Dark Tranquillity / Soen / Equilibrium / Iotunn

Il y a des choses dans la vie dont on ne se lasse pas. Me concernant, Dark Tranquillity en fait partie. Cela faisait moins d’un an que j’avais vu la bande à Mikael Stanne pour la dernière fois, mais les maîtres du melodeath suédois étaient déjà de retour à Paris le 30 septembre, encore une fois au Bataclan, dans le cadre d’une tournée très spéciale mettant à l’honneur les albums The Gallery et Character qui soufflaient respectivement leur trentième et leur vingtième bougie.

Une vingtaine de minutes après l’ouverture des portes, la formation danoise Iotunn entre en scène. Pour ma part, c’est ma première rencontre avec le groupe en live. J’avais écouté quelques morceaux sur YouTube avant le concert pour me familiariser un peu plus avec le metal progressif des Danois, aux accents death metal bien plus prononcés sur les compos les plus récentes.

Le chanteur débarque sur scène encapuchonné et est entre autres accompagné de deux guitaristes qui, vu leur ressemblance physique flagrante, sont, s’ils ne sont pas jumeaux, à coup sûr au moins frères. Entre quelques incursions au growl, le chanteur adopte un chant clair pénétrant. C’est dommage, le combo « morceaux longs typiques du prog’ » et « set écourté de première partie » fait qu’on n’a pas vraiment eu le temps de se laisser imprégner par l’univers du groupe. Vu que le nouvel album Kinship (dont deux morceaux ont été présentés lors du set) paraîtra le 25 octobre, il n’est pas impossible de retrouver à nouveau le groupe prochainement sur les routes, et avec un peu de chance pour un set plus conséquent.

SETLIST : Mistland / Kinship Elegiac / The Tower of Cosmic Nihility

« Je m’attendais à rien, et je suis quand même déçue » (© Dewey). Jusqu’à Erdentempel que je considère encore maintenant comme un monumental chef d’œuvre de folk metal épique, Equilibrium faisait partie de mes groupes préférés, et à partir de l’album suivant Armageddon, vient le néant, le chaos, et la mort artistique du groupe à mon sens. J’avais eu un soupçon d’espoir avec le single « One Folk », mais l’arrivée du dernier chanteur en date Fabi a vite fait de tout ruiner en apportant comme pierre à l’édifice un très vilain chant metalcore. Comme si c’était pas devenu assez nul comme ça.

Avec ces éléments en tête, c’était compliqué d’aborder le set sans a priori, mais bénéfice du doute, j’allais tout de même laisser une chance au nouveau line-up. Avant le set, je quitte le deuxième rang et migre derrière la barrière sur le côté droit de la scène. Après une intro aux tambours par la tête pensante René Berthiaume et le bassiste, le drame commence avec « Born to Be Merdic »… euh « Epic », au temps pour moi. Finalement, pour que le désastre passe mieux, j’assiste au set avec une bonne touche de second degré, à tel point que je ne peux parfois m’empêcher de rigoler nerveusement. Je suis tout de même étonnée de constater que le public est plutôt réceptif. On enchaîne avec « Renegades – A Lost Generation » (je ne te le fais pas dire…). Aïe, aïe, aïe, ces sonorités kitch disco, je ne savais pas que j’étais à un concert d’ABBA… Heureusement qu’il y avait au moins « Blut im Auge » à se mettre sous la dent pour les nostalgiques, et encore, c’était loin d’être la meilleure version live que j’ai entendue. Le groupe a présenté en exclusivité deux morceaux de son prochain album, cela m’a ainsi permis de savoir en avant-première que ce n’est pas avec celui-là qu’Equilibrium risque de parvenir à me reconquérir. L’âge d’or semble bel et bien révolu…

SETLIST : Born to Be Epic / Renegades – A Lost Generation / Bloodwood / Blut im Auge / Cerulean Skies / Shelter / Nexus

Après ce léger traumatisme, je découvre un autre groupe affilié comme Iotunn à la scène metal progressif : Soen. Le chanteur Joel Ekelöf débarque sur scène vêtu tel un dandy, lunettes de soleil au visage. Un des deux guitaristes, Lars Enok Åhlund, avait plus d’une corde à son instrument puisqu’il assurait également les parties aux claviers. La formation suédoise nous a d’ailleurs gratifiés de très beaux passages aux claviers et à la guitare. Quant à son chanteur, celui-ci délivrait ses paroles de sa voix profonde, envoûtante et suave.

SETLIST : Sincere / Antagonist / Martyrs / Lascivious / Unbreakable / Memorial / Lotus / Violence

Nos Suédois adorés font enfin leur entrée. La setlist respecte d’emblée la chronologie des deux albums mis à l’honneur lors de ce « Ultima Ratio Fest », avec le titre d’ouverture du deuxième album du groupe, The Gallery. Bien qu’il ne fasse pas partie de mes albums préférés de par son aspect plus « brut » dû à la production des années 90, c’était tout de même fortement appréciable d’entendre des morceaux qui n’avaient pas été joués depuis un moment, voire absolument jamais en live. L’occasion d’apporter quelques adaptations, comme pour le titre « Lethe », dont l’introduction et l’outro ont été jouées aux clavier à la place de la basse. Notre cher Mikael est décidément toujours aussi sensible, lors de l’annonce du morceau « The Emptiness From Which I Fed » en hommage aux défunts Fredrik Johansson (ex-DT) et Tomas « Goatspell » Lindberg (chanteur d’At the Gates), le chanteur n’a pas pu dissimuler son émotion et avait presque les larmes aux yeux.

L’outro de « Through Smudged Lenses » marque la transition avec l’album Character. Là on est sur un album qui me parle davantage, je le positionnerais même dans mon top 3 sur toute la discographie du groupe. On reste équitable, cinq titres pour The Gallery, il en a été de même pour le septième album de la formation. Encore des inédits, mais également des incontournables interprétés, comme « Lost to Apathy » qui a marqué la fin de cette deuxième partie de set.

Voilà, les deux opus ont eu leur part, mais après 1995 et 2005, il reste 2025, la soirée est donc encore loin d’être finie ! Le groupe a ainsi interprété deux titres issus du petit dernier Endtime Signals paru l’an dernier, ainsi que le morceau éponyme de l’album Atoma. En guise de rappel, les Suédois ont clôturé leur set sur les deux classiques de leur album Fiction que sont « Terminus (Where Death Is Most Alive) » et « Misery’s Crown ».

SETLIST : Punish My Heaven / Edenspring / Lethe / The Emptiness From Which I Fed / The Dividing Line / The New Build / One Thought / Through Smudged Lenses / My Negation / Lost to Apathy / Not Nothing / Atoma / Unforgivable / Terminus (Where Death Is Most Alive) / Misery’s Crown

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