Ce samedi 19 septembre, direction la côte fleurie ! Pas pour faire du tourisme et fouler les planches de Deauville, mais pour participer à la sixième édition du festival fantasy Cidre & Dragon à quelques kilomètres de Cabourg, plus précisément à Merville-Franceville Plage (ou Merravilla, devrais-je dire).
Je n’avais jamais entendu parler de ce festival auparavant, qui a pourtant accueilli des formations de renom lors des éditions précédentes (Orphaned Land, Omnia, Corvus Corax, Stille Volk, le Naheulband …). Ce qui a motivé ma venue cette année ? Notamment le plaisir de revoir pour la énième fois Fenrir. Et pour une fois qu’un événement folk était organisé près de chez moi en Normandie, hors de question de rater cela !
Mon cher et tendre et moi-même arrivons l’après-midi dans une petite commune envahie par les festivaliers. La majorité des stands se trouvent dans l’avenue de Paris, et nous décidons d’arpenter cette rue afin d’y faire éventuellement quelques emplettes. Premier constat, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde, à tel point que l’on est forcé à marcher à petits pas. J’apprendrai par la suite que le festival a accueilli 30 000 personnes le premier jour, un record ! Parmi les visiteurs, beaucoup ont joué le jeu et se sont déguisés pour l’occasion. Elfes, trolls, gentes dames de l’ère médiévale, preux chevaliers, guerriers vikings, et même un dragon qui bloque le passage, on se croirait vraiment dans un autre monde ! Le festival a attiré des publics différents. Bien sûr nous avons croisé nos confrères et consœurs métalleux, mais on retrouve également beaucoup de parents venus avec leurs enfants.
Côté stands et animations, on y trouve des plats d’antan (mmmmmh vous sentez cette appétissante odeur de petit cochon grillé!), de doux breuvages médiévaux (ce petit godet d’hypocras à la framboise, je m’en rappellerai longtemps!), puis des vêtements, des bijoux, des cornes d’abondance, des jeux de société anciens, et bien d’autres encore !
Arrivés au bout de l’avenue, nous assistons à des combats entre chevaliers avec vue sur la mer.
Nous rebroussons ensuite chemin, et retournons à l’accueil pour nous procurer les précieux bracelets qui nous permettront d’assister au concert ce soir. Ceci étant fait, nous nous dirigeons à l’entrée du stade et attendons sagement l’ouverture prévue pour 19h.
Du côté d’Heronmaiden :
Ça y est ! Nous sommes le samedi 19 septembre, et Merville-Franceville plage est devenu Merravilla, les rues sont peuplées de créatures telles que des elfes, des fées, des trolls, et s’animent
aux sons de musiques médiévales ! Un marché digne de cette ambiance s’étale de l’entrée de la ville jusqu’à la plage, plage sur laquelle se joue du Quidditch ou encore du Trollball. Après quelques heures passées à me faufiler dans la foule, particulièrement dense à certains endroits où se jouent des animations ponctuelles, et avoir sillonné le marché, il est temps de se mettre en chemin vers le stade où se dérouleront les concerts…
Il est 19h, et la file d’attente est digne de celle d’un parc d’attraction. La raison ? Le port d’arme (factice ou non) étant interdit dans la zone des concerts, il faut les déposer en consigne… Je n’en ai
pas pour ma part, mais j’apprends avec frustration qu’il faudra que je me sépare de ma petite corne à boire. Dommage, mais c’est un mal pour un bien, car au loin résonnent déjà les flûtes et les tambours, Nataverne a commencé !!
NATAVERNE
Il est 19h30 et la première formation à monter sur scène est originaire de Jaujac en Ardèche. Il s’agit de Nataverne, sextet officiant (selon leur présentation Facebook) dans un répertoire « Celtique-Rock Fusion / Médiéval / Trad / Pagan ». Je n’avais écouté que quelques morceaux du groupe sur leur site officiel quatre jours avant le concert. J’en avais retenu quelque chose de sympathique, mais qui ne m’avait pas encore paru transcendant. J’ai vite fait de changer d’avis ce soir.
Pendant un peu plus d’une heure, une ribambelle d’instruments folkloriques vont défiler sous nos yeux, dont quelques uns plutôt inhabituels. Tandis que Tony, Mitch et Paka prennent en charge les instruments classiques d’un groupe de rock (respectivement guitare électrique et acoustique, batterie et basse), la chanteuse Nathalie joue tantôt d’un curieux instrument appelé « shruti-box », tantôt du bodhran, en plus d’autres percussions. Quant au chanteur Jean-Christophe, celui-ci est armé de flûtiaux en tout genre, ainsi que de sa guitare acoustique et de sa bombarde, tandis que Fred se déchaîne sur son violon (à tel point qu’une des cordes se cassera pendant le set).
Les morceaux du groupe sont plus ou moins construits de la même manière, et parfois chantés dans une langue non identifiée (peut-être celle des elfes, qui sait …). Le début se montre plutôt calme, envoûtant. Soudain, le rythme s’accélère, et c’est parti pour la danse menée par Nathalie, parcourant la scène de long en large. On verra même derrière nous des personnes formant une chenille. Les autres membres du groupe étaient plus statiques. Dommage que Tony ne perdait pas trop les pédales (de guitare j’entends …), on aurait bien voulu qu’il se défoule autant que la chanteuse ! Malgré cela, tous maîtrisaient leur sujet à la perfection, et l’ingé son mettait parfaitement bien tout cela en valeur.
Bref, excellente découverte pour ma part, que je reverrai avec plaisir si l’occasion m’en est donnée !
Appréciation d’Heronmaiden :
Je n’ai hélas pas vraiment pu profiter du concert, du fait de retrouvailles et de discussions, et puis, il y avait ces fameux stands de merchandising, ceux où on peut retrouver les artistes en dédicace ou juste pour discuter à l’issue des concerts… Il était 20h quand, ô joie, j’ai appris que le distributeur de billet de Merville-Franceville plage était hors service, et que le second était fermé… j’ai donc dû faire 8 km pour récupérer un peu de liquide afin de faire mes emplettes. Quand je suis revenue, Nataverne terminait le concert. De ce que j’ai pu entendre, ça reste un groupe à revoir pour moi, mais peut-être dans d’autres conditions, et avec un peu plus de sérieux de mon côté. Des sonorités très folk et dansantes dans un
premier temps, et un dernier morceau plutôt ambiant, avec un chant féminin envoûtant.
SETLIST : Le Réveil des Elfes / Des Armures et des Chevaux / Rocky Road / Où Allons-Nous Humains ? / Bourrée Funky / Nefer / Ceili / Jacobite / Da Garàn
FENRIR
Place à une musique beaucoup plus « agressive » avec le groupe folk metal originaire de Nancy, j’ai nommé Fenrir. Je me trouve en terrain plus que familier dans la mesure où c’est la cinquième fois que je vois le sextet ce soir. C’est donc sans surprise que les musiciens entrent en scène dans leur tenue habituelle, en kilt et warpaints pour les messieurs, en robe médiévale pour la gente demoiselle Elsa.
Dès le début du set, les six Nancéiens mettent l’ambiance. Le public, majoritairement métalleux, a soif de pogos et de slams, et ça se voit ! On est bel et bien à un concert de Fenrir, tout le monde se met à danser et à sauter sur place ! Je ne suis pas non plus dépaysée en retrouvant l’humour caractéristique d’Elsa. Un petit exemple lorsque celle-ci nous encourage à acheter leur album au stand de merch : « vous nous permettrez ainsi de pouvoir acheter une brosse à notre guitariste, et un fer à repasser pour le kilt de notre violoniste ! ». Mais la palme du rire revient ce soir au guitariste Tristan avec sa magnifique déclaration : « C’est vraiment impressionnant que vous soyez venus si nombreux … bon, pas aussi impressionnant qu’une file d’attente à Pôle Emploi, mais c’est pas mal ! ».
Ce qui est bien avec un groupe que l’on a vu plusieurs fois en concert, c’est quand celui-ci parvient encore à nous surprendre. J’ai tout d’abord été ravie de pouvoir entendre en avant-première plusieurs morceaux du deuxième album en préparation. Puis, de mémoire de métalleuse, c’était la première fois que je voyais Tristan jouer de la flûte ce soir.
Le groupe a tenu toutes ses promesses, je pense avoir assisté à l’une de leurs meilleures prestations ! A quand pour la sixième ?
Appréciation d’Heronmaiden :
Je connaissais ce groupe de nom surtout et je m’étais réservée la surprise pour le concert, je n’avais pas écouté avant de venir, donc.
Je fus agréablement surprise. La première chanson commence bien, de bons riffs, un violon énergique, et une voie féminine (encore!!) au chant clair ! Je dois l’avouer, je m’attendais à tout autre chose… le public du concert étant très métalleux cette année ! Public qui d’ailleurs n’a pas lésiné sur les slams et les pogos. On notera la réutilisation de mélodies traditionnelles en introduction de certaines chansons (Rocky Road to Dublin, Tegernakô, notamment.)
SETLIST : Intro / Morrigane’s Fury / Camelot / Son of Pendragon / Metal Jig / The Tale of Taliesin / Sir Gawain and the Green Knight / Conquest of Britain / Thunder Cliff / Broceliande / Mama Troll / La Dame du lac / Fenrir / Outro
VAN CANTO
Appréciation d’Heronmaiden :
Mettre un groupe de metal a cappella, il fallait oser. Vraiment. Déjà parce qu’on sort du contexte folk-médiéval et qu’ensuite, ce groupe fait beaucoup de reprises et que les reprises, ça ne plaît pas à
tout le monde ! Mais pour ma part, je connaissais déjà et ils étaient ma motivation de ce soir. Ma grande interrogation durant la préparation de la scène était : « vont-ils réussir à séduire la masse de
metalleux du public ici présents ? »
Nos cinq Allemands arrivent, et le coup d’envoi est donné par le très énergique « Fight for your life », une composition originale du groupe (et non une cover de Striker). S’ensuit « Badaboom », encore
une composition du groupe, au côté très heavy-épique ! Enfin, le groupe entame les reprises… et c’est « Wishmaster » (de Nightwish) qui ouvre la marche ! Nous avons également le droit à une
ballade de Blind Guardian, majestueusement interprétée par le quintuor germanique, « Bard’s song », ou encore la puissante « Rebellion » de Grave Digger.
D’autres chansons de leur composition sont également au menu : « My voice », « One to ten » et « Steel Breaker » qui ont nécessité la participation du public pour le refrain, les excellentissimes « To sing a metal song » et « Last night of the kings »… Le groupe nous a également réservé une surprise : la chanson « Water Fire Heaven Earth » est devenue l’hymne du festival, et Melissandre (Nota : la vice-présidente de l’association « Raid Tolkien » qui organise Cidre et Dragon) est venue prêter sa voix pour l’occasion ! Enfin, le concert semble se clore sur … « Primo victoria » (Sabaton) !!! Le groupe repart ensuite en coulisse… Comment, c’est déjà fini ? Non, attendez ne partez pas, revenez !! On dirait que le pari a été réussi et la réponse à mon questionnement initial a été un « oui, Van Canto a séduit ! ». Finalement, c’est Stef qui revient sur scène pour annoncer le rappel, rappel qui commence par un joli « If I die in the Battle ». Vient après une deuxième chanson (donc c’est un beau rappel), qui démarre sur l’air de « Master of the puppets » (Metallica) et termine sur « The Mission » (Van Canto). Alors que je ne l’attendais plus, vient néanmoins ma reprise favorite qui n’est autre que « Fear of the dark » (Iron Maiden), après une introduction teintée de bleu (pour le jeu de lumière) et de mystère (pour le sample à la voix caverneuse). Fin du concert, il est 1h du matin, et tout va bien ! Le groupe salue son public, lance quelques baguettes (quatre !!) et playlists (deux) et annonce qu’ils seront en dédicace à l’issue.
Fée Verte : Je ne vais pas faire une redite de ce que Heronmaiden vous a merveilleusement bien décrit, je n’aurais pas dit mieux ! Je tiens cependant à souligner que Van Canto ont fait l’effet sur moi d’une très bonne surprise à laquelle je ne m’attendais pas ! Je ne vais pas le nier, d’habitude, le power, ça a tendance à me filer des boutons (mon cher et tendre pourrait vous le confirmer). Néanmoins, il faut dire ce qui est, le groupe a mis le feu, et le fanclub était tout aussi en forme ! J’étais très curieuse de voir du metal a cappella sur scène, et je n’ai pas été déçue ! Je n’imaginais absolument pas que l’on pouvait donner tant d’énergie à la seule force de sa voix ! Par contre il faudrait peut-être dire à Sly, le chanteur principal, de ne pas se mettre en marcel un soir en Normandie la prochaine fois, ce n’était pas des flammes qui sortaient de sa bouche mais de la buée. Pas très power tout ça … Bref, le concert s’est fini en beauté, et je n’ai qu’une chose à dire : « Badaboom badaboom !!! ».
SETLIST : Fight for your life / Badaboom / Wishmaster / My Voice / Bard’s song / One to ten / To sing a metal song / Rebellion / Steel Breaker / Water, fire, heaven, earth / Last night of the kings / Primo victoria / [Rappel] If I die in the battle / The Mission/Muppets / Fear of the dark
Il est minuit et la première journée du festival s’achève. Je ne serai malheureusement pas de la partie le lendemain, mais une chose est sure, ce samedi aura été amplement suffisant pour me convaincre de revenir à Merravilla tant qu’elle accueillera le festival. Longue vie à Cidre et Dragon !
Merci au Loup Arctique pour m’avoir tenu compagnie ce samedi, et pour m’avoir fait don de ces excellents clichés !
Fée Verte