Ragnard Rock Festival 2016 : Seconde Journée

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 (Brynhildr)

Un concert bien attendu auquel nombre de festivaliers se sont rendus, peu importait leur état de fatigue, d’alcoolémie, ou les deux !

Il faut les comprendre : le premier passage de SKILTRON en Europe remonte à 2012, avec une date unique en Ecosse, leur source d’inspiration !

Les Argentins privilégient depuis l’Ecosse, l’Angleterre et l’Allemagne (Wacken 2015).

Alors quand le Ragnard Rock Festival les programme pour samedi 23 juillet à l’heure du goûter, on lâche sa bière et on fonce dans le Wall of Death de poussière et de metalleux !

Surtout que c’est le seul groupe de power programmé sur cette édition ! (Les festivaliers réfractaires à ce style s’en réjouissent !)

Une setlist étudiée pour les fans du genre qui n’ont pas été déçus du voyage mais qui sont restés sur leur faim, espérant un avant goût du prochain album prévu pour la rentrée !

Un son correct (malgré des débuts silencieux et chaotiques, sans retour de son pour les musiciens), un partage avec le public, une joie manifeste d’être face à un tel public, il n’en fallait pas plus pour que le concert soit une réussite !

Un peu mollasson au goût de quelques festivaliers venus découvrir, SKILTRON reste un groupe à apprivoiser au fil des concerts, des albums…sans doute le côté power du groupe qui rebute la première fois !

Accessible, c’est souvent après plusieurs écoutes que toute la richesse des compositions ressort pleinement !

It’s a long way to the top ! Mais Skiltron n’en est plus très loin !

 

Setlist : 
Bagpipes of War
By Sword and Shield
The Bonfire Alliance
The Brave’s Revenge
Hate Dance
Lion Rampant
The Vision of Blind Harry
Skiltron
It’s long Way to the Top (If You Wanna Rock N’ Roll – AC/DC)

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(Grymauch)

            J’attendais beaucoup du concert des russes de Grai ! Et j’dois dire que j’ai quasiment pas été déçu ! Et la seule aura de déception provient uniquement du son qui mettait beaucoup trop la basse en avant, résultat il faut tendre l’oreille pour entendre la flûte et parfois même le chant ! Mais à part ça… Commençons par le plus flagrant, l’énergie absolument débordante de la chanteuse Irina ! Je me demandais si elle était capable de chanter aussi bien en live que sur CD, si elle pouvait retranscrire avec autant de force ce chant plein de fierté, et non seulement elle y arrive, mais en plus elle y arrive en sautant partout ! Et vas-y que je headbange comme pas possible, que je cours d’un bout à l’autre de la scène haranguant la foule ou encore que je tape LA pose de conquérante le poing en l’air et un pied sur le retour cuisse apparente sous la jupe fendue pour une vision qui n’a rien à envier au plus mâââââle des vikings ! Ce p’tit brin de femme, parce qu’en vrai quand tu la vois sur le fest elle est genre toute petite, a littéralement posée ses couilles sur la scène couvrant l’audience de sa voix profonde, solennelle et maternelle. Les autres membres n’étaient pas en reste, le bassiste et le guitariste lead se sont montrés assez complice et joyeux alignant comme si de rien n’était des phases de tapping ultra rafraichissantes dans l’environnement sonore du week end ! Le guitariste rythmique quant à lui s’est bien amusé avec sa peau de loup qui s’est invitée sur sa tête sans aucune raison et ça avait l’air de pas mal l’éclater ! Le batteur, un peu en retrait a eu du mal à imposer sa présence, sûrement la faute à une certaine à une chanteuse plus que déjantée ! Seule la flûtiste était un peu effacée, pourtant en première ligne, se concentrant plutôt sur les mélodies. Bon, c’était sans compter sur Irina qui l’a quand même un peu dévergondée sur la fin ! Et puis musicalement c’était un régal ! Pour leur première venue en France ils ont tapés dans les trois albums, avec certes un penchant pour les deux derniers ! Et dans le lot, aucune chanson douce et nostalgique, moi qui rêvais de voir Winter ou I Will Sow My Sorrow en live, c’est raté !  A la place on a eu l’droit à du lourd avec Hunt qui a donné la part belle au grunt du bassiste et aux chœurs repris avec force et allégresse par le public, Leshak et son break tout ce qu’il y a de plus diabolique, Wheaten Song et sa bonhommie imparable, impossible de ne pas danser la dessus ! Et puis les gars de la sécu qui sortent les panneaux fait à l’arrache « Slam recommandés J », j’avais encore jamais vu ça et malgré le bordel que ça engendre (parce qu’ils ne l’ont pas sorti qu’une fois à un seul concert hein…), ils gardent toujours le sourire devant le raz de marée de slammeurs ! Bon aller deuxième micro bémol, faudrait qu’ils sachent tempérer les appels à lever l’poing, c’était de la folie ! On était constamment le poing en l’air à répondre aux « HE ! HE ! » à tel point que ça couvrait parfois des moments un peu plus doux qu’on aurait aimé écouter ! Mais bon, quand on finit le set sur Hay Harvest et sa guimbarde folle, sans parler de l’entrain que ce titre procure et qu’ils font le rappel sur Mlada, je ne peux rien leur reprocher ! Putain de Mlada quoi ! Tout le monde a repris avec plus ou moins de justesse les « Oh oh Oh oh OOh Oh » accompagné de la voix toujours plus profonde et solennelle d’Irina. Une chose est sure, Grai a fait un passage remarqué sur la scène du Ragnard et j’espère qu’ils vont vite revenir en France car je ne manquerais ça pour rien au monde !

Setlist :
Интро
Буря
Антипостунь
Млада
Пшено
Лешак
Береза
Крепкая охота
Мара
ОЗР
Борода
Сенокос

forteresse

(Thrall)

De loin, avec Celtibeerian, l’une de mes plus grosses claques de ce Ragnard Rock Festival ! Certes, ils avaient remplacé les tant attendus Tengger Cavalry mais à les écouter sur Youtube avant le festival, je dus me résoudre à ne louper sous aucun prétexte leur show, trop curieux pour zapper la formation québécoise.

Proposant en français un Black Metal surpuissant, lourd et suffocant, Forteresse a littéralement scotché son auditoire. Les membres du groupe, se démarquant totalement, vestimentairement parlant, grâce à de rigolotes chemises à fleur, restaient particulièrement concentrés sur leurs instruments, notamment le batteur qui semblait tout de même très à l’aise en s’éclatant derrière ses fûts. Le chanteur, bien dans son rôle et délivrant un chant hurlé très expressif, faisait très bonne impression. Les compositions s’enchaînèrent parfaitement, sur fond de double pédale et de pickings redoutables, et au sein desquelles chaque changement de rythme était un souffle glacé vous remontant le long de la colonne vertébrale et vous donnant la chair de poule. Un show très réussi, au son bulldozer mais tellement puissant ! Mention spéciale au morceau « Le Sang Des Héros », véritable tuerie, notamment sur le début.

Setlist :
Spectre de la rébellion
Là où nous allons
Le Sang des héros
Déluge Blanc
La flamme et le lys
Wendigo
Une nuit pour la patrie

 

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(Nidhögg)

Il me tardait de découvrir en live les suédois de King Of Asgard, formés par l’ancien Mythotyn Karl Beckmann, et déjà auteur de 3 albums d’un viking metal bien guerrier. Pour la petite surprise, j’ai eu l’occasion de remarquer que le guitariste (invité, permanent, je ne sais pas) n’est autre que Ted Sjulmark du groupe Grimner. Cet aparté terminé, parlons du show. Le groupe très en forme va nous asséner pendant près d’une heure ses mid-tempi ravageurs, et parfois d’autres titres beaucoup plus speed, le hic, c’est que le son était un peu fort, surtout quand on est un boulet comme moi qui se met au 1er rang et qui oublie de prendre ses bouchons d’oreilles. Karl Beckmann, chanteur et guitariste est très en voix, et apparemment heureux de l’accueil que le public du RRF a réservé au groupe. King of Asgard va nous proposer une excellente setlist piochant dans sa courte discographie (pour le moment, espérons) et nous délivrer une reprise absolument écrasante de Bathory, la bien nommée « Total destruction », durant laquelle les cervicales sont mises à rude épreuve ! Une excellente découverte que ce groupe, et merci à l’organisation du RRF d’avoir pensé à les inviter.

 

Setlist :
The Runes of Hel
Remnant of the Past Vämods
Tale Gap of Ginnungs
The Nine Worlds Burn
The Last Journey Nordvegr
Total Destruction
Einhärjar

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 (Grymauch)

            Que les choses soient claires, je perds ici et maintenant toute mon objectivité. C’était parfait. Et je vais développer un peu parce qu’il le faut bien, mais rien de ce que je vais dire ne saura rendre compte avec justesse de l’absolu perfection qu’était ce concert. Voilà c’est dit ! Maintenant pour situer le délire, Percival est une formation polonaise de musique traditionnelle slave qui a été invitée à participer à la Bande Original du jeu The Witcher 3, jeu adapté des nouvelles d’Andrzej Sapkowski, lui aussi Polonais. Précisons en plus que Percival se décline en Percival Schuttenbach, groupe de folk metal qui se produira le lendemain sur la Odin stage, et qu’ils ont participé à la musique d’un rappeur polonais, mais ça sur le coup on s’en fout un peu, même si ça vaut le coup d’œil !

            J’dois avouer qu’en premier lieu c’est le geek en moi qui a parlé car Percival a été invité au Ragnard ce samedi pour un show spécial The Witcher 3. Du coup ayant bien aimé le jeu et encore plus l’ambiance sonore de ce dernier je me suis dit « aller ça va être cool » ! Mais une fois devant les artistes à l’œuvre je me suis rendu compte que ce n’était pas tant le fait de revivre les musiques du jeu qui était jouissif, mais tout simplement la qualité des compositions dans tout ce qu’elles représentent de l’ambiance typiquement slave ! Encore une précision, la batteuse de Percival et chanteuse Percival Schuttenbach n’a pu être présente ce week end suite à un accident, mais j’y reviendrai dans le report de dimanche… Donc, sur scène trois musiciens, Mikolaj Rybacki au Saz, luth originaire d’Europe de l’est/sud-est, Christina Bogdanova au Davul gros tambour au son lourd et profond et Katarzyna Bromirska en charge de la lyre byzantine, de la sopilka et autres flûtes. Et bien sur, n’oublions pas le chant qui a pris ce soir un attrait des plus réjouissants. Car le premier titre, tout en sobriété, fait intervenir la voix cristalline et haut perchée de Katarzyna dans une atmosphère rêveuse et mystique. Et moi, connaissant quelques peu les musiques du jeu j’attends avec impatience celles qui font résonner la voix chaude et guerrière de l’autre chanteuse, Christina. Et là, comment expliquer la surprise qui a été la mienne lorsque Katarzyna, à la chevelure de feu, la voix cristalline et aux yeux de biche entame un chant aussi limpide que grave, suintant la menace, rythmé d’un davul à la percussion lourde et rehaussé d’un saz trépignant. Un frisson m’envahit. Le frisson qui te prend lorsque tu es transcendé, je n’écoute plus les musiques de The Witcher, j’écoute des chansons slaves d’un autre temps, j’écoute des mélodies pleines des réminiscences d’un passé probablement idéalisé, mais qui marque avec fermeté mon esprit qui voyage dans ces lointaines contrées de l’est trop peu mises à l’honneur dans nos régions occidentales. Voilà a peu près l’effet que m’a fait chaque chanson. J’ai tout de même eu quelques rappels du jeu lors des deux titres inégalables que sont Steel for Human et Silver for Monster, les deux chansons qui retentissent dès que vous entrez en phase de combat, autant dire qu’on y a droit souvent en jeu et en plus elles sont rudement efficace en live ! Niveau communication c’était pas totalement ça étant donné que Mikolaj ne parlait que le Polonais et qu’il s’évertuait quand même à nous faire des petits discours dont le seul mot qui retenait une ovation était « Kurwa » ! Mais à part ce léger flop, les musiciens étaient à l’aise, jouant pas mal avec le public, et une audience qui le leur rendait bien hurlant des « Percival !» en rafale dès que la fin se sentait proche, et même après ! Et fin il y a eu, trop tôt diront certains, ils ont au moins joué plus d’une heure, j’aurais personnellement préféré que ça ne cesse jamais. La richesse des atmosphères était assez rare pour le peu d’instruments employés, allant de la gaieté d’un bar au son léger et dansant de la Sopilka, aux atmosphères mystiques et nordiques mises en avant par la lyre byzantine et ses sonorités ancestrales, en passant par les rythmes guerriers alliant la profondeur du Davul  et l’intrépidité du Saz. Ce fut un concert mémorable que je vais m’efforcer de revivre dans les trois cd qu’ils ont à leur actif en musiques slaves, en attendant leur prochain passage en France !

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(Thrall)

Malgré toutes les controverses entachant le groupe, je ne m’attarderais bien sûr ici que sur la musique. Une musique que je découvrais, n’ayant jamais eu l’occasion d’écouter avant le show. Bien installé près de la régie de la Thor Stage, j’appréciais l’entrée du groupe, les membres de Graveland arrivant encapuchonnés et vêtus tels des moines de l’apocalypse. Une introduction tribale et c’est parti : le Black Metal tranchant et haineux des polonais déboule sur le tapis, parfaitement mené par les guitares, la batterie redoutable et la voix torturée de Rob Darken. Le son est parfait et sale, et les mises en scène du groupe font mouche et instaurent une véritable ambiance de messe noire, et ce au moment où la nuit était tombée depuis peu. Un show très plaisant pour une très belle découverte !

Setlist :
Carpathian Wolves (intro)
At the Pagan Samhain Night
Born for War
The Gates to the Kingdom of Darkness
Hordes of Empire
Thousand Swords
For Pagan and Heretic’s Blood
Thurisaz
The Night of Fullmoon
Black Metal War

 

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 (Brynhildr)

La fraîcheur de la nuit ne se fait même pas sentir tant le public bout d’impatience devant la scène !

Et puis ça y est, ils sont là ! Mode Groupie ON, mode Karaoké ON !

Heidevolk déchaîne les passions et se déchaîne, les morceaux s’enchaînant avec le plus grand soin et sans effort !

Le public est plus que présent, assurant les chœurs (parfois en yaourt!) tout en s’agitant, giguant, headbanguant !

Au delà d’un concert, c’était une fête qui se tenait face à la scène principale, pleine de sourires : bref, un samedi soir sur la terre !

Le groupe de folk néerlandais est resté fidèle à sa réputation et tient le rythme soutenu d’une tournée à travers l’Europe (pour rappel, la prochaine date française est le 5 octobre, au Divan du Monde (Paris).

Le temps d’une heure, sous les étoiles, le public a rejoint le « peuple de la terre de bruyère » dans ses textes aux influences folkloriques, teintés de nature et de mythologie germanique.

L’atmosphère particulière qui s’est dégagée de ce concert

Le camping n’a jamais été aussi calme que pendant le show des Néerlandais, déserté en grande partie, de même que le Village Viking.

C’est l’un des rares moments du festival où tout le monde (ou presque) s’est retrouvé, dans une certaine unité.

Un jeu de lumières un peu plus prononcé aurait donné une tournure plus spectaculaire au concert mais c’est un détail face aux colosses qui assuraient leur setlist bien ficelée.

Bref !Un show Magistralis !

(Thrall)

On ne présente plus les néerlandais d’Heidevolk et leur musique mêlée de chants clairs puissants et de guitares énergiques et festives ! Encore une fois, le groupe a été à la hauteur de sa réputation en proposant un show déjanté et vraiment très bon enfant. Boosté par des musiciens très remuant sur scène, le public a vraiment répondu présent, partant très rapidement en pogos festifs dès les premières notes de la formation hollandaise. Pour y avoir été durant l’intégralité du concert, la fosse était chaud bouillante et pleine d’entrain, chantant avec le groupe sur chaque musique, chaque refrain. La fête fut complète vers la fin du show avec l’excellent « Nehalennia », l’un des tubes du groupe. Un excellent concert qui m’a donné l’occasion de me dépenser un peu ce jour-ci, d’autant plus qu’il avait fallu me rattraper un peu par rapport au Hellfest, où je les avais loupé.

Setlist :
Winter Woede
Ostara
Saksenland
Urth
Drankgelag
Nehalennia
Einde der Zege
Vulgaris Magistralis
Veleda

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(Nidhögg)

Après avoir effectué une tournée pleine de succès en avril, Moonsorrow revenait sur les terres françaises en tant que tête d’affiche du samedi sur la bien nommée Odin Stage. L’intro précédant « Jumalten Aika » a ce mérite d’être parfaite pour nous plonger directement dans l’ambiance du show, et le titre en lui-même est une excellente entame de concert. Le groupe est en forme, le public aussi. Pour ma part, je les avais vus à Sélestat et Lyon également plus tôt dans l’année, et j’avais été agréablement surpris par le son parfait lors de ces concerts. J’aurai le plaisir de constater que ce sera encore le cas ce soir là, étant pour ma part subjugué également par le jeu du formidable batteur Markus Tarvonen. Le groupe va aligner les extraits du petit dernier, comme sur la tournée, 4 titres joués sur les 5 de l’album, ne me demandez pas pourquoi « Mimisbrunn » est laissée de côté. Les titres les plus anciens feront mouche également, à l’image de l’excellent « Ukkosenjumalan poika », tiré du 1er album. Le seul problème avec Moonsorrow, si tant est que ce soit un problème, est qu’ils ne bénéficient jamais d’assez de temps pour jouer, bon certes, la faute à leurs chansons qui ont du mal à durer moins de 10 min. Ce qui donnera l’impression de faire passer le concert à la vitesse de la lumière. Le groupe sembla être ravi d’être là, et Ville Sorvali, le bassiste / frontman nous a gratifiés de quelques petites interventions sympathiques (« I said this was the last song ? I lied »). Bref une fort belle manière de terminer cette journée de samedi au RRF !

 

Setlist :
Jumalten aika
Raunioilla Ukkosenjumalan poika
Jotunheim
Suden tunti
Ihmisen aika (Kumarrus pimeyteen)
Sankaritarina

 

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