Morrigan s’est rendue le samedi 9 avril à la toute première édition de l’Ar Vran Fest, tout nouveau festival de folk pagan qui avait lieu à Baguer Pican, en Bretagne. L’occasion de retourner en concert après cette longue période de disette, de voir plein de beaux shows, de retrouver un paquet de copains et l’ambiance des festivals folk!
Enfin nous reprenons le chemin des concerts ! C’est non sans une hâte grandissante que nous nous mettons en route en début d’après-midi pour rejoindre la Bretagne et la petite ville de Baguer Pican où se déroule la première édition de l’Ar Vran Fest, festival folk/pagan créé et géré par l’association Ar Vran Prod. Premier bon point : le soleil est des nôtres, une chance vu la tempête de la veille ! Second bon point : le festival est très bien fléché, nous arrivons donc à destination sans la moindre encombre. Hélas ! Nous avions mal calculé le trajet à effectuer à pied du camping à la salle, nous arrivons donc malheureusement après le groupe Sorcières un peu beaucoup dépités car le groupe reste encore assez rare à voir en live, on espère pouvoir assister à un autre de leurs concerts prochainement ! J’ai donc laissé traîner une oreille attentive à ce qui se disait sur leur prestation dans le public, et moults bons retours en sont ressortis : prestation solide, bon son, très bonne énergie scénique… Bref un regret encore plus grand d’avoir loupé ça, vivement qu’on se rattrape !
Un petit tour sur le site me fait constater que l’organisation du festival est solide et très carrée, particulièrement pour une première édition ! A l’extérieur de la salle, un marché médiéval ainsi que des animations (forgeron, contes, troupe de reconstitution…) complètent les concerts et font qu’on ne s’ennuie jamais et qu’il y a toujours quelque chose à voir. Forcément, nous passons devant l’attraction qui nous intéresse le plus : le bar, et je ne peux que goûter les différents doux breuvages proposés. On notera une bonne variété et le choix d’une bonne brasserie bretonne, la Couille de Loup, qui font que tout le monde a dû trouver son bonheur !
Après avoir salué de (nombreuses) têtes connues, je me dirige ensuite tranquillement vers la scène où les Suisses de Norvhar s’apprêtent à débuter leur concert. Norvhar font partie des « jeunes » formations que j’apprécie particulièrement tant sur le plan humain que musical mais que je n’avais toujours pas réussi à véritablement voir en live. La prestation débute par une intro puis on rentre tout de suite dans le vif du sujet avec « Fest in Midgard », toujours aussi efficace ce titre ! On sent le public encore un peu timide mais le groupe n’hésite pas à le solliciter créant ainsi une bien belle ambiance. Ayant déjà vu le groupe précédemment, la setlist était classique mais surprise, quelques changements avec de nouvelles chansons intégrées à la prestation ont été ajoutées. Un petit point négatif : la sonorisation du groupe a laissé à désirer, je chipote un peu me direz-vous, mais certains samples (omniprésents chez un groupe de ce type) étaient bien trop forts et agressifs (mention spéciale au « xylophone » qui nous a donné l’impression d’être de retour dans une classe de maternelle), le reste tenait la route mais j’avoue avoir décroché au bout d’un moment à cause de cela.
A la base ce devait être les blackeux bretons de Möhrkvlth qui devaient se produire à ce moment-là mais le groupe a dû annuler. C’est donc un groupe dans un registre très différent qui a pris sa place sur l’affiche. Les pirates de Mormieben signent leur grand retour sur scène, et l’émotion est palpable lorsqu’ils montent sur scène au Ar Vran Fest. Au programme : de la bonne humeur, une prestation bien en place, et des nouvelles chansons issues du futur album De Charybde en Scylla qui doit sortir en 2022 ! A première écoute, les nouveaux morceaux se différencient beaucoup des derniers albums car moins festifs, plus orientés black, mais c’est agréable de voir un groupe qui se renouvelle et ne reste pas enfermé dans des stéréotypes, j’avoue être du coup très curieuse de pouvoir enfin découvrir ce nouvel opus et voir ce qu’il donnera ! La prestation est demeurée solide et homogène dans l’ensemble, les nouveaux titres s’alternant bien avec les plus anciens, toujours un plaisir de voir Mormieben en live !
LE groupe dont tout le monde parle ces derniers temps : Cân Bardd. Autant dire que je ne suis pas en reste, ayant adoré l’ensemble de la discographie du groupe, il me tardait réellement de voir le groupe défendre ses titres en live ! Je n’ai absolument pas été déçue de mes attentes, le groupe a proposé une prestation solide faisant la part belle à Devoured by the Oak, dernier album en date. Le son, au départ un poil brouillon s’améliore en cours de set et permet d’apprécier pleinement les mélodies atmosphériques qui nous transportent loin le temps d’un concert. On notera la bonne humeur du groupe et sa volonté de bien faire (mention spéciale pour le sourire à toute épreuve du batteur!), son application. Cân Bardd fait clairement partie des meilleurs groupes de black atmo actuels à mon sens et mérite pleinement cette place, j’ai déjà hâte de les revoir à d’autres événements, et merci au Ar Vran Fest qui en plus d’avoir fait un choix judicieux de programmation nous a permis de découvrir ce groupe en live.
Au bout de quelques pintes, la faim se fait sentir, je me dirige donc vers le (très bon) stand d’omelettes aux cèpes voyant que le changement de plateau prend un peu de temps. Malheureusement, si le foodtruck était de qualité, le service était très lent, et je remercie ce bon ami qui est venu me chercher dans la file pour me dire que Skyforger commençait et que le set s’annonçait folk à souhait.
Skyforger ! J’avais été très heureuse en apprenant qu’il s’agissait de la tête d’affiche retenue pour ce premier jour de l’Ar Vran Fest. C’est un groupe que j’apprécie énormément et particulièrement leur album Zobena Dziesma que j’espérais fortement voir en live ce soir. Espérais car s’il est vrai que le groupe excelle en folk sur cet album, l’ensemble de leur discographie est très hétéroclite et j’avais un peu peur d’assister à un concert pas folk du tout car cela m’était arrivé l’une des fois où j’avais vu le groupe auparavant. Dès le début le groupe m’enlève le doute à travers l’invitation d’un sonneur engagé spécialement pour la date et qui ajoute des éléments folk à tous les titres de la setlist, un très beau geste du groupe qui a cherché à proposer une prestation de qualité et adaptée à l’esprit de ce festival. Que dire de la prestation sinon ? Mis à part les larsens incessants et franchement désagréables, le groupe a proposé une prestation de qualité, oscillant entre morceaux plus black et morceaux plus folk tout en passant par certains titre plus orientés heavy, Skygorger a montré une nouvelle fois son savoir-faire et sa maîtrise de multiples styles. Petit bémol à mon sens : le temps de set était trop long, même pour moi qui adore le groupe, certains titres interprétés se sont avérés trop semblables et donc répétitifs (bon en même temps 1h30 c’est long!), ce qui a valu au groupe que la salle se vide petit à petit. Heureusement pour les braves comme moi, nous avons eu le droit à notre petit « Migla Migla Rasa Rasa » de fin de set et rien que pour ça, ça valait le coup de rester !
Il est déjà bien tard quand les balances de Aegir prennent fin et que le groupe peut enfin lancer son set. La salle est beaucoup plus clairsemée que précédemment, la faute à l’heure tardive ou une baisse de motivation du public ? J’avoue avoir fait partie des personnes qui sont allées voir le début du concert, mais Aegir, ce n’est pas fait pour moi. J’ai cependant apprécié l’implication et la qualité de jeu du groupe surtout face à un public qui ne lui était pas acquis du tout !
Non sans avoir dégusté une ultime bière et re-papoté avec trop de gens qu’on n’avait pas vus depuis longtemps, nous quittons le Ar Vran Fest plein de beaux souvenirs en tête, et à grand regret ce soir-là d’autres obligations nous appelant hélas le lendemain (on aurait tellement aimé rester soutenir Infinityum, Trollheart, Bansidh, Toter Fisch, Boisson Divine mais on sait qu’ils assurent et ont assuré comme à leur habitude!). Que retenir donc du festival ? Que c’est une bien belle réussite pour une première édition, et je tire mon chapeau à Patrice qui a tout géré seul de A à Z, c’est suffisamment rare et appréciable pour ne pas être remarqué, surtout quand je n’ai remarqué aucun vrai point noir sur le Ar Vran ! On espère revenir l’an prochain pour une deuxième édition.