Fenrir – Legends of the Grail

On commençait un peu à désespérer, mais ça y est, après moult difficultés pour établir un nouveau line-up stable, les Nancéiens de Fenrir sont de retour, et plus forts que jamais, avec leur deuxième album Legends of the Grail, près de sept ans après Echoes of the Wolf !

Certains d’entre vous avaient peut-être déjà eu l’occasion de voir le nouveau line-up sur scène récemment. Dans le cas contraire, pas de panique, Fée Verte est là pour la piqûre de rappel ! Elsa Thouvenot (chant/violon), Bruno Giglio (violon), Jordan Lavaut (basse) et Kevin Keiser (batterie) répondent encore à l’appel. En revanche, les guitaristes Sylvère Jandel et Tristan Bor ont quitté le groupe l’an dernier, et ce sont Michaël Macé (guitare rythmique/chœurs) et Alexandre Frémont (guitare lead) qui les remplacent.

Avec Echoes of the Wolf, on avait déjà cerné l’intérêt du groupe pour les civilisations anciennes, notamment celtiques et scandinaves. Le nouvel album, comme son nom l’indique, explore quant à lui les légendes arthuriennes. Legends of the Grail est une autoproduction mais l’album sera distribué par le label Season of Mist dès sa sortie prévue pour le 18 janvier prochain.

L’album commence sur un court morceau instrumental, « A Legend Begins », dans lequel l’on retrouve les influences médiévales déjà présentes dans Echoes of the Wolf. Celles-ci apparaîtront d’ailleurs de temps à autre tout au long de l’album. Ce qui est appréciable dès le début, c’est qu’en plus des violons, le groupe ne se contente pas de reproduire le son d’autres instruments au synthé, puisque l’on peut entendre une véritable contrebasse, ainsi qu’un violoncelle, un alto, un cor et une trompette !

Le morceau suivant, « A Red Sun Rises », nous met un peu plus dans le bain et est un parfait condensé du style de Fenrir avec cette base heavy/épique efficace sur laquelle des chœurs se superposent (certains d’entre eux sur l’album sont exécutés par Anthony Da Silva aka Vled Tapas, chanteur de Cadmium et Sphæra). On retrouve dans ces chœurs l’influence du metal symphonique chère au groupe, et surtout à la chanteuse Elsa, dont le chant lyrique se révèle être toujours aussi maîtrisé. L’association entre ce chant féminin et les chœurs masculins rend particulièrement bien, et on apprécie toujours autant les mélodies entraînantes du violon ainsi que les quelques phases acoustiques qui créent une ambiance médiévale.

Mais c’est à partir du troisième morceau, « Camelot », que tout le potentiel du groupe s’exprime selon moi. Objectivement, ce n’est pas le morceau le plus original et le plus novateur qui soit sur l’album, mais j’avoue que pour son côté plus festif, c’est sans doute mon préféré.

Les morceaux suivants sortent cependant bel et bien du lot, à commencer par « Sir Gawain and the Green Knight », pour son introduction médiévale menée par le bouzouki irlandais et le violon, à laquelle s’ajoute une flûte légère et entraînante (que l’on retrouvera également dans « Morgane »), ainsi que pour ses riffs résolument plus sombres qu’à l’accoutumée. Mais la véritable grande surprise sur cet album, ce sont les quelques passages avec du chant black, notamment dans « Conquest of Britain » et « La Dame du Lac » !

Après cette « conquête de la Bretagne » plus agressive, Fenrir pose momentanément les armes, tout d’abord avec « The Fisher King », que l’on pourrait considérer comme la ballade de l’album. L’alternance entre les couplets calmes menée par la voix douce et apaisante d’Elsa, et les refrains aux envolées épiques enjolivés par les chœurs masculins et le violon, est vraiment du plus bel effet. Le morceau suivant, « Brocéliande », est un instrumental qui pourrait paraître lui aussi apaisant de prime abord avec sa douce introduction aux guitares et au violon, mais la soudaine accélération avec un violon festif et le passage black/death prouvent tout le contraire, et ce morceau n’est finalement pas de tout repos !

Il reste deux morceaux sur cet album qui méritent d’être évoqués, non seulement pour la musique en elle-même, mais surtout pour les paroles. En effet, tandis que la majorité des morceaux sont chantés en anglais, « La Dame du Lac » et « Morgane » sont quant à eux chantés en vieux français ! Effet médiéval garanti ! Dans « Morgane », Elsa est d’ailleurs secondée par une amie chanteuse du groupe se faisant appeler Nyx (ancienne chanteuse du groupe Despairhate et ancienne chanteuse live de Cadmium).

Après le morceau épique « Mordred », l’album prend fin sur « Mists of Avalon », instrumental mélancolique acoustique mené par la guitare et le violon.

Au final, cette si longue attente valait largement la peine ! Avec ce deuxième album, Fenrir a su préserver son identité musicale tout en y apportant quelques innovations, preuve que le groupe a mûri. Longue vie au roi Arthur, et à Fenrir !

Fée Verte

7/10

Tracklist :

  1. A Legend Begins
  2. A Red Sun Rises
  3. Camelot
  4. Sir Gawain and the Green Knight
  5. Conquest of Britain
  6. The Fisher King
  7. Brocéliande
  8. The Son of Pendragon
  9. La Dame du Lac
  10. Morgane
  11. Mordred
  12. Mists of Avalon

Date de sortie : 18 janvier 2019

Liens du groupe :

En attendant un extrait du nouvel album, on se repasse le troisième studio report qui fait office de teaser !

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