[Live report] Versengold à Dresden, novembre 2017

Alors que Versengold est en tournée pour promouvoir Funkenflug, leur dernier album, la date à Berlin affiche complet. Pas de souci, je suis prête à me déplacer jusqu’à la ville voisine de Dresden pour voir mon groupe de folk rock favori.

Versengold est l’une des raisons pour laquelle j’aime l’Allemagne et sa scène musicale. Ni metal, ni folk médiéval traditionnel, c’est un groupe de folk rock, tout simplement, efficace et décontracté. Ils misent sur leurs instruments mélodiques, guitares acoustiques et électriques, et la bonne humeur de leurs textes pour embarquer le public à bord de leur joyeux navire.

Pas de chichis avec Versengold : un décor très simple constitué du visuel de Funkenflug, pas de costumes compliqués. D’ailleurs, comme à son habitude, le chanteur débarque dans son T-shirt à rayures et sa chemise en jean. Dès les premières notes chantées par les musiciens, le public reconnaît Niemals Sang- und Klanglos, l’un des tubes récents du groupe, qui n’est autre qu’une chanson de marins et un hymne à la camaraderie. Ça démarre à toute berzingue, ça chante et ça bondit dans tous les sens, bref, le bonheur est total.

Après avoir remercié le premier groupe, Dartagnan (dont je ne parlerai pas ici, car leur pop surjouée torturant l’histoire des mousquetaires ne m’a vraiment pas inspirée), ils entament leur titre éponyme, suivi de celui de l’album (Versengold et Funkenflug, donc, si vous avez bien suivi). Sur scène, on a une guitare, tantôt électrique tantôt folk, un violon, un nyckelharpa, une batterie et une percussion en supplément, et au choix, un peu de flûte ou de bouzouki. Malte, le chanteur et fondateur du groupe, quinze ans plus tôt, annonce que leur dernier album s’est placé en seconde place des ventes en Allemagne. Une chose est sûre, ici, on ne rigole pas avec le folk.

D’ailleurs, le public est aux anges, tout comme moi. Il y a plusieurs centaines de personnes dans la salle, le concert ayant par ailleurs été déplacé dans une plus grande salle quelques semaines avant la date. Sans parler des dates complètes, c’est dire si le public allemand est enthousiaste. L’ambiance est vraiment détendue et bon enfant, on a bien sûr une grande diversité d’âges dans la salle, des gens en costumes et d’autres non, comme souvent dans les concerts de folk. Dès le début du concert, quelqu’un passe dans la foule et distribue des bracelets fluorescents.

De nombreuses chansons de Versengold tirent directement leur inspiration de la musique traditionnelle irlandaise. C’est le cas des deux morceaux qui suivront, Verliebt in eine Insel et O’Rileys Lichterfest. Une cornemuse s’incruste d’ailleurs sur le premier. Pour le second, le violoniste traverse la salle depuis l’arrière, juché sur un caisson, tout en jouant son reel.

On passe ensuite à des chansons du nouvel album, qui démarrent de façon un peu plus posées. On croirait presque que l’ambiance va être à l’émotion, voire la tristesse. Haut mir kein’ Stein a en effet des paroles assez sombres, qui évoquent la célébration de la mort.  Mais deux fois de suite, le groupe nous détrompe : rapidement, l’intro mélancolique des morceaux s’évapore pour retrouver l’atmosphère festive propre au groupe.

Après cela, j’ai perdu un peu le fil de la playlist, trop occupée à bondir et danser au milieu de mes camarades aux bracelets multicolores. Il y a eu des reels irlandais, des chansons à boire, mais aussi des paroles un peu plus engagées comme Spaß bei Saite qui parle de la précarité des musiciens. Évidemment, je beugle mon morceau favori, Hoch die Krüge (une de leurs nombreuses chansons de taverne) avec le public.

Le set a déjà duré plus de deux heures, mais les musiciens n’en ont pas fini avec nous. Après le rappel, ils nous annoncent un medley géant de quinze minutes ! Je suppose que les morceaux présentés sont issus de leurs albums plus anciens, car je ne les reconnais pas. Mais les vrais fans ne semblent pas largués, et le chanteur n’a qu’à entonner l’introduction pour que la foule reprenne les textes sans hésiter. Encore une fois, en Allemagne,  le folk c’est du sérieux.

Une dernière chanson à boire (Ich und ein Fass voller Wein) et les lumières se rallument. Le groupe enchaîne sur un meet & greet, personnellement je suis rincée et ravie, et je rejoins le bateau qui nous sert d’hébergement pour la nuit, afin de me reposer et visiter la belle ville médiévale de Dresden le lendemain.

Après une première expérience live au MPS, ce concert de folie me confirme que Versengold est l’un de mes groupes favoris, jouant des coudes avec In Extremo et Subway to Sally. Longue vie au folk-rock allemand !

Setlist :

  • Niemals Sang- und Klanglos
  • Versengold
  • Funkenflug
  • Kein Trinklied
  • Verliebt in eine Insel
  • O’Rileys Lichterfest
  • Samhain
  • Haut mir kein’ Stein
  • Feuergeist
  • Biikebrennen
  • Herz durch die Wand
  • Nebelfee
  • Wem? Uns!
  • Das wär’ ein Traum
  • Spaß bei Saite
  • Paules Beichtgang
  • Solange jemand Geige spielt
  • Hoch die Krüge
  • In aller Ohr
  • 15 Minuten Medley
  • Ich und ein Fass voller Wein
  • Weinfass Tune

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