutôt inquiétante.

Alors quid de la partie II ? Ici, nous passons à une toute autre ambiance, puisqu’ici tout tourne autour des dieux de la mythologie celte et leur rapport avec la nature. L’album débute avec « Dureððu » avec le souffle du vent et la voix chuchotante, avant que les voix chantées ne prennent le dessus. Ainsi, l’introduction symbolise une manière d’entrer, relativement mystique, dans ce fameux panthéon où se trouvent tous les dieux.

Et c’est là que ça démarre avec la première divinité, « Epona », déesse du cheval (vous comprendrez donc pourquoi il y a des chevaux dans le clip…;p). L’entrée en matière reste efficace et le rythme est rapide et galopant (;-)). C’est là que nous pouvons nous arrêter sur un point en particulier au niveau de la voix claire féminine, sous forme de question. En effet, elle va maintenant agiter les fans, un peu comme chez Nightwish : de Fabienne (nouvelle chanteuse) ou Anna (ex-Eluveitie), quelle voix est la « meilleure » ? Tout cela reste bien sûr très subjectif, et nous n’allons pas nous étendre sur ce sujet. Toujours est-il que Fabienne, la nouvelle harpiste/chanteuse, a démontré qu’elle a tout à fait sa place dans le groupe. Que ce soit parlé (« Tovtatis », « Cernvnos ») ou bien chanté (« Lvgvs », « Artio »), la chanteuse réussit, avec son style, d’entraîner l’auditeur dans des temps immémoriaux pour une immersion totale.

Tout semble gagné d’avance, mais qu’en est-il du reste ? Avec les bruits d’eau qui coule, le vent qui souffle dans les branches et toute sorte de bruit naturel, Eluveitie plante le décor dans la nature et rend ainsi l’ambiance très lumineuse, voire planante. Et quoi de mieux que d’accompagner ces bruits avec les instruments celtiques. Ils sont d’ailleurs tous là, comme la vielle à roue, les flûtes, les cornemuses, etc. et racontent à leur manière ce qu’il y a à dire sur tel ou tel personnage mythologique. Nous pouvons même noter que chaque chanson s’adapte à la fonctionnalité du dieu. Par exemple, « Catvrix », du fait d’être dieu de la guerre, montre des rythmes martiaux, presque agressifs, avec la voix gutturale de Chrigel couvrant le tout. Ainsi, le groupe puise au plus profond de ses racines pour restituer avec justesse les traditions helvétiques. On peut cependant déceler avec étonnement quelques références à des mélodies de la culture contemporaine. La plus grosse surprise vient de « Ogmios » dont la mélodie n’est rien d’autre que…Tri Martolod (popularisé par Alan Stivell) ! Difficile de ne pas penser à Inis Mona dans ce cas-là…C’est également le cas avec « Antvmnos » qui est en fait la mélodie de Scarborough Fair, popularisé par Simon and Garfunkel.

Que retenir de tout ça ? Après des années de difficultés et de doutes, Eluveitie semble s’être relevée de tout ça. L’album, très ancestral et très mystique, prouve bien qu’Eluveitie est fière de ses origines. Certes, l’album  produit ne ravira peut-être pas les fans les plus radicaux de metal, mais qu’importe ! L’avenir semble prometteur : il ne reste plus qu’à attendre un signe…Une évocation ?

Note : 9/10

Tracklist :

  1. Dureððu
  2. Epona
  3. Svcellos (Sequel)
  4. Nantosvelta
  5. Tovtatis
  6. Lvgvs
  7. Grannos
  8. Cernvnnos
  9. Catvrix
  10. Artio
  11. Aventia
  12. Ogmios
  13. Esvs
  14. Antvmnos
  15. Tarvos II (Sequel)
  16. Belenos
  17. Taranis
  18. Nemeton

Extrait de l’album :

 

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