Ragnarök Festival

Il était une fois une petite fée verte qui rêvait très fort de voir un de ses groupes préférés en concert. Lorsqu’elle sut que celui-ci était à l’affiche d’un certain Ragnarök festival situé à plus de mille kilomètres de chez elle, son sang ne fit qu’un tour et décida de s’embarquer dans une folle aventure aux côtés de Nidhögg et de deux amies. C’est ainsi que Fée Verte prit la route le jeudi 31 mars de l’an de grâce 2016.

Après une étape à Strasbourg, les quatre amis arrivèrent sur les lieux le lendemain dans l’après-midi. Comme le premier groupe qui intéressait vraiment Fée Verte ne jouait qu’à 18h20, heure locale, celle-ci profita de son temps libre pour déambuler dans les méandres du metal market, l’ennemi juré de son porte-monnaie. Quelques CDs et un hoodie plus tard, elle se mit en direction de la salle (oui les concerts ont lieu à l’intérieur).

Lorsqu’elle entra, le groupe francfortois Vargsheim avait déjà commencé à jouer. En attendant le prochain groupe, elle s’installa confortablement dans les gradins face à la scène pour profiter du spectacle (faut-il passer sous silence le fait que les musiciens jouaient torse nu ?). De là où Fée Verte était placée, la qualité sonore n’était pas optimale. Pas les meilleures conditions pour découvrir ce trio officiant dans le black metal et qui ne feront pas de ce set un souvenir impérissable. Mais voilà que résonne l’introduction d’Az Esm, dernier album en date de Welicoruss. Fée Verte redescendit et se rua devant la scène de droite. Voici son récit :12509614_10153760878930485_6115382086971962007_n« VENDREDI

Welicoruss [18H20-19H]

Voilà bientôt un an que j’avais vu Welicoruss pour la première fois sur scène, dans la petite salle du Klub à Paris. J’en avais gardé un très bon souvenir, bien que je regrettais que la formation russe n’ait qu’un espace très limité sur scène. Au Ragnarök, le problème ne se posa pas, il y avait suffisamment de place pour accueillir comme il se doit les quatre membres du groupe.12928173_10208830464456259_6379758637064868212_n

Alexey, Gojko, Dmitry et le nouveau batteur Ilja arrivent dans les mêmes tenues que celles arborées à Paris, corpse paints en plus. Malheureusement, les parties symphoniques prendront une fois de plus la forme de samples, mais l’énergie dégagée par le groupe compensera largement.

Au menu une setlist quasiment semblable à celle du concert à Paris. C’est évidemment le dernier album qui est le plus représenté, avec sept titres. Les deux autres, « Slavonic Power » et « Slava Rusi », sont respectivement issus du premier album Wintermoon Symphony et de l’EP Apeiron. Ce sont ces deux titres que j’ai entendus pour la première fois en live, un peu de changement ça fait plaisir !

Que ce soit sur scène ou dans la salle, tout le monde semble être content d’être là. Bien que l’ambiance sur scène soit souvent très solennelle, les morceaux proposés n’en demeurent pas moins tout à la fois majestueux et agressifs. Le public allemand semble porter un triomphe au groupe, et répond avec plaisir aux sollicitations d’Alexey, de Dmitry et de Gojko en levant le poing, scandant des « hey! » à tout va, et headbanguant frénétiquement.940912_10208830465176277_1262297347816193831_n

Ah oui je ne vous ai pas dit. A gauche de la scène il y avait quelque chose que je n’aimais pas du tout et qui m’a stressée pendant une bonne partie du festival : le décompte. A l’approche de la fin du set de Welicoruss, je désespérais de ne toujours pas avoir entendu « Sons of the North », sans nul doute mon morceau préféré. Soulagement lorsque le groupe a conclu le set sur cette excellente chanson.12963891_10208830465056274_2289482383297593400_n

SETLIST

1. Intro
2. Bridge of hope
3. Kharnha
4. Slavonic power
5. Voice of the millenium
6. Slava rusi
7. Outsider
8. Woloshba
9. Sons of the north

Gernotshagen [20H-20H45]

J’avoue, j’ai assisté au set de Thrudvangar mais je crains que le black viking des Saxons ne m’ait pas suffisamment marquée pour pouvoir en parler. Je passe donc directement à Gernotshagen, groupe faisant partie du cercle du « Thuringian pagan metal » (tout comme Menhir et XIV Dark Centuries par exemple).12512406_10208830470416408_2571067482278373122_n

Le sextet arrive sur scène, et à en juger par leurs tenues typées médiéval, le set auquel nous nous apprêtons à assister s’annonce des plus épiques ! La setlist est majoritairement consacrée au dernier album en date Weltenbrand, sorti il y a déjà cinq ans. A l’écoute du dit album, je craignais un manque de violence en live. En effet, le chant clair est plus souvent mobilisé sur Weltenbrand, et les compositions, plus calmes que ce à quoi le groupe avait pu nous habituer dans ses opus précédents. Pourtant, le set s’est révélé énergique, grâce à des musiciens investis, proches de leur public. Certains morceaux étaient mis en valeur par des solos on ne peut plus épiques, et les claviers venaient apporter une atmosphère toute particulière.12920293_10208830470656414_1890190455488407256_n

A la fin du set, l’ambiance a considérablement monté d’un cran. Tandis que le chanteur Askan brandit fièrement une hache et un bouclier, les premiers pogos de la journée se déclarent (du moins, les premiers auxquels il m’ait été donné d’assister). Le concert touche à sa fin au bout de trois-quarts d’heure, ce fut un très bon moment à passer en compagnie des Thuringiens !

SETLIST

1. Weltenbrand
2. Einherjer
3. Freyas schoss
4. Eisenwald
5. Thursenhain
6. Schlachtenbruder12924475_10208830468896370_1494310434892187282_n

Lantlôs [20H55-21H45]

Les impressions de Nidhögg :

La présence de Lantlôs à un festival orienté pagan / folk voire black peut paraître incongrue, mais la place du groupe sur l’affiche témoigne de la popularité du combo allemand, qui joue donc à domicile. Le groupe jouait du post black metal à ses débuts et depuis son dernier album Melting Sun, a totalement occulté les vocaux black. C’est donc un mélange de styles que propose le show du groupe, même si Herbst, le guitariste-chanteur-compositeur-multi-instrumentiste semble avoir un peu de mal à maîtriser la voix black, et sa réserve apparente ne l’aide pas, mais la prestation sera tout de même convaincante. Le groupe va nous donc proposer toutes les facettes de son jeu avec les titres très atmosphériques et pourtant très heavy de son dernier album en date, un chef-d’oeuvre de metal mélancolique, « Melting Sun », part I, II, et IV, et quelques accès de violence issus de ses albums précédents, Coma notamment. Malgré un son vraiment pas terrible lors des passages les plus violents, le show sera d’une excellente qualité, tous les musiciens étant très concernés. Hélas comme tout groupe qu’on apprécie, le concert passera bien trop vite, 6 titres et puis s’en va.12963542_10208830471536436_4064872435951298237_n

SETLIST

  1. Intrauterin
  2. Melting Sun part I : Azure Chimes
  3. Melting Sun part II : Cherry Quartz
  4. Melting Sun part IV : Jade Fields
  5. Bliss
  6. Coma

Ensiferum [23H15-00H15]

Les impressions de Nidhögg :

Quel plaisir de retrouver les Finlandais en cette fin de 1ère journée de fest’, et le groupe a l’air ravi d’être présent, cela se verra durant la prestation. Netta fait maintenant officiellement partie du groupe en remplacement d’Emmi, qui a quitté le navire après 9 ans de bons et loyaux services. Mon avis personnel est qu’on est loin d’y perdre au change, si vous avez eu la chance de voir Ensiferum avec Netta déjà, vous avez pu vous rendre compte du dynamisme qu’elle apporte, de ses sourires et de sa joie de jouer tout simplement ! Le groupe n’en est que plus efficace et va jouer ses titres avec conviction, malgré une setlist somme toute classique. Le set passera ainsi à la vitesse de la lumière, le groupe ne disposant que d’une petite heure malgré sa présence en tête d’affiche, l’inconvénient des festivals. Ainsi, le groupe va enchaîner les déjà classiques « Axe of judgement » et « Heathen horde », puis le plus rare « Guardians of fate », à ma grande joie personnelle, car le 1er album d’Ensiferum est tout simplement mon préféré. Ensiferum bénéficiant d’un son plutôt bon, ce qui n’a pas toujours été le cas pour cette 1ère journée, malgré parfois une baisse de voix de Petri, le pauvre n’y étant pour rien. L’ambiance ne faiblira jamais durant le set, même durant la semi-ballade « Wanderer », et c’est un groupe survolté, et notamment notre Sami toujours aussi virevoltant, qui assène « Two of spades » avec une petite danse de Netta sur la partie disco. Le groupe finira par le culte « Twilight tavern », « In my sword I trust » et le fameux « Iron », pour lequel Petri n’a même plus besoin de demander au public de faire les « tata dadaaa, tata dadaaaaa ». Au final une excellente prestation et un groupe toujours au sommet de sa forme.12494764_10208830472376457_3859404951307773578_n

SETLIST

1. March of War + Axe of Judgement
2. Heathen Horde
3. Guardians of Fate
4. Warrior without a war
5. From Afar
6. Wanderer
7. Two of Spades
8. Twilight Tavern
9. In my sword I trust
10. Iron + outro12963393_10208830472416458_6161608285254586104_n

SAMEDI

Retour à Lichtenfels pour cette deuxième et (déjà) dernière journée ensoleillée. Le début des concerts est cette fois prévu pour midi.

Rabenwolf [12H-12H30]

Je n’avais jamais entendu parler de ce petit groupe de folk pagan venu d’Hambourg, jusqu’à le découvrir à l’affiche du Ragnarök. En grande curieuse que je suis, j’avais écouté quelques morceaux du groupe, et ce que j’avais entendu m’avait bien donné envie de voir de quoi il en retournerait en live.

C’est un septette qui débarque sur scène, arborant des warpaints. Celui-ci est composé de Stormmson, qui partage les vocaux avec le claviériste Hati, des deux guitaristes Æringi et Brand, de deux demoiselles que sont Druna à la basse et Skadia à la flûte, et de Vali à la batterie.

Histoire de bien nous faire digérer l’incontournable saucisse/frites des festivals allemands, les sept Hambourgeois nous ont servi un black folk épique, véloce, énergique et entraînant, toutefois alterné avec des passages acoustiques et atmosphériques. Le début du set était consacré à l’EP Stethu sorti en fin d’année dernière. Quant aux trois derniers morceaux, j’ai mené maintes recherches pour savoir s’ils étaient issus de leur album Aus Altern Zeiten ou de leur démo, mais en vain. La seule hypothèse qui me vient est donc que nous ayons eu le droit à trois morceaux jamais enregistrés.

Étonnamment, pour un début de journée, les spectateurs ont répondu présent pour le set de Rabenwolf et semblaient emballés par la prestation du groupe. Tout comme eux, je fus convaincue, tant et si bien que j’ai immédiatement acheté leur album au merch après le concert !

Les impressions de Nidhögg :

Ma chère collègue Fée Verte ayant insisté pour que nous allions tôt sur le site pour voir Rabenwolf, je la remercie car c’était LA découverte du festival. Le jeune groupe allemand propose une musique à la fois festive et agressive, une sorte de mélange entre Ensiferum et Eluveitie, plusieurs vocalistes, quel talent de chanteur ce claviériste ! Je suis encore en pleine phase de découverte du groupe mais c’était une belle claque et je ne regrette absolument pas de les avoir vus.

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SETLIST

1. Aurora
2. Traumes Tiefe
3. Sturmzeit
4. Gezeiten
5. Staub

Grimner [14H20-14H50]

*Cris de groupie à des centaines de kilomètres à la ronde*

Voilà, le grand moment est arrivé. Pour les lecteurs habitués du webzine et plus particulièrement de mes chroniques, vous devez savoir à quel point je voue un culte à ce petit groupe suédois qu’est Grimner. Depuis que j’ai écouté leur premier album Blodshymner, ils font clairement partie des groupes que j’estime le plus. Pourtant, je dois reconnaître qu’objectivement, à l’heure où il est très difficile d’innover dans le folk metal, leur musique n’est pas forcément révolutionnaire. Seulement, c’est efficace, maîtrisé, à la fois festif et épique, et ces passages aux accents finntrolliens, j’adhère et j’adore.

Au moment du festival, cela ne faisait qu’une semaine que le deuxième album du groupe, Frost Mot Eld, était sorti. L’occasion rêvée d’expérimenter quelques nouveaux morceaux en live.12932868_10208830478056599_5192919259888433850_n

Lorsque les six musiciens débarquent sur scène, à en juger par leur tenue, cela ne fait aucun doute, nous avons bel et bien affaire à des vikings. On compte Ted au growl et à la lead, Marcus au chant clair et à la rythmique, David à la basse, Kristoffer aux claviers (qui prennent parfois la forme de keyguitar), Johan à la flûte et Henry à la batterie.944993_10208830477336581_8954660357300891595_n

Le set débute avec le troisième single « Res Er Mina Söner », qui fait également office de morceau d’ouverture sur Frost Mot Eld. C’est une petite déception, j’aurais préféré que le concert s’ouvre sur l’intro bien viking de Blodshymner, « Dom Over Dot Man ». J’ai également l’impression que le son est plus fouilli que sur CD. Heureusement, ce défaut sera assez rapidement corrigé.12938201_10208830478216603_1717213173042606418_n

Le groupe enchaîne avec le premier morceau qui avait été dévoilé avant la sortie de l’album, « Eldhjarta ». Sans doute une de mes chansons préférées de ce nouvel album, avec ces refrains en chant clair que je me plaisais à chanter (enfin, « bredouiller » serait plus exact) à tue-tête.

Retour en terrain familier avec un morceau issu du premier album, l’enivrant et épique « Färd ». Les esprits commencent à s’échauffer doucement, lors du deuxième single extrait de Frost Mot Eld, « Midgard Brinner ».

Plus que jamais, j’ai vraiment haï le décompte à gauche de la scène. Plus que trois minutes, et le groupe devra évacuer les lieux. Suspens, quel morceau les Suédois ont-ils choisi pour clôturer le show, et surtout, pour maintenir cette ambiance bon enfant désormais instaurée ? Réponse en musique avec l’incontournable « Forna Dagar », dont le bridge nous rappelle fortement l’univers de Finntroll. Lorsque je me suis retournée, une chenille s’était formée dans le public. Je n’ai pas pu résister et me suis jointe à tous ces gais lurons.

Bref, c’était (trop) court, mais intense ! D’autant plus que l’on devinait aisément que le groupe était vraiment content d’être là, le set était énergique et non dénué d’humour, tout ce que j’aime ! Dix minutes de plus avec les morceaux « Blotet » et « Ett Likbål För Den Tappre » n’auraient pas été de refus, mais bon, c’est la dure loi des festivals !

SETLIST

  1. Res er mina soner
  2. Eldhjarta
  3. Fard
  4. Midgard brinner
  5. Forna Dagar12938254_10208830673901495_199231328017524988_n

Ereb Altor [15H-15H40]

Les impressions de Nidhögg :

Ereb Altor joue bien tôt en ce 2ème jour du festival, et pour cette raison le public ne sera pas massif, mais ça n’empêchera pas le groupe de se donner à fond comme toujours. Les Suédois nous offrent d’entrée 2 morceaux de l’excellent Nattramn, le « Quorthonesque » « Midsommarblot », suivi du plus dark « Nattramn ». Ne disposant que de 40 min, et ayant à son répertoire des chansons plutôt longues, le groupe ne jouera que 6 titres, piochant aussi bien dans les débuts « doomesques » avec le titre « Myrding », que la période plus black avec le virulent « The Gathering of witches ». Le groupe n’oublie pas leur dernier album hommage à Bathory (Blot – Ilt – Taut), dont Ereb Altor ne cache pas être totalement influencé, avec le mythique « Twilight of the gods », et dont les « ohh ohhhh ohhh » repris par le public réussiront à arracher des sourires au guitariste chanteur Mats, de son vrai nom Crister Olsson. L’alternance de vocaux clairs et blacks permet d’apprécier le talent des chanteurs Ragnar (Daniel Bryntse) et Mats, rejoints parfois par le bassiste Mikael pour quelques parties black. Un groupe décidément très talentueux, qu’il est fort dommage de ne pas voir plus souvent en France, si vous avez l’occasion, ne les ratez pas au Ragnard Rock Fest cette année !12928205_10208830480216653_1434073845273362501_n

SETLIST

1. The son of Vindsvalr (intro)
2. Midsommarblot
3. Nattramn
4. Myrding
5. Gathering of witches
6. Twilight of the Gods
7. Nifelheim12923215_10208830480816668_6429567827602000888_n

Minas Morgul [15H50-16H30]

C’est encore un groupe bien connu de la scène folk / pagan allemande qui vient fouler les planches du Ragnarök. Je veux parler de Minas Morgul, originaire de Francfort-sur-l’Oder, et composé de six membres, à savoir le chanteur « 13R13 » (non ce n’est pas un cousin éloigné d’R2D2), les deux guitaristes Christoph Kaul et Sam, le bassiste Tard, le batteur Andreas, plus une claviériste invitée pour le live.12718188_10208830481096675_6830559487896119492_n

Le groupe nous sert sur un plateau d’argent un black pagan axé sur, vous l’aurez deviné, l’univers du Seigneur des Anneaux. D’où la présence des claviers, qui accentue le côté épique des compositions, et qui évoque par moments Summoning.12932868_10208830482136701_3905429474775981757_n

Le groupe piochera notamment entre des morceaux issus de leur dernier album, Ära, sorti il y a déjà quatre ans, de leur avant-dernier album Eisengott, et même de leur premier EP sorti en 2000, Das Dunkle Reich des Paganlords.

Comme ce fut souvent le cas lorsqu’un groupe allemand se produisait sur l’une des scènes du festival, le public a porté un triomphe au quintette, headbanguant sans relâche.

SETLIST

1. Intro
2. Minas morgul
3. Leben
4. Scherben
5. Pagan Lord
6. Germania
7. Ära

Wolfchant [17H30-18H10]

Voici un groupe que je voulais voir en live depuis un bon moment, dans la mesure où c’est le premier groupe de black pagan que j’ai écouté et approuvé, j’ai nommé Wolfchant.12923124_10208830485816793_4206992361967762955_n

Avant même que le set n’ait commencé, nous savons d’ores et déjà que celui-ci sera placé sous le signe de l’épique, du fantasy et de l’aventure, à en juger par les toiles représentant un dragon. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe fut tout feu tout flamme, au sens littéral du terme. En effet, l’ambiance était chaude, surtout pour le premier rang au plus proche des projections de flammes.12931204_10208830486856819_1715612573938895940_n

C’est donc un sextet qui déboule sur scène, prêt à en découdre devant un public chauffé à blanc. Tandis que les cuirassés Lokhi et Nortwin se partagent les vocaux black, le duo de choc que forment Skaahl et Gorthrim aux guitares dévaste tout sur son passage, aux côtés du bassiste Sertorius et du batteur Norgahd, gérant une rythmique redoutable. Ce fut un plaisir de voir des musiciens aussi complices sur scène et aussi proches de leur public. D’ailleurs, Lokhi n’hésitait pas à venir au plus près de la foule.12938213_10208830483136726_6682623221481630569_n

La setlist fut majoritairement consacrée au dernier album en date du groupe, Embraced by fire, sorti en 2013. Néanmoins, le groupe ne délaisse pas pour autant ses ouvrages précédents. Mis à part le premier album Bloody Tales of Disgraced Lands, chaque opus fut représenté avec au moins un morceau. Je ressens tout de même une grande déception de ne pas avoir entendu plus de morceaux issus du deuxième album A Pagan Storm, qui est de loin mon préféré du groupe. En tous les cas, je fus ravie d’avoir enfin pu voir un groupe que j’affectionne depuis un bon moment.

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SETLIST

1. Intro
2. Embraced by fire
3. Eremit
4. A pagan storm
5. Element
6. Naturgewalt
7. Autumns breath
8. Never too drunk12919877_10208830486976822_4997689676390072376_n

https://www.youtube.com/watch?v=DwMMOQpOKy8

Skyforger [19H10-19H55]12923138_10208830487136826_1309383878610317462_n

Cela fait bientôt un an que j’ai vu pour la première fois le groupe emblématique de la scène folk / pagan lettone Skyforger, lors de son passage en terres clissonnaises l’été dernier. Malgré un set carré, j’étais restée quelque peu sur ma faim, car le set du groupe était davantage axé sur leur dernier album en date Senprūsija, aux sonorités plus heavy qu’à l’accoutumée.12523942_10208830490216903_680094844548126561_n

Ce qui fait plaisir, c’est que le groupe semble avoir saisi que se produire au Ragnarök, festival essentiellement axé sur le folk / pagan et le black, impliquait de proposer une setlist adaptée en conséquence. Evidemment, Senprūsija était toujours représenté, mais cette fois-ci, avec seulement trois morceaux. Mis à part le cinquième et avant-dernier album Kurbads, aucun opus ne fut délaissé. Quelle ne fut pas mon agréable surprise lorsque le groupe a interprété « Migla migla rasa rasa », qui avait été occultée de la setlist du dernier Hellfest !12924481_10208830489216878_3263992876472545890_n

Encore un concert qui est passé à la vitesse de l’éclair, et qui a dépassé toutes mes attentes !

SETLIST

1. Melnās buras
2. Herkus Monte
3. Kauja Garozas silā
4. Sešas ārprāta dienas
5. Kad Ūsiņš jāj
6. Zem Lietuvas karogiem
7. Migla migla rasa rasa
8. Zviegtin zviedza kara zirgi

Månegarm [21H-21H50]12933103_10208830494016998_4088781177787922043_n

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Les impressions de Nidhogg :

C’est toujours un véritable bonheur de voir Månegarm en concert, et cette fois-ci ne dérogera pas à la règle. Le groupe bénéficie d’un son parfait et nous assène d’entrée l’épique et massif « Blodörn » du dernier album en date Månegarm. Les vocaux surpuissants de Erik font des merveilles, et l’ambiance sera énorme durant tout le set, les Suédois étant apparemment très populaires au pays de la saucisse et de la bière. Le nouveau guitariste Martin se montre très talentueux et s’avère également doué au violon, le jeu puissant et sans faille du batteur Jakob font de ce concert l’un des plus efficaces du festival.1916219_10208830493216978_3821288284161074882_n

Un seul bémol en ce qui me concerne, l’absence de titre représentant le pourtant formidable Legions of the North sorti 3 ans auparavant, et qui plus est l’absence de titre véritablement violent. Cela n’empêche pas évidemment d’apprécier la setlist avec des titres ravageurs de nuque, comme « Nattsjäl, Drömsjäl », l’ancien « Fimbultrollet » ou encore le plus récent « Odin owns ye all ».12920290_10208830492376957_7029319733287948980_n

Une surprise bienvenue aux 3/4 du set avec un passage acoustique du plus bel effet, Månegarm étant rejoint sur la très belle « Eld » par Ted et Markus de Grimner, grands fans du groupe, ayant eux-même fait une reprise de ce titre. Nul doute que Månegarm a entendu cette reprise et les adoube en quelque sorte comme de dignes successeurs. On peut malgré tout s’interroger sur la pertinence de caser 2 titres acoustiques sur un set d’à peine 50 min, mais après tout pourquoi pas, après un déluge de décibels pendant 2 jours. Personnellement j’ai beaucoup apprécié ces chansons, même si je pense qu’elles auraient plus leur place au milieu d’un set d’1h30. Erik annonce ensuite le retour au metal et le groupe nous achève avec la fabuleuse « Hemfärd », titre épique s’il en est. Au final un excellent concert des Suédois, mais qu’il est frustrant de ne les voir jouer que 50 min !12112493_10208830492896970_7212316677805738410_n

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SETLIST

1. Blodörn
2. Tagen av daga
3. Fimbultrollet
4. Nattsjäl Drömsjäl
5. Eld
6. Segervisa
7. Odin owns ye all
8. Hemfärd12932779_10208831144113250_4399722967671807874_n

Eluveitie [22H10-23H10]

Si j’ai assisté au set des Suisses les plus réputés de la scène folk metal, c’est surtout par pure conscience professionnelle. Car que l’on apprécie ou pas le groupe, il faut reconnaître qu’il fait maintenant partie des formations les plus emblématiques du folk metal. Puis en attendant Thyrfing, il faut bien trouver une occupation.

Comme beaucoup, j’ai aimé Eluveitie. Mais à ses débuts, du temps de Spirit, quand Chrigel ne chantait pas encore comme un chameau enroué (dixit la seule, l’unique Morrigan). Certains morceaux en devenaient même presque méconnaissables. Difficile également de supporter le comportement d’Anna, qui se pavanait plus qu’autre chose. Le moment fatidique arriva avec « The Call of the Mountains ». Pour remettre les choses dans le contexte, nous étions en Allemagne. Donc, au lieu d’entendre la quichissime version française, nous avons eu le droit à celle en allemand. Du coup, non seulement ça restait quiche, mais en plus c’était moche. Je ne comprendrai jamais les fans qui slamment pour un oui ou pour un non, surtout sur un tel morceau. En tout cas, j’étais bien contente d’être confortablement installée dans les gradins pour ne pas avoir à subir ça.

Les points positifs du set ? Ils étaient peu nombreux. Seule la maîtrise technique des musiciens aura retenu mon attention, et en grande nostalgique des premiers albums que je suis, j’étais bien contente d’entendre quelques morceaux qui en étaient issus.

Les (demi) impressions de Nidhögg :

Mon manque d’intérêt pour le groupe m’a empêché d’assister à la prestation complète, j’ai remarqué que le son était bon, le public à fond, mais le chanteur Chrigel semble avoir perdu pas mal de puissance vocale avec les années, son chant s’orientant peu à peu vers du scream au lieu du growl bien puissant que j’affectionnais aux débuts d’Eluveitie. Personnellement je ne retiendrai donc que la puissance développée par le jeu de Merlin Sutter, et l’attitude quelque peu irritante de Anna Murphy, « je suis belle et je joue bien, regardez ! ». Sinon la prestation du groupe a eu l’air convaincante, à en juger par l’applaudimètre.

SETLIST

1. Intro
2. King
3. Thousandfold
4. Omnos (metal version)
5. The Call Of The Mountains
6. From Darkness
7. The Siege
8. Kingdom come undone
9. Tegernako
10. Havoc
11. Inis Mona

Thyrfing [23H20-00H10]

Les impressions de Nidhogg :

Thyrfing est l’avant-dernier groupe du festival, et va se charger de nous achever en beauté. Le groupe reçoit un accueil digne de ce nom et cela fait extrêmement plaisir de voir le public toujours d’attaque malgré la fatigue. 1ère constatation, le son est incroyablement puissant, les vocalises black de Jens Rydén parfaitement claires, ce qui, avouons le, n’aura pas toujours été le cas durant le festival pour les autres groupes. Il faut dire que quand on attaque un concert avec un titre aussi massif que « Mjölner », on a de quoi écraser les derniers résistants ! Le groupe va piocher comme à son habitude dans pratiquement tous ses albums, et même jouer la « toute première chanson écrite par Thyrfing », dixit Jens, avec « …ty mörkret skall falla ». Une fois encore, le chanteur m’étonne par son intensité et la conviction avec laquelle il interprète les chansons, littéralement comme si sa vie en dépendait, le vocaliste se donne à fond, véritablement possédé, ce qui rend toujours les prestations de Thyrfing spéciales à mes yeux. Quelle puissance dégagée par le groupe sur les « Sweoland Conqueror » et autres « Veners Förfall » ou encore « Storms of Asgard », la musique de Thyrfing reste simple, mais diaboliquement efficace, et c’est ce qui fait la force de ce groupe peu commun. Le groupe aura encore délivré une prestation exemplaire, petit reproche récurrent, le groupe n’a que 50 min malgré sa place en tête d’affiche, et même si cela peut paraître suffisant au bout du 2ème jour du fest, on aurait aimé en voir plus, beaucoup plus !

SETLIST

1. Intro
2. Mjölner
3. The Voyager
4. Griftefrid
5. Sweoland Conqueror
6. Veners förfall
7. … ty mörkret skall falla
8. Far åt helvete
9. Storms of Asgard
10. Från stormens öga

Bref, c’était loin, mais ça valait vraiment la peine de faire tous ces kilomètres ! Déjà trois groupes ont été annoncés pour l’édition 2017 : Black Messiah, qui n’avait pas pu se rendre disponible cette année, Agrypnie et Fjoergyn. Quelque chose me dit que je ne serai pas sans y retourner pour les éditions à venir ! »

Les tops / flops :

Fée Verte :

Top :

– Prix des pass abordable pour une affiche vraiment attirante
– Le metal market
– Festival à taille humaine
– Toilettes propres
– Les gradins, parfaits pour ne rien rater des concerts tout en reposant ses petits petons
– Bon enchaînement entre les concerts, bonne organisation
– Top concerts : Månegarm, Ensiferum et Grimner

Flop :

– Son pas toujours nickel (soit trop fort, soit brouillon)

Nidhogg :

Top :

– L’organisation du festival
– Les prestations de Thyrfing, Månegarm et Ensiferum
– Le metal market
– C’est pas trop grand
– Le prix du fest, vraiment abordable

Flop :

– Le son parfois brouillon (salle peu adaptée)
– Les signing sessions annoncées sur le site web, on les cherche toujours
– Le parking trop petit

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