Munarheim [FR]

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J’ai eu la chance de m’entretenir avec le chanteur et le bassiste de Munarheim juste avant leur concert à Erfurt pour leur poser quelques questions !

– Tout d’abord, pouvez-vous présenter le groupe ?

Julius : Nous sommes huit en tout. Pascal est le chanteur principal, je suis bassiste, Wolfgang joue de la batterie, Theresa de la guitare acoustique, Sebastian de la guitare acoustique et électrique, Helge et Christoph de la guitare électrique, Ramona, qui joue de la flûte mais elle est enceinte en ce moment donc nous avons une remplaçante. Sebastian compose tous les morceaux, et Pascal écrit 99% des paroles.

– Que signifie le nom du groupe ?

Munarheim vient du livre Edda, dans la religion scandinave. Cela signifie « le pays des rêves », c’est la terre du bonheur et de l’amour, et si tu le traduis du vieil islandais, c’est ce que cela veut dire, « le pays des rêves ». C’est le monde que tu imagines dans ta tête. Nous avons choisi ce nom parce que Sebastian a étudié la culture scandinave.

– Quel lien y a-t-il entre Munarheim et Kosmopyria, peut-on considérer ce dernier comme la genèse de Munarheim ? Il me semble qu’il y a des membres en commun dans les deux groupes …

Pascal était bassiste dans le premier groupe Obscura Religio, et Helge et Wolfgang faisaient aussi partie du groupe. Puis après une petite pause, Pascal décida de jouer dans Munarheim avec Sebastian, et il avait donc besoin de musiciens. Il a donc demandé à Wolfgang, le batteur de Kosmopyria, et à Helge, le guitariste, de jouer avec eux. Mais il manquait encore des musiciens, et comme nous étions des vieux amis de boulot, on bossait ensemble à l’hôpital, ils m’ont demandé d’être bassiste pour le groupe, parce que Pascal voulait seulement chanter, puis Sebastian nous a dit qu’il avait des connaissances qui jouaient de la flûte et de la guitare acoustique, et il se trouvait que Theresa est la femme de Wolfgang, et Ramona qui joue de la flûte est la sœur de Theresa. Il y a eu quelques changements de line-up dans Obscura Religio, donc le groupe a été rebaptisé « Kosmopyria ». Du coup nous sommes de vieux amis, nous avons une pièce que nous partageons pour répéter.

– Et ce n’est pas trop difficile de concilier les deux groupes ?

Je pense que ça l’était peut-être au début, mais Pascal n’est plus bassiste dans le groupe, il est seulement dans Munarheim maintenant, donc il n’y a plus que Helge et Wolfgang qui jouent dans les deux groupes. Mais Wolfgang est une bête de scène, un guerrier, il aime ce qu’il fait, à tel point qu’il joue dans trois groupes en tout ! Et Helge joue juste de la guitare dans Munarheim, mais c’est l’esprit-maître de Kosmopyria.

– Quelles sont vos sources d’inspiration pour les paroles ?

Nos influences sont la poésie, le romantisme, c’est un fil rouge, toutes les paroles font référence à la poésie romantique. Parfois c’est plus direct, Pascal essaye parfois de peindre avec ses mots, de construire une image, comme ça, chacun peut avoir sa propre interprétation.

– Comme une métaphore ?

Oui, c’est ça, comme une métaphore !

– Et quelles sont vos influences musicales ?

Le groupe allemand Empyrium, Dornenreich, et pour Sebastian la musique classique puisqu’il l’a apprise. Le black atmo aussi … Et Alcest … Nous avons aussi découvert récemment Harakiri for the sky. Puis il y a aussi d’autres groupes allemands comme Nocte Obducta.

– La première fois que j’ai écouté vos albums, j’ai en premier lieu pensé à Equilibrium, pour le côté symphonique et épique !

Oui il y a de ça, surtout les premiers Equilibrium je dirais !

– Il y a un contraste de couleurs entre les pochettes des deux albums. Celle du premier est bleutée, comme si la musique était plus atmosphérique, tandis que celle du deuxième est rouge, ça laisse penser à quelque chose de plus agressif, est-ce-que vous l’avez retranscrit musicalement ?

C’est plus une question de feeling. Nous l’avons pas véritablement choisi, nous avions déjà les chansons, nous pensions qu’elles étaient un peu plus douces sur le premier album, et le rêve était ce que nous voulions représenter. Suite à cela, comme tout artiste tu as envie de faire quelque chose de nouveau, et Sebastian a composé les morceaux, Pascal a écrit les paroles et ses sentiments étaient plus directs, plus agressif, il voulait parler du genre humain. Nous étions sur le point de faire quelque chose de similaire au premier album, nous aurions pu l’appeler « Under the stars », mais cela ne convenait pas aux sentiments que nous voulions transmettre, dès que nous avons commencé à composer et à enregistrer nous nous sommes dit « non, ce n’est pas une histoire d’étoiles et de bleu », ça ne fonctionne pas. Nous voulions quelque chose de simple, la pochette noire avec la tête …

– Oui justement, je me demandais ce que cette tête représentait, on dirait un crâne de chèvre !

En fait c’est une vache, car nous voulions quelque chose d’agressif. Il y avait beaucoup de pochettes avec des crânes dessus, et Sebastian est tombé sur cette image et sur son auteur, et il l’a contacté pour lui demander si nous pouvions l’utiliser. Et il l’a aimée, c’était un peu comme l’humeur que l’album essayait de véhiculer, et nous avons décidé d’utiliser cette image. Je pense que nous pouvons être plus metal, plus diaboliques !

– Les vocaux death sont plus présents sur le deuxième album, pourquoi ?

Oui, les vocaux ont évolué car nous voulions là aussi quelque chose de nouveau, et aussi pour que Pascal ne s’abîme pas la voix, il a travaillé avec un coach vocal, et il a appris comment protéger sa voix, et à utiliser des tons graves et aigus, donc nous avons décidé de nous en servir car il pouvait maintenant le faire. Et pour les chœurs, nous avons pensé à la musique en latin car c’était plus facile de transmettre nos messages. En allemand c’est parfois difficile de dire quelque chose sans que ce soit mal interprété.

– Par rapport aux ré-enregistrements, par exemple ceux de « Ruhelos » et « Urkraft », pourquoi avoir choisi de ré-enregistrer ces morceaux en particulier ?

« Liberté » et « Urkraft » étaient deux nouvelles chansons de l’album mais à ce moment-là, Pascal ne savait pas qu’il y en aurait un. Il a juste voulu produire un EP, et « Ruhelos » était le ré-enregistrement issu de …Und der Wind sang. Nous avons choisi ce morceau car après le break, nous avons sorti …Und der Wind sang et l’idée de Pascal était de ré-enregistrer « Ruhelos » avec un nouveau batteur dans un meilleur studio, pour aussi enregistrer les guitares avec un meilleur son, et comme Sebastian avait fini ses études, il pouvait maintenant écrire des passages plus orchestraux. La deuxième chose est qu’après « Ruhelos », ils voulaient en faire plus, et Sebastian était à ce moment-là dans un groupe du nom d’Eftwyrd, et ils avaient quelques chansons pour le groupe, qu’ils voulaient adapter au style de Munarheim. C’est là que nous avons décidé d’enregistrer « Liberté » et « Urkraft ». Dans « Ruhelos », les paroles sont très importantes car elles ont une signification très forte pour Pascal, elles sont très difficiles à traduire car elles représentent beaucoup pour lui, et ce morceau est le fondement de Munarheim. Sans cette chanson, nous ne serions pas là en train de faire cette interview, et ce groupe n’existerait même pas !

– Concernant vos reprises de « The Last Unicorn » et « Wolf », pourquoi avoir choisi de reprendre ces morceaux en particulier ? Pourquoi ne sont-elles en dernier sur l’album, en tant que bonus tracks ? Et y a-t-il d’autres morceaux que vous voudriez reprendre ?

Pour « Wolf » c’est très facile car Sebastian est un grand fan de musique folk et il a découvert ce groupe First Aid Kid et il a trouvé les mélodies intéressantes, donc il a ajouté des parties orchestrales à ces mélodies et s’est dit « oh cool, maintenant ça sonne plus metal, et on pourrait crier les paroles au lieu de les chanter, et on pourrait faire quelque chose de nouveau avec Theresa qui chante et Pascal qui crie ! ». Mettre ces morceaux à la fin n’aurait rien apporté de spécial, nous pensons qu’ils font partie de Munarheim, nous ne voulions pas qu’ils apparaissent en tant que titres bonus, ils font partie du concept.

Et « The Last Unicorn » vient d’un film que nous regardions quand on était gosses, et le thème, les paroles et le contexte du film convenaient au concept de Munarheim. Et la structure de la chanson était faite pour le metal et pour le concept, puis c’est la chanson de notre enfance alors essayons ! Peut-être qu’on fera d’autres reprises un jour ! Mais il y a tellement de chansons que nous aimerions reprendre ! Peut-être qu’on pourrait faire un groupe de reprises, un side-project de Munarheim ! C’est une idée que nous avons déjà eue, de faire un album de reprises !

– Il y a beaucoup de passages acoustiques dans vos albums, avez-vous déjà pensé à enregistrer un album acoustique ?

On y a pensé oui, on aimerait beaucoup pouvoir le faire !

– Et avoir un vrai orchestre sur scène ou sur CD ?

Oui bien sûr, c’est un grand rêve, mais ça coûte très cher ! Mais si un grand orchestre nous dit « on veut bien jouer avec vous sans être payés », pourquoi pas ! (rires)

Pascal : J’aimerais faire un concert comme celui de Dimmu Borgir !

– Quels sont vos projets studio et live ? Vous serez au Ragnarök Festival l’an prochain !

Nous avons commencé à écrire pour le prochain album mais je ne peux pas vraiment dire combien de chansons sont prêtes, et nous jouerons au Ragnarök l’an prochain.

– Et rien en France pour l’instant ?

Non, mais souvent les choses peuvent aller très vite, nous avons beaucoup de propositions de promoteurs qui nous disent « jouez là, jouez là, jouez là ! », mais je pense que nous serons moins présents en 2017 par rapport à 2016, car l’autre problème c’est que nous avons tous des boulots différents, c’est toujours difficile pour nous de se réunir.

– Quel est votre album idéal, votre but à atteindre ?

On voulait intégrer des éléments post-black mais ça n’a jamais marché ! On a essayé d’avoir des influences blackgaze et shoegaze. Mais nous ne voulons pas un deuxième Stolzes Wesen Mensch ou un deuxième Nacht und Sturme werden Licht, nous voulons quelque chose de nouveau.

– Par rapport au fait de chanter en allemand, que pensez-vous des groupes qui délaissent leur langue maternelle ? Je pense notamment à Equilibrium pour leur dernier album, je trouve ça dommage car je pense que l’allemand a une force par rapport aux autres langues dans le metal.

Nous chanterons toujours en allemand car c’est plus facile pour Pascal d’écrire ses paroles, mais c’est parfois une bonne idée de chanter en anglais, pour les reprises par exemple, ou pour Stolzes Wesen Mensch, pour toucher plus de gens. Mais l’allemand a une force, car c’est notre langue natale, et ainsi, Pascal peut jouer avec les mots …

Pascal : ça vient de mon cœur !

– Ok, merci infiniment pour vos réponses !

De rien ! C’était l’interview la plus froide que nous ayons jamais faite ! (rires)

Fée Verte

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