ADARYN – Interview

Le show à peine fini, Matthieu (Chant), Damien (Guitare/Tin Whistle) et Clément (Guitare) se sont prêtés au jeu des questions de Lailoken et Brynhildr.

Bonjour et bravo pour votre performance tout à l’heure !

Matthieu : Merci,

Clément : Merci

Damien : Merci, c’est cool

Donc la salle était comble, c’est étonnant pour une ouverture de festival, comment avez-vous ressenti le truc ?

Matthieu : Ben on a été très étonné, c’est sûr, très surpris

Clément : Mais agréablement surpris.

Matthieu : Ça nous a vraiment galvanisés

Clément : Quand tu as une salle comble, tu as envie de tout donner,

Damien : Leur montrer qu’ils ne sont pas venus pour rien

Vous êtes un groupe tout jeune ! Vous avez débuté en 2015 et avez environ huit mois d’expérience live avec ADARYN.

Alors pour tous nos lecteurs, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Damien : Le projet est né de Matthieu, moi et un autre copain à l’époque mais qui a rapidement été indisponible pour continuer et on a ensuite recruté ensemble l’équipe avec laquelle on joue actuellement. Au début, on se disait qu’on allait vraiment faire un folk metal qu’on espérait voir un peu sortir des sentiers battus en restant sur un aspect très historique avec des aspects écolo. On essaie vraiment de faire une musique qui nous plaît en essayant de chercher des structures rythmiques qui vont être complexes avec également une recherche textuelle mais ça, c’est Matthieu qui en parle le mieux je pense.

Matthieu : C’est Damien qui compose le plus souvent et comme pour les textes, chacun y met un peu de sa patte. Au début, on était parti sur des chansons peut-être un peu plus folk metal « classique », comme on peut retrouver sur la démo et dans les compos qu’on a actuellement, mais dans l’album qu’on prépare, on incorpore des influences de plus en plus diverses avec du black, avec du core, avec plein d’autres choses, et on veut vraiment essayer de sublimer le folk metal avec beaucoup, beaucoup d’influences, tout en restant sur du folk melo death pur.

ADARYN, sauf erreur, ça vient du gallois, qui désigne « l’oiseau » ; qu’est-ce qui vous a amenés à ce côté-là de l’Europe, pourquoi cette influence galloise?

Matthieu : C’est tout bête. Quand on a fait le groupe au tout départ, on a très rapidement cherché des noms, et on cherchait surtout des sonorités avant de chercher des significations. A un moment, il se trouve que lors d’un échange de textos avec Damien, j’ai envoyé « Tiens, Adaryn ça sonne bien! » mais je ne savais pas du tout ce que ça voulait dire. Du coup, premier réflexe, on est allé regarder ce que ça voulait dire, et on a trouvé que ça voulait dire « Oiseau » en gallois. Super pour du folk metal ! Ça représentait bien l’esprit de nos textes, on retrouve la liberté, un souffle de liberté dans la création

Damien : Le regard observateur, qui regarde de loin, qui ne prend pas partie (pour le côté historique)

Alors maintenant qu’on a eu la présentation, quelle est l’histoire du groupe, la genèse d’Adaryn ?

Matthieu : On s’est rencontré en 2014

Damien : On a rencontré Camille (violoniste) après, via d’autres expériences musicales, et en panne de batteur et de guitariste, j’appelle Clément qui était sur CAEN et que je connaissais de bien avant, et je lui dis « est-ce que tu connaîtrais un batteur et un guitariste, éventuellement, qui seraient intéressés par un projet de folk metal ? » et il me répond « Oui! Moi et mon batteur Milan! »

Clément : Oui, j’avais un groupe avec Milan, mais à l’époque où on s’est connu, j’étais beaucoup issu du milieu heavy metal, hard rock, glam et du coup, il avait trouvé un peu surprenant que je veuille intégrer un groupe de folk melo death.

Damien : On a commencé les premières répèt’ en début d’année scolaire 2015-2016. Dans la foulée, on a créé l’asso’ pour pouvoir se protéger et avoir un statut officiel ; et j’avais déjà un sacré paquet de compositions, qu’on a travaillées, puis on a enregistré la démo de 3 titres

Clément: En home made

Damien : En essayant de prendre les titres qui semblaient être ceux qui nous permettraient le plus de nous synchroniser : on ne voulait pas commencer avec des choses trop complexes dès le début sinon ça nous aurait pris trop de temps. On s’est dit qu’il fallait quand même qu’on ait un pied dans la scène tout en se laissant du temps. Donc on a pris les trois morceaux qui sont sur la démo et qui sont les plus simples

Clément : Les plus classiques on va dire, les plus abordables techniquement structurellement et musicalement

Matthieu : c’était vraiment important pour nous d’avoir un produit qui nous représente mais on ne voulait pas s’appuyer dessus à fond; c’est pour ça qu’on prépare l’album très vite, on ne veut pas se reposer sur cette démo.

Puisque vous êtes toujours dans les présentations, pourquoi ce maquillage et pourquoi le logo ? Comment est-ce-que de ADARYN, on en est arrivé au logo que vous avez actuellement ?

Damien : On cherchait pour le logo, à la fois quelque de chose de simple et d’efficace, d’où le côté très symétrique

Clément : Lisible

Damien : Parce que, comme on l’a dit, on a d’autres influences que le folk et le black etc, et on ne voulait quand même pas oublier ces influences-là. Et pour toutes les fioritures qui sont autour du logo, on cherchait quelque chose qui soit assez tribal, proche de la nature et des fioritures qui pourraient peut-être représenter le violon, les flûtes,…

Pourquoi ce maquillage-là ? Parce qu’on est toujours dans cette idée guerrière.

Clément : Les textes historiques parlent souvent de batailles, des défaites principalement de la France, et du coup ça garde ce côté warpaint mais on garde ce côté brut en fait, et pas forcément sauvage, ce côté primitif

Matthieu : Et le mien particulièrement, on trouvait que ça faisait vraiment très « oiseau de proie » en fait, le côté très effilé, le regard droit. Et pareil pour le maquillage corporel qui est tout nouveau, c’est la première fois qu’on le fait, avant on ne faisait que le visage, on fait maintenant le corps.

En janvier dernier vous avez donc gagné le tremplin du Cernunnos, ce qui vous a ouvert les portes du festival. Comment s’est passée cette soirée ? Vous attendiez-vous à gagner ?

Clément : La soirée s’est bien passée.

Matthieu : Est-ce-qu’on s’attendait à gagner ? Absolument pas.

Clément : Comme tu l’as dit, on était les petits poussins, tous les autres groupes derrière avaient beaucoup plus de bouteille que nous

Matthieu : On s’attendait à voir MORMIEBEN vainqueur. Ce fut une belle bataille puisque ça s’est joué à 3 voix près

Clément : 36 à 39

Matthieu : C’était une bonne bataille

Et nous voilà donc quelques heures après votre passage sur scène. Comment ça s’est passé ? Pas trop de stress ?

Matthieu : Le stress oui évidemment, c’était la première fois que nous étions sur une grosse scène comme ça, jouer en ouverture d’un festival. D’habitude, on était à CAEN, ou dans des petites villes,

Clément : On jouait dans les bars pour concert mais aussi énorme qu’une scène comme ça, jamais

Damien : On n’a jamais fait plus de 200 personnes

Matthieu : Et là on se retrouve 400 personnes! Beaucoup de pression mais une fois qu’on était sur scène, vraiment, on a tout lâché, et puis le fait que la foule soit très réceptive, ça nous a d’autant plus galvanisés et ça nous a encore plus donné envie de nous lâcher, de partager un super moment

C’était impressionnant pour une ouverture de festival, je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde et qu’ils soient à fond dedans

Matthieu : Nous non plus.

Clément : Le public réagissait beaucoup, notamment sur AZINCOURT, celle sur laquelle il y a eu le wall of death : le public chantait en même temps le refrain et ça, ça prend vraiment aux tripes.C’est la deuxième fois qu’on le joue, la première fois, c’était au tremplin et on voit que c’est un nouveau titre qui fonctionne bien sur le public, Ça fait plaisir en live

Vous avez sorti une démo début 2017, quels retours en avez-vous eu ?

Damien : De très bons retours pour l’instant

Clément : Globalement on a eu sur tous les réseaux sociaux, on l’a fait en home made

Matthieu : Avec les moyens qu’on avait. On n’a pas honte en fait, on est quand même fier de cette démo pour ce que c’est, même si on n’avait pas des qualités d’enregistrement exceptionnelles, pas un mixage exceptionnel, on a essayé de faire ce qu’on pouvait, on a eu de bonnes remarques. Alors évidemment, des personnes nous ont dit que la qualité aurait pu être meilleure parce que même si, encore aujourd’hui, il y a des démos qui sortent et qui sont sublimes au niveau de la qualité, ce n’est pas notre cas. Je crois qu’il y a plus de 2.000 visionnages sur YouTube,

Clément : On va atteindre les 7.000 vues générales sur la chaîne en même pas un an d’existence sur la toile je trouve que c’est quand même assez raisonnable. On a passé la barre des 800 likes sur Facebook. Alors, ce ne sont que des chiffres, ce ne sont que des réseaux sociaux, mais c’est quand même assez évocateur que ça se diffuse, qu’il y a des gens curieux. Sur YouTube, on voit qu’il y a des écoutes de l’étranger. En tout, je pense qu’il doit y avoir à peu près 800-1.000 vues des pays extérieurs. C’est ce qu’on a sur les stats de la chaîne. C’est intéressant, ça fait plaisir aussi qu’il y ait des gens ailleurs, qui écoutent, qui sont curieux, qui nous suivent aussi, qui sont abonnés, qui s’intéressent à l’avenir d’ADARYN.

Pour moins d’un an d’existence, nous, on est très content et ça nous fait très plaisir

Et donc, à quand un full-album ?

Matthieu : Le full lenght, tout ce qu’on peut en dire pour l’instant, c’est qu’on a la matière pour le faire ; toutes les compositions, elles sont là, on est encore en discussion de savoir quels morceaux on va mettre. En tout cas, toute la matière est là et il est prévu qu’on commence à le travailler, à le record dans les semaines à venir.

Clément : On attendait cette date 

Matthieu : On préfère pour l’instant ne pas donner de date de sortie, contrairement à la démo ; il y a eu du travail sur la démo mais on voulait la sortir assez rapidement. Là, pour l’album, on veut vraiment prendre notre temps et se dire : « voilà, ça, c’est ADARYN »

Clément : On veut vraiment fournir un produit de qualité et qui corresponde à nos attentes, à nous, et on est assez perfectionniste. La démo a été faite aussi dans l’urgence, on voulait la sortir mais voilà l’album, s’il faut 8 mois, s’il faut un an, ça attendra le temps qu’on se dise, à la réécoute : « ça c’est bon ! »

Matthieu : C’est un produit qu’on a envie de sortir !

Damien : On veut pouvoir le réécouter dans 10 ans en se disant : « ça nous a correspondu à ce moment là »

J’ai cru comprendre que vos textes parlent de l’histoire de la Normandie, notamment de la bataille de 1204 (prise du Fort Gaillard par le roi Philippe August), mais aussi de la bataille du Val-ès-Dunes (d’où le nom du troisième titre de votre démo) en 1047 (rébellion des barons Normands contre Guillaume le Conquérant (Guillaume « le Bâtard », futur Guillaume le Conquérant) et le roi Henri 1er). Tous vos textes sont et seront-ils sur ce même sujet ?

Matthieu : Du tout. On fait des textes histo mais en fait, quand on regarde l’entièreté de la discographie, même sur la démo, il y a des morceaux comme SUN REDEEMER, qui n’est pas du tout dans le thème historique : c’est plutôt un texte écolo, nihiliste, sur le destin de l’humanité, ce genre de chose ; et c’est d’ailleurs par des termes comme ça qu’on est référencé sur METALLUMEn fait, on a énormément de mots clés différents à propos de nos textes, et justement, c’est ce qu’on recherche, ça correspond également à la diversité des compositions. C’est à dire qu’on a des compos travaillées musicalement et on aime aussi avoir des textes variés ; nos textes ne parlent pas que d’histoire, et on n’est pas centré sur une époque très précise malgré le fait que nous soyons surtout MOYEN AGE.

Mais le nouveau morceau qu’on a présenté au CERNUNNOS, et qu’on avait présenté au tremplin, a pour thème la bataille d’AZINCOURT,

Clément : Qui ne s’est même pas passée en Normandie mais qui s’est passé à AZINCOURT (Pas-de-Calais)

Damien : Pendant la guerre de 100 ans

Matthieu : Donc pendant encore une autre époque

Et du coup, pour des Normands mettant en avant des dates clefs de l’histoire normande, des actes de rebellions, des guerres contre la royauté française, faire du Folk typé Celtique comment est-ce-que c’est vu ? (cf tin whistle, mélodie typée réel sur le début de Gaillard’s Fall, certains noms de scène en Gaélique (batteur) ou Gallois (guitariste))

Damien : Je ne sais pas si on est typé celtique. On essaie de sortir des structures type celtiques que tu pourrais trouver chez TRI YANN ou dans la musique irish. 

Pour l’anecdote, comme je suis le compositeur, je me sers beaucoup de mes influences à moi et mes origines sont à moitié bretonnes donc évidemment qu’il y a forcément une influence mais on essaie d’en sortir. J’adore la flûte irlandaise, le violon et on essaie de sortir à tout prix des structures types celtiques pour faire du folk métal mais pas du folk celtique

Matthieu : On nous fait toujours l’amalgame en disant que nous sommes un groupe de pagan, ce qui est absolument faux, on n’est pas pagan du tout mais on comprend pourquoi les gens le disent puisqu’évidemment, qui dit textes histo, dit forcément « appel des ancêtres » alors que nous, on reste vraiment, dans nos textes histo, sur le factuel. C’est assez romancé quand même, on essaie de favoriser l’immersion en mettant des émotions aussi dedans mais il n’y a absolument pas de prise de partie et d’ailleurs, pour le coup, on parle surtout de nos défaites. Chaque fois, Gaillard’s Fall et Val-ès-Dunes, on s’est fait complètement rétamé

Clément : AZINCOURT pareil

Matthieu : On n’est pas pagan, on comprend que les gens le disent mais c’est un épithète qui, pour nous, ne nous ne correspond absolument pas. Et d’ailleurs celtique non plus. On préfère folk tout court, ça ça nous convient très bien

J’avais dit celtique par rapport au tin whistle, au début de Gaillard’s Fall, la mélodie un peu typée.

Du coup les noms de scène qui sont en gaélique ou en gallois, tout ça qui mène à penser qu’il y a un petit côté celtique dans le groupe

Damien : Il y a des influences, on ne peut pas les nier mais c’est vraiment pas ce sur quoi on se concentre

Justement, puisqu’on parle de vos noms de scène, certains ont effectivement une origine plutôt gaélique, je pense à celui de votre batteur et dont le surnom signifie le tonnerre (« Tàirneanach »)

Clément : « Penkawr » en référence au géant d’Yspadden

Damien : Mon nom de scène « Oak » signifie « Chêne » parce que j’ai un côté très écolo.

Camille, c’est Cydorrh, c’était déjà son nom de scène avant qu’on la connaisse, et il reste notre bassiste, « Volk ».

Matthieu : « Clangŏr », qui vient du latin, qualifie un son et notamment le cri de l’aigle. J’ai regardé dans un dictionnaire français-latin et la définition de « clangor », c’est le cri de l’aigle et, comme je suis chanteur et comme ADARYN veut dire oiseau, je me disais qu’on était en plein dedans.

Tu as une présence particulièrement imposante puisque tu es le chanteur mais il n’y a pas d’artiste qui soit plus mis en avant, vous avez tous un moment, votre mise en lumière

Mais ça me fait beaucoup plaisir ce que tu me dis sur le fait qu’on essaie de ne pas trop me mettre en avant par rapport aux autres parce que c’est exactement ce qu’on recherche en fait ; on apprécie les groupes qui mettent beaucoup en avant leur chanteur, c’est un style aussi, mais nous, on aime vraiment que tout le monde ait son moment, comme tu disais, « star », son moment en avant, et d’ailleurs c’est pour ça aussi qu’on dispose des caisses en avant de la scène pour qu’il y ait des moments particuliers.

Clément : Chacun est mis en valeur

On ne réduit plus du coup le groupe à un seul artiste, on prend vraiment le groupe dans son ensemble, on se souvient que le groupe ce n’est pas qu’un seul artiste, ce n’est pas que la guitare rythmique que la batterie, c’est tout un ensemble

Matthieu : Et dans les compositions aussi d’ailleurs, Damien essaie de faire en sorte que chacun ait son moment un peu particulier : ça se ressent aussi dans les compositions.

Effectivement, les petits poussins que vous êtes vont pouvoir prendre leur envol de façon assez stable puisque vous vous épaulez, vous êtes plus qu’un groupe

Clément : C’est ça, un clan,

Et bien cette interview arrive à son terme ! Un petit mot pour la fin ?

MERCI

Un grand merci pour votre temps et pour avoir répondu à nos questions !

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