Ye Banished Privateers – First Night Back in Port

Yarrr ! En lisant cette célèbre interjection, peut-être avez-vous décelé le sujet de cette chronique…C’est bien sûr…la tondeuse à gazon !

Non, je plaisante : c’est bien la piraterie qui va nous intéresser aujourd’hui avec le dernier bébé de Ye Banished Privateers…

Quelques mots sur le groupe :

Pour celles et ceux qui aurait raté l’article de mon confrère Mika (en date du 26 avril 2017), il convient donc de donner quelques éléments de rappel.

Ye Banished Privateers est un groupe de musique folk originaire d’Umeå (en Suède), actif depuis 2008. L’idée de base de Björn Malmros et de Peter Mollwing, les deux membres fondateurs et principaux chanteurs, était de jouer simplement du « pirate folk music », avec des influences folkloriques scandinaves et irlandaises. Leur premier album autoproduit, « Songs and Curses », paraît le 19 septembre 2012, jour du parodique « International Talk Like a Pirate Day », où chaque année depuis 22 ans, vous avez « obligation » à parler comme un vrai pirate. (Ex. : Au lieu de dire « Michel, tu me passes le schnaps ? », il faudra dire « Hé moussaillon ! Mon gosier est sec ! Une bouteille de rhum et que ça saute ! »)

Ils publient leur deuxième album, « The Legend of Libertalia en 2014 sous Totentanz Records, avant le présent opus « First Night Back in Port » sorti le 30 juin dernier, premier sous l’ère Napalm Records.

L’album :

Il est clair que Napalm Records avait frappé un grand coup en annonçant la signature de Ye Banished Privateers, alors que ce dernier est éloigné du registre habituel du label tournant principalement autour du metal et du stoner rock en général.

Difficile dans cette situation de ne pas penser aux géants Alestorm, groupe qui a réussi l’exploit de devenir le visage du pirate metal. Alors est-ce qu’un groupe comme Ye Banished Privateers n’utilisant ni guitare électrique, ni batterie et restant dans un registre plus « traditionnel » peut faire la différence ?

L’album débute sur « Annabel » de manière classique avec la mer et les mouettes couvertes aussitôt par la percussion et une voix féminine en a capella, elle-même suivie progressivement par les instruments et les chœurs. Ainsi, l’illusion est déjà donnée, puisqu’on a l’impression d’être au bord de la plage, assis dans le sable, avec sa bouteille de rhum à la main. Nous pouvons dores et déjà noter une première caractéristique intéressante pour l’album : le chant. Ici (et c’est très rare pour être souligné), la voix féminine prend une place considérable dans tout l’album. Certes, les pirates étaient exclusivement des hommes, mais il a existé des femmes pirates, très peu évoquées dans la culture populaire, et donc très peu mises en valeur dans la musique.

Ye Banished Privateers semble se démarquer sur ce point, puisque pour chaque choeur de chaque chanson, nous pouvons entendre les voix tonitruantes des femmes être au même niveau que les hommes, comme pour « A Declaration of Independence », « A Night at the Schwarzer Kater », « A First Night in Port »…Mais il ne faut pas l’oublier pour autant : le chant masculin reste le chant principal. Celui-ci reste cohérent avec la thématique, c’est à dire qu’il est d’un côté éraillé (comme avec « I Dream of you », ) et de l’autre côté presque cassé (« Skippy Aye Yo »).

Mais quid de l’instrumentation ? Celle-ci reste en somme assez classique, puisque tous les instruments « pirates » sont là : l’accordéon, le violon, les percussions, la banjo…Mais ce qui surprend, c’est sa quantité pharaonique due au faite que Ye Banished Privateers comprenne 21 membres (si, vous avez bien lu !), tous jouant d’un instrument et faisant les chœurs. Ainsi, le fait qu’il y ait autant d’instruments montre qu’un équipage de pirate n’était pas uniquement composé de quelques clampins, mais bien de plusieurs dizaines (voire centaines) de personnes. Les instruments ont ainsi tous leur place pour chaque chanson, que ce soit la flûte jouant la mélodie principale (« Bosun’s Verses »), le violon battant le rythme endiablé (« First Night Back in Port »), etc. Les influences irlandaises sont facilement détectables, mais nous pouvons également y trouver des influences scandinaves, une manière pour le groupe de rappeler ses origines. C’est notamment le cas avec « For a Fragile Moment’s Ease », avec une accélération du tempo qui reste typique dans la musique de ces pays-là.

En conclusion, que retenir ? Ye Banished Privateers réussit son entrée chez Napalm Records, puisque l’opus a le mérite d’être immersif et surtout de nous donner envie de tout quitter pour partir au large, dans le but de retrouver cette joyeuse bande de lurons. Avec un beau trésor à la clé ?

Note : 8/10

Tracklist :

  1. Annabel
  2. A Night at the Schwarzer Kater
  3. First Night Back in Port
  4. All the Way to Galway
  5. Cooper’s Rum
  6. Skippy Aye Yo
  7. I Dream of You
  8. A Declaration of Independance
  9. For a Fragile Moment’s Ease
  10. We Are Ye Banished Privateers
  11. Bosun’s Verses
  12. Eastindiamen
  13. Devil’s Bellows
  14. Ringaroo at Cooper’s Inn
  15. Mermaid’s Kiss

Extrait de l’album :

 

 

 

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