Gaahls Wyrd / Tribulation / Uada / Idle Hands

En ce mardi 26 février se tenait au Petit Bain un joli plateau moitié Gothic, avec Idle Hands pour la partie heavy/rock et Tribulation pour le côté metal extrême, moitié Black Metal avec Uada et Gaahls Wyrd.

Idle Hands

La salle est très peu remplie quand les Américains d’Idle Hands débarquent sur scène, sans aucune musique d’intro ni quoi que ce soit – c’est à peine si on les remarquerait s’ils n’avaient pas commencé à jouer.

N’étant pas familière de leur musique, c’était pour moi la découverte. Avec un public peu au rendez-vous et un temps de jeu avoisinant la demi-heure, les conditions n’étaient pas forcément idéales, ni pour moi ni pour le groupe… Qui s’en tire pourtant pas trop mal. Ils semblaient notamment déjà posséder quelques fans parmi les premiers rangs.

On est là sur un heavy metal assez tranquille avec de gros relents gothic rock voire Post-Punk, en particulier sur le chant et les ambiances. C’est d’ailleurs l’aspect que j’ai le plus apprécié, ces éléments me faisant souvent penser à certains passages de Sisters of Mercy ou encore de Depeche Mode. D’un autre côté, j’ai trouvé que l’aspect Heavy aurait pu être plus énergique ; mais sûrement les conditions pas très idéales ont-elles dû jouer sur mon ressenti. Les musiciens sont pourtant assez mobiles sur scène, plein d’entrain, et le frontman, au chant et à la basse, s’adressera plusieurs fois à nous.

Premier groupe de la soirée à promouvoir un album pas encore sorti, on a tout de même eu droit à quelques titres de celui-ci, comme le single « Give me to the night ». Il s’agit sûrement du titre qui m’a le plus emballée. Je l’ai trouvé plus entraînant et catchy que le reste, tout en mêlant des guitares un peu moins mélodiques et des parties un peu plus axées sur l’efficacité.

Setlist :
Nightfall // Blade and the will // Can you hear the rain // Time crushes all // I feel nothing // Give me to the night // By way of kingdom // Cosmic Overdriv

Uada

Changement de décor et d’ambiance, mais restons sur un groupe venu d’outre-Atlantique.

Uada s’installe. L’ambiance est aussi sobre que sombre, ritualiste avec deux panneaux aux sceaux ésotériques encadrant l’estrade de la batterie, mais surtout une délicate odeur d’encens. Les figures vêtues de noir de la capuche aux pieds débarquent de manière assez solennelle, au grand plaisir d’un public apparemment impatient de les voir. Personnellement, si j’apprécie leur Black mélodique et moderne, j’avoue avoir du mal à comprendre l’engouement énorme qu’ils semblent susciter chez beaucoup. C’était le cas sur album, ça se confirme en live : c’est bien foutu, je passe un très bon moment, mais je suis loin d’être transportée comme d’autres groupes dans le même genre savent le faire (coucou Mgla !) et comme je le serai un peu plus tard dans la soirée..

Bref, l’ambiance est en tout cas fortement bien rendue, avec des lumières blanchâtres tournées vers le haut, et ces corps noirs, fantomatiques, se détachant au milieu d’une légère brume. Ils sont d’ailleurs plutôt mobiles, alors que je les aurais imaginés assez statiques. Ça headbangue, ça vient voir le public, ça occupe assez bien l’espace scénique (bien que celui-ci ne soit pas très grand), etc. Les morceaux s’enchaînent, tous assez longs et presque sans interruption. On se laisse porter, doucement, lentement. Si j’ai décroché à une ou deux reprises, il y a toujours une bonne mélodie couplée à un bon blast pour me faire repartir, ou encore un léger « break » un peu plus rock’n’roll pour me faire secouer la tête.

Setlist :
Natus Eclipsim // Snakes & Vultures // Devoid of Light // Cult of a Dying Sun // Black Autumn, White Spring

Tribulation

La salle commence à bien se remplir, on se marche un peu dessus devant et ça pousse par derrière. Sur scène, les deux panneaux de Uada sont remplacés par deux nouveaux au décor clairement gothique. Je hume à nouveau des relents d’encens alors que Tribulation fait son entrée.

Deuxième fois que je vois les Suédois. Autant dire que si j’en étais sortie assez indifférente l’année dernière, cette fois fut clairement plus positive ! Bon, le groupe saute clairement des deux pieds dans le cliché goth pour s’y enfoncer jusqu’à la tête avec une allure de mort-vivant sexy maquillé et habillé en conséquence. J’en entends d’ici grincer des dents, mais passé outre cet attirail (qui amène quand même une sacrée touche personnelle, pas de refus pour peu qu’on n’y soit pas trop hermétique), tout le reste n’est que positif. L’accoutrement n’est pas là pour cacher une musique creuse, au contraire. Le death mélodique et progressif du groupe est à la fois complexe et entraînant, porté par des musiciens très communicatifs pendant les morceaux et démontrant entre eux d’une bonne cohésion de groupe. Les fans autour de moi semblent également en grande forme ! Je regrette un peu la forte présence de basses tout de même, les guitares auraient pu être mieux mises en avant (mais peut-être était-ce dû à mon placement).

Le groupe nous quitte au terme d’un bon temps de jeu avec des révérences théâtrales face à une audience qui semble plutôt satisfaite.

Setlist :
Lady Death // Melancholia // The Lament // The Motherhood of God // Suspiria De Profundis // Cries from the Underworld // The World // Ultra Silvam // Nightbound // Strange Gateways Beckon // Lacrimos

Gaahls Wyrd

Vous l’aurez peut-être compris, c’est bien la formation norvégienne qui m’a fait me bouger jusqu’au Petit Bain ce soir. Certes, l’entité Gaahls Wyrd en tant que telle n’a pour l’instant délivré qu’un single en prévision de l’album à venir, mais Gaahl a un beau répertoire en réserve. Plus que God Seed auquel je n’ai jamais vraiment réussi à adhérer, je viens chercher ce soir du Trelldom et du Gorgoroth (période Incipit Satan / Twilight of the Idols / Ad Majorem Sathanas Gloriam, la fameuse histoire de droits d’auteurs du groupe que tout le monde connaît déjà par cœur). Je vais être servie.

La tension est palpable, nous sommes beaucoup à attendre le groupe avec impatience. Les membres entrent un à un sous les acclamations, Gaahl arrivant en dernier de sa démarche habituelle si tranquille mais toujours si impressionnante. Pas besoin de vous faire une énième description du charisme si particulier qui émane du personnage, en particulier sur scène. D’autres l’ont déjà fait bien avant et bien mieux que moi… Mais c’est tout de même autre chose de le vivre que de simplement le lire.

Quoi qu’il en soit, je suis pour ma part comblée dès les premières notes, car le concert démarre en grande trombe avec « Sign of an open eye », de Gorgoroth. Et ça continuera comme ça pendant les 1h20/1h30 que durera le set, si bien que même les morceaux de God Seed sont passés tout seul sans que j’aie le temps de m’ennuyer ! La setlist différait apparemment quelque peu de celles des dates précédentes de la tournée, deux morceaux de Trelldom ayant été remplacés par un titre de Gorgoroth et un autre de God Seed… Dommage. Oui je sais, je suis difficile, tant pis pour moi !

Gaahl est cependant bien loin d’être le centre du groupe sur scène, tous les musiciens occupent leur place et trouveront de quoi galvaniser le public à de nombreuses reprises pendant les morceaux. Il faut dire que tous ont de l’expérience et sont bien actifs au sein de la scène norvégienne. L’audience répond en tout cas avec joie aux sollicitations du groupe, créant ainsi une atmosphère assez explosive. La fosse derrière moi a eu l’air de pas mal bouger.

La soirée passe très vite, presque sans interruption entre les morceaux. Le vocaliste nous annonce « Ghosts Invited », premier extrait de l’album à venir. Quelle claque ! Alors que l’écoute que j’en avais faite à la sortie ne m’avait pas trop donné envie d’y revenir, en live le titre se révèle être une véritable transe – à creuser donc. On a finalement eu droit à un beau balayage de la carrière de Gaahl, de la première démo de Trelldom jusqu’au nouvel opus GastiR – Ghosts Invited. On aura bien sûr eu droit à l’incontournable « Incipit Satan », introduit par une litanie a cappella répétant le titre qui vous fout des frissons dans le dos et qui sera bien vite reprise par le public. Le tout se révèle assez cohérent, empli d’une fureur tantôt grondante, tantôt écrasante qui aura tout dévasté sur son passage ce soir.

Les lumières se rallument après un magnifique « Prosperity and Beauty » et le groupe nous laisse. Gaahl restera en revanche encore quelques minutes sur scène à serrer les mains tendues des premiers rangs.

On se remet de ses émotions, on pense aux courbatures inévitables du lendemain matin… Et on prend doucement le chemin du retour à la réalité malgré l’envie de continuer à se ruiner les cervicales tout en hurlant à la gloire de Satan !

Encore une belle soirée par Garmonbozia, merci à eux et aux quatre groupes.

Setlist :
Sign of an Open Eye (Gorgoroth) // Carving a Giant (Gorgoroth) // From the running of blood (God Seed) // Aldrande Tre (God Seed) // Slave til en kommende natt (Trelldom) // Ghosts Invited // Høyt opp i dypet (Trelldom) // Awake (God Seed) // Wound upon wound (Gorgoroth) // Sannhert, Smerte og Død (Trelldom) // Incipit Satan (Gorgoroth) // Exit – Through carved stones (Gorgoroth) // Alt liv (God Seed) // Prosperity and Beauty (Gorgoroth)

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.