Baldrs Draumar [FR]

Lors du Cernunnos Pagan Fest, j’ai eu la chance de rencontrer les quatre membres de Baldrs Draumar et de leur poser quelques questions !

  • Bonjour à vous Baldrs Draumar ! Tout d’abord bon anniversaire au groupe puisque vous fêtez cette année vos dix ans d’existence !

Merci !

  • Pour commencer je vais vous demander de vous présenter pour ceux qui vous découvrent aujourd’hui au Cernunnos Pagan Fest. Pouvez-vous entre autres expliquer d’où vous vient votre nom de groupe, et pourquoi l’avoir choisi ?

Le nom de notre groupe est Baldrs Draumar, et ses origines reposent sur la mythologie nordique. Baldrs Draumar est l’une des parties principales de l’Edda et cela veut dire « les rêves de Baldr ». Baldr est le fils d’Odin, et il a eu des rêves prémonitoires du Ragnarök, la fin des neuf mondes. C’était le thème de notre premier album. Le nom vient donc du vieux norrois, l’ancien norvégien, mais nous chantons en frison même si nous avons les mêmes dieux.

  • Il y a un peu plus de deux ans vous vous produisiez au Cernunnos Pagan Fest pour un set metal. Aujourd’hui c’est un set acoustique que vous nous proposez. J’imagine que vous n’avez aucune préférence dans les types de set, néanmoins, selon vous qu’est-ce-qui diffère niveau ambiance, jeu de scène, etc ?

Il y a une différence oui. Quand nous jouons un set metal, nous avons tendance à être comme des guerriers, avec des warpaints, et nous apportons l’énergie des batailles menées par les guerriers frisons. Pendant les concerts acoustiques, nous adoptons plutôt l’attitude de bardes qui racontent des histoires, nous parlons plus à notre public de ce que nous chantons. Dans les deux cas nous chantons en frison, notre propre langue, mais dans les concerts acoustiques, nous avons tendance à expliquer davantage aux gens de quoi parlent nos chansons.

  • Vous préparez un nouvel album metal intitulé Magnus, où en êtes-vous actuellement ? Est-ce-que vous nous préparez des petites surprises dans cet album, et pour quand devons-nous nous attendre à une sortie ?

Nous sommes actuellement en train de l’enregistrer, 80% de l’album est fait, et il devrait sortir en novembre prochain. Mais ce n’est pas seulement un album metal, il y aura aussi une bande dessinée avec. Pourquoi, juste parce que ce sont des vieux contes, il y aura une image pour que vous compreniez sur quoi porte chaque morceau. Ce sera quelque chose de très différent, je ne sais pas si ça a déjà été fait par un autre groupe, mais on l’a fait ! Et si on ne comprend pas le frison, tu peux savoir de quoi parle la chanson grâce à l’image.

  • Une de vos principales caractéristiques est de chanter dans votre langue locale qu’est le frison occidental, pourriez-vous nous en faire une petite présentation ? Est-ce à l’école qu’on apprend à le parler actuellement ou est-ce essentiellement une histoire de transmission de génération en génération ?

De nos jours, la région frisonne n’est plus très grande. C’est désormais une partie des Pays-Bas, une petite partie d’Allemagne, et une petite partie du Danemark. Mais aux alentours de l’an 700, les Frisons étaient l’une des tribus les plus féroces, et nous étions au centre économique du monde. On nous appelait « Magna Frisia », c’était une grande contrée qui partait de la Belgique jusqu’aux Pays-Bas en passant par l’Allemagne et le Danemark. Cela recouvrait toutes les côtes de la mer du Nord, tout était frison, nous étions comme les Vikings, des commerçants, et nous avions les mêmes divinités que dans la mythologie nordique. Et à partir du moment où le dieu chrétien est apparu sur nos terres, la Frise est devenue de plus en plus petite. Ce n’est plus un pays, mais c’est resté une province des Pays-Bas, une petite partie du pays, et nous parlons toujours le frison. Dans cette région, le frison est toujours enseigné aux enfants à l’école, et nous ressentons le devoir de lui redonner vie à travers notre musique, nous voulons que les jeunes connaissent leurs origines frisonnes, et qu’ils soient fiers de leur langue et de leur culture. C’est une langue très ancienne, bien plus que l’anglais, c’est l’une des langues les plus anciennes encore parlées. A l’ère médiévale, la mer du Nord était comme notre autoroute, c’était plus rapide de voyager par la mer, et nous avions de bonnes relations avec ce qui est maintenant l’Angleterre, et aussi avec la Scandinavie. Donc notre langue, nos biens et nos marchandises se sont implantés dans tous ces endroits.

  • Et sauriez-vous dire « Nous sommes très contents d’être en France pour le Cernunnos Pagan Fest » ?

« Wy bin grutsh om hjirre yn Frankryh te wêzen en op Cernunnos Festival be spyljen ».

  • Je me demandais d’où venaient vos noms de scène, est-ce vos vrais noms ou font-ils référence à quelque chose en particulier ?

Oui effectivement, car nous ne voulions pas utiliser nos vrais noms dans les médias, donc nous avons choisi des noms de scène. Par exemple, mon nom est Dondervuyscht, ce qui signifie « Coup de tonnerre », vu que je suis batteur. Il y a aussi Vuurschpuwer, qui signifie « cracheur de feu », car lorsque nous nous sommes rencontrés, il travaillait dans des festivals techno en tant que cracheur de feu. Il y a Wildgeraesch, qui veut dire « rugissement » puisque c’est le chanteur. Et enfin, Zuypschuyt est un homme venant de l’ombre pour commettre des meurtres.

  • Les thématiques vikings sont très présentes dans votre musique, est-ce-que cette culture l’est également là où vous vivez ? C’est vrai que quand on pense aux Vikings, on ne pense pas aux Pays-Bas en premier lieu !

Oui, être viking, cela veut dire « voyager », les Vikings étaient des voyageurs, ils vivaient tout autour de la mer du Nord, donc au nord de l’Allemagne, en Scandinavie et aux Pays-Bas, tous ces gens cherchaient des terres plus hospitalières, ils partaient commercer. Quand on pense aux Vikings, on a tendance à penser aux gens qui priaient les anciens dieux, mais quand on pense au peuple frison, nous sommes l’un des derniers peuples à avoir gardé les anciens dieux. Quand les Francs et les Saxons ont commencé à prier le dieu chrétien, les Frisons se sont battus contre cela et ont gardé leurs dieux. En frison, nous appelons les Vikings « wytsingers ». Quand on regarde en arrière, parce que nous venons de la partie septentrionale des Pays-Bas, on nous appelle « les hommes du Nord ».

  • Cela explique donc pourquoi les dieux frisons sont plus ou moins les mêmes !

Oui, par exemple pour Odin nous avons Wodan, pour Thor nous avons Þonar, mais nous avons exactement les mêmes dieux. Mais nous avons certains dieux typiquement frisons qui n’existent pas dans les autres religions, comme par exemple Forseti, le fils de Baldr.

  • On peut difficilement penser à la musique folk sans parler des instruments traditionnels. Mis à part les instruments classiques dans le metal, en jouez-vous d’autres ? Existe-t-il des instruments typiques de votre région ou des Pays-Bas plus généralement ?

Il y a quelques instruments typiques, bien que très peu en Frise. Il y a beaucoup d’instruments traditionnels dans la région que nous venons de décrire, comme les tambours par exemple. Nous utilisons aussi du bouzouki, de la flûte, des cornes animales, et aussi la guitare parce que nous avons besoin d’une base.

  • Votre pays est tout de même bien représenté au Cernunnos Pagan Fest car il y a aussi Vanaheim qui a joué tout à l’heure. Vous vous connaissez bien entre groupes d’un même pays j’imagine !

Oui, nous nous connaissons bien, nous avons joué ensemble plusieurs fois, ce sont des gars supers !

  • Nous arrivons à la fin de cette interview, je vous laisse le mot de la fin, et vous souhaite bonne chance pour votre set de tout à l’heure !

Merci !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.