En matière de folk/pagan metal, on pourrait penser que cette scène n’est pas très représentée en Australie. Dans les plus renommés, il y a bien Ne Obliviscaris qui intègre des touches folk à ses compositions, mais ce serait à peu près tout. Et pourtant, il existe d’autres groupes australiens moins connus qui s’efforcent d’apporter leur pierre à l’édifice, et ce, afin que le genre puisse perdurer.
Parmi eux, il y a le quatuor Elkenwood, originaire de Brisbane, capitale de l’état du Queensland. Le groupe a été formé en 2015 et est composé de Nic Williams (guitare lead), Amanda Terry (violon), Gareth Graham (chant, guitare, piano, orgue, basse) et Liam Anthony (batterie). La même année, le groupe sort un premier single intitulé Uncreation.
Voilà maintenant un mois que le premier EP éponyme d’Elkenwood est sorti. Celui-ci a été enregistré et mixé par Gareth Graham, et masterisé par Cazmeth Moon. L’artwork a été réalisé par Lana Ritchie.
L’EP s’ouvre sur « Uncreation », avec une introduction épique en mid-tempo aux guitares. S’ensuit une phase folk atmosphérique à la guitare acoustique, assurée par le guest Dalton Quade Wilson, et au violon. On ne découvre le chant de Graham qu’à partir de la cinquième minute, au même moment où le morceau prend une tournure plus brutale, avec des blasts (gérés par Sid Falck, batteur d’Infectus 13) et des riffs véloces typiques du black metal. La voix est elle aussi majoritairement black, mais Graham fait preuve d’une certaine variété en alternant parfois avec un growl plus caverneux.
Le morceau suivant, « Winter Cometh », dévoile une facette plus mélancolique, avec son introduction post-rock à la guitare et au violon. Le rythme se fait plus entraînant par la suite, et la ressemblance avec Agalloch s’avère être assez frappante. Même le chant black de Graham rappelle pas mal celui de John Haughm. Celui-ci est accompagné par des chœurs masculins qui créent une ambiance à la fois épique et mélancolique. Puis le calme revient ponctuellement, avec un bridge au piano, suivi d’un solo de guitare épique. Le morceau se termine en douceur, et enchaîne directement avec « Hemlock & Wolfsbane », comme une continuité, bien qu’il y ait un contraste avec son introduction plus « rentre-dedans ». Ce troisième morceau est sans doute celui qui offre le plus de variété au niveau des voix puisque l’on peut entendre du chant black, death, parfois chuchoté, et également des chœurs masculins médiévaux. La batterie instaure une ambiance tribale, et le bridge mélancolique à la guitare et au violon pourrait nous évoquer Dornenreich.
Le morceau final, « The Elk, the Wolf & the Cloaked Companion », est le condensé parfait de toutes les influences d’Elkenwood. En plus des éléments black, death, folk et atmosphériques, le groupe instaure une ambiance plus pesante en intégrant des touches doom rappelant fortement My Dying Bride. L’EP s’achève de manière épique, avec le chant death accompagné par les chœurs, ainsi qu’un solo de guitare en fade-out.
Inutile de tourner autour du pot, il va sans dire que pour un premier EP, Elkenwood se révèle être un groupe très prometteur, à l’identité forte grâce à ses multiples facettes s’associant parfaitement entre elles. Pour finir cette chronique, je reprendrai les termes qu’utilise le groupe pour se définir :
« Le chaos dans la beauté, et la beauté dans le chaos »
Fée Verte
8/10
Tracklist :
1. Uncreation
2. Winter Cometh
3. Hemlock & Wolfsbane
4. The Elk, the Wolf & the Cloaked Companion
Sortie le 11/08/2017
Liens du groupe :
https://www.facebook.com/elkenwoodband/
https://elkenwood.bandcamp.com/
https://www.youtube.com/watch?v=wYVjzlRyv8s