Cernunnos Pagan Fest XIII

Morrigan

Trois ans, ça faisait trois ans que nous n’avions pas eu le plaisir de retrouver le Cernunnos Pagan Fest, interminable… C’est donc motivés à bloc que nous partons de Nantes au petit matin pour prendre la direction de Noisiel. Après maintes péripéties sur le trajet, les embouteillages parisiens que nous avons (encore une fois) sous-estimés, c’est un peu en retard que nous arrivons sur le site et je rate donc le set des Harpies. Tant pis, ce sera une prochaine fois, je prends du coup le temps de faire le tour du festival, et rien n’a changé, quel plaisir de se retrouver là et de boire sa première gorgée de bière bien méritée !

Fée Verte

Enfin nous y sommes ! Après trois ans de vide intersidéral, le Cernunnos Pagan Fest s’installe une nouvelle fois le temps d’un week-end à la Ferme du Buisson à Noisiel pour sa treizième édition. Samedi dernier, dès 13h, une horde de festivaliers accoste, vêtus de leurs plus beaux apparats médiévaux/fantasy/metal. J’arrive sur place également dans ces eaux-là, et comme j’ai le sens des priorités, je me précipite au stand de la Taverne de La Muse pour déguster un plat médiéval afin d’être d’attaque pour la journée. Et comme les cochonnailles grillées, ça donne soif, je me dirige ensuite vers le bar central pour prendre un verre de moretum. Maintenant que je suis rassasiée, il est temps d’assister au premier concert de la journée.

LES HARPIES, OU CHIENNES DE ZEUS [14h-14h40 – L’Abreuvoir]

Fée Verte

Je découvre totalement Les Harpies, en ce début d’après-midi dans la petite salle de l’Abreuvoir. Comme le nom du groupe peut le suggérer, la gente féminine est à l’honneur puisqu’il est formé d’un trio de chanteuses que sont Manon, Julie et Alaia, accompagnées de Jordan à la guitare acoustique et au banjo, Marie au violoncelle, et un joueur de djembé (je n’ai pas entendu son prénom lors des présentations). Le conteur Antoine intervient entre chaque morceau, coiffé de son tricorne.

Des fleurs ornent les pieds de micro, et les demoiselles sont vêtues élégamment, telles des muses. En solo, en duo ou à l’unisson, le trio délivre ses textes en anglais et en français. On observe une complémentarité intéressante entre les trois chanteuses puisque chacune d’elle est dotée d’un timbre vocal bien distinct, entre lyrique et gospel. Grâce à la présence des instruments traditionnels exotiques, le folk/pagan des Harpies se voit enrichi d’une dimension tribale.

Les Harpies présentaient essentiellement des titres issus de leur EP L’Envol, paru en 2019. Sans parler de coup de cœur, j’ai passé un bon moment, c’était agréable de débuter le festival dans la douceur.

SETLIST : La Taverne / L’Appel / Aphrodite / Mélopée / Artemis / Little Girl / Maelstrom / Burn

BANSIDH [14h45 – 17h05 – La Halle]

Morrigan

C’était la première fois que la horde gauloise s’aventurait en terres parisiennes. Les grands gagnants du tremplin Cernunnos de cette année ont la lourde tâche d’ouvrir sur la grande scène, et ils l’ont fait avec brio ! Leur musique reste assez traditionnelle, relativement proche de ce que peut proposer Eluveitie, rien d’extrêmement novateur, mais ça fonctionne car on sent bien les membres impliqués, sérieux, et une belle énergie scénique. Dommage cependant que le son choisi pour les guitares soit très agressif et du coup assez criard, ce qui rendait la harpe assez difficile à bien entendre. Malgré tout, le public est gonflé à bloc et encouragé toujours plus par plusieurs membres, et une belle ambiance sera présente dans la fosse tout du long du fest, on peut donc bien dire que le groupe aura ouvert sous la Halle de la plus belle des manières.

Fée Verte

C’est la première fois que je vois les copains de Bansidh en live. J’emploie ce terme car les Angevins ont participé à deux reprises à notre Pagan Spirit Compilation. Le set débute justement sur « Neddamagromagos », qui apparaît sur le dernier volume de la compilation, et qui sera présent sur le prochain album intitulé Orgetontīros. Nombre d’entre vous avez sans doute reconnu sur cette introduction folk la voix narrative de Chrigel Glanzmann, chanteur d’Eluveitie.

Les sept sangliers, comme on les surnomme, débarquent sur scène, manifestement prêts à en découdre. On retrouve Corentin, au chant depuis 2019, Ludo à la guitare lead, Alex à la guitare rythmique, Léonard à la batterie, Malfy à la basse, Elodie à la harpe celtique, et le multi-instrumentiste Max qui jongle entre la flûte, la mandoline et la cornemuse.

Ce qui me frappe immédiatement (et qui m’amuse également), c’est le contraste entre le growl caverneux à la Johan Hegg (Amon Amarth) de Corentin et son t-shirt d’Alcest (on a connu des groupes plus bourrins!). Passé ce détail comique, Bansidh décharge son folk metal vigoureux et martial, à l’image du peuple gaulois. L’influence d’Eluveitie, tant musicale que thématique, est absolument manifeste. D’ailleurs, le groupe a interprété entre autres « Killed by Her Scream », initialement en collaboration avec la joueuse de vielle à roue Michaline Malisz (Eluveitie).

Comme évoqué plus haut, Bansidh se démarque en relatant les exploits et les défaites de nos ancêtres gaulois, tantôt dans la langue celtique, tantôt en anglais. L’imagerie du peuple gaulois est également présente sur scène puisque deux boucliers bien typiques sont posés de par et d’autre de la batterie. Ce qui est bien avec Bansidh, c’est qu’ils nous font réviser notre culture générale (puisqu’il est connu que le metalleux est un être cultivé), et cela sert de présentation pour certains morceaux. Par exemple, Corentin nous demande comment s’appelait la France à l’époque des Gaulois… « Gallia, très bien ! ». Et que s’est-il passé en 52 avant Jésus-Christ ? « La bataille d’Alésia, bravo ! ». « Setus Alisia » est l’occasion de se défouler, c’est la guerre dans la fosse, et la métaphore de la marmite est très bien trouvée pour illustrer le circle pit entamé pendant le morceau.

SETLIST : Neddamagromagos / Diio Crouos / Oito ad Dumnacos / Anarios / Bloody Night / Gergovie / Killed by Her Scream / Setus Alisia / To Become One of Them

TOWARB [15h30-16h15 – L’Abreuvoir]

Fée Verte

Place au calme et à la méditation avec le quartet alsacien Towarb. C’est grâce à un ami mosellan que j’ai découvert le groupe, qui compte sur scène un chanteur, deux guitaristes et un batteur. Une douce odeur d’encens se répand dans la salle. Dissimulés sous leur capuche, les musiciens distillent un dark folk ambient mystique et médiéval qui m’a évoqué le neofolk de formations comme Empyrium et Dornenreich. Towarb s’inspire des légendes et mythes d’Alsace et les paroles sont chantées dans la langue locale, pour plus d’authenticité.

SETLIST : Intro / Verlora Im Dunscht / As Donnert / Elsass / Towarb / Oktower / UnserLand / Dammerung / Jacht Fiawer / Fragment / Sterne

VOSEGUS [16h20-17h05 – La Halle]

Morrigan

Groupe de black pagan originaire de Nantes, et assez attendu des fans, Vosegus regroupe tous les ingrédients pour faire un très bon groupe de ce style. Sur scène, la sobriété est de mise, les cinq membres sont très statiques, ce qui laisse la part belle à la musique. J’ai beaucoup apprécié l’ajout de Mathilde (également membre de Veliocasses) à la flûte, ce qui apporte une note un peu plus légère à la musique très sombre qui nous sera proposée lors du concert et un côté plus païen que les samples qui étaient auparavant utilisés par le groupe. Ce set au Cernunnos est l’occasion pour Vosegus de faire la release party de leur second album Retourne à la Terre et donc de découvrir les nouveaux morceaux en live. Pour ma part, j’ai plus apprécié le deuxième album du fait de l’ajout de la flûte, de parties plus mélodiques, et le live a très bien retranscrit toutes ces émotions, même si je dois dire que j’ai fini par me lasser au bout d’un moment, absolument pas à cause de la prestation du groupe mais tout simplement parce que ce genre n’est pas mon genre de prédilection.

Fée Verte

Les copains de Vosegus nous ont préparé un set spécial en ce samedi 18 février puisqu’ils donnaient la release party de leur deuxième album intitulé Retourne à la terre. Dans cet album, le rapport à la mort semble être le thème principal. Le pilier central du groupe, Nico, que vous pouvez également retrouver entre autres dans Infinityum et Trollheart, propose avec Vosegus un black pagan metal solennel et épique. La mise en scène est très sobre, en adéquation avec le style.

Nico, au chant et à la guitare, alterne entre vocaux black et clairs, et est accompagné d’un guitariste assurant également les chœurs, d’une bassiste et d’un batteur. Pour renforcer le côté folk, une flûtiste est également présente sur scène.

Le gros bémol du set fut le son. Je ne sais pas si cela était fait exprès pour donner un effet de voile, mais le chant était bien trop en retrait, ce qui est fort dommage, d’autant plus que les paroles sont intégralement chantées en français.

SETLIST : Une vie pour une vie / La danse du feu / Chant de bataille / La dernière flamme / Honore les dieux / Retourne à la terre

CRUACHAN [18h – Caravansérail]

Morrigan

Petite pause, et toutes mes excuses pour les autres groupes qui jouaient en même temps à ce moment-là, mais quand j’ai appris que Cruachan allaient faire un set acoustique au Caravansérail, il m’est apparu comme évident qu’il ne fallait absolument pas louper ça ! Une tête d’affiche qui accepte de faire un petit concert comme ça dans une ambiance un peu bar, et une bande d’Irlandais qui nous interprète des chants bien de chez eux était un incontournable. Et on a bien fait d’y aller, ce n’est pas de sitôt qu’on pourra de nouveau voir et entendre une petite proportion des festivaliers du Cernunnos assis dans le marché médiéval à chanter en chœur avec Cruachan leurs chants irlandais préférés ! J’ai été bluffée par la capacité d’adaptation du groupe et leur proximité, leur côté très chaleureux avec le public qui n’avait rien à voir avec leur prestation du lendemain !

Fée Verte

Le temps d’aller me désaltérer et de discuter avec des amis, j’ai loupé le set de Wergeld. Je vais donc ensuite faire un tour du côté du chapiteau du caravansérail en accès libre. Cruachan y donnait un concert acoustique, ce qui, je dois l’avouer, m’intéressait davantage que le concert de Hrafngrímr qui se tenait au même moment à la Halle.

On retrouve le même line-up que pour les sets metal (bien que celui-ci ait pas mal évolué depuis 2020), à savoir la tête pensante Keith Fay, au chant et à la guitare, Joe Farrell à la basse, Tom Woodlock à la batterie, et Audrey Trainor au violon. L’ambiance est décontractée, comme dans un pub irlandais, la plupart des spectateurs assistent au concert assis. Pour cette session acoustique, le groupe interprète des classiques du répertoire folk irlandais, comme « The Wild Rover », ainsi que ses propres compositions, telles que « Ride On » et « The Crow ». Un moment à la fois reposant et festif !

CÂN BARDD [19h-19h50 – L’Abreuvoir]

Morrigan

Le voici le groupe que j’attendais le plus de cette édition. C’était la seconde fois que j’avais l’occasion de voir en live ce groupe de black atmosphérique, j’avais été impressionnée par leur maîtrise la première fois sachant que le groupe ne fait du live que depuis très peu de temps mais le son était difficile. Rien à voir cette fois-ci au Cernunnos, le groupe est venu avec son ingé son et ça s’entendait, le son était incroyablement précis et le public venu en nombre a été transporté dans l’univers sombre mais enchanteur de Cân Bardd. Malheureusement, la faute à des morceaux longs et un temps de set trop court à mon goût, le groupe n’aura interprété que six morceaux, la plupart issus du dernier album sauf deux issus d’albums antérieurs mais habilement choisis pour que le set reste très cohérent. Les Suisses nous ont montré ce soir qu’ils n’ont plus rien à prouver et qu’ils ne sont pas là par hasard. Leur application et leur maîtrise forcent le respect.

Fée Verte

Cân Bardd était sans doute ma plus grande attente de cette première journée. On retrouve les deux membres fondateurs du groupe, Malo Civelli au chant et à la basse, et Dylan Watson à la batterie. Les deux musiciens sont accompagnés sur scène des deux guitaristes Nicolas Bise et Matthieu Favre, également membres au sein de la formation folk metal suisse Norvhar. La setlist était essentiellement consacrée au troisième album Devoured By The Oak paru en 2021 chez Northern Silence Productions.

Je dirais que Cân Bardd incarne tout ce que j’aime dans le metal : un black/folk atmosphérique et épique à la croisée de groupes comme Saor, Elderwind, Caladan Brood, Gallowbraid, Sojourner… L’aspect épique est renforcé par les chœurs clairs assurés par Nicolas et Matthieu, contrastant avec le chant black déchiré de Malo. De par les sonorités ambient, on sent que le groupe accorde une place de choix à la nature. Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est le grand sourire qui ne quittait pas le visage de Dylan tout au long du concert, cela ne faisait aucun doute, ça se voyait qu’il était content d’être là ! Pour ma part, ce fut un très beau concert, très intense, et je serai ravie de revoir le groupe dans quelques mois au Ragnarök Festival et au Lid Ar Morrigan !

SETLIST : Une couronne de branches / Autumn Shore / Celestial Horizon / My Ancestors / Devoured By The Oak Pt. I / Devoured By The Oak Pt. II

SOWULO [19h55-20h55 – La Halle]

Morrigan

Et voici le second groupe que j’attendais le plus du festival. Sowulo sont extrêmement rares en France, et il s’agit de l’un des premiers groupes qui m’ont fait tomber dans le folk et que je suis désormais avec assiduité ; c’est donc avec grande impatience que j’attendais d’enfin pouvoir les découvrir en live. Un peu de retard nous fait patienter devant les portes, sans doute la faute au nombre élevé de musiciens présents sur scène et aux multiples instruments traditionnels utilisés, c’est l’occasion d’échanger avec ses voisins, et tous ont très hâte de découvrir le groupe. Quand les portes ouvrent enfin, c’est la ruée vers les premiers rangs tandis que je me place non loin de la régie. Deux carnyx se dressent sur scène et le set débute. Le son est excellent et on se laisse transporter par leurs chansons qui ne laissent pas de marbre. Le show ce soir était également l’occasion de découvrir le tout récent nouveau lineup du groupe qui tourne très clairement autour du fondateur et leader du groupe, Faber : on sentait beaucoup de sérieux et d’application mais pas encore beaucoup de cohésion et de communication, ce qui viendra certainement avec le temps. La setlist était assez centrée sur les derniers albums du groupe, et particulièrement Mann, excellente sortie du groupe, mais tout au long du set j’ai ressenti un certain manque de personnalité propre du groupe sur plusieurs morceaux, probablement dû à l’absence de diversité et d’anciens morceaux dans le set, en bref, la prestation était globalement excellente, mais manquait d’entrain.

Fée Verte

Appréciant beaucoup Sowulo sur ses productions studio, j’étais curieuse de voir comment la formation néerlandaise rendait en live. Le projet mené par le multi-instrumentiste, compositeur et producteur Faber Horbach, également connu pour faire partie du line-up live de Heilung, se concentre à travers ses morceaux sur le caractère cyclique de la vie.

Dès l’introduction menée par deux carnyx, l’état de transe s’installe. Ce qui impressionne d’emblée, c’est le nombre de musiciens sur scène, dix au total ! On peut compter Faber au chant, au bouzouki et au nyckelharpa, accompagné d’une chanteuse, d’une harpiste, de deux percussionnistes, de deux violoncellistes, de deux violonistes et d’une multi-instrumentiste alternant entre carnyx, corne et trompette. L’association des instruments médiévaux traditionnels et des instruments contemporains rend la musique de Sowulo absolument unique.

Durant une heure, le Nordic Folk de Sowulo nous offre un voyage spirituel, immersif et introspectif. La musique est à la fois sombre et atmosphérique, et l’ambiance est chamanique. On pourrait décrire Sowulo comme une version plus orchestrale de Wardruna.

SETLIST : Intro / Gastcyning / Brego in Brēoste / Wulfwiga / Stearcost Ealra / Swīnhælethas / Sceadugenga / Slincan Snīcan / Berabeorn / Spatle Æghwas / Æt wega gelætan / Begalan / Fæcele / Eaxlgestealla / Wyrd Webba

CUÉLEBRE [21h-22h – L’Abreuvoir]

Fée Verte

Vu qu’il y avait un peu de retard sur le running order initial, j’ai loupé le début du set de Cuélebre, et je n’étais pas très bien placée. Les Espagnols donnaient ce soir leur tout premier concert en France, un petit événement !

On retrouve la tête pensante du projet, Yhandros Huergo, à la vielle à roue. Celui-ci est accompagné sur scène de Judit Piñango au chant, de Budy Arillo aux flûtes, aux whistles et aux chœurs, de Sammy Bnayas au bouzouki, et de Niko aux percussions. Cuélebre propose une musique folk/pagan médiévale festive axée sur l’Histoire et la mythologie ibériques. Le nom du groupe vient d’ailleurs d’un dragon-serpent que l’on retrouve dans la mythologie des régions celtiques de l’Espagne. Les morceaux, chantés tantôt en celtibère, tantôt en lusitanien, tantôt en gaulois (« Gontavrio » et « Bnanom Brictom »), prennent la forme de rituels païens.

SETLIST : Deva / Dekam Kwennos / Nemhaim / En la Niebla / Gontavrio / Bnanom Brictom / Macha / Fodder for the Raven / Derwã / Karuo / Tigino / Durbed / Nemos Bodo

FEJD [22h-23h – La Halle]

Morrigan

Choix de tête d’affiche audacieux, Fejd clôturaient cette première journée de festivités forte en émotions pour ma part. Si j’aime énormément ce que font les Suédois sur album, mon rêve serait de les voir en live en configuration acoustique. Ce n’était pas le cas ce soir, et j’ai donc découvert Fejd en live en électrique, ce qui est un bon début. Quelle belle énergie, quelle bonne humeur contagieuse ! Le groupe a clairement été à la hauteur de ce qu’on attendait d’eux et ont livré une prestation impeccable. Quel dommage que j’étais trop fatiguée pour correctement appréhender le set, je vais donc laisser la parole à Fée Verte.

Fée Verte

A chaque fois que je vois Fejd, mon défi est de les voir d’un peu plus près que la fois précédente. Ce soir, j’ai battu mon record, j’ai réussi à atteindre le premier rang ! Il y a encore du retard, et l’attente commence à être insoutenable, d’autant plus quand on a une journée de concerts dans les pattes.

Vingt minutes plus tard, le groupe entre enfin en scène. On retrouve bien entendu les frères Patrik et Niklas Rimmerfors, respectivement au chant et au bouzouki, et à la moraharpa et aux chœurs, ainsi que Thomas Antonsson à la basse, Esko Salow à la batterie, et Lennart Specht aux claviers. Oui, vous avez bien lu, il manque le guitariste Per-Owe Solvelius à l’appel, plus fraîchement arrivé au sein de la formation suédoise (en 2015). Quelque part, ce concert représente un retour aux sources qui fait bien plaisir, car la raison première pour laquelle on apprécie tant Fejd, c’est que le groupe a la capacité d’interpréter une musique folk énergique sans guitare électrique. La frontière avec le folk metal est donc très mince, la preuve en est sur scène comme dans la fosse, les musiciens tout comme les spectateurs headbanguent.

La setlist diffère légèrement comparé aux deux fois précédentes où j’ai vu Fejd, mais c’était la première fois que j’entendais en live « Bergakungen », « Svanesång » et « Nidhögg ». Et comme le set durait dix minutes de plus qu’en 2019, année du dernier passage du groupe au Cernunnos, celui-ci a joué un morceau de plus ! Les Suédois proposent encore un beau tour d’horizon de leur discographie. Étonnamment, c’est le premier album Storm qui a été le plus représenté. D’ailleurs, lors de l’introduction du titre du même nom, Patrik a fait sonner une corne. La fatigue commençait à me gagner doucement, quand soudain, les premières notes de « Härjaren » me sortirent de ma torpeur, jusqu’à la fin du set traditionnellement conclu par « Yggdrasil ».

SETLIST : Bergakungen / Gryning / Den skimrande / Storm / Drängen och kråkan / Svanesång / Nidhögg / Härjaren / Offerök / Yggdrasil

Fée Verte

Après une nuit de sommeil bien méritée, je suis de retour sur le site aux alentours de midi. Comme la veille, la journée de dimanche a commencé par un bon repas médiéval. Au menu cette fois-ci : cominée de poulaille. Me voilà revigorée, il est temps d’entamer cette seconde journée de concerts.

WEGFEREND [13h-13h40 – L’Abreuvoir]

Morrigan

Cette fois-ci, afin de ne pas louper Wegferend, nous nous mettons en route pour le festival plus tôt, et avons même le temps d’apprécier nos Brods avant de partir à l’attaque ! Les Toulousains ont été « repêchés » suite à l’annulation d’un autre groupe, et c’est tant mieux puisqu’ils étaient arrivés seconds du tremplin organisé par le Cernunnos, j’en suis ravie car je vais pouvoir découvrir ce groupe dont on commence à beaucoup parler un peu partout en France. La salle est bondée dès l’ouverture, on voit que pas mal de monde avait hâte de (re)découvrir le groupe en live, ce qui fait chaud au cœur ! Sur scène, les trois membres sont bien en place, souriants, et manifestement très heureux d’être là, ce qui se transmet immédiatement au public. Malgré les percus légèrement trop fortes à mon goût, la prestation livrée est de qualité et j’ai particulièrement apprécié les différentes ambiances des morceaux du groupe, rendant le set toujours intéressant et absolument pas redondant, ce qui peut facilement être l’écueil dans ce style de musique. Une bien bonne façon de rentrer tout doucement et en beauté dans sa seconde journée de festival !

Fée Verte

Je me retrouve en terrain familier en ce début de journée puisque je vois pour la deuxième fois Wegferend, officiant dans le folk/pagan. J’avais découvert le groupe en septembre dernier en première partie de Garmarna. Je vous invite d’ailleurs à lire le live report dudit concert afin d’en savoir davantage sur la formation toulousaine.

Cela me faisait plaisir de revoir Wegferend maintenant que je connaissais mieux les morceaux ! En plus de « Padmasambhava », le groupe a interprété les mêmes titres que la dernière fois, issus du premier EP En Autremonde – Chapitre Premier, ainsi que du premier album du nom de En Autremonde – Chapitre Second qui paraîtra prochainement chez Mors Ultima Ratio.

Les membres du trio se montrent toujours aussi polyvalents. Thomas alterne entre le tambour, la darbouka, le tin whistle, la mandole, et même le conque en introduction de « L’ost est en marche », tandis que Manon s’accompagne tantôt de la guitare six cordes, tantôt de la douze cordes. Quant à la chanteuse Alexia, qui nous enchantait de sa voix à la fois lyrique et touchante, celle-ci joue de la flûte à bec alto et soprano, du tambourin, et s’est associée à Manon au fut de batterie pour le dernier morceau. Manon et Thomas secondaient parfois Alexia au chant. Le percussionniste a même lâché un growl sur le mystique « Jos l’Uèlh de la Breissa », preuve que la musique de Wegferend frôle le metal.

SETLIST : Nothing but the Rain / Holy Ghost / Padmasambhava / Jos l’Uèlh de la Breissa / Lost in Reveries / L’ost est en marche

TROLLHEART [13h45-14h25 – La Halle]

Morrigan

Le troll s’est échappé jusqu’à Paris ! Trollheart, c’est le projet déjanté et trollesque de Nico, également connu pour avoir fondé Infinityum et bien d’autres groupes. Aller voir Trollheart, ce n’est pas seulement aller voir un concert, c’est le vivre, et apprendre à être troll. Autant dire que les personnes présentes dans le public ont été comblées et se comportaient en parfaits petits trolls à la fin du show. Mentions spéciales dans la débilité et dans le désordre pour : le wall of death avec épées gonflables, le slam pour que le troll aille chercher sa bière au bar, l’apprentissage de la recette de soupe d’humain, la bonne humeur du groupe, le son impeccable, et tout de même la qualité générale du set.

Fée Verte

Deux salles, deux ambiances. Après le concert méditatif de Wegferend, place au fun absolu avec un autre groupe de copains : Trollheart. On ne va pas se mentir, si on assiste au set des trolls nantais, c’est essentiellement pour l’ambiance. Les influences sont toutes trouvées, Finntroll, Trollfest, Trollwar… Toutes ces formations dans la plus grande tradition du « Troll Metal », avec un côté décalé et second degré totalement assumé !

On retrouve le protagoniste The Troll, accompagné de Damned à la guitare et de Rembat à la basse. Les deux musiciens assurent également les chœurs. Le batteur Janus est remplacé par une batteuse. La mise en scène et les rituels sont semblables au set du Lid Ar Morrigan IV : The Troll apparaît en apparats trollesques, un squelette est accroché à son pied de micro, tandis qu’une main tranchée est suspendue à celui de Rembat.

Le concert prend une tournure de joyeux n’importe quoi. Lors du bien nommé « The Hunt », The Troll course ses musiciens. Le but ultime du concert, c’est de transformer les sales humains que nous sommes en trolls dignes de ce nom. Le « fronttroll » nous sollicite régulièrement en nous demandant de reprendre en chœurs les paroles des refrains de « Dark Troll » et « Shut Up », et d’exécuter une chorégraphie délicieusement ridicule imitant une préparation de recette d’humain mijoté à la marmite. Le titre « La-Le-Lo », contant l’histoire d’un troll tombant amoureux d’une princesse, a été illustré par un spectacle de marionnettes. Le clou du spectacle fut le « wall of troll » déclenché après que les musiciens aient distribué au public des épées gonflables. J’ai participé au bordel et je peux affirmer que c’était vraiment délirant ! Le set prend fin sur la reprise d’un groupe « sans lequel Trollheart ne serait pas là aujourd’hui ». Nous avons tous pensé à Finntroll, mais pas du tout ! Il s’agissait du titre « Brothers of Drink » interprété par un des autres groupes de Nico, à savoir Infinityum. Le défi de ce morceau écourté à une minute trente, c’est d’aider The Troll à aller récupérer sa bière à la régie son et de revenir jusqu’à la scène en slammant. Afin de nous encourager, Damned et Rembat, en parfaits altruistes qu’ils sont, ont rempli nos verres de délicieuse « pisse de troll », une bière bien fraîche sans prétention. Je n’ai pas manqué à la fin du concert de récupérer « l’assiette liste » (la première et dernière fois que j’avais vu une setlist écrite sur une assiette en carton, c’était pour le concert d’Oubéret au Friend’stival) et de garder mon épée gonflable pour la faire signer par The Troll.

SETLIST : The Awakening / Anger and Hunger / The Hunt / Dark Troll / La-Le-Lo / Scream from the Forest / More Troll Than Troll / Shut Up / Brothers of Drink (Infinityum cover)

SORCIERES [14h30-15h10 – L’Abreuvoir]

Morrigan

N’étant pas particulièrement fan de la musique de Sorcières sur album, c’est la curiosité qui m’a poussée à aller voir la formation en live. Malheureusement, le set sera raccourci, la faute à des problèmes techniques de ce que j’ai entendu. Sur scène, c’est carré et ça joue bien mais j’ai trouvé le son très agressif voire brouillon, ce qui empêchait d’apprécier pleinement le set à mon goût. Sorcières ont néanmoins assuré devant une salle bien remplie et nous ont présenté un black teinté de pagan bien réalisé mais point très original pour moi.

VERIKALPA [15h15-16h05 – La Halle]

Morrigan

Verikalpa c’est un peu aller voir un « cliché » de folk metal, samples, synthé, grosse dose de belle énergie et incitation constante à bouger, tout est réuni pour passer un bon moment ensemble. J’étais assez sceptique après avoir écouté sur album, et puis bon, on est là pour être curieux et faire de belles découvertes, j’ai bien fait d’y aller, j’ai beaucoup aimé le côté pas prise de tête du groupe, on voyait tout de suite qu’ils étaient très heureux d’être là et cette bonne humeur s’est très vite communiquée au public qui a ensuite enchaîné pits et autres wall of death. Niveau musique, un son au top, des morceaux certes très conventionnels et sans rien de révolutionnaire, mais une efficacité redoutable et un très bon moment passé devant le groupe pour moi !

Fée Verte

J’ai voulu m’accorder une courte pause au début du concert de Sorcières. Malheureusement, la salle de l’Abreuvoir était tellement blindée que je n’ai pas eu le courage d’assister à la prestation de la formation lilloise. Je suis donc allée me placer directement pour le concert de Verikalpa, que j’avais très envie de voir.

J’avais découvert la formation finlandaise signée chez Scarlet Records à la sortie de son deuxième album Tuoppitanssi en 2020. J’avais également pu avoir un aperçu live cette même année puisque la prestation du groupe au Nummirock Metal Festival avait été diffusée en streaming. Verikalpa compte six membres, à savoir un chanteur, deux guitaristes, un bassiste/choriste, un batteur et un claviériste. Tous sont maquillés de warpaints noirs.

Avec Verikalpa, on reste dans la continuité de Trollheart puisque le groupe officie dans du « troll/beer metal » intégralement chanté en finnois. Les Finlandais abordent les thèmes caractéristiques du genre, tels que les joyeuses beuveries, les contes relatifs aux trolls, et les batailles épiques. Les claviers, assurés par Jussi Sauvola, rend le folk metal de Verikalpa particulièrement festif et entraînant. Les influences sont toutes trouvées, on pense immédiatement à des formations de la même contrée emblématiques du style, comme Finntroll, Korpiklaani et Ensiferum. Le public s’est montré très réceptif, au point de déclencher des pogos, et cela faisait bien plaisir à voir ! Bien que le set ait été marqué par une belle énergie et une très bonne ambiance, je relèverai le même bémol qu’au Nummirock, Verikalpa peine encore à proposer des morceaux qui se distinguent vraiment les uns des autres.

SETLIST : Naulattujen vaellus / Verikauhu / Varjosahti / Taisto / Raivokansa / Tyrmä / Kalmoarmeija / Tunturihauta / Karhunkaataja / Rautanen Herra / Pahan Laulu

DELORAINE [16h10-17h – L’Abreuvoir]

Morrigan

J’avais beaucoup entendu parler de Deloraine dernièrement, je voulais donc absolument aller découvrir ça en live, et bien m’en a fait puisque leur concert a été ma meilleure découverte du festival. On sent les influences du groupe multiples avec une partie des morceaux influencée par l’univers « Witcher », et le groupe nous notifiera d’ailleurs de deux reprises de Percival dont « Lazare » (étonnamment présentées comme des morceaux juste travaillés avec Cd Project Red mais la fan de Percival en moi ne s’y est pas trompée), les autres morceaux tels que « Ragnarok » puisent dans d’autres mythologies. Sur scène, les membres du groupe se partagent la scène avec une danseuse en plus dont les costumes magnifiques illustrent les morceaux, tous partagent la même envie et la même bonne humeur, en bref une très belle découverte pour ma part !

Fée Verte

C’est un ami allemand qui m’avait fait découvrir Deloraine, et j’étais très impatiente de voir la formation tchèque en live. J’espérais voir le groupe pour la première fois en ouverture du concert de Percival l’an dernier à Paris. Ce ne fut pas le cas, et c’est finalement au Cernunnos Pagan Fest que Deloraine nous fait le plaisir de donner son tout premier concert en France. Et comme une exclusivité n’arrive jamais seule, cette date fut l’occasion de présenter la nouvelle violoniste et vocaliste Theresa aka Turmawen ! Deloraine compte six autres membres : la charismatique chanteuse Masha, également au tambour, aux flûtes et au didgeridoo, le vocaliste Deria au bouzouki et à la guiterne, le baryton Spars, le batteur Miloš, le bassiste Kuba, et un claviériste.

Deloraine propose une musique pagan médiévale enjouée axée sur l’univers fantasy et les cultures païennes slaves et nordiques. En plus de leurs compositions originales issues des deux albums Vlaštovka et Srdce z kamene, les Tchèques interprètent des reprises de titres issus du jeu vidéo The Witcher 3: Wild Hunt. Ainsi, « Silver for Monsters », « Lazare » et « Yennefer » furent à coup sûr les temps forts du set. La comparaison avec Percival est évidemment tentante, mais je voyais également certaines similitudes avec Arkona. Pas seulement parce que la chanteuse principale s’appelle Masha, mais aussi parce que les sonorités folk me rappelaient par moments celles de la formation russe.

Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est le plaisir qu’avait le groupe à être sur scène. Si Masha s’exprimait dans un anglais fragile, Deria a créé la surprise en s’adressant à nous dans un français tout à fait correct. Par ailleurs, certains morceaux comme « Ragnarök » étaient agrémentés de l’intervention d’une menaçante danseuse. A la fin du set, Miloš s’est fait plaisir et a slammé dans la fosse. Au plaisir de revoir Deloraine, pour ma part, j’ai passé un très bon moment !

SETLIST : Intro / Divoký Hon / Silver for Monsters / Lazare / Ostara / Nilfgaard / Horalove / Falka / Ragnarök / Yennefer / Marigold / Zaklinac

HAMRADUN [17h05-17h55 – La Halle]

Fée Verte

Je ne connaissais pas du tout Hamradun avant de les découvrir à l’affiche du festival. J’avais écouté quelques morceaux avant de venir, et le peu que j’avais entendu m’avait plu et suffisamment intriguée pour que j’assiste au moins à une partie du set.

Le groupe nous vient des Îles Féroé et a pour particularité principale de chanter ses textes dans sa langue natale (le féroïen). On peut compter six membres : un chanteur, deux guitaristes/choristes, un bassiste, un batteur et un claviériste. C’est justement ce dernier qui contribue fortement au côté folk des compositions. Si on peut rapprocher Hamradun du folk rock de par l’utilisation exclusive du chant clair, certains riffs sonnent davantage hard rock/metal. L’ensemble m’a notamment fait penser à des groupes comme Týr, ou encore Heidevolk. J’ai particulièrement aimé le passage a cappella, c’était vraiment très intense. Je me suis éclipsée un peu avant la fin du set car je tenais absolument à être bien placée pour le concert de Nemuer.

SETLIST : Kirsten Piils Kilde / Sneppan / Sinklars Vísa / Hevndin / Grimmer går på gulvet / Kvæðið um Hargabrøður / Jallgríms Kvæði / Naglfar

NEMUER [18h-18h50 – L’Abreuvoir]

Fée Verte

Si je voulais être aussi bien placée, c’est parce que je savais que la musique de Nemuer était très ambient/atmosphérique, et que je risquais de décrocher si je ne voyais pas un minimum ce qui se passait sur scène. J’avais découvert le groupe en 2020, quelque temps après la sortie de son quatrième album Urðarbrunnr. L’article découverte vous donnera un aperçu de ce que propose le groupe.

Sur scène, l’ambiance est mystique et sombre. De l’encens brûle, un crâne de bovin et des pierres magiques sont disposés au milieu de la scène. Le projet tchèque, porté par le compositeur et multi-instrumentiste Michael Zann, prend sur scène la forme d’un quartet. Dissimulée sous une capuche, la tête pensante alterne entre la tagelharpa, le tambour et la guitare, tout en délivrant des paroles dans des langues disparues (vieux norrois, babylonien…) en chant chamanique. Michael est accompagné d’un chanteur/claviériste, d’une chanteuse soprano également au xylophone, au tambour et à la guitare, et d’un percussionniste prenant en charge les vocaux gutturaux et chamaniques.

A travers une musique dark ambient folk, Nemuer nous transporte vers les temps anciens. L’ambiance est immersive, hypnotique, transcendante, à tel point que nous nous retrouvons plongés dans un rituel occulte. Si l’on retrouve de nombreuses similitudes avec des formations nordic folk comme Heilung et Wardruna, certains passages m’ont également fait penser à Negură Bunget.

CRUACHAN [18h55-19h55 – La Halle]

Morrigan

La pause dîner s’étant légèrement éternisée, j’arrive avec un peu de retard devant les Irlandais de Cruachan, ouf la salle est immense, on a largement la place de se glisser au fond ! Sur scène, c’est une toute nouvelle configuration du groupe que je découvre puisque seul Keith, chanteur-guitariste, et fondateur du groupe est toujours là par rapport aux dernières fois que je les avais vus en live. Ça ne change pas grand chose puisque le groupe est relativement statique et que le gros du jeu de scène repose sur Keith, on a même l’impression que ses musiciens sont de session, car même s’ils étaient tous excellents, je n’ai pas ressenti d’énergie de groupe particulière. Alors oui, Cruachan ont très bien joué, mais le set était très convenu, et tout ceci manque à mon sens d’envie et d’un petit brin de folie.

Fée Verte

Nous retrouvons Cruachan, cette fois-ci pour un set metal. Mine de rien, cela faisait près de six ans que je n’avais pas revu le groupe (sans parler du set acoustique de la veille), depuis le Lid Ar Morrigan, du temps où le festival était encore basé à Nantes. Autant dire que ça remonte à loin ! Sans parler de la dernière fois que les Irlandais sont venus au Cernunnos Pagan Fest, c’était il y a déjà huit ans, et le festival avait encore lieu à la Machine du Moulin Rouge à Paris. C’était mon premier Cernunnos, ce concert promet de raviver pas mal de souvenirs de cette époque où je débarquais dans ce monde merveilleux du metal. Voilà pour le paragraphe « nostalgie », on passe à la suite !

Vêtus de leurs plus beaux kilts, les Irlandais sont venus présenter quelques morceaux issus de leur neuvième album The Living and the Dead qui paraîtra ce mois-ci. Comme la veille, le groupe est accompagné de la violoniste Audrey Trainor. Les anciens titres de l’ère « black metal » ne sont pas délaissés, et on sent comme une césure avec les morceaux plus récents qui sont bien plus mélodiques. L’alchimie des deux périodes fonctionne tout de même très bien, et que ce soit pour les titres guerriers ou pour les titres festifs, le public était gonflé à bloc ! La reprise de « Some Say the Devil Is Dead », popularisé par The Wolfe Tones, a même occasionné un circle pit.

SETLIST : The Living / To Invoke the Horned God / Born for War (The Rise of Brian Boru) / The Marching Song of Fiach Mac Hugh / The Crow / The Harp, the Lion, the Dragon and the Sword / Some Say the Devil Is Dead / The Morrigan’s Call / Blood for the Blood God / Ride On / The Reaper / The Hawthorn

HAVAMAL [20h-20h55 – L’Abreuvoir]

Fée Verte

Havamal était l’un des groupes que j’attendais le plus de voir sur cette édition. Si je connaissais la formation suédoise de nom depuis un moment grâce aux articles de mon collègue Toxicomélomane, c’est véritablement avec le deuxième album The Shadow Chapter, paru il y a deux ans chez Art Gates Records, que j’ai eu un coup de cœur. Cela tombe bien, la setlist était essentiellement consacrée à cet opus !

Le groupe prend la forme d’un quintet composé d’un (trèèèèèèès grand) chanteur, de deux guitaristes, d’un bassiste et d’un batteur. Havamal officie dans un death mélodique, enrichi d’orchestrations épiques et axé sur la mythologie nordique. On pense immédiatement à Wintersun, mais aussi à Brymir et Kalmah. Sur scène, les musiciens sont très à l’aise, super énergiques, le chanteur Björn interagit régulièrement avec le public et présente les différents morceaux de sa voix gutturale paraissant surgir tout droit des abysses. Le bonhomme est même venu parmi nous chanter dans la fosse. Le public était très réceptif, bon nombre de pogos se sont déclenchés dans le pit. Mon unique et terrible déception, c’est que les Suédois n’aient pas interprété mon morceau préféré « Nidhoggr », alors qu’il était initialement prévu en titre de clôture sur la setlist. Cela me donnera un excellent prétexte pour les revoir !

SETLIST : Intro / Drauger’s March / Empire of the Ashen Sun / Nornir’s Call / Berseker / Hel / Kraken / Jotun War / The Curse of Grendel

SKALMOLD [21h-22h – La Halle]

Morrigan

Skálmöld, c’est ça passe ou ça casse. Pour moi ça passe très bien, j’adore leur son, leur bonne humeur, tout ! Les Islandais ont fait ce soir un pari risqué mais audacieux : celui de proposer non pas simplement un set « lambda » (encore plus étant donné qu’ils avaient déjà tourné quelques mois auparavant en compagnie de Finntroll), mais un set tout spécial qui consistait en l’interprétation de l’intégralité de leur second album Börn Loka. Quand j’ai entendu le groupe l’annoncer au début du set, je me suis dit trop bien on va entendre plein de chansons qu’ils ne jouent jamais, et ça a été le cas. Pour les fans du groupe, ce choix montrait bien l’adaptabilité du groupe et le talent des musiciens, pour les personnes moins amatrices de Skálmöld, ce pari était très risqué car le set était de fait assez homogène donc il fallait aimer et la salle a commencé à se vider assez tôt. Nous avons même eu l’honneur d’entendre « Hel », chanson jouée pour la toute première fois en dehors d’Islande, un vrai régal. Et le son me direz-vous ? Malgré quelques soucis en début de set et qui ont eu du mal à être rectifiés, le groupe joue toujours aussi bien mais il était vraiment dommage qu’on entende peu les chœurs qui font l’âme de leur musique, ainsi que le son des trois guitares qui était relativement inaudible au départ mais a fini par être meilleur. Une chose est certaine, ces Islandais sont pleins de ressources, et ils dégagent toujours autant de bonne humeur.

SETLIST : Óðinn / Sleipnir / Gleipnir / Fenrisúlfur / Himinhrjóður / Miðgarðsormur / Narfi / Hel / Váli / Loki / Niðavellir / Kvaðning

Fée Verte

Dans la mesure où j’ai revu Skálmöld il y a seulement deux mois et où je ne suis plus aussi fan du groupe, le festival prendra fin après le concert d’Havamal pour ma part. Encore une fois, je rentre chez moi fatiguée mais ravie d’avoir passé un super festival avec les copains et d’avoir assisté à de très bons concerts. A coup sûr, rendez-vous l’an prochain !

Morrigan

Voici encore une bien belle édition du Cernunnos qui s’achève avec son lot de découvertes et de déceptions. Nous avons quand même la chance d’avoir cette bulle hors du temps et de l’espace qui nous accueille tous les ans en pleine banlieue parisienne. Une bulle pensée pour les festivaliers et où tout est fait pour que l’on se sente bien, du large choix de boissons, à l’offre de restauration variée (mais toujours en quantité insuffisante !), aux multiples animations proposées (et que j’ai passées sous silence, n’en ayant pas beaucoup profité), et aux concerts de qualité avec tellement de groupes rares. Je tire encore une fois mon chapeau aux organisateurs pour leur travail colossal et impeccable qui fait de chaque venue au Cernunnos Pagan Fest une expérience dont on se rappelle, en attendant avec impatience l’édition suivante.

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