Deux ans après le très bon Evocation II : Pantheon, qui marquait une parenthèse acoustique, il était donc temps pour Eluveitie de revenir aux fondamentaux avec les grosses guitares, le chant growl, etc. Est-ce-que ce retour au metal tient ses promesses ? Réponse ci-dessous !
On ne va pas se mentir : pendant quelques années, le groupe suisse était sur la pente descendante, ce qui a provoqué en 2016 une crise interne et le départ précipité de 3 membres historiques, dont Anna Murphy.
On les pensait finis, mais c’est sans compter sur l’arrivée de nouveaux membres et la publication d’un album acoustique (dont je vous avais partagé mes impressions) qu’Eluveitie semble revenir dans le jeu. Pour de bon ?
L’album démarre avec le titre éponyme « Ategnatos » avec le vent sifflant dans les branches et la voix grave et suave de l’Ecossais Alexander Morton, collaborateur régulier du groupe depuis l’album Helvetios. Et c’est par la suite que ça commence avec les cordes et les percussions, ce qui fait curieusement penser à une BO de film. On connaissait Eluveitie atmosphérique, mais jamais avec des influences symphoniques marquées ! Mais c’est lorsque les bons gros riffs de death mélodique retentissent qu’on reconnaît directement la patte d’Eluveitie, avec la voix saturée de Chrigel qui va avec.
Il faut bien reconnaître une chose : une des grandes forces de l’album, ce sont les riffs. Les influences Death mélodique sont ici beaucoup plus marquées que ces dernières années, de quoi provoquer en nous l’irrésistible envie de headbanguer comme il se doit. On peut notamment le constater pour « Deathwalker », « A Cry in the Wilderness » ou bien « Mine is the Fury » (qui fait d’ailleurs curieusement à « The Race » d’Arch Enemy).
On en arrive même à du quasi black metal, tant l’intensité est au rendez-vous, comme pour « Worship » où la batterie, totalement folle, détruit tout sur son passage ou bien le très surprenant « Threefold Death », où on assiste totalement éberlué à des passages douceur/violence en un rien de temps ! (C’est comme si vous faisiez « Jour/Nuit » avec l’interrupteur…).
En bref, Eluveitie semblait vouloir revenir en très grande forme, mais qu’en est-il du côté celtique ? Tous les instruments qui ont fait la renommée du groupe sont bien présents. On a bien sûr la fameuse vielle à roue, assez discrète mais mise en avant dans certains morceaux, comme pour « Deathwalker ». Les flûtes apportent un caractère enjoué dans « Black Water Dawn » ou bien dans « Ambiramus », ce dernier montrant la belle palette vocale de Fabienne qui rajoute donc une touche de douceur.
On peut également assister à des duos avec Chrigel comme il est coutume de faire chez Eluveitie, et ce afin de donner de la variété dans le chant. On peut notamment le constater pour « The Slumber » ou bien « The Raven Hill », ce dernier étant renforcé par les chœurs. D’ailleurs, en parlant de chœurs, la surprise est grande lorsque vient « Breathe », puisque le morceau se termine par…des chœurs d’église ! Oui, vous avez bien lu !
Pour rappeler le caractère sacré de la musique, le groupe se permet également d’intégrer quelques intermèdes instrumentaux, où le vent se joint aux incantations et aux flûtes, de quoi nous plonger dans des temps très anciens. Et surtout de rappeler d’où vient le groupe !
Au final, que retenir de tout ça ? Depuis Slania, jamais Eluveitie n’avait délivré d’album aussi intense et aussi bien foutu ! Avec beaucoup de qualités et assez peu de défauts (si ce n’est qu’il ne révolutionne pas entièrement son style), Ategnatos montre un Eluveitie en pleine forme et surtout très inspiré. A ranger facilement dans les meilleurs opus du groupe … et de l’année !
Note : 9.5/10
Tracklist :
- Ategnatos
- Ancus
- Deathwalker
- Black Water Dawn
- A Cry in the Wilderness
- The Raven Hill
- The Silvern Glow
- Ambiramus
- Mine Is the Fury
- The Slumber
- Worship
- Trinoxtion
- Threefold Death
- Breathe
- Rebirth
- Eclipse
Extrait de l’album :