Le mardi 8 novembre 2016, c’est soirée post-rock à Paris ! Plus précisément dans la salle de la Maroquinerie, dans le XXème arrondissement. Au programme, les pionniers du blackgaze, Alcest, accompagnés du groupe japonais Mono, et le projet britannique Syndrome. Cela fait déjà plusieurs semaines que la date affichait complet. Sur le coup, j’ai trouvé cela dommage de ne pas organiser le concert dans une plus grande salle, et après réflexion, je me suis dit que ce n’était peut-être pas plus mal, car cela créait une ambiance plus intimiste.
Les portes ouvrent un peu avant 19h, et c’est au « groupe » Syndrome que revient la lourde tâche d’ouvrir le bal. J’utilise les guillemets car seul un guitariste se retrouve sur scène. Ça sent l’expérimental à des kilomètres à la ronde. Et effectivement, le musicien propose un rock électronique, mettant l’emphase sur la synthétisation programmée et autres distorsions. Et comment dire … J’aime le psyché, l’expérimentation, mais pour le coup, j’ai du mal à être réceptive. Peut-être tout simplement parce qu’il ne se passe pas grand-chose. J’attends le chant, en pensant que cela fera plus d’animation … J’ai été un peu trop optimiste, qu’il y ait du chant ou pas, le résultat est à peu près le même, je m’ennuie … ça m’a rappelé le groupe de dark ambient Heimatlos, pour le côté bruitiste, on était exactement dans le même trip. Bref, ce set ne restera pas un souvenir impérissable pour ma part, pas dans le bon sens du terme du moins …
C’est au tour de Mono d’entrer en scène. J’appréhendais vraiment, car lorsque je les avais vus l’an dernier en première partie de Solstafir, le temps m’avait paru bien long également … Le concert commence calmement … trop calmement. J’ai peur que la malédiction frappe une fois de plus. Soudain, la magie opère, tout devient tout à coup plus énergique. Non seulement ça bouge bien sur scène, mais en plus c’est beau. Avoir radicalement changé d’avis sur le groupe en est presque déconcertant, mais je suis ravie, c’était une très belle surprise !
Il y a des groupes que tu connais depuis un moment, que tu apprécies, mais sans plus. Et un beau jour, vas savoir pourquoi, l’envie te prend de te pencher un peu plus dessus, et là, c’est le coup de foudre. C’est ce qu’il s’est passé avec Alcest. Je les avais vus l’an dernier au Motocultor, et le charme n’avait pas encore opéré à ce moment-là. Autant dire que je comptais bien me rattraper ce soir.
Le septième jour, Dieu créa Alcest … et il vit que cela était beau !!! Tout le public est transporté, dans un état de transe et d’euphorie, et celui-ci le fait bien comprendre au groupe. Neige est ému, cela se lit sur son visage, et cela me fait bien plaisir, moi qui l’avais trouvé si distant au Motocultor. La setlist frôle la perfection, le groupe jouera son dernier album dans sa quasi-totalité, sans délaisser pour autant les albums précédents. Excellent choix d’avoir retenu » Percées de lumière « , » Ecailles de lune » et » Autre temps » ! Déjà parce que ces trois morceaux font partie de mes préférés, et ensuite, parce qu’à mon sens, ils restent dans le même esprit que Kodama, et s’intègrent par conséquent parfaitement au reste de la setlist ! Je regretterais seulement de ne pas avoir entendu un seul morceau issu de Souvenirs d’un autre monde. Un petit » Printemps Emeraude » à la place de » Délivrance » n’aurait pas été de refus pour véritablement finir le set en beauté.
Le set aura duré une heure et quart, et j’aurai eu l’impression qu’Alcest n’auront joué que cinq malheureuses petites minutes … C’est passé bien trop vite, et malgré les réclamations du public, nous n’aurons malheureusement pas le plaisir d’avoir un dernier rappel, même si ce n’était pas l’envie qui manquait pour Neige et ses acolytes.
SETLIST : Onyx / Kodama / Je suis d’ailleurs / Ecailles de lune – Part 1/ Autre temps / Oiseaux de proie / L’Eveil des Muses / Eclosion / Percées de Lumière / Délivrance
Fée Verte