Je ne vais pas vous le cacher, j’attendais ce premier album de Vanaheim avec impatience, tant le premier EP des Néerlandais intitulé The House Spirit (chroniqué ici) et paru en 2017 était absolument réussi. La sortie de Een Verloren Verhaal a été légèrement retardée, et le 4 février dernier, j’ai enfin reçu l’édition CD signée par tous les membres du groupe !
Avant même de lancer l’album, nous sommes immédiatement séduits par la pochette annonciatrice d’aventures et de légendes folkloriques, réalisée par Julian Bauer (vous pouvez retrouver l’ensemble de son travail ici même). Pour leur premier album, Vanaheim ont vu les choses en grand et nous offrent un album concept très ambitieux mettant en scène une vieille histoire oubliée qu’est celle d’un voyage vers des terres inexplorées où une tribu se bat pour sa liberté et défend ardemment sa terre. L’album se compose de quatre titre metal longs et épiques entrecoupés de deux morceaux folk émotionnels, et comprend également une version bonus « folkestrale » des quatre plus longs morceaux de l’album. Pour plus d’authenticité, les paroles sont chantées en néerlandais. Le groupe a pensé à tout puisqu’il y a la possibilité d’obtenir les traductions en anglais, en français, en allemand, et dans bien d’autres langues grâce à un QR code dans le livret de la version CD. Enfin, nous le verrons plus en détail plus loin dans cette chronique, le quartet a fait appel à plusieurs invités.
Nous entrons directement dans le vif du sujet avec « Uit Steen Geslagen », l’un des morceaux fleuves de l’album, avec son introduction épique menée par les chœurs sur fond de claviers. L’instrumentation metal fait ensuite son entrée et accentue cette dimension épique et orchestrale. Ce qui frappe très rapidement, c’est la qualité de la production. Rappelons tout de même que Vanaheim est un groupe totalement indépendant, et le résultat est vraiment impressionnant de maestria. Vanaheim enrichit son folk metal de passages acoustiques, comme le bridge à la guitare et au violon (joué par Rikke Linssen). Nous nous apercevons alors très vite que le groupe maîtrise parfaitement non seulement sa production, mais également son processus de composition. Enfin, bien que le growl de Zino van Leerdam soit largement majoritaire, les chœurs clairs masculins et féminins, entre autres exécutés par Creia Wraith, renforcent l’atmosphère épique.
« Onbevangen » reste dans la continuité de ce folk/pagan metal épique et grandiose, toujours entrecoupé de passages plus légers, tels que le bridge sylvestre à la guitare et à la flûte (ici jouée par Creia Wraith), ainsi qu’un second aux claviers. Le titre s’achève tout aussi calmement sur une outro où se mêlent violoncelle (exécuté par Sandra Schmitt), flûte et chant chamanique. Après la courte pause instrumentale et acoustique à la guitare, aux percussions et à l’accordéon de « Rusteloos », les chœurs donnent le coup d’envoi de « Reuzenspraak », qui est sans nul doute mon morceau préféré de l’album. On y retrouve de nombreuses influences, avec pour résultat un titre extrêmement riche. Tandis que le chant clair de Zino pourrait rappeler Finsterforst, les chœurs fédérateurs font beaucoup penser à Powerwolf. Enfin, le solo épique combiné à l’accordéon nous transporte près de quinze ans en arrière, à l’âge d’or d’Equilibrium avec son chef d’œuvre Sagas. On pourrait citer bien d’autres groupes cultes dont Vanaheim pourrait se rapprocher, comme Wintersun et Ensiferum. Le groupe prouve avec brio qu’il fait bel et bien partie des ambassadeurs de la nouvelle génération folk metal à mouvance épique, au même titre que d’autres formations toutes aussi talentueuses comme Atlas Pain et Varus.
Le morceau folk acoustique « Verloren » nous permet de reprendre notre souffle avec un combo guitare/accordéon sur lequel chant clair et chœurs s’associent. Et c’est parti pour la pièce maîtresse qui conclut cette épopée : « Gevallen in de Nacht ». Le morceau débute sur une intro cinématographique exécutée par Michael Gorjacev. « Epique » reste le maître mot, mais ce morceau final est de loin le plus festif et le plus entraînant de l’album, et ce, grâce à une flûte sautillante. Micky Huijsmans apporte sa contribution comme voix féminine, et contrebalance ainsi en association avec les chœurs le chant growlé.
Vanaheim frappe très fort avec son premier album et confirme l’impression que l’on pouvait avoir sur The House Spirit : celle d’un groupe très prometteur au fort potentiel. Le rendez-vous est donné au Lid Ar Morrigan pour découvrir ces nouveaux morceaux en live !
Fée Verte
9/10
Tracklist :
1. Uit Steen Geslagen
2. Onbevangen
3. Rusteloos
4. Reuzenspraak
5. Verloren
6. Gevallen in de Nacht
7. Uit Steen Geslagen (Folkestral)
8. Onbevangen (Folkestral)
9. Reuzenspraak (Folkestral)
10. Gevallen in de Nacht (Folkestral)
Date de sortie : 04/02/2022
Line-up :
Mike Seidel : basse
Bram Trommelen : batterie
Zino van Leerdam : chant
Michael van Eck : guitares
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