Fenrir

Que le temps passe vite … Voilà déjà plus d’un an que j’avais revu Fenrir à l’occasion du Sav’Fest’Rock à Savigny-sur-Orge (Essonne), et pourtant, j’ai presque l’impression que c’était hier ! Depuis cette apparition live en septembre 2017, il y a eu une nouvelle avancée pour le groupe : son deuxième album Legends of the Grail est ENFIN sorti, depuis une dizaine de jours (seulement en format numérique cependant, la version physique devrait suivre d’ici une dizaine de jours également, prenez-en bonne note!).

Le rendez-vous est donné le 2 février 2019 à la médiathèque Hélène Berr dans le XIIème arrondissement parisien, située à deux pas de chez mes grands-parents, autant dire que je me suis sentie comme chez moi ! Petite remise en contexte, cette prestation live gratuite devait se dérouler initialement le 8 décembre 2018 dans le cadre du festival Monte le Son, mais suite aux manifestations, celui-ci a dû être reporté. Avec presque deux mois de retard, c’est donc Fenrir qui a la charge de clôturer ce festival, et on est sûr qu’il se terminera en beauté ! Comme l’a si bien dit Elsa, chanteuse du groupe, comme quoi, les manifestations, ça peut avoir du bon ! Ce concert est donc l’occasion pour la formation nancéienne de présenter son nouvel album au public, bien que certains morceaux aient déjà été dévoilés en exclusivité lors des lives précédents.

J’arrive sur place une demi-heure avant le début du concert, et comme je m’y attendais, l’ambiance risque fort d’être familiale. Les metalleux sont loin d’être majoritaires ce soir, ce qui n’est pas plus mal selon moi. C’est justement ce qui me plaît chez Fenrir, cette capacité à ameuter des personnes de toute génération, aux orientations musicales différentes, mais ayant toutes en commun cette curiosité de découvrir un nouveau style musical. Il est vrai que Fenrir reste un groupe relativement accessible pour les non-initiés, grâce à une forte proportion de chant féminin lyrique et des mélodies folk entraînantes.

Une inquiétude me guette cependant : la médiathèque n’est pas conçue à la base pour qu’on y organise des concerts. De ce fait, aucune scène n’est installée, le groupe est contraint de se produire au fond de la salle, au même niveau que le public. Remarque, cela devrait renforcer le côté accessible et intimiste. Je me demande aussi si la qualité sonore sera au rendez-vous, mais je me rassure en voyant qu’un ingé son se cache à la droite de la scène totalement improvisée pour l’occasion.

A 18h, les six membres du groupe entrent en scène, et sont comme d’habitude vêtus de leurs tenues médiévales. Le set débute par le morceau instrumental « A Legend Begins » qui est également le morceau d’ouverture du nouvel album Legends of the Grail. Sans transition, le groupe enchaîne avec « A Red Sun Rises » qui avait été dévoilé sur sa page Facebook quelques jours avant la sortie numérique de l’album. La première partie du set se révèle être assez calme. Après tout, il ne s’agit pas de brusquer les non-initiés, laissons-les se familiariser peu à peu avec cette musique du diable ! Enfin, bien que le début du set ne soit pas des plus violents, Herja et moi-même nous prêtons tout de même au jeu en headbanguant, afin de mettre l’ambiance à notre échelle et d’encourager au mieux le groupe. De plus, je dois dire que j’étais ravie que Fenrir interprète son incontournable « Tristan & Iseult » en début de set, dans la mesure où ce morceau a une fort valeur sentimentale pour moi. Petit instant humour en présentant la ballade metal « The Fisher King », Elsa explique que ce morceau fait référence à Perceval. Évidemment, la réplique « C’est pas faux ! » a été prononcée, et Elsa ajoute qu’effectivement, selon la légende arthurienne, Perceval était un personnage quelque peu simplet qui n’osait pas dire les choses, ce qui a valu à ses congénères de la Table Ronde de ne pas trouver le Graal.

Selon moi, la force de Fenrir, c’est de varier son répertoire musical en alternant morceaux tantôt mélancoliques, tantôt guerriers, ou encore festifs, tout en préservant l’ambiance médiévale. On sent petit à petit que les esprits s’échauffent, et c’est à partir de « Brocéliande » qu’Elsa exige de la part du public « une participation active ». On scande des « hey ! », on saute sur place, on danse, ça y est, le public semble conquis ! S’ensuit le redoutable « Conquest of Britain ». Tout le monde est maintenant debout, et personne ne semble être effrayé par le growl du guitariste Michael, bien au contraire ! Outre cette innovation vocale, ce que j’aime dans ce morceau, c’est l’atmosphère mystique dégagée par le violon, juste en pinçant ses cordes !

Lorsqu’Elsa annonce le morceau « Mama Troll », celle-ci a demandé aux demoiselles présentes dans la salle de pousser un menaçant cri de troll pour prouver que les trollinettes, c’était beaucoup plus méchant que les trolls ! Je ne saurais dire si c’était très concluant, en tout cas on a fait de notre mieux ! L’ambiance festive est désormais bel et bien instaurée, et quel ne fut pas mon plaisir lorsque le groupe a enchaîné avec mon morceau préféré, « Camelot » ! Pour ma part, l’émotion était à son comble lorsque le groupe a interprété « La Dame du Lac », dont le refrain où s’associent chant lyrique et growl redouble d’efficacité. Au bout de quasiment une heure et demi, le set touche quasiment à sa fin, et le groupe termine en beauté avec « Fenrir ». Celui-ci quitte ensuite la scène, mais le public ne semble pas disposé à partir sans un dernier morceau ! De toute évidence, le groupe n’avait absolument pas prévu de faire un rappel, mais s’exécute tout de même avec plaisir. Elsa nous demande alors si nous savons danser la gigue … Euh, pas vraiment, mais pas grave, on improvisera ! C’est donc dans la joie et la bonne humeur que s’achève ce concert.

SETLIST : A Legend Begins / A Red Sun Rises / Tristan & Iseult / Mordred / Mac Beth / The Fisher King / The Son of Pendragon / Thundercliff / Brocéliande / Conquest of Britain / Awakening / Morrigane’s Fury / Mama Troll / Camelot / Prancing Poney / The Tale of Taliesin / La Dame du Lac / Fenrir

Fée Verte

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