Nocturnal Depression / Psychonaut 4 / Night / Ostium


Pour le dimanche de Pâques, il y en a qui cherchent des chocolats, et d’autres qui préfèrent aller écouter du metal à République dans la capitale. En ce 16 avril 2017, l’association Pavillon Noir nous propose une soirée mettant à l’honneur un style fort peu représenté en live, à savoir le « depressive suicidal black metal » (DSBM pour les intimes). C’est vrai que l’on pourrait croire que les auditeurs de ce type de musique auraient plus tendance à rester cloîtrés chez eux, plutôt qu’assister à des concerts. Mais en découvrant les quatre groupes à l’affiche, comment résister ?

J’ai délibérément choisi de ne pas assister au set du premier groupe, Ostium, car je dois avouer que ce que j’en ai entendu sur album ne m’a pas transportée plus que cela.

C’est donc à 19h30 que j’arrive au Gibus, peu avant le début du set de Night. Je ne connaissais pas la formation messine avant de la découvrir à l’affiche du concert, et j’ai été agréablement surprise. En effet, le groupe a comme particularité de proposer un black metal tantôt énervé, tantôt mélancolique, et ce, grâce à la présence d’un violon. Et j’étais ravie de voir à mon arrivée qu’il y avait bel et bien une violoniste sur scène. C’est clair que ça a beaucoup plus de classe que des simples samples. D’autant plus que l’instrument était très bien sonorisé, chose plutôt rare en concert de metal pour être signalée. La seule chose qui m’empêchera de profiter pleinement du show, c’est la poignée d’individus qui ne savent pas se contrôler après avoir bu un demi-panaché. Se comporter à un concert de DSBM comme on le ferait à un concert de folk, voilà un concept qui m’échappe totalement.

SETLIST : Vivere Militare Est / A quoi bon ? / Demain / Déliant ses lacets / Blattodea / Provins / Le Voyageur Imprudent / Georges de la Tour

J’avais manqué le dernier passage de Psychonaut 4 à Paris l’an passé, Ragnarök festival oblige. Ce soir j’ai l’occasion de me rattraper. Avant que les membres du groupe ne montent sur scène, le morceau d’introduction du dernier album Neurasthenia retentit. Les six Géorgiens envoient la sauce dès le premier titre, « Moldy », extrait de l’album précédent, Dipsomania. En même temps, avec quatre guitares sur scène, il n’y a pas de quoi s’étonner. Mais il n’y a pas que cela. Ce qui fait aussi la force de P4 en live, c’est le personnage joué par son frontman, Graf. Tout en délivrant des paroles tragiques, celui-ci adopte une posture d’être tourmenté, à tel point qu’il gît à terre. Pour le titre « Too Late to Call an Ambulance », le chanteur de Nocturnal Depression, Lord Lokhraed, rejoint le groupe. S’ensuit une reprise de « I wanna be your dog » du groupe heavy The Stooges, dans une version DSBM. Le résultat pourrait paraître étonnant, mais l’expérimentation est réussie. Dans la fosse, certaines personnes m’insupportent de plus en plus. La seule chose qui a malheureusement suffi à les calmer, c’est que l’une d’elles a perdu connaissance au milieu des pogos. Pathétique. Pour en revenir à ce qui se passe sur scène, P4 est une sacrée belle claque. Mon unique déception, c’est de ne pas avoir entendu mon morceau préféré, « Don’t leave the Room », ainsi que « Song written in Paris ». C’est dommage, cela aurait été l’occasion parfaite de la jouer. Qui sait, ce n’est peut-être que partie remise !

SETLIST : La Deca[Dance] II / Moldy / Bad t.RIP / Too Late to Call an Ambulance / I wanna be your dog (the Stooges cover) / Parasite / Antihuman / Sweet Decadance

C’est aux Grenoblois de Nocturnal Depression de clore la soirée. Le set débute sur un nouveau morceau, « Farewell Letter ». Puis, ô joie, le groupe enchaîne avec mon morceau préféré, issu de Spleen Black Metal, « Acédie ». Le quartet sait faire plaisir à ses fans, puisque la setlist est majoritairement consacrée à l’album Deathcade, regroupant les ré-enregistrements des titres les plus appréciés. Parmi eux, il y a « Anthem to Self-Destruction », sur lequel apparaît le chanteur de Psychonaut 4, et c’est donc l’occasion rêvée d’interpréter ce morceau en live. Le groupe nous révèle ensuite un autre nouveau titre, « S.J.C.K ». Je dois malheureusement sacrifier le dernier morceau du set, « Dead Children », pour avoir mon train à temps, mais c’est avec la satisfaction d’avoir vu trois excellents groupes que je quitte la salle.

SETLIST : Farewell Letter / Acédie / Méditation Grisâtre / Spring / Her Ghost Haunts These Walls / They / Anthem to Self-Destruction / S.J.C.K / Nostalgia / Dead Children

Fée Verte

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