Interview Dublin City Rounders [FR]

Si un jour le hasard vous mène dans les rues de Dublin, il y a de fortes chances pour que vous y croisiez les frères Healy, qui forment le duo atypique des Dublin City Rounders.

sur Grafton street
Al et Rohan Healy, sur Grafton street.

Loin des thèmes habituels abordés par les divers groupes de Pagan et Folk Metal auxquels nous nous sommes accoutumés, ils ont, en plus de leur registre musical propre à eux, choisi de s’inspirer d’une période historique assez étonnante. Rohan et Al nous en disent plus dans cette interview.

  •   Salut !
    Tout d’abord, est-ce vous pouvez expliquer ce qu’est un « rounder » et pourquoi vous avez choisi ce nom ?

Notre emploi du terme « rounder » provient de la définition américaine du milieu du XIX° au début du XX° siècle, qui définit un « rounder » comme quelqu’un qui « fait les tournées ». C’est souvent un terme péjoratif puisque ces personnes font leurs tournées dans les bars, les prisons et les maisons closes pour y trouver des petits boulots, traîner et jouer à des jeux d’argents. Des types louches, en gros.
Mais il y a aussi une romance associée à ce terme. Les « rounders » ne travaillent pas pour obtenir un salaire, ils n’ont pas de patron, ils brisent des cœurs et vont de villes en villes, ils vivent libres. Ce qui fait grandement parti de la philosophie de notre groupe. Nous sommes toujours professionnels, mais nous ne serons les esclaves de personne.
C’est aussi un terme qui est fortement associé à la période musicale de laquelle nous nous inspirons, la fin des années 1800 et le début des années 1900, les premiers swings, le blues et le ragtime qui correspondent au thème.

 

 

  •   L’une des premières choses que l’on remarque chez vous, ce sont vos costumes, qui sont vraiment originaux et attirent l’œil. Ceci dit, ils sont tous deux radicalement différents : ceux de Rohan sont plutôt de style country et western tandis que ceux d’Al sont généralement punks et gothiques.
    Deux costumes pour deux influences ?

Oui, on a décidé qu’il n’y avait aucun intérêt à essayer de forcer nos deux personnalités à rentrer dans un seul look. Alors on a laissé nos costumes s’épanouir en se basant sur qui nous sommes en tant qu’individus. Et quand on est ensembles, ça créé quelque chose d’unique. L’aspect visuel nous est important tout comme ça l’était pour le grand Vaudeville, le Rock’n’Roll, le punk et les artistes de western swing qu’on admire tant. On adore quand les autres groupes font un effort pour se démarquer visuellement alors on essaye de faire de même.

  •   Comment avez-vous donc fini par jouer de cette musique ensemble ?
    Est-ce un truc de famille ?

On joue ensemble depuis qu’on est jeunes, dans des groupes de punk en Australie comme Peach Fuzz avec notre frère aîné Patrick, avec notre père David Virgin, qui a partagé la scène avec les homologues de Nick Cave, Cat Power et INXS, et nos oncles. La musique a toujours été une constante dans nos vies, quelque chose d’aussi naturel que manger et respirer.

  •   A Dublin, vous êtes partout : vous jouez dans Grafton Street, au Gypsy Rose et vous avez même votre émission de radio !
    Cependant, je suis un peu sceptique concernant vos nombreuses apparitions à la télé dans des émissions comme The Voice et Busker Abu en Irlande.
    Pourquoi avez-vous choisi cette manière de vous faire connaître et pourquoi vous en servez-vous autant ?

Oui, au cours de ces deux dernières années et demie nous avons joué au moins 18 concerts par mois autour de l’Irlande et du Royaume-Uni et le maximum qu’on ait pu faire en un mois est 32. Nous vivons pour jouer et nous jouons pour vivre.

C’était très sympa de faire cette émission de radio, et la télé, la radio, les médias écrits et les réseaux sociaux, c’est la même chose pour nous. Nous aimons la musique, et la musique c’est le partage des sentiments et des expériences, et nous saisissons toutes les opportunités pour communiquer notre musique à autant de personnes que possible. Pas seulement aux passionnés de musique mais tout le monde. Quand on nous a invité à participer à Busker Abu et The Voice UK, on s’est dit : «  S’ils sont suffisamment fous pour nous mettre à la télé, nous sommes suffisamment fous pour y aller et faire quelque chose que les gens n’oublieront pas ».

 

Photo: Hector Wood ; The Sugar Club, Dublin

 

  •  Avez-vous des projets parallèles en dehors de Dublin City Rounders ?

Oui, le projet solo de Rohan en est un. Ses albums ont été sortis au cours de ces 12 dernières années, et ensuite il y a le trio punk/psychobilly Quiffs’N’Coffins.
Nous jouons avec notre père avec le groupe David Virgin & Stanley Knife Brothers. Quiffs’N’Coffins est génial, ça nous donne la liberté de bien nous amuser avec nos racines punks avec du punk rockabilly à grand volume et grande vitesse. On essaye de faire quelques shows par ans avec ce groupe et nous les faisons à des occasions spéciales. Ce qui est incroyable, c’est que même si ce n’est qu’un projet parallèle, on attire un fort intérêt du Japon et de l’Europe, qui continuent encore à commencer des copies du CD qu’on a fait en 2011 !

  • Merci d’avoir pris le temps de répondre.

Merci à toi, c’était un plaisir.

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