Ghost / Powerwolf / Doro / H.E.A.T (05/08/2018, Foire aux Vins de Colmar)

Alors qu’on craignait une annulation pure et simple, la neuvième édition de la Hard Rock Session de la Foire aux vins de Colmar a bien eu lieu, pour la plus grande joie de tous les metalleux de la région (voire au-delà).

Placée sous le signe du heavy metal, l’affiche avait de quoi être belle. Voici donc le récit de ces 6 heures de spectacle.

 

 

 

H.E.A.T

Après une heure et demie d’attente sous un soleil de plomb, nous entrons vers 16h pour attendre dans la fosse tranquillement que le spectacle commence. Rapidement, les gradins du théâtre plein air se remplissent.

Et c’est à 17h pile que le premier groupe arrive, dont le nom ne se résume qu’en quatre lettres : H.E.A.T.

Le groupe suédois formé en 2007 et emmené par Erik Grönwall officie dans un hard rock tout à fait classique, dans la veine de groupes comme Whitesnake, Scorpions, voire même AC/DC.

C’est certes classique, mais ces Suédois là savent faire le show ! Les titres de ses 5 albums studios s’enchaînent les uns après les autres (« Bastard of Society », « Late Night Lady », « Mannequin Show »….) avec une grande efficacité.

Mais celui qui assure le show, c’est véritablement le frontman Erik. Toujours dansant lascivement ou de façon rock’n’roll, c’est un déchaînement total.

Pour prouver qu’il est une vraie rockstar, il n’hésite pas à communier avec le public notamment en se faisant porter par la foule. Il ira même plus loin en chantant une chanson entière dans les gradins noirs de monde. (imaginez bien ce petit bonhomme blondinet devant 800 personnes !)

Il ira même jusqu’à faire des selfies avec des gens, embrasser des jeunes femmes, voire même emmener un gamin lambda sur scène !

L’ambiance était survoltée, mais cependant un peu gâchée par des pertes de micro. Les aléas du direct arrivent malheureusement, mais ça n’enlève en rien le talent des musiciens. En bref, du bon hard rock comme on l’aime et qui nous fait du bien…

Doro

Vous savez quel est le point commun entre Madonna et Doro Pesch ? Oui, elles sont blondes mais encore…non ?… Hé bien dans leur style de musique, elles sont toutes les deux des Queen. Et c’est à 18h30 que « Sa Majesté » débarque, accompagnée de toute sa garde rapprochée.Pour ne rien cacher, j’avais de gros à priori vis-à-vis de Doro, puisque les quelques nouvelles pistes que j’avais écouté n’étaient pas terribles. Je vous laisse découvrir « If I Can’t Have You, No One Will » en duo avec le légendaire Johan Hegg, pour vous faire une idée de la chose…

Toujours est-il que contre toute attente, ça marche plutôt bien ! Et même très bien ! Tout le set de Doro est presque entièrement basé sur des chansons de Warlock, le premier groupe de la chanteuse allemande. On peut entendre des titres comme « I Rule the Ruins », « East Meets West », « Earthshaker Rock »…Que de bons vieux titres qui nous font voyager dans les années 80, au son des bonnes grosses guitares bien mélodiques. Et qu’est-ce qu’elle envoie Doro ! Malgré ses plus de trente années de carrière, sa voix cassée reste toujours aussi puissante !

Très communiante avec son public, toujours le sourire aux lèvres, elle l’émeut aussi avec son cultissime « Für Immer » qu’elle chante en allemand et en anglais. La surprise est également de taille avec « Raise Your Fist in the Air » qu’elle interprète presque entièrement en français ! De quoi se rapprocher encore plus du public français…

D’un point de vue live, Doro reste sans conteste la « Metal Queen » et n’a pas de concurrente sérieuse…Hum mais Noora Louhimo (Battle Beast) ne serait-elle pas son héritière ? Débat à suivre…

Powerwolf

On quitte maintenant l’ambiance rock’n’roll, cuir (moustache ?) et 80’s pour retourner vers la sombre Allemagne médiévale où nous attendent Loup Pouvoir…Euh pardon Powerwolf ! :p

Trois années ont déjà passées depuis la dernière fois que je les ai vus à Pratteln lors d’un concert mémorable. Ici, le contexte est différent, surtout avec leur dernier album sorti le mois dernier (dont je vous ai partagé mes impressions). D’ailleurs, comme pour rappeler des souvenirs, le groupe ouvre le bal comme en 2015 avec « Blessed and Possessed », de quoi donner le ton tout de suite. On sent tout de suite que le groupe grandit de plus en plus. Cela se voit notamment au niveau de la mise en scène, avec par exemple ces deux moines qui viennent allumer des feux (littéralement !) pour « Fire and Forgive » ou bien les changements de banderoles pour donner plus d’effets aux interprétations. Et d’ailleurs, que serait Powerwolf sans son iconique Attila Dorn ?

Notre curé préféré nous étonne d’ailleurs en s’adressant à nous en français (« Mes amis, êtes-vous prêts pour la grande messe de heavy metal ? OUAAAIIIS »). Pour bien rappeler que lors d’une messe à l’église, tout le monde chante (en théorie…), le frontman d’origine roumaine nous fait participer avec des « Wohoho » comme pour « Demon’s Are a Girl’s Best Friend » ou bien « Armata Strigoi ». C’est la folie, tout le monde scande le nom du groupe au gré des standards, comme « Amen and Attack », « Werewolves of Armenia », « Sanctified with Dynamite »…

Et c’est sur « We Drink Your Blood » que le groupe tire sa révérence. O rage, ô désespoir, est-ce possible qu’il n’ait pas chanté « Resurrection by Erection », le psaume vénéré par tous les fans ? Ce sera ma petite déception de ce soir.

Pour un set pris par le temps, il est clair que le groupe a du procéder à des choix radicaux. Mais ça n’enlève en rien au fait que cette messe était tout simplement grandiose !

 

Ghost

On a commencé par un groupe suédois, on termine par un groupe suédois. Et pas des moindres, puisque cette année, ce sont les très réputés Ghost qui clôturent le bal. On sait que le groupe a toujours suscité une vraie fascination, tant leur image reste peu commune, donc si unique.

C’est sur l’instrumental « Ashes » que le décor s’installe avec les fameuses Goules sans nom qui se mettent chacunes à leur place. C’est très mystique, voire solennel. Et c’est là que ça démarre en trombe avec le désormais culte « Rats » pour lequel le Cardinal Copia montre enfin le bout de son nez. Je trouve peut-être à ce moment-là le son un peu fort, mais ce sera rapidement corrigé.

On retrouve alors tout ce qui fait le succès du groupe, à savoir cette ambiance doom, un peu inquiétante ponctuée par les grosses guitares très lourdes. Et ce qui fait également son succès, ce sont ces Goules dont on ne sait rien sur elles, si ce n’est qu’elle joue devant nous. Le groupe pioche dans tous ses albums (« From the Pinnacle to the Pit », « Year Zero », « Mummy Dust », « Faith »…), tout ça sous la direction du Cardinal.

Contre toute attente, ce dernier se révèle être un très bon chef d’orchestre, montrant un certain goût pour le raffinement et l’élégance. Sa démarche est classe, voire même théâtrale. Son phrasé est même plutôt mafieux… Au fond, le but du jeu est bien d’incarner des personnages, non ?

En plus d’avoir un leader charismatique, Ghost bénéficie d’une mise en scène totalement gigantesque. On a entre autres les jets de flammes, les confettis (dans lequel s’étaient glissés quelques billets de dollars…) des jeux de lumière à couper le souffle (comme pour le céleste « He Is », un des plus beaux moments !) et bien d’autres choses. On a même droit à un solo endiablé de saxophone pour « Miasma », joué par un Pape. (Non, je n’ai rien bu…)Le groupe nous en met plein la vue et conclut en apothéose avec un titre que tout le monde hurlait d’entendre : Square Hammer.

Et c’est ainsi que s’achève…Mais attendez, voici le Cardinal Copia qui revient dire : « Go Home ! » (Rentrez chez vous !) Refus catégorique du public, du coup le groupe termine par « Monstrance Clock ».

Au final, je ne retiens que du bon et même très bon ! Si la programmation est aussi bonne l’année prochaine, j’y retournerai sans hésitation ! Kopfertamis !

 

 

 

 

 

 

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