Cernunnos Pagan Fest XII – Jour 2

FREKKR [13h-13h45 – L’Abreuvoir]

Fée Verte : Retour à la Ferme du Buisson après une bonne nuit de sommeil pour cette deuxième et dernière journée de festival. Et ça commence avec Frekkr, dont je n’avais jamais entendu parler auparavant, l’occasion d’éventuellement faire une bonne découverte.

Le set commence sur une introduction samplée, et les cinq membres du groupe, à savoir le chanteur, les deux guitaristes, le bassiste et le batteur, entrent en scène. Tandis que Vanargand assure les parties growlées, le guitariste Mickaël prend en charge les chœurs en chant clair. Bien que le black/folk/pagan du groupe soit axé sur le côté épique et vindicatif, j’ai trouvé que le chant aurait mérité d’être davantage mis en avant, d’autant plus que les paroles sont en français. Par ailleurs, la musique du groupe m’a paru répétitive et manquait d’originalité à mon sens. Toutefois, les Nancéiens faisaient preuve d’énergie sur scène et d’une bonne cohésion de groupe.

Morrigan : Je dois bien l’avouer, je n’avais pas particulièrement prévu d’aller voir Frekkr, n’étant pas particulièrement fan de ce type de black/pagan. La curiosité (fortement encouragée par la météo vent/pluie/froid également) m’a portée vers la petite salle en ce début d’après-midi. Le hasard fait parfois bien les choses, car la jeune formation nous a livré une prestation de qualité, et même si les compositions restaient assez classiques, elles n’en demeuraient pas moins bien exécutées et agréables à écouter. La motivation du groupe et sa grande interaction avec le public ont achevé de me convaincre à écouter l’intégralité de ce set dont le groupe n’avait absolument pas à rougir.

SETLIST : Le Prix du sang / Que grondent ces terres / Imperator Attila / L’Éphémère et l’immuable / Des cendres renaîtront les mondes / La Lignée des nains / Brûlez cette ruine

INFINITYUM [13h50-14h35 – La Halle]

Fée Verte : Je n’avais pas eu l’occasion de revoir les copains d’Infinityum depuis leur concert en 2016 à Nantes aux côtés de Drakwald et Northland. Autant dire que ça date et que bien des choses se sont passées pour la formation nantaise depuis ! En effet, le quintet a sorti son deuxième album Alliance l’an dernier et a largement eu l’occasion de se forger une réputation de fiers guerriers sur scène, notamment dans la capitale et dans l’ouest du territoire.

Le groupe nous délivre un pagan metal épique dans la lignée de groupes comme Ensiferum et Equilibrium. Ce côté épique est d’ailleurs renforcé scéniquement par les jets de fumée. Les parties de claviers samplées font quant à elles penser à Finntroll. A ce propos, j’ai trouvé qu’il y avait un léger manque d’intensité dans les atmosphères épiques véhiculées par ces samples. Néanmoins, ce bémol était contrebalancé par l’énergie du groupe, qui de toute évidence, était très content d’être là et se donnait vraiment à fond. Le chanteur Nico sollicite régulièrement le public, notamment sur le morceau « Live to Fight », lors duquel se déclenchera un wall-of-death. Le frontman annonce par la suite un morceau que le groupe joue rarement en live, à savoir « Blood Moon », qui est selon lui un parfait condensé de la programmation du festival, dans la mesure où ce titre mêle influences black, folk et pagan. Le set prend fin sur « l’hymne à la fête » qu’est le bien-nommé « Brothers of Drink ».

SETLIST : Alliance / Dirge of the Night / Fangs Claws and Horns / A Glimmer of Hope / Spirits of the Forest / Live To Fight / Holy Warrior / Blood Moon / Brothers Of Drink

VELIOCASSES [14h40-15h25 – L’Abreuvoir]

Morrigan : Voici une jeune formation française qui mérite d’être soutenue, une bière à la main, je me dirige donc vers l’Abreuvoir pour assister à la prestation des Rouennais. L’introduction du concert est envoûtante et l’on peut pleinement apprécier le talent de la formation, avec mention très spéciale pour les instruments traditionnels, talent appuyé par la concentration et l’implication du groupe sur scène. Malheureusement pour eux, Veliocasses jouaient sur la petite scène, et qui dit petite scène dit son médiocre. Hélas ! Malgré un début de set très réussi, quand le côté électrique de la musique fait son apparition, le son devient très brouillon (et fort, mais cela semble plus que récurrent dans cette salle), ce qui rend la prestation difficile à apprécier. Je ne jette bien évidemment pas la pierre au groupe car il est évident qu’ils ont beaucoup travaillé, et ils étaient tous en place, je rejette la faute sur un travail sur le son bien trop approximatif pour ce genre de groupe. Vivement la prochaine fois que je les verrai !

TOTER FISCH [15h30-16h15 – La Halle]

Fée Verte : J’aurais bien aimé voir ne serait-ce qu’une partie du set de Veliocasses pour soutenir la scène normande, mais pour une fois, la faim a été plus forte que la musique. Je suis donc retournée au stand de l’Échoppe du Griffon Noir. Je comptais goûter un pasté et un taillis, mais le stand a littéralement été dévalisé, et il ne restait plus que des plats chauds. Je me suis donc laissée tenter par une portion de canard au sirop accompagné de son comité de carottes et de semoule et par un verre d’hypocras rouge.

Une fois ce délicieux plat englouti, j’arrive au cours du set de Toter Fisch. La salle est bien remplie pour le concert des pirates tourangeaux, mais je parviens tout de même à me faufiler progressivement jusqu’aux premiers rangs. Bien que l’imagerie pirate soit bien présente, que ce soit à travers les costumes ou les accessoires de scène, on est bien loin des clichés « Pirate Metal pouet-pouet » à la Alestorm. En effet, le groupe propose un savant mélange de black, de death et de folk metal, avec des morceaux tantôt épiques déclenchant quelques slams, tantôt festifs (comme « Back to Nassau », lors duquel des spectateurs se plairont à danser). La grande nouveauté pour le groupe, c’est l’arrivée toute récente du guitariste Tanguy (Forgotten Tales Brotherhood). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le musicien semble très à l’aise sur scène. Un grand bravo à lui et au reste du groupe pour avoir mis une super ambiance !

SETLIST : Prologue + Rise / The Legend / Maelstrum / Cursed / Mami Wata / Undead Crew / Epilogue / Back to Nassau / Dancing in the Fog

YMYRGAR [16h20-17h05 – L’Abreuvoir]

Morrigan : Du pagan/epic metal tunisien… Je ne pouvais pas manquer ça ! Assez déçue du dernier album de la formation, la curiosité me tenaille et je vais donc me placer dans la petite salle car il faut l’avouer, ce n’est pas tous les jours qu’on a un groupe tunisien qui vient au Cernunnos ! Si le groupe ne révolutionne clairement pas le genre, on passe quand même un très bon moment face à leur énergie, portée par deux chanteurs (chapeau bas au violoniste-chanteur d’ailleurs), avis aux amateurs de pagan metal pur ! Si le groupe joue peu sur les sonorités orientalisantes, on note quand même quelques compositions qui sortent leur épingle du jeu et semblent nous emmener tout droit vers les hautes montagnes. Mention très spéciale également au sonorisateur qui s’est occupé du groupe. En effet, le son dans la petite salle laisse fortement à désirer, et Ymyrgar fait partie des rares groupes que j’ai pu y voir qui a bénéficié d’une bonne sonorisation.

SOJOURNER [17h10-18h – La Halle]

Fée Verte : A la base, je comptais aller voir Ymyrgar, car un groupe tunisien qui fait du viking metal, il faut avouer que ça ne court pas les rues. Mais je tenais tellement à être au premier rang pour Sojourner que j’ai finalement sacrifié le set des Tunisiens.

Cette fois-ci, le groupe a séparé son set en deux parties bien distinctes, la première mettant à l’honneur son premier album Empires of Ash, la seconde étant axée sur le deuxième album The Shadowed Road. J’aurais bien aimé que le groupe joue en exclusivité un extrait de son troisième album, mais il va falloir faire preuve d’encore un peu de patience. En attendant, les musiciens défendent leurs deux premiers albums plus qu’honorablement et sont de plus en plus à l’aise sur scène. Seul le guitariste Mike reste plus concentré que jamais. J’aime beaucoup le contraste renvoyé par la chanteuse et guitariste Chloe en mode « j’ai une jolie robe comme si je partais en soirée, ma voix est toute douce, mais je vous balance des bons riffs black metal à la figure ». Pas de « Homeward » dans la setlist, mais le combo « Ode to the Sovereign » / « The Shadowed Road » m’a achevée bien comme il faut (oui, j’ai encore pleuré).

Nidhögg : Les Espagno-Italo-Anglo-Néo-Zélandais de Sojourner faisaient leur retour en France après le concert à Paris de janvier 2019 en première partie de Draconian et c’est peu dire que j’attendais fortement leur prestation (c’était la deuxième principale raison de ma venue). Le groupe a selon moi bien progressé sur l’occupation de la scène, le vocaliste Emilio bougeant nettement plus qu’auparavant, la guitariste et chanteuse Chloe aussi, et paraît avec l’expérience bien plus à l’aise, ce qui fait plaisir à voir ! Sojourner joue sur la grande scène et cela me semble mérité, le groupe pioche équitablement dans ses deux albums, mais le troisième arrive, Emilio nous disant de rester attentifs dans les jours à venir. Chloe nous gratifie de sa voix enchanteresse et de plus en plus assurée, comme tout le groupe de manière générale. J’ai de mon côté la chance de retourner les voir au Ragnarök Festival au mois d’avril, inutile de dire que j’ai hâte !

SETLIST : Bound by Blood / Heritage of the Natural Realm / Aeons of Valor / Sworn with Sorrow / Ode to the Sovereign / The Shadowed Road / Titan

BLOODY TYRANT [18h05-18h50 – L’Abreuvoir]

Fée Verte : Je vous l’avoue, je ne suis pas très fan de la scène musicale asiatique de manière générale, mais Bloody Tyrant est l’exception qui confirme la règle. Les Taïwanais nous font l’immense honneur de venir en France dans le cadre de leur tournée européenne aux côtés de Kalevala et Ymyrgar.

Le groupe prend la forme d’un quintet composé d’un chanteur, de deux guitaristes, d’un bassiste et d’un batteur. Les sonorités folk sont samplées et je regrette qu’il n’y ait pas de pipa ou un autre instrument traditionnel asiatique sur scène, cela aurait été plus intéressant. Bloody Tyrant officie donc dans un black/death mélodique ponctué de sonorités folk asiatiques. Le groupe mêle avec brio agressivité et côté festif. Les chœurs des guitaristes renforcent l’aspect épique. Le public est à bloc, saute sur place, et des pogos et des slams se déclenchent. Le groupe interprétera un morceau en exclusivité, et suite à cela, le chanteur clamera : « Taiwan is not a part of fucking China ! ». Au moment de la photo, celui-ci annoncera un dernier morceau « surprise ».

SETLIST : Genesis / Final Battle of Sun-Moon Lake / Ode To The Falling Rain / Eagle Fly Free / Whale / Black Wings / Pace Into The Void / Hwamei In A Dream

FINSTERFORST [18h55-19h55 – La Halle]

Fée Verte : Comme Infinityum, je n’avais pas eu l’occasion de revoir Finsterforst depuis maintenant quatre ans. Suite à l’épisode #Yolo, j’ai été agréablement surprise de voir à quel point les Allemands avaient bien remonté la pente avec leur dernier album Zerfall sorti l’été dernier chez Napalm Records. J’étais donc curieuse de voir comment les nouveaux morceaux rendraient en live… Et ils rendent vraiment bien ! On retrouve ce qu’on aimait tant chez Finsterforst à leurs débuts, à savoir un black pagan épique façon Moonsorrow, où les orchestrations cuivrées, les chœurs et l’accordéon sont rois.

Morrigan : J’avais très hâte de revoir ces Allemands-là et surtout de pouvoir apprécier leur dernier album (très réussi à mon sens) en live après la parenthèse « Yolo ». Et bien, on est heureux de retrouver le côté sombre et plus black pagan du groupe qui nous aura servi un mélange de Rastlos, Mach Dich Frei, et Zerfall (bon, les titres étant tous trèèèès longs, ça n’aide pas pour avoir plus de diversité). Bémol pour le son : les basses étaient écrasantes et franchement désagréables assez rapidement, mention négative également pour la fumée dans la salle qui stagne faute d’aération. Quand on n’est pas très grand, avec la fumée, on ne voit même plus le groupe et c’est dommage. Revenons-en à nos moutons : on sent également que le groupe est plus à l’aise à interpréter certains albums que d’autres, donc même si la prestation reste de qualité, j’ai clairement entendu des hauts et des bas dans la prestation. Bon il faut avouer quand même que l’ouverture sur « Nichts als Asche » reste grandiose, même si j’ai regretté l’absence de cet accordéon à la fois mélancolique et si beau. Je cherche la petite bête me direz-vous, mais qui aime bien châtie bien, et Finsterforst, je les aime d’amour. Une bien bonne prestation au final !

KALEVALA [20h-20h50 – L’Abreuvoir]

Fée Verte : J’étais très curieuse de voir Kalevala en live car la Russie et moi, c’est une grande histoire d’amour. Sur une introduction samplée, le groupe arrive dans le noir complet. La chanteuse est la dernière à apparaître sur scène, vêtue d’une longue robe noire. Celle-ci est donc accompagnée d’un guitariste-choriste, d’un bassiste, d’un accordéoniste et d’un batteur. Premier obstacle qui m’empêchera d’apprécier pleinement le set : je bloque sur la voix de la chanteuse. Et le deuxième : je trouve le folk metal du groupe trop « pouet-pouet » et « brouillon ». Cependant, le groupe dégage beaucoup d’énergie, surtout le guitariste qui tourne sur lui-même à la manière de Markus (Ensiferum), et l’ambiance est bonne. Les membres du groupe s’amusent à se faire passer un casque à corne à tour de rôle sur la tête et la chanteuse prend la licorne en peluche d’un festivalier le temps d’un morceau. Le seul passage qui a suscité mon intérêt, c’est quand le guitariste a joué lors d’un interlude de la balalaïka, cela faisait ressortir le côté slave.

SETLIST :

TURISAS [21h-22h – La Halle]

Fée Verte : La fatigue commençait à se faire ressentir, mais n’ayant jamais vu Turisas, je tenais à voir au moins une petite partie du set pour me faire une idée. Pour ce concert exceptionnel, les Finlandais ont fait appel à une invitée spéciale pour assurer les parties de violon : Meri Tadic, anciennement violoniste d’Eluveitie. Du peu que j’aurai vu du set, ce qui m’aura le plus marquée, c’est l’intensité dégagée lorsque tous les musiciens chantent en canon, renforçant le côté épique véhiculé par les orchestrations.

Morrigan : Je me suis demandée une bonne partie de la journée comment tout le public allait rentrer dans la salle, aussi grande soit-elle pour Turisas. On était très très serrés mais c’est passé ; par contre la température à l’intérieur était assez insoutenable… On retourne toujours voir Turisas avec un mélange d’appréhension (coucou Turisas2013), et de nostalgie (coucou Battle Metal), mais c’est plus fort que nous, il faut qu’on y aille ! Traditionnellement, le groupe tout de rouge et de noir vêtu entre sur scène au son de « The Varangian Guard » puis « Holmgard ». On aura droit à un set classique avec très peu de morceaux du dernier album, et on pourra se féliciter que le groupe ait un set suffisamment long pour interpréter « Miklagaard Overture », chose relativement rare. D’un autre côté, on regrettera l’absence de « Rasputin » puisque le set se terminera sur « Stand Up and Fight ». Si on peut encore une fois soulever le travail remarquable du sonorisateur du groupe, le changement de violoniste se fait cruellement sentir puisque la remplaçante pour ce soir était Meri Tadic, connue pour officier dans Eluveitie, et qui a purement et simplement massacré toutes les parties de violon à un tel point qu’on appréhendait les soli. Dans l’ensemble, le concert fut fort agréable à suivre, et retrouver un Turisas de la « grande époque » fait plaisir, mais l’on sentait un manque d’implication et d’envie flagrant de la part du groupe, ce qui a fait du concert un ensemble assez plat.

CONCLUSION

Morrigan : Quel weekend mes amis, on reviendra pour sûr ! Des bénévoles, toujours souriants et aimables, à l’orga toujours aussi carrée, en passant par les artistes, les artisans, les restaurateurs, tout était parfait ; et que ça fait du bien de venir en tant que spectateur sur un tel événement ! Petit bémol sur les ruptures de stock en nourriture et sur certaines bières, ainsi que sur le son de la petite salle (mais encore, je chipote pas mal), tout était parfait. Chapeau bas à tous ceux qui rendent ce festival possible !

Nidhögg : En conclusion un excellent cru que ce Cernunnos 2020, un festival chaleureux malgré l’hiver, une excellente ambiance et de superbes concerts, on ne peut guère demander mieux. Bravo à toute l’organisation également qui progresse tous les ans et qui va finir par rendre le festival indispensable pour tout fan de metal !

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