Tan Noz / Dur Dabla / Vortigern / Paupiettes

Me voilà de retour en terres nantaises pour fêter dignement la fin d’une année de concerts. Un mois après l’excellent souvenir laissé par Hypocras et compagnie le mois dernier, je reviens à la Scène Michelet en ce samedi 18 décembre pour une nouvelle date – presque – folk. Le groupe local Vortigern donne ce soir son dernier concert, et pour l’occasion, trois autres groupes vont se joindre à eux pour faire de cette soirée une belle fête que l’on ne risque pas d’oublier de sitôt.

Pour ma part, c’était surtout Dur Dabla et Tan Noz que je voulais voir ce soir, tandis qu’une grande majorité du public a fait le déplacement pour Vortigern et Paupiettes (cherchez l’intrus …).

COncert vorti

TAN NOZ (20h30-21h)

C’est à la formation nantaise Tan Noz (terme renvoyant aux pirates bretons) d’ouvrir le bal. Je ne connaissais pas le groupe avant de le découvrir à l’affiche aux côtés de Dur Dabla, et à l’écoute de leur EP Légendes, il s’est révélé être une bonne découverte. Mais de quoi allait-il en retourner en live ?

Un détail m’avait échappé lorsque j’avais découvert le groupe, celui-ci n’est composé que de deux membres, Cide au chant et à la guitare, et Kadeg à la batterie. Et quand on l’ignorait auparavant, lorsqu’on les voit arriver sur scène, forcément, cela surprend. Certes, l’idée est originale, mais ce sera également mon grand regret de ce set, car qui dit peu d’instruments sur scène dit pré-enregistrements. Et j’avoue que cela me dérange un peu, surtout en folk metal, car l’un des intérêts majeurs de ce style en live, c’est de pouvoir voir défiler une belle parade d’instruments.

Passé ce bémol, les deux musiciens s’en sont honorablement sortis, d’autant plus qu’il s’agissait ce soir de leur premier concert avec leur nouvelle formation et leur nouveau concept. Cide n’hésite pas à se déplacer sur la scène et à nous solliciter. Nous ne restons pas de marbre, le set se révèle à la fois froid et entraînant, dans un genre « folk’n’roll » qui m’a par moments évoquer Vreid. A la différence que le duo puise son inspiration dans la culture bretonne, d’où le terme « Pagan Folk Breizh Metal » dans leur description Facebook.

Le duo a joué ce soir la quasi-totalité de leur EP, on attend avec impatience les nouvelles compositions pour pouvoir profiter d’un set plus conséquent !

SETLIST :

1. Bretagne (intro) + Huelgoat
2. Merlin
3. Ankou
4. Comorre
5. Chaos (outro)

DUR DABLA (21h15-22h)

C’est au tour de Dur Dabla, groupe originaire de Brest, de faire son entrée en scène. Comparé à Tan Noz, il y a beaucoup plus de musiciens. Durant le set, le chanteur Titan présente ses six acolytes, chacun se voit attribuer une petite description personnalisée. Par exemple, il y a le petit elfe Galaad à l’accordéon (ou devrais-je dire plutôt « aux accordéons »). On peut également compter au sein du groupe Guillaume à la batterie, Elli à la guitare rythmique, Marco à la lead, Morwenn à la flûte, et Victor à la basse.

A en juger par leurs costumes, en kilt pour la plupart, cela ne fait aucun doute, la culture celtique est bel et bien mise à l’honneur. Il va sans dire que la région dont le groupe est originaire est une source d’inspiration essentielle dans leur musique. Bien que les morceaux aient grandement instauré une ambiance festive, certains passages se sont révélés plus mélancoliques, de par une alternance entre growl et chant clair. J’ai été agréablement surprise de pouvoir profiter d’un son, de loin beaucoup moins « brouillon » que sur CD.

Le groupe prévoit un nouvel album pour l’année prochaine, à surveiller de près également !

SETLIST :

1. Intro + Tallu med
2. Ys
3. Andro du
4. Job and Laur
5. Ar chennerezed noz
6. On the Wailing Sea
7. Scots
8. Ahoy !
9. Triskell

VORTIGERN (22h15-23h)

Ayant été prévenu en amont que le groupe jouerait très fort ce soir (autour de 110 décibels, avec des pointes à 115), je décide de profiter du set de la régi-son.

Je dois avouer avoir été légèrement moins réceptive à la musique du groupe, la faute à un chant que j’ai trouvé moins bien maîtrisé. Bien que leur prestation fut correcte, elle ne me laissera pas un souvenir impérissable (d’où un paragraphe bien plus court). Mais cela n’engage que moi, car à en voir le public, celui-ci a fait honneur au septette qui nous offrait là sa dernière prestation.

SETLIST :

  1. Intro + Borvo Arise
  2. Frozen Sword
  3. Interlude
  4. Autumnal Offering
  5. Tears from a seed
  6. Vampire Drood

PAUPIETTES (23h15-00h)

Etes-vous prêt pour un magnifique n’importe-quoi ? Ça tombe bien, on conclut ce plateau folk sur un groupe au style complètement opposé. Paupiettes se plait à se revendiquer comme le plus mauvais groupe de grind (oups pardon, « anti-vegan grindcore » devrais-je dire) de Nantes. Le quintette déclare ne pas vraiment savoir ce qu’il fait là, et je suis aussi sceptique qu’eux. Soyons clairs, si tu ne comprends pas le second degré (voire le troisième), tu ne pourras pas apprécier leur set. De une, parce qu’ils se plaisent à provoquer les folkeux, de deux, parce que comme beaucoup de groupes de ce genre, leur musique est on ne peut plus parodique. Le groupe est une parodie à lui tout seul, il puise dans tous les stéréotypes du genre. Rien que les noms de scène sont collectors : Mark Dorue (Morue pour les intimes) et Saucimon sont au « gruik », Vicporc au « gruik » et au « gras » (non je vais vous laisser deviner ce que c’est, ça sera plus drôle), Alex MacDo au « gras grave » et Eddie Coutigros au « poum ».

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le public est surtout venu pour eux ce soir. Le voici complètement déchaîné, on ne compte plus les pogos. THE moment du set, ce fut celui où l’un des chanteurs demande à tout le monde de s’asseoir, et dès les premières notes de « Biffleteak », chacun s’est relevé en sautant, et la bagarre a repris de plus belle. Sans parler du moment où les membres de Vortigern sont venus rejoindre le groupe le temps du morceau « Deathcornichon ». Un nouveau genre est né : le folk anti-vegan grindcore, prodigieux !

Le set de Paupiettes m’a permis de me rendre définitivement compte d’une chose : sur CD le grindcore n’est absolument pas mon style de prédilection, mais on peut dire ce que l’on voudra, en live, c’est tout simplement un pur moment de fun et de déconne. Exactement ce qu’il fallait pour finir la fête en beauté ! Mettre un groupe de grind sur une affiche folk, franchement, il fallait oser. Si l’on m’avait dit que je finirais mon année de concerts sur du grind, jamais je ne l’aurais cru !

SETLIST :

1. Intro pas du tout repiquée à un groupe ukrainien [comprenez Nokturnal Mortum] 2. Virus : Ebolard
3. Anti-vegan grindcore
4. La Carotte de tes morts
5. Les Contes d’Emile et une Louis
6. Pédétarien
7. Biffleteak
8. Vomiting Chipmunk
9. Sodomie 21
10. Des trucs à poils de couilles
11. Deathcornichons
12. Fou mange chou
13. Sandwich au Jambong
14. Action Antifalafel
15. Carnivore Tango
16. Vegetaryan Supremacy
17. Hip-Hop Yet
18. Outro avec des grosses notes

Et voilà, le concert touche à sa fin, et je ne regrette absolument pas d’avoir fait le déplacement ! Merci à ma bienfaitrice Morrigan, à Black Flag Production, à l’équipe de la Scène Michelet, et bien sûr, un grand merci aux quatre groupes pour cette très bonne soirée !

Fée Verte

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