Suld – City Rider

SuldC’est marrant tiens ! Au niveau européen lorsqu’on parle de « folk » dans la musique, les grands favoris sont la culture nordique et celtique. Faut que ça parle d’Odin de Thor ou de Cernunnos, de batailles ou l’honneur se met à l’épreuve du sang, on n’oublie pas les interludes à la harpe, la cornemuse pour accompagner la double pédale et le tour est joué. Parfois ça fonctionne du tonnerre, parfois moins. Si je parle de ça, c’est que là je vais vous livrer mes impressions sur un groupe chinois et que le premier constat que je peux en faire est que les mongols sont un peu les Celtes / Nordiques d’Asie. Ba oé, dans une moindre mesure tout de même, mais pas mal de formations estampillées mongolian metal fleurissent depuis quelques temps. Evidemment, l’empire Mongol était vaste et a laissé sa trace un peu partout mais musicalement les steppes et les chevaux on va vite faire le tour… Heureusement la qualité est toujours présente, en tout cas pour ce qui est de Suld la toute jeune formation chinoise, elle est bien là !

Suld donc, a sorti son premier album physique « City Rider »qui est une version retravaillé de « City Nomad » sortit en digitale en Novembre dernier. Choix judicieux qui permet de présenter un premier opus d’une extrême propreté ! Bien évidemment, qui dit jeune formation qui vient de loin dit aucune traduction des paroles, et avec des titres comme « Iron Beard » c’est dommage, ils ont surement des choses intéressantes à raconter, malheureusement il faudra se contenter des titres.

 

Mais musicalement, je suis conquis. Les Mongoles (plutôt les Chinois… mais passons) juchés sur leurs puissants équidés ont anéantit toute mon objectivité à coup de banjo des steppes sur fond de hard / heavy ultra groovy ! Non, mais y’a un moment où j’ai voulu avoir quelques réserves, la batterie tellement hard / heavy que ça tire parfois sur le hard FM et sa réverbe bien kitsch digne des années 80 c’est pas possible, et puis finalement non.  Non parce que dès le premier titre, City Rider, Suld nous balance (après une courte intro littéralement galopante) un riffing acéré catchy à souhait et direct j’ai eu en tête une fabuleuse image d’Axl Rose chevauchant un poney des steppes une lame courbe à la main. Donc non, si je voulais faire chier, je n’pourrais que chipoter, ça vaut pas le coup.

Par contre cette image a vite cédé sa place à une autre bien plus solennelle une fois le chant arrivé. Exit Axl Rose, on rajoute des cavaliers avec des bonnes têtes d’indigènes, un coucher de soleil sur une terre aride, un panache de fumée suivant cette horde indomptable et voilà à peu près le tableau globale que peint cette album. Le chant dont il est question est exclusivement du Khöömii, un chant de gorge traditionnellement employé lors des cérémonies chamaniques et actuellement inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité (merci wiki). Bref dans les faits ça donne quelque chose dans la veine de Tengger Cavalry mais avec une bonne dose de musicalité en plus ! J’ai toujours trouvé le chant de Tengger Cavalry un peu trop froid et monotone, et du coup Suld, rehausse le ton et peut aussi bien aller vers des notes très gutturales, comme sur Dream, que vers un chant assez doux, presque paternel sur Frozen Autumn. Parlons-en de celle-là ! Y’a-t-il mélange plus habile et efficace de ballade hard et de musique folk  tout style confondu ? Je ne crois pas ! Même si globalement il ne doit pas y en avoir des masses… Les arpèges de guitare acoustique accompagnée de Morin Khuur (sorte de violoncelle mongol), d’instrument à vent ultra feutré et cette voix qui n’a jamais été aussi bienveillante. Il en faut pas plus pour se voir dominer des steppes se perdant loin à l’horizon, dans l’atmosphère si chaleureuse d’un coucher de soleil automnale. Oh ! Et voilà que les guitares électriques hurlent un solo kitschissime qui achève de peindre un tableau à la beauté caricaturale d’une puissance infinie. Et si je ne vous ai pas encore convaincu, pauvre de moi, aller de suite m’écouter cette merveille qu’est le titre Princesse Xixia. Si cette chanson avait été jouée au début du règne de Gangis Khan, nul doute que le monde entier aurait été sous la coupe des mongoles. Le titre nous accroche avec un riffing bien nerveux et s’accommode d’une ligne de banjo des steppes (J’ai pas trouvé le nom trad…) qui ferait danser un cheval unijambiste ! Et puis j’prends même pas la peine de parler du chant qui aurait la force à lui seul de rallier toutes les hordes de l’empire sous une seule et même bannière pour aller casser la gueule aux connards du sud-est !

 

Pour le mot de la fin, je crois qu’il est inutile de vous dire que ce City Rider est une merveille qu’il faut absolument écouter, ça vous l’aurez compris. Maintenant la deuxième étape c’est d’apprendre à monter à cheval et de commencer à vivre de pillage  et de batailles ! A vos selles !

Grymauch

NOTE : 9.5/10

Tracklist :

  1. City Rider
  2. Dream
  3. The War
  4. Princess Xixia
  5. Iron Beard
  6. Revival
  7. Eternity
  8. Frozen Autumn
  9. Suld

Sortie : 20 Mars 2016

Lien du groupe : Facebook, Bandcamp.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.