Jadis, en cette antique contrée qu’était la Celtibérie, vivait un peuple celtique issu des Celtes et des Ibères : les Celtibères. Le groupe ibérique Celtibeerian conte leur histoire dans leur deuxième album, Keltorevolution, sorti en mars dernier via Pagan Sound Production. L’album a été enregistré aux Dezege Studios en Espagne et masterisé aux Finnvox Studios en Finlande.
Keltorevolution, c’est un peu Helvetios « made in Spain » : quatorze morceaux pour nous conter l’histoire du peuple celtibère et leur lutte contre l’envahisseur romain. La ressemblance ne s’arrête pas là puisque l’on retrouve également une introduction et une outro agrémentées d’une voix féminine narrative, ainsi qu’une voix monastique dans « Eimos to Katum », qui n’est pas sans rappeler « Scortched Earth » d’Eluveitie.
Pourtant, Celtibeerian est parvenu à développer sa propre identité depuis son EP Tirikantam sorti en 2011. Certaines chansons sont d’ailleurs chantées en celtibère, ce qui confère un côté authentique et original. On sent que le groupe s’éloigne de ses influences « Korpiklaani » et « Alestorm ». Néanmoins, certains morceaux y font encore penser, tels que « This Simple Life ». Pas étonnant puisque parmi les nombreuses collaborations, on peut compter celles de Jonne Järvelä et de Tuomas Rounakari de Korpiklaani. Les voix de Jonne et de Gustavo s’associent d’ailleurs merveilleusement bien ! « Win Another Battle » rappelle également l’univers d’Alestorm, avec ce petit « Let’s go ! » à la Christopher Bowes. En regard du temps de production et de composition qu’a nécessité Keltorevolution, on peut en conclure que les Espagnols ont gagné en maturité musicale. L’album est plus heavy, et les compositions plus élaborées par rapport aux riffs et aux mélodies.
La plus grande force de cet album est sans nul doute la variété de ses morceaux : un esprit guerrier, dans un « Keltorevolution » au rythme rapide, ou dans « Eimos to Katum » où les percussions imitent une marche militaire, ainsi qu’un chant victorieux, « Unbury the Horn », dans lequel on peut entendre une tribu défendant fièrement ses terres ; une ambiance de réconfort et de réjouissances aussi, telle que dans « The Booze Song » (chanson festive par excellence, on se croirait dans une taverne !) ; des morceaux quelque peu décalés et déjantés comme « Under Lug’s Sight » et « Lutiakoi », ou au contraire un côté dépaysant et nostalgique dans « Fields of Cetibeeria » et « Uer Keltum Brigubis ». Le tout sublimé par les mélodies folk des instruments traditionnels (violon, vielle, flûtes, cornemuse et bouzouki). Mention spéciale d’ailleurs à l’habilité de Dagda de maitriser tant d’instruments ! Bref, dans Keltorevolution, il y en a pour tous les goûts, et Celtibeerian a eu le bon réflexe d’alterner les styles pour ne pas lasser nos écoutilles !
Pari réussi pour Celtibeerian ! Keltorevolution est un album majoritairement gai et entrainant, qui offre son lot d’émotion et de rebondissements, et que l’on écoute sans s’ennuyer une seule seconde !
Fée Verte
9/10
Tracklist
1. Singing To Our Land (Intro)
2. Keltorevolution
3. Unbury The Horn
4. The Booze Song
5. Fields Of Celtiberia
6. Under Lug’s Sight
7. Win Another Battle
8. Kladimoi (Swords)
9. Uer Keltum Brigubis (Over The Mountains Of The Celts)
10. Blood Of A Guiltless Town
11. This Simple Life
12. Eimos To Katum (We’re Marching To War)
13. Lutiakoi (Lutians)
14. Eternal Knot (Outro)
Sortie : 29/03/2014
Liens du groupe :
https://www.facebook.com/Celtibeerian?fref=ts
https://myspace.com/celtibeerian
Mais quel album ! Grâce à votre chronique, je découvre ce très bon groupe hispanique d’influence celtique, et ça détonne !
Musicalement, c’est puissant, le folk se mélangeant au metal avec un bel équilibre. L’album dégage une âme à la fois guerrière et apaisante en même temps, la variation des instruments celtes aidant beaucoup.
De nombreux titres s’avèrent sublimes, en particulier Blood Of A Guiltless Town en ce qui me concerne (encore plus dans sa version acoustique).
C’est un grand album, à la fois dépaysant et entrainant.
Bravo au passage pour votre chronique.