Kalmah / Vreid / Slegest

Je m’étais prise une claque tellement énorme au Warhorns Festival lors du set de Kalmah que je n’avais qu’une seule envie : les revoir aussi vite que possible ! Mon souhait fut exaucé grâce à Garmonbozia, puisque la formation finlandaise était de passage dans la capitale le lundi 10 décembre 2018, dans la salle du O’Sullivan Backstage by the Mill. Autant dire que cette date fut un événement immanquable pour le public metalleux de la région, puisque c’était la toute première date parisienne du groupe en vingt ans de carrière !

Le premier groupe à entrer en scène est Slegest. Le nom me disait quelque chose, je me demandais si je les avais déjà vus ou pas. C’était le cas, lors du concert de Shining et Taake il y a deux ans de cela. Je me dis alors que si j’avais le doute, c’est que cela ne m’avait pas marquée tant que cela. Mais les goûts peuvent toujours évoluer, et c’est donc l’occasion de re-découvrir le groupe.

La formation norvégienne profite de cette nouvelle tournée pour présenter son troisième album, Introvert, sorti il y a un peu plus d’un mois. Pour la petite histoire, Slegest est à l’origine un one-man-band créé en 2010 par le chanteur/guitariste Ese, anciennement membre de Vreid. Cela explique le petit côté black’n’roll typique de ce dernier à certains moments. Néanmoins, l’intention première d’Ese était de créer une musique inspirée de Black Sabbath, tout en intégrant des vocaux black, d’où l’appellation « sinister heavy rock ».

C’est donc accompagné d’un guitariste lead, d’un bassiste et d’un batteur de session qu’Ese entre en scène, sur une intro assez bizarre où l’on entendait une voix parlée dans une langue non identifiée. C’était plutôt perturbant, j’avais l’impression d’entendre un discours de dictateur … Dans l’ensemble, les morceaux étaient assez mélodiques et pêchus, et Ese s’est montré très dynamique. J’ai également relevé quelques mélodies sympas de la guitare lead. Effectivement, le côté hard rock est bien présent, et l’association avec le chant black se révèle être assez efficace. Le chanteur assumera pleinement ses influences musicales, notamment lors de l’avant-dernier morceau fortement inspiré par Judas Priest. Finalement, deux ans plus tard, j’ai bien plus apprécié le set de Slegest !

C’est ensuite au tour de Vreid de jouer. Le groupe est manifestement attendu de pied ferme par le public qui commence à affluer. Il est vrai que pour moi également, c’est toujours un plaisir de retrouver la formation norvégienne sur scène, en nostalgique de l’ère « Windir » que je suis. Le groupe a lui aussi un nouvel album à présenter au public, Lifehunger, sorti il y a un peu plus de deux mois. Personnellement, je l’ai moins apprécié que son prédécesseur Sólverv, mais je me dis que les nouveaux morceaux passeront certainement mieux en live.

Des chandeliers sont disposés de part et d’autre de la scène, et lors d’une introduction « burtonienne », les bougies sont allumées. Puis les cloches sonnent, et le quartet entre en scène, sur ce morceau instrumental qui conclue initialement l’album Lifehunger. J’ai été dérangée au début du set par les basses qui étaient tellement fortes par moments que mes oreilles bourdonnaient. Heureusement, ce défaut a fini par être corrigé. Comme à son habitude, le groupe se montre dynamique, et le frontman Sture communicatif. Et dans la fosse aussi ça bouge bien : à l’écoute de ce black’n’roll entraînant, le public n’a pu résister à l’envie de déclencher les premiers pogos de la soirée. Lors des quelques passages au chant clair, on ne pouvait que faire le rapprochement avec les chœurs épiques de Windir. Justement, le groupe nous fera un cadeau inespéré : interpréter « Journey to the End » de la regrettée formation norvégienne. Finalement, les nouveaux morceaux font leur petit effet en live. Bien que Lifehunger soit largement représenté, le groupe ne délaisse pas pour autant les albums précédents, excepté V et Welcome Farewell. Du moment qu’au moins un morceau de mon album préféré Sólverv était interprété, cela suffisait à mon bonheur !

La fin du set approche, et le bassiste et le chanteur principal quittent la scène. Le guitariste lead entame un petit solo, accompagné à la guitare par le batteur qui a délaissé momentanément son instrument de prédilection. Puis les autres musiciens reviennent pour un ultime rappel, et une fois le set terminé, les membres du groupe ne manqueront pas de saluer le public, et à défaut de ne pas avoir pu récupérer la setlist ou la baguette du batteur, le guitariste me consolera en me donnant un médiator !

SETLIST : Heimatt / Black Rites in the Black Nights / Disciplined / Lifehunger / Journey to the End / Væpna lengsel / Sólverv / Flowers & Blood / One Hundred Years / Raped by Light / Pitch Black

Pour des groupes venus du Grand Nord, l’atmosphère s’est fortement réchauffée à mesure que le concert passait. On a beau être en hiver, la petite clim’ faisait du bien.

Je n’ai vu Kalmah qu’il y a trois petits mois, et j’étais pourtant bien contente de les revoir. Comme au Warhorns Festival, le public offre un accueil chaleureux à ce groupe qui est selon moi l’un des ambassadeurs du death mélodique « made in Finland ». Je trouve assez incroyable qu’un groupe d’une telle renommée fasse sa première parisienne au bout de vingt ans d’existence ! Quoi qu’il en soit, ça y est, ils sont enfin là, et la bataille est très vite déclenchée dans la fosse. En plus des pogos quasi incessants, on notera quelques slams au compteur. De mon côté, je me contente de headbanguer, frénétiquement cependant. J’aurais bien continué à secouer ma tignasse pendant tout le set, mais me rappelant à quel point mes cervicales avaient eu du mal à se remettre du set au Warhorns Festival, c’est presque à contre-cœur que je fais une petite pause. Il est vrai que ce n’est pas chose aisée de résister à ce death mélodique épique à souhait et fortement influencé par Children of Bodom. Une fois de plus, je suis bluffée par ce parfait dosage entre sens de la mélodie et agressivité. A mon sens, la discographie de Kalmah est l’une des plus solides qui soit, sans aucun morceau faible, et je suis assez contente que la setlist de ce soir ne soit pas tout à fait la même que celle du Warhorns. Ce que j’apprécie également toujours autant, c’est l’humilité et la proximité qu’a le groupe avec son public, on sentait que les musiciens s’éclataient et étaient très contents d’être là. Le chanteur/guitariste ira même jusqu’à plaisanter avec nous, et fera la même « blagounette » qu’au Warhorns en faisant mine de lancer dans la fosse une carte à l’effigie du groupe (la dernière fois, c’était une casquette). N’ayez crainte, Pekka n’est pas sadique à ce point et finira par l’offrir à un spectateur. Après un rappel du feu de Dieu, je récupère la setlist, que je m’empresserai de faire signer. Une petite photo avec le groupe, et me voilà comblée !

SETLIST : Mehto (intro) / Pikemaster / The Evil Kin / Moon of my Nights / Seventh Swamphony / 12 Gauge intro / 12 Gauge / Take Me Away / Reva / Heroes to Us / The Black Waltz / Hades

Un grand merci à Garmonbozia pour l’accréditation et cette excellente soirée !

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