Kampfar – Profan

Profan

Le mot « Kampfar » aurait été un cri de guerre signifiant Odin. Alors oui, à première vue ça peut paraître un peu cliché comme nom, mais je vous rappelle que le groupe, créé en 1994 a enregistré sa première démo en 1995. C’est donc fort d’une longue expérience que le quatuor norvégien sort ce mois-ci leur 7ème album, un an seulement après la sortie de Djevelmakt.

Quoi de mieux pour commémorer leur nouvelle offrande que leur participation au BlekkMetal Festival, qui se tiendra à Bergen du 13 au 15 novembre ? Ce « once-only » festival tout à fait conceptuel est un hommage à la scène norvégienne des années 90 et regroupe quelques grands noms du Black Metal made in Norway, avec entre autres Enslaved, Taake, Gaahls Wyrd et bien évidemment Kampfar.

Plus qu’un festival de musique, le BlekkMetal abritera aussi une convention tatouage très dark, des séances cinématographiques tournées vers l’horreur, ainsi que l’exposition des peintures de Gaahl et autres reliques Black Metal.

Kampfar c’est aussi un line-up quasi inchangé (1 départ seulement) au cours d’une carrière de plus de vingt ans. C’est certainement là le secret de leur régularité dans la qualité de leurs enregistrements. Si le groupe n’a jamais vraiment innové ou surpris, il n’a non plus jamais déçu. Profan ne se soustrait pas à la règle, c’est du Kampfar, épique et teinté d’une brutalité délicate.

Il est d’ailleurs étonnant que le groupe soit si souvent passé sous silence malgré des albums références tels que Kvass et Mellom Skogklede Aaser. Lorsqu’on parle de Black Metal à tendance pagan ou viking, on pense plutôt à Bathory, Enslaved et Windir.

Sur Profan, point de flûtes et autres instruments acoustiques et traditionnels. La part belle est faite aux guitares stridentes, si bien que dès le premier titre, c’est un véritable mur du son qui se dresse devant l’auditeur. Rapidement, on retrouve le son très épique de Kampfar ainsi que ses cœurs guerriers : un vrai régal.

Après le sentiment de chaos qui s’échappe du premier titre, c’est un véritable changement d’ambiance (légèrement maladroit) qui s’opère sur Profanum. La première partie de ce morceau qui donne envie de littéralement casser des bouches, coïncide étrangement avec sa deuxième partie, bien plus voluptueuse quant à elle.

Puis les déflagrations s’enchaînent, rapides, violentes, ponctuées de transitions très mélodiques qui fascinent absolument votre esprit et tourmentent votre âme ! La brièveté des morceaux explique en partie cette impression de violence et ce rythme effréné. 7.37 minutes pour le morceau le plus long ! C’est inhabituel pour Kampfar, dont les titres sont généralement plus longs, plus complexes et plus ambiants. Ce nouvel album sera sans aucun doute un plaisir à entendre lors de concerts.

Bien évidemment, à chaque guerre son cessez-le-feu, et Daimon assure à merveille ce rôle de titre transition. Il y a quelque chose d’extrêmement chamanique sur morceau, introduit par le son oppressant d’un didgeridoo et par une mélodie au piano simple mais d’une noirceur et d’un macabre exquis. Les cœurs incantatoires sont savamment placés entre blast beats et autres riffs de guitare et participent fortement à l’élaboration d’une ambiance sombre et malsaine. Kampfar a d’ailleurs tourné un clip pour illustrer ladite ambiance.

Enfin, les deux derniers morceaux, Pole in the Ground et Tornekratt clôturent l’album sur une note légèrement surprenante. Les derniers instants de Tornekratt ne reflètent pas fidèlement l’atmosphère de l’album. Une outro plus dépressive y aurait mieux trouvé sa place.

Quoi qu’il en soit, si je fus transporté par leur prestation dans un lieu aussi brûlant que le Metaldays l’été dernier, c’est avec joie que j’assisterai à une autre de leurs performances à l’occasion du BlekkMetal, sous le froid et la pluie de Bergen. Pour nos lecteurs qui n’auront pas l’opportunité de sortir de l’hexagone, il ne vous aura certainement pas échappé que les Norvégiens viendront répandre leur mauvaise humeur à l’occasion du Hellfest, sous une Temple qui s’annonce déjà très sombre !

Wunjo

7,5/10

 

Tracklist :

  1. Gloria Ablaze
  2. Profanum
  3. Icons
  4. Skavank
  5. Daimon
  6. Pole In The Ground
  7. Tornekratt

Sortie : 13 novembre 2015

Liens du groupe :

http://www.kampfar.com/index_front.php

https://www.facebook.com/kampfarofficial/?fref=ts

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