Evergreen refuge – Growing (2017)

Pour bien commencer l’année, Axoria nous emmène dans les ambiances chamaniques très pures et naturelles du groupe Evergreen Refuge et de leur nouvel album intitulé Growing.

Evergreen Refuge, ce nom ne vous dit probablement rien et pour cause, il s’agit d’un one-man-band originaire de l’Amérique profonde, perdu au fond du Colorado. Pourtant ce projet solo de métal atmosphérique-post black de Dylan Rupe n’en est pas moins particulièrement prolifique avec une moyenne oscillant entre 1 et 2 albums complets par an, auxquels on peut ajouter les splits et live. Toute la discographie d’Evergreen Refuge est composée d’albums ne comprenant qu’une ou deux pistes maximum, intégralement instrumentales. Growing n’échappe pas à la règle et se compose donc de deux titres d’environ 25 minutes chacun : Growing Part 1 et Growing Part 2. Niveau originalité, rien de bien nouveau sous le soleil donc.

C’est en revanche au niveau du contenu musical que j’ai été absolument séduit : dès les premières minutes, nous sommes plongés dans un voyage initiatique au sein d’une nature profonde et verdoyante. Des chœurs puissants tels une incantation chamanique s’élèvent progressivement au sein de cette nature créant de nouveaux paliers d’intensité à chaque minute… Puis les chœurs retombent et nous voilà laissés à nous mêmes, au rythme lent d’un tambour faiblement marqué, voguant dans cet espace musical unique aux tons calmes, posés, langoureux et mélodiques, imprégnés par une guitare classique omniprésente. Vous allez certainement me dire : « c’est bien gentil tout cela, mais ce que tu décris là ce n’est pas du tout du métal ! » et sur le premier quart d’heure, je vous avoue que j’ai ressenti la même impression. Sauf que la deuxième moitié du premier titre nous amène soudainement et sans que l’on n’ait pu le sentir venir des guitares électriques puissantes et de la batterie hargneuse qui viennent nous réveiller de cet enchantement dans lequel nous étions plongés jusqu’alors. Comme si l’intervention soudaine de l’homme avec ses bulldozers venait arracher la paix et l’immensité de la forêt dans laquelle nous étions immergés. Toute l’intensité et la beauté de cet album est justement dans cette composition sur ce schéma avec une alternance magnifiquement amenée entre des périodes très calmes (guitare classique et tambour) et des périodes puissantes et magistrales (guitare électrique et batterie). Le deuxième titre suit le même procédé et bien que l’on pourrait penser à de la redite sur le déjà vu et sentir la lassitude monter, ce n’est pas du tout le cas. Très rapidement, on se laisse prendre à cette ambiance si envoûtante et ces changements d’émotions encore plus intenses qui confèrent à cette deuxième partie son côté véritablement sombre et black métal lors de certains passages… Une voix claire s’élève dans les derniers instant, clôturant ainsi notre voyage initiatique au sein de cet album.

52 minutes sont passées et nous n’avons pas vu le temps se dérouler, cet album absolument magnifique restera la première très agréable surprise de l’année en ce qui me concerne !

Track list :

1- Growing – Part 1

2- Growing – Part 2

Note : 8/10

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