Imar / Socks in the Frying Pan

En ce doux week-end du 20 octobre, je retourne au Pan Piper dans le XIème arrondissement parisien pour le concert d’Ímar et de Socks in the Frying Pan, organisé par Paris Celtic Live dans le cadre du festival « Villes des Musiques du Monde ». La vingt-et-unième édition du festival se déroule du 12 octobre au 11 novembre à Paris et alentours, et a pour thème « Cap sur les îles ». Ce soir, ce sont donc l’Ecosse et l’Irlande qui sont mises à l’honneur !

Suite à des soucis de transports, j’arrive pile pour le début du concert. Comme pour le concert de Lunasa le mois dernier, la plupart des spectateurs sont assis. Voyant qu’il reste encore quelques chaises libres, je décide de faire de même.

Il est 20h, et le trio irlandais Socks in the Frying Pan entre en scène en nous saluant en français. Le groupe est composé du guitariste Aodán Coyne, et des frères Hayes, avec Shane à l’accordéon, et Fiachra au violon. Le ton est immédiatement donné avec un premier morceau instrumental festif, et le public n’attend pas pour taper dans les mains. Ce que j’adore avec les groupes de musique traditionnelle, notamment celtique, c’est leur proximité avec le public et leur sens de l’humour. Le violoniste tente de nous parler en gaélique, mais face à notre désarroi, les musiciens jonglent entre l’anglais et le français.

Avec le deuxième morceau, plus mélancolique, nous découvrons qu’en plus d’être des musiciens hors-pair, ces derniers sont des chanteurs accomplis. Le guitariste mène la barque (comme sur la pochette de l’album Without a Paddle …) de sa belle voix, et est accompagné par les frères aux chœurs, dans une harmonie totale. Puis, sans prévenir, cela part en festif. Le guitariste nous encourage à frapper des mains, et nous nous exécutons.

Le groupe enchaîne avec un morceau chanté très énergique que j’apprécie beaucoup, et qui est présenté comme « American song » : « Shady Grove ». Le trio relâche ensuite temporairement le rythme avec « The Last Waltz », puis « Foreign Lander ». J’ai beaucoup aimé ces deux morceaux, le premier pour sa jolie introduction mélancolique au violon et à l’accordéon (dommage pour les quelques interférences), et le second pour son côté a cappella.

Le morceau suivant était un instrumental moins conventionnel (au début du moins), qui virait ensuite au festif, avec un bridge jazzy. Avant de jouer le dernier morceau de la soirée, les musiciens nous content une petite anecdote et nous invitent à les retrouver après le concert à l’espace merch’. Le morceau démarre calmement, dans une ambiance mélancolique, et passe sans transition au festif. L’un des musiciens criera « Nous apportons des cadeaux ! », et ces derniers lanceront des chaussettes dans la salle, en référence au nom du groupe !

Dix minutes après la fin du set de Socks in the Frying Pan, les cinq musiciens d’Ímar s’installent sur leur chaise respective et commencent à jouer. Comme je vous l’avais expliqué dans l’article-découverte qui leur était dédié, « Ímar » fait référence à un roi viking du IXème siècle qui dominait l’Ecosse, l’Irlande et l’île de Man, soit les trois terres dont sont originaires les différents membres du groupe. En effet, le joueur de cornemuse irlandaise et flûtiste Ryan Murphy vient d’Irlande, le violoniste Tomás Callister et le joueur de bouzouki Adam Rhodes viennent de l’île de Man, et le joueur de concertina Mohsen Amini vient de Glasgow. Seul le joueur de bodhran (également guitariste) Adam Brown est originaire de Suffolk, à l’est de l’Angleterre.

Malgré des origines différentes, les cinq membres du groupe partagent un héritage culturel commun, puisque le gaélique était parlé dans les trois contrées. En outre, une autre caractéristique du groupe, c’est que chaque musicien joue dans d’autres formations de musique traditionnelle, telles que Mànran, RURA, Talisk et Barrule.

Maintenant que le groupe est présenté, revenons-en au concert. Ímar interprète exclusivement des morceaux instrumentaux, ayant quasiment tous comme mot d’ordre « festif » ! Le violoniste présente d’ailleurs le groupe en disant que leur musique est spécialement faite pour danser, et nous lance « Vous voulez danser ? Alors levez les bras et bougez-vous ! ». Certains ne se font pas prier et viennent danser au premier rang. Malgré toute la bonne volonté du monde de s’essayer au français, « si cela ne vous dérange pas, nous allons parler en anglais maintenant ». Au moins, les musiciens ont fait l’effort ! Le joueur de cornemuse nous raconte ensuite une petite anecdote sur un festival au Danemark auquel le groupe avait participé et durant lequel son instrument avait malencontreusement explosé ! Le musicien fait donc appel à notre générosité au cas où l’incident se reproduirait. Heureusement, aucun problème à signaler.

Chaque musicien assure dans sa discipline, mais celui qui attirait le plus mon attention, c’était le joueur de concertina qui était encore plus survolté que ses acolytes, pourtant très dynamiques eux aussi. Le groupe annonce ensuite un morceau extrait de son deuxième album fraîchement sorti Avalanche. Il s’intitule « Afar » et est dédié aux proches du groupe qui ne peuvent être présents lors des tournées. Le morceau est plus lent et solennel, mais le groupe nous dit de ne pas nous inquiéter, ce n’est pas pour autant que la fête va être gâchée !

Tous les musiciens sortent ensuite de scène, sauf le joueur de bodhran qui se lance dans un solo endiablé de plusieurs minutes ! Les musiciens reviennent par la suite pour un nouveau morceau, et la fête reprend alors de plus belle ! A la demande du joueur de concertina (élu musicien de l’année par la BBC s’il vous plait !), nous chantonnons l’air de … « L’Air Mignonne » justement ! Après une petite anecdote sur le permis, le groupe interprète peu après un autre morceau extrait du nouvel album, le bien-nommé « The Third Attempt » (« La Troisième Tentative » en français), lors duquel le public se lève à nouveau en tapant des mains. Le set touche bientôt à sa fin, et le groupe ne manque pas de nous encourager à acheter ses albums, car « Noel approche, et l’accordéoniste a besoin d’un nouveau jean ! » (celui qu’il portait sur scène était en effet déchiré). « Be Thou » commence donc par un duo violon/concertina mélancolique, puis les autres musiciens se mettent à jouer. Nous commencions à peine à être émus par cette jolie mélodie que le morceau devint soudain festif. Le public se relève, et réclame le retour sur scène des musiciens. Nous aurons pour notre plus grand plaisir un petit rappel, et au bout de presque une heure et demi, le set prendra fin avec un autre morceau festif, « Trip to Novi Sad », lors duquel le cornemuseur jouera du tin whistle.

Merci beaucoup à Paris Celtic Live pour l’accréditation, et merci aux deux groupes pour cette excellente soirée ! « Slán agat ! »

SETLIST : Into the Light / Manx Plates / Setanta / Revenge / White Strand / Deep Blue / L’Air Mignonne / Luke Skywalker Walks On Sunshine / The Third Attempt / Be Thou / Trip to Novi Sad

Fée Verte

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