Avant-hier soir, Garmonbozia proposait une affiche placée sous le signe du black metal, avec en tête d’affiche Ellende, soutenu par Groza et Servant. Mais cela n’est pas le seul point commun entre les trois groupes, puisqu’ils sont également tous germanophones, Ellende étant originaire d’Autriche, et les deux premières parties viennent quant à elles d’Allemagne. Et ce n’est pas tout, tous sont signés chez le label allemand AOP Records. Dans le cadre du « Scherben Tour 2024 », les trois formations faisaient donc une halte au Glazart à Paris, pour une des deux dates françaises de cette tournée européenne.
Ne connaissant pas Servant jusqu’à voir le nom sur l’affiche de la tournée, j’avais écouté peu avant le concert le troisième et dernier album en date paru le mois dernier, du nom de Death Devil Magick, afin de me faire une idée de ce qui m’attendait. Sur une intro mélancolique, les musiciens se placent dos au public et se retournent, dès les premiers jets de fumée balancés. On retrouve scéniquement les codes très sobres du black metal, les musiciens sont maquillés de corpse paints, et le chanteur/guitariste est encapuchonné. Avec des élans tantôt épiques et groovy, tantôt doomy, le black metal mélodique du quartet était parfait pour nous échauffer.
SETLIST : Void / Temple / Empire of Madness / Litany / Devil / The Ultimate Occult Worship / Negate the I
Groza était ma meilleure découverte du Ragnarök Festival l’an dernier, et j’étais contente de les voir à Paris, même si ce n’était pas la première fois que le groupe s’y produisait. Encore une intro mélancolique, samples de pluie en fond. Le décor de scène est légèrement plus élaboré, avec un tapis portant le nom du groupe, et l’emblème accroché au pied de micro central. Les membres du groupe sont encapuchonnés, à l’instar de Mgła. Tout comme la formation polonaise, le quartet délivre un black metal nihiliste, misanthrope, froid et sans concession. Toutefois, les accents atmosphériques et mélancoliques rappellent fortement Harakiri for the Sky. Le groupe présentait son troisième album Nadir, paru tout comme le dernier album de Servant le 20 septembre. Anciennement à la guitare, le chanteur principal P.G. évolue désormais à la basse, et partage toujours les parties growlées avec un des deux guitaristes. Le groupe a dédié un des morceaux du set à un proche. Excepté un souci de guitare sur le dernier morceau, le set s’est déroulé sans encombre.
SETLIST : Soul : Inert / Asbest / Elegance of Irony / The Redemptive End / Dysthymian Dreams / Unified in Void / Deluge / Daffodils
Après avoir vu Ellende sur plusieurs éditions du Ragnarök Festival, j’ai enfin le plaisir de retrouver la formation autrichienne pour la première fois en France. Encore et toujours une intro mélancolique, au piano cette fois-ci, mais vu le style du groupe, c’était un passage obligé. Comme à son habitude, la tête pensante du projet, L.G., nous apparaît dans sa tenue noire ornée d’ossements. Anciennement chez Talheim Records, le groupe a réenregistré et ressorti récemment chez son label actuel son deuxième album Todbringer sous le nom de Todbringerin. Une grande partie du set était ainsi consacrée à cet opus, ce qui m’allait parfaitement, dans la mesure où il s’agit de mon album préféré. Ellende délivre un post-black metal ambient, torturé et dépressif, ce qui tranchait totalement avec le black metal violent délivré par Groza précédemment. L.G. était très habité, faisant un instant mine de s’étrangler avec son fil de micro. En cours de set, le chanteur s’accompagnait d’une guitare acoustique. Après un rappel de deux morceaux, le groupe clôture le set au bout d’une heure et quart, c’était bien la première fois que je le voyais jouer aussi longtemps !
SETLIST : Intro / Ballade auf den Tod / Der Blick wird Leer / Verehrung / Scherben / Freier Fall / Der letzte Marsch / Am Ende stirbst du allein / Verachtung / Abschied