Omnia – Prayer

omnia-prayerOmnia a sorti un nouvel album cet été en toute discrétion, fait étrange lorsque l’on est habitué à un Steve (tête pensante du désormais célèbre combo néerlandais) bloguant a tout va sur la nature, sa femme et le capitalisme n’omettant jamais de rappeler à quel point ils se sont émancipés du système. Et j’insiste sur le « en toute discrétion » car pour le coup c’est l’extrême opposé de la com faite pour l’avant dernier album, Earth Warrior ! Si pour Prayer on a eu le droit à deux / trois annonces style « nouvel album en chantier ! » « Omnia en studio ! » et une sortie avancée de quelques jours avec un simple poste facebook, pour l’autre c’était plus du matraquage à coup de trailer, d’explications de chansons, et de compte à rebours. (Je mets volontairement de côté le Naked Harp sortit fin 2015, c’est un projet un peu a part) Mais pourquoi ce subit changement ?

La sortie d’Earth Warrior a propulsé Omnia sur le devant de la scène touchant un public plus large, leur apportant une notoriété qui me semble de plus en plus difficile à faire concorder avec leur désir d’anticonformisme. Et pour y aller de mon avis perso, j’ai trouvé cet album raté, bien qu’il y ai de bons titres, dans le sens où je n’ai pas retrouvé la sève qui anime leurs albums depuis le début. Cet Earth Warrior avait un goût de contrefaçon, comme si Omnia avait à un moment regardé ce qu’il était devenu et s’était dit « Eh ! Mais c’est cool c’est ça que je veux faire ! », perdant ainsi l’étincelle d’authenticité de leur démarche, à mon sens. C’est ainsi qu’on se retrouve avec des lives caricaturaux où l’accent est mis sur la prestance scénique au détriment de chansons avec un impact puissant. Y’en a encore hein ! Mais jouer cette purge de Crazy Man ou Earth Warrior quand on a des titres comme The Elven Lover ou Teachers, c’est dommage.

Alors je me suis dit, peut être que cette subite discrétion avait pour but de faire un peu moins de bruit, ne pas trop faire monter la hype ! Et c’est plutôt une bonne idée ! Du coup je me le suis procuré espérant un renouveau et ai-je été déçu ? Ba un peu quand même ouais….

 

Je dois dire que c’était pas gagné ! L’intro pseudo chamanique suivi de One Way living et Freedom Song m’a presque fait décrocher de l’album. C’est typiquement du Omnia ras des pâquerettes, des textes qui se veulent révolutionnaires mais qui se rapprochent plus des divagations d’un ado que de propos réellement interpellant, des mélodies pauvres, on met un peu de flûte par ci on rap par là et paf ça fait même pas des chocapics, ça fait juste deux chansons qu’on s’empresse de passer. Preuve ultime qu’en musique utiliser de vieilles recettes n’est pas une bonne idée ! Impossible de ne pas faire le parallèle entre Freedom Song et Dance Until We Die. Le retour de la vielle à roue m’avait enchanté mais pour faire ça… La vielle sur Dance Until We Die prenait le relais de la harpe accentuant la rage des propos plus j’enfoutiste que moralisateur contrairement à Freedom Song qui en plus se voit doté d’une vielle totalement insipide qui se font dans le décor.

Heureusement il y a la suite de l’album pour rehausser le niveau, car bien que j’ai été légèrement déçu personnellement je dois reconnaitre que le reste est bien sympa ! On y trouve des atmosphères très lyriques, empreinte de mélancolie, rappelant un peu l’album Wolf Love. Ou bien cet étonnant et sulfureux Alan Lee Tango, dédié à l’oncle de Jenny qui a notamment travaillé sur l’aspect visuel du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson et qui a accessoirement réaliser les artworks de l’album Alive. Et pour l’exotisme on passe de God’s Love, ses teintes orientales et sa chaleur étouffante, à Mongol et sa cavalcade pleine d’authenticité dans les steppes des vénérés Khans. Et là réside la force d’Omnia, ce sont des caméléons. Ils s’approprient les styles avec justesse et respect et quand ils ne traitent pas d’eux ou de leurs manières de vivre, ils peuvent faire des merveilles !

Et si on passe outre le fait que reprendre la Jument de Michao est une erreur artistique depuis maintenant plusieurs décennies, ce Wolf An Dro est vraiment dansant ! Merci la vielle au passage qui a fait des miracles cette fois, et puis surtout merci de l’avoir interprété en français, nous permettant à nous francophone d’au choix, chanter à tue-tête avec plein de ferveur, ou constater avec une hilarité sans cesse croissante l’accent naïf de Jenny.

 

Voilà, à titre personnel j’ai été déçu car jusqu’à un certain moment Omnia savait faire des albums marquants, une galette de titres qui laisse une empreinte profonde, mais ce temps-là est révolu. Ils ont tout de même bien réajusté le tir depuis Earth Warrior (private joke a ceux qui ont l’artwork de la pochette en tête), ce qui nous donne un album sympa. Voilà, c’est juste sympa. Je l’ai écouté plusieurs fois à sa sortie, maintenant il est rangé et je le ressortirais surement un jour. Quant à toi lecteur je t’encourage à l’écouter au moins une fois (tu peux passer les trois premiers titres…). Mais que tu connaisses ou non Omnia je te recommande vivement de découvrir ou redécouvrir les albums suivants, Crone of War, Alive ! et Wolf Love, là c’est du lourd !

Grymauch

NOTE : 7/10

Tracklist :

  1. Prayer
  2. One Way Living
  3. Freedom Song
  4. Wolf An Dro
  5. Harp Of Death
  6. Freya
  7. Alan Lee Tango
  8. God’s Love
  9. For Alice
  10. Mongol
  11. Green Man Blues
  12. Blood and Bone
  13. Augueries of Innocence

Sortie : Août 2016

Lien du groupe : Facebook, Site Officiel.

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