TRNA / Show Me A Dinosaur / SaaR

Nous nous retrouvons au Supersonic en ce mercredi 10 avril 2019 pour une nouvelle date placée sous le signe du Post-Rock, en partenariat avec le festival Post In Paris (dont la prochaine édition se tiendra au Petit Bain le 26 mai prochain). Au programme, TRNA et Show Me A Dinosaur, deux formations russes signées chez le label Elusive Sound, soutenues par le groupe local SaaR.

J’arrive sur les lieux une heure avant le début présumé du concert, dans le seul et unique but de dévaliser le merch’ de TRNA et de Show Me A Dinosaur. Mais à ma grande déception, aucun des deux groupes ne proposait de vinyles à la vente. Les strickers gratuits auront été une maigre consolation, mais au moins, cela fera un souvenir. J’attends donc patiemment ma collègue Herja, et Thibaud, mon meilleur allié des concerts de Post-Rock.

Une fois n’est pas coutume, le concert commence avec un quart d’heure de retard. C’est aux Franciliens de SaaR d’ouvrir les hostilités. J’avais déjà vu le groupe l’an dernier, aux côtés de MIME et de Toundra (on a d’ailleurs entendu un morceau de ces derniers lors du changement de plateau), et je dois avouer que leur set ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Voyons si celui de ce soir me convaincra davantage.

Contrairement à la dernière fois, SaaR ne prend plus la forme d’un quintet, mais d’un sextet, composé d’un chanteur, de trois guitaristes (dont un choriste), d’un bassiste et d’un batteur. Cette fois-ci, les synthés ne sont pas utilisés sur scène.

La musique du groupe est en grande majorité instrumentale, mais le chanteur intervient de temps à autre, en alternant chant clair et chant hurlé (ce dernier était cependant majoritaire), secondé par l’un des guitaristes. Cela était peut-être volontaire, mais les voix étaient souvent en retrait. Lors des passages instrumentaux, le chanteur principal était accroupi, tête baissée. Au fur et à mesure du set, celui-ci était de plus en plus énergique.

J’avoue ne pas avoir été très réceptive, tout simplement parce les musiques sombres et oppressantes, cela n’est pas fait pour moi. L’ensemble était si torturé, voire cauchemardesque, que j’avais presque l’impression d’écouter du black avant-gardiste/expérimental. Alors oui, je l’admets, la musique du groupe est assez riche et mêle diverses influences, du Post-Rock/Metal au Doom, en passant par le Post-Hardcore et le Noise, à la manière de Cult of Luna (l’un des membres arborait d’ailleurs fièrement le t-shirt de la formation suédoise). Seulement, ce n’est pas le genre de musique qui me touche, c’était trop assourdissant et confus pour moi (notamment ce passage où le guitariste/choriste frottait une barre métallique contre les cordes, effet strident « craie sur le tableau » assuré).

SETLIST : Grey Blue / Ulysse / Styx / Almost / Tyresias

A présent, direction la Russie, et plus précisément la cité des tsars, tout d’abord avec le quartet Show Me A Dinosaur (Aaaaah, les groupes de Post-Rock, toujours le chic d’avoir des noms improbables). En référence au nom du groupe, deux petits dinosaures étaient placés sur la scène, l’un devant la batterie, l’autre sur une enceinte. La formation russe se compose de deux guitaristes (dont un chanteur), d’un bassiste et d’un batteur.

Dissimulé par la fumée, le groupe distille un Post-Rock/Metal lumineux et atmosphérique, associé à des sonorités Blackgaze, à l’instar de groupes comme Deafheaven, Alcest et Sylvaine. Les quelques touches de chant Black contribuaient à l’ambiance mélancolique. Un divin mélange qui avait tout pour me séduire ; je m’en suis trouvée encore plus frustrée de ne pas pouvoir acheter le vinyle du groupe au merch’ après ce set de trois-quarts d’heure que je n’aurai pas vu passer !

SETLIST : Bhopal / Gone / Vjuga / Drawing the line / Unsaid / Wojna

Place maintenant à ma motivation n°1 de la soirée qu’est TRNA, également originaire de Saint-Pétersbourg. J’avais découvert le trio russe avec son troisième album Earthcult il y a quelques mois par le plus grand des hasards sur YouTube, et j’avais eu un énorme coup de cœur. Le groupe se compose donc d’un guitariste, d’un batteur, et d’un bassiste.

TRNA se démarque des deux groupes précédents, notamment en proposant un « Blackened Post-Rock/Blackgaze » totalement instrumental. On pourrait surnommer TRNA « les Moonsorrow du Post-Rock », car leurs morceaux sont tous très longs, avoisinant le plus souvent les quinze minutes. J’espérais retrouver en live la puissance du mur de son caractéristique d’Earthcult, et à peu de choses près, je n’ai pas été déçue. Tantôt je fermais souvent les yeux, me laissant imprégner par la musique, tantôt je remuais ma tignasse lors des passages les plus énergiques. Chaque passage me paraissait être un final d’album tellement c’était beau et intense. Qui a dit que les concerts de Post-Rock n’étaient pas éprouvants ? Seuls bémols de ce set, la basse aurait mérité d’être davantage mise en valeur, j’avais parfois l’impression d’entendre deux guitares, et non une guitare et une basse ; et dommage que le souci de batterie ait légèrement cassé le rythme au cours du set. En tout cas, merci à l’équipe du Supersonic pour cette excellente soirée, malgré la fatigue et la faim qui me tiraillait, j’ai passé un très bon moment !

SETLIST : Gale / Everywhere and Nowhere / The Heart of Time

Fée Verte

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.